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Mémoire des Hommes de Sainte Livrade sur Lot
23 avril 2014

PAGE 105: GAVAUDUN, UN "CHÂTEAU FANTASTIQUE" ET " VENTE DES BIENS NATIONAUX" EN LOT ET GARONNE

RÉVOLUTION : « CONFISCATION ET VENTE DES BIENS NATIONAUX »

Je publie, enfin,  la listes « Des biens appartenant à Messieurs les Ci-devant Religieux » des différentes congrégations, mais aussi ceux des immigrés, qui ont été confisqués et vendus lors de la Révolution Française.

« GAVAUDUN, LE FANTASTIQUE »Pour  les amoureux de Châteaux forts, je vous fais visiter « LE » nid d’aigle…

PAGE DE GARDE MONASTERE 11 AVRIL 1791

Page de garde d'un des documents mis en ligne, Le descriptif du mosatère; 11 avril 1791. (Repro: Patrick Garcia)

 

RÉVOLUTION :

CONFISCATION ET VENTE DES BIENS NATIONAUX

 PRÉAMBULE :

     J’ai tenu à conserver les tournures de phrases et de français de l’époque, même si parfois j’ai dû modifier légèrement pour rendre compréhensible ces parchemins dont les écritures sont souvent illisibles même si très belles… Le même nom, de la même personne ou du même lieu peut être orthographié différemment au fil des paragraphes, c’était comme ça…

  Le français moderne venait de se généraliser, surtout de manière phonétique, mais le matériel est là… Il vous permettra de vérifier sur place à qui appartenait, qui a acheté quoi et où, répercuté en mesure et monnaie moderne. De quoi meubler bien des curiosités. Vous verrez, par exemple, que lors de la vente des biens des religieux, on a vendu de tout, à tous les prix et à de très nombreux citoyens originaires du secteur.

   Vous, qui vous demandez peut être, comment est arrivé chez vous, ce tableau, ce meuble, ce prie dieu ou autre objet ancien, peut être qu’en consultant la liste que je publierai, vous retrouverez un de vos aïeux venu participer, lui aussi, à l’aubaine…

   Voila, il m’a fallut 40 ans pour mettre à jour ce trésor. J’ai eu un  accident à 19 ans, et mes jours d’immobilisation, je les passais aux archives d’Agen, recopiant des centaines de pages manuscrites que je mets sous informatique, désormais à la retraite pour vous en faire profiter, car nous autres, historiens amateurs, avons une « MISSION », être les « PASSEURS » de notre modeste savoir…

     Le jour où je ne serai plus là, ces feuillets iront certainement à la poubelle, il faut en faire profiter ceux que cela intéresse ! Tant et tant de « PASSEURS » n’ont pas eu cette démarche, et sont restés des « GARDEURS » - moi je dirai des égoïstes - et leur savoir s’en est allé avec eux, perdu à jamais, car tout s’efface, comme nous, internet est à ce sujet une bénédiction.

  Malgré mes imprécisions, mes doutes quant à telle ou telle signature, j’espère que ce travail vous conviendra, il va compléter les séries que j’ai mises en ligne sur la religion à STE LIVRADE. J’avais surtout parlé des origines et de la vie des religieux, des monuments et de leur emplacement. Je continue par leur disparition ou du moins par leur vente et celle de leur mobilier. Avec les unités de surfaces, de longueur, et monétaires, pas facile à préciser, car d’une ville à une autre, le pied variait de plusieurs centimètres, la livre aussi, le franc, n’en parlons pas, mais cette synthèse, malgré les fluctuations dues aux dévaluations monétaires, aux imperfections des rédacteurs, notaires ou adjudicateurs, sont assez réalistes.

   Vous avez le matériel, à vous de vous en servir au mieux….

 

Votre dévoué « PASSEUR »

 

PATRICK GARCIA

 

BIENS PRIEURE coupe pour publication

La carte des biens fonciers du monastère de Sainte Livrade sur Lot (47) (Réalisation Patrick Garcia. Tous les droits réservés)

 

BIENS FONCIERS DU

MONASTÈRE DE SAINTE LIVRADE SUR LOT

 (Avant ceux de la Roze, des Ursulines, et des Immigrès)

     Petit rappel pour les unités d’argent ou de mesure de l’époque, les conversions sont assez avoisinantes sans être fiables à 100% compte tenu des fluctuations des monnaies et des unités de mesures qui était parfois légèrement différentes d’une ville à l’autre.

Les unités de base étaient la livre (11,5 euros), le sol ou sou  ( 0,575 euros)  et le denier (0,05 euros, ces deux dernières étant des subdivisions de la livre :

20 sols équivalent à une livre, 12 deniers font un sol (donc 1 livre = 20 sols = 240 deniers).

 

(Cartonnat ou quartonnat = 1/6è du carterée= 6 picotins= 72 escats= 10 368 pieds carrés d’Agen= 12,15 ARES= 0,121HA)

1 concade devrait faire (elle varie du simple au double selon les lieux) 1,94 HA

(Carterée ou quaterée= 8 cartonnats= 64 picotins= 432 lattes carrées= 62 208 pieds carrés d’Agen= 72,9 ARES+ 0,729 HA)

Pied d’Agen= 343mm ou 0,343m

1 livre de 1786 = 11,5 EUR de 2007

1 franc de 1790 = 9,81 EUR de 2007

1 franc de 1790= 1 livre

1 livre de 1786 = 20 sous ou sols

1 pipe d’Agen ou Castelmoron est une mesure de grains de 546 litres

1 sac d’Agen vaut 88 litres de grains

1 quarton est une mesure de capacité de 2,2 litres

(NDLR) 

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L'ABBAYE ET LE CHATEAU

Le Monastère et les jardins fut vendus pour 287 500 euros. (Photo: Patrick Garcia)

 

 

 10 Décembre 1792

METAIRIE DE RIOMS :

1 : Une pièce ou enclos composé de terre labourable, sol, pâture, et jardin, de 150 quartonnats (= 1 822,5 ares= 182 250 m2= 18ha255) avec à l’est un chemin public, au sud le chemin du « Merdassou », à l’ouest, la terre de M. Golse, au nord la terre de MM Donnadieu, Laroche. A l’extrémité de cette pièce, à l’est, est une maison de métayer composée d’une chambre et un chay derrière, un four à côté, une étable, une grange avec  un garde-pile et 3 étables sous le même couvert, le tout en mauvais état. Un cuvier dans le chay pouvant contenir environ 10 barriques de vin.

2 : Une pièce de terre au « CAMP DE BARRAL » d’environ 35 quartonnats (4,23 HA) avec à l’est, les terres de M. de Fumel, au sud, le même, Ouest de Gourdy et au nord, au chemin du « MERDASSOU ».

3 : Une pièce de terre à la « JASSE » de 7 quartonnats (0,85HA) avec à l’est, terres de M. Labarrière, sud et ouest à terres de Monplaisir et Nord avec chemin du « MERDASSOU ».

4 : Une pièce de terre à « TERRE-FORT », 7 quartonnats (0,85 Ha) à l’est ruisseau « COUTAUD », midi (sud) terre de M. de Fumel, ouest, chemin public, nord, terre de M. de Bergé.

5 : Une pièce e terre au même lieu « TERRE-FORT » d’un quartonnat (0,12 HA).

6 : Une pièce de terre au « GRAND CHEMIN » qui la partage, de 5 quartonnats (0,61 HA) avec à l’est, terre de Vve Gascou, au sud, oust et nord, terres de M. Ménoire.

7 : Une pièce de terre à « RIOMS » de quartonnats (0,22 HA), avec à l’est, midi et nord, terres de M. de Fumel, et à l’ouest, un chemin.

8 : Une pièce de terre et de vignes au même lieu, « RIOMS », contenant 7 quartonnats (0,85 HA), avec à l’est, ruisseau de « COMBEGAROU », à ouest, Nord et Sud, terres de M. de Fumel.

9 : Une pièce de terre au « BASTIT » de 4 quartonnats (0,49HA) avec à l’est, au dit ruisseau (« COMBEGAROU »(ruisseau de « La LANDETTE » PG), ouest, nord et sud, terres de M. de Fumel.

10 : Une pièce de terre à « FENOUILLADE » de 3 quartonnats (0,36HA), avec à l’est et sud, terres de Bergé, ouest au même ruisseau, au nord, un chemin.

11 : Une pièce de terre à « FENOUILLADE » de 6 quartonnats (0,72HA), avec à l’est et nord, terres de Bergé, au sud, un chemin de terre de M. de Fumel et à l’ouest, terres e M. de Fumel et un ruisseau.

12 : Une pièce de terre à « FENOUILLADE » de 5 quartonnats (0,60HA) avec à l‘est, terres de MM de Fumel et Bergé, sud et nord, avec un chemin, et à l’ouest, terres de Bergé.

13 : Une pièce de pred au lieu de « LABIALE » de 6 quartonnats (0,72 HA) avec à l’est, ouest et nord, terres de M. de Fumel et au sud un chemin.

14 : Une pièce de pred au même lieu, de 2 quartonnats (0,24 HA), avec à l’est, M. Mariol, nord, le ruisseau, sud, terres de Carrère.

15 : Une grande pièce de jardin à « RIOMS » de 30 quartonnats (3,63 HA) avec à l’est, sud et ouest, 2 chemins en fourche et au nord, terres de M. de Fumel.

 

 

Estimation du tout : 23 725 livres (272 837 euros)

 

 

 

Signé : SARRAZY    et       JAUZENQUE  Aîné

 

 

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VIGNOBLE AU « ROGAS »

1 : Une petite chambre pour le vigneron au lieu du « ROGAS », sous planché sans autre jour que celui de la porte, un chai au derrière dans lequel est un pressoir, 4 cuviers ou tonneaux pouvant contenir ensemble 45 barriques de vin, un autre cuvier très délabré, une cariole, un petit jardin…

2 : Une pièce de vigne au lieu de « ROGAS », partie sur la pente du tertre et partie sur le haut de 18 quartonnats (2,20 HA).

3 : Une pièce de vigne au dit lieu de 8 quartonnats (1HA).

4 : Une pièce de vigne au dit lieu de 8 quartonnats (1HA).

5 : Une pièce de vigne au dit lieu « LA CROIX DU ROGAS » de 6 quartonnats (0,72HA).

Qui sont toutes les pièces que JEAN RIGAUD, vigneron, nous a dit composer le-dit vignoble.

 

Estimation : 3 140 livres (36 110 euros)

 

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MÉTAIRIE DE « SAINT MARTIN » 

Située à la Porte du Théron

1 : Une pièce de pred de 15 quartonnats (1,81HA) avec à l’ouest, est, nord, 3 chemins publics, et au sud, les murs de la ville.

2 : Une pièce de terre au lieu de « ST MARTIN » de 25 quartonnats (3HA) avec à l’est, terres de Jacobet et la métairie de Gardette, au sud et à l’ouest, à 2 chemins et au nord, à « PROMENADE DE SAINT MARTIN ».

3 : Une pièce de terre appelée de la « GARDE-PILE » ou « BUGATEL » de 21 quartonnats (2,55HA), avec à l’est et sud, 2 chemins, ouest la rivière le LOT avec un rivage tout le long et une « chambre-pile » bâtie en briques.

4 : Une pièce de terre et pré à « CHAMPS DEL PRIOU » de 35 quartonnats (4,23HA) avec à l’est une « Nause » (marécage) ou ruisseau, au sud à une autre « Nauze » (idem) et au nord de Coq.

5 : Une pièce de terre au ruisseau de « CASSENEUIL » de 4 quartonnats (0,5HA) avec, à l’est chemin de « LESCALITTE » (ou l’escalette [outil de tisserand]sous réserve l’écriture est illisible: PG), au sud au sieur de Dantin, ouest à terre de Marabal, et nord au « GRAND CHEMIN ».

6 : Une pièce de terre à « COUTURE » ou au lieu-dit du « RUISSEAU DE CASSENEUIL » de 13 quartonnats (1,58HA) partagée par ledit ruisseau, avec à l’est, ouest, terres de la métairie de « GARDETTE », au sud, chemin public, au nord, à pred de « MAZIERES » et terre de Nombel.

7 : Une pièce de terre au « MOULIN DU LOT » de 10 quartonnats (1,21HA) avec à l’est et sud, terres de M. Mazières, ouest à chemin et nord à terres de Lespare.

8 : Une pièce de vignes à « LAGRAVADE » de 4 quartonnats (0,5HA), à l’est, terres de Vallés, sud à ruisseau « LE MERDASSOU » et au nord au chemin.

Sur cette pièce sont bâtis : 1 grange, 1 puits et 2 chambres pour le métayer, 1 chambre-pile, 1 étable, 1 loge pour volailles et un appentis à l’est de la grange, le tout, sous le même couvert, bâti en briques, à l’ouest, et à pans de bois sur les trois autres côtés.

Le métayer est Jean de Béze jeune.

Estimation : 21 400 livres (246 100 euros)

 

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16 avril 1791

MOULIN DE BALEZY

  Moulin à eau appelé de « BALEZY » (des Bénédictins) situé dans la paroisse de SAINTE LIVRADE,(sous la piscine, PG), consistant en une chambre où est une meule à tourner le « bled-farine », une petite chambre à côté et une décharge (débarras), bâti à briques sous grenier. Plus une petite grange à côté, servant d’écurie bâtie à pan de bois, le tout très délabré et menaçant ruine.

Le meunier est Jean Deltour, moyennant 9 sacs « bled » (blé) et 9 sacs « meture » (mouture ?).

Estimé à 22 000 livres (253 000 euros)

 

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METAIRIE DE « FONFREDE »

1 : Un enclos ou pièce de terre composé de terre labourable, pré, garenne, pâture…  de 160 quartonnats (19,35HA) avec, à l’est, terres de M. de Rissan, au sud, au « GRAND CHEMIN », ouest à la « GOURGUE DU MOULIN » et au nord au ruisseau « LE MERDASSOU ». Dans cet enclos sont bâtis une maison de maître composée d’un grand vestibule, 1 chambre de chaque côté et un petit cabinet au rez-de-chaussée, une galerie et une chambre couverte en mansardes ou pavillon, au-dessus du vestibule, et un grenier au-dessus de chaque chambre bâtie en briques.

1 maison pour le métayer, composée de deux chambres, grenier, grenier au-dessus du chay, 1 four et fournil, 3 étables, une loge pour la volaille et un appentis au devant de la maison, le tout sous le même couvert, bâti partie en mur et la majeure en pan de bois ; 1 parc à moutons avec un appentis au bout de la grange.

2 : Une pièce de terre au lieu dit « JACOBET » de 8 quartonnats (0,95HA) avec à l’est terres du sieur Truquet, au sud « GRAND CHEMIN », ouest un autre chemin, nord, autre chemin.

3 : Une pièce de terre à « VILOT » de 45 quartonnats (5,5HA) avec à l’est, terres de Mme la veuve Lacombe, sud, M. Jacobet, ouest, M. Rissan et nord au « GRAND CHEMIN ».

4 : Une pièce de terre à « FONFREDE » et « PAUCHOU » (pas sûrs de la retranscription P.G.) avec ruisseau entre deux. 3 quartonnats (0,36HA), à l’est, terres de MM de Rissan et Fraissengues, sud, ouest et nord, à 2 chemins en fourche.

5 : Une pièce de terre et chènevière à « CAYRAS » de 4 quartonnats (0,49HA). Avec, à l’est, « GOURGUE DU MOULIN DE BALEZY », sud, ouest et nord, à 2 chemins.

6 : Une vigne à « LA GRAVADE » de 4 quartonnats (0,49HA), avec à l’est, vignes du sieur Vallée, sud et ouest au ruisseau « DU MERDASSOU » et nord à vignes de la métairie de « SAINT MARTIN ».

 

Total de 253 quartonnats et 30 100 livres (346 150 euros)

 

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MAISON DU « PASSEUR » SUR LE LOT

Appartient aux bénédictins et à Vignerod (duc d’Aiguillon) émigré, la dite maison est bâtie près du « LOT » en briques et moilons (moellons), ayant 20 pieds (6,86m) de hauteur, 19,5 de longueur (6,69m) de longueur et 17 pieds de largeur (5,43m) de largeur, composée d’une cave au chay par ou on rentre du coté du nord, une chambre au-dessus ou on entre par un escalier en dehors de 8 marches de pierres et un grenier au-dessus, le tout planché et en bon état, laquelle maison avec le petit jardin attenant, forment un ensemble d’1 picotin,(200m2), donne 52 francs (env. 500 euros) de revenus en 1790.

Estimé à 900 francs (8 829 euros)

 

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CURE : LE « CIMETIERE »

Entouré d’un mur en terre et brique sur la majeure partie, et l’autre à chaux et sable à hauteur de 5 à 7 pieds (2M) avec à l’est et au nord, le jardin du citoyen Lartigue, né à Bordeaux, au sud, à maison de Benoit Delbrel, voiturier, et rue « du REPOS », ouest à la partie restante et au temple (église) de Sainte Livrade, moins 9 pieds (3M) pour donner à la dite rue « DU REPOS », la largeur portée en la commission, de manière que la partie qui longe la dite rue, le soumissionnaire ne prendra que 2 toises 1 pied de large sur le côté de l’est et 4 toises 3 pieds à l’ouest, c’est-à-dire, attenant le 3ème contrefort.

 

   Signé : Noubel, administrateur.

 

 

   Après avoir considéré que l’acheteur ne peut mettre cet objet en culture que dans 6 ans prochains, et les dépenses qu’il sera tenu de faire pour la démolition et la reconstruction du mur qui longe la rue « DU REPOS », ou pour les déblayements du terrain supérieur à icelle…. Proposons une estimation de 616 livres (7084 euros).

 

EGLISE 93

 

Le cimetière qui se trouvait derrière l'église fut vendu pour 7 084 euros, voir ci-dessus. (Photo: Patrick Garcia)

ADJUDICATIONS

 

MOULIN DE BALEZY estimé 2 200 livres, vendu 4 350 livres (50 025 euros) à DELTOUR de Ste LIVRADE.

METAIRIE DE SAINT MARTIN estimée 21 400L. Vendue 41 800 Livres ; (480 700 euros) à LOUBAT du TEMPLE.

METAIRIE DE RIOMS estimée 23 725 L. vendue 41 600 Livres (478 400 euros) à ROUX DU BOCQ de CASSENEUIL.

MONASTERE ET JARDINS estimé 18 000L. Vendus 25 000 (287 500 euros)  à JACOBET Los Plane de STE LIVRADE.

VIGNOBLE DU ROGAS estimé 3 140 L. vendu 6150L. (70 727 euros) à LOUIS MENIGAULT de STE LIVRADE et PIERRE CHAIROU du ROGAS.

METAIRIE DE FONFREDE estimée 30 100Livres. Vendue 51 200 Livres  (588 800 euros) à DELLER (ou Deler)  fils.

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4 Thermidor de l’An I

22 juillet 1793

 

VENTE DES EFFECTS DU COUVENT DE SAINTE LIVRADE

 

1 Cabinet à BOUSQUET de Ste Livrade  pour 14 livres 10 sols.

1 Pendule à LAFAIGE de « Gaillard » 11 livres.

1 Peinture à MENIGANT de Ste Livrade 1 livre 4 sols.

1 Table à MENIGANT               SL       4 livres 10 sols.

1 Cabinet à LANDES                SL       25 L 10 s.

1 Petit buffet à ALBANIAC        SL       25 L 10 s.

1 Petite table à BEBOULENE     SL        3 L.

1 Petite Table à LALAURIE        SL        2 L 5 s.

1 Malle à SICAR                       SL       1 L 12 s.

1 Table à BERGONNIER            SL       20 L 10s.

1 Mauvaise Table à ROCHEFON SL       2 L 1 s.

1 Table à CHAUDRUC de      Clairac  24 L.

1 Table à DELBREL de       SL pour      27L10s.

1 Table à CHAUDRUC de Clairac pour 38 L.

1 Table à LAFAIFE de    « Gaillard »   30 L.

2 Bancs Mme Mathieu   SL       pour  3L.

2 Bancs à BERGE   d’Allez   pour  3L.

2 Bancs à JEANSONNE    SL  pour 3L ;

2 Bancs à FROMENTY   d’Allez pour 3,3 L.

8 Chaises à PARCHAUD    SL  pour 2L5s.

12 Chaises à CARRERE     SL  pour 4 L.

6 Chaises  à ROCHEFONT  SL  pour 4L.

2 Poteries à ROCHEFONT   SL pour  4 L.

1 Table à Mme VISTORTE  SL  pour 1 L.

1 Table à MALAURE        SL  pour  2 L.

1 Petite table à LAN(ou SS)E du « Mail » 2L.

1 Cabinet à Mme DEIS    SL pour 16L.

1 Poterie Veuve BRIFFAUT  SL   pour 12L.

1 Lit à BARRAUD    SL pour 8L.

1 Lit à PIERRE DEJEAN  SL pour 10 L.

1 Lit à MARIE DAURADOU  SL   pour 13 L.

1 Lit à MARIE REDON      SL pour  13L 10 s.

1 Lit à Mme MONTEIL      SL  pour 11L.

1 Lit à LAN(ou SS)E   « du Mail » 26L.

1 Lit à Mme DEIS   SL   pour 13L 10S.

1 Lit à Mme MALAURETTE   SL   14L10sols.

1 Lit à BEBOULENNE    SL  pour  13L.

1 Lit à GARI     SL   pour 22L.

1 Lit à Jean DEJEAN    SL  pour 17L.

1 Lit à PARCHAUD      SL  pour 35 L.

1 Lit à GAZAUD         SL   pour 15L10s.

1 Lit à LEY CATY      SL  pour  18L.

1 Banc à COQUARD     SL   pour 1L10s.

2 Poteries à DELLER de « Fonfrède »  pour 7L10.

1 Poterie à Me DEïS     SL   pour 22L.

1 Buffet+1 chaise à ALAZY  SL pour 3L10s.

1 Paire de chenets GACHE      SL   pour 6L.

1 Buffet à LACOMBE     SL pour 9L 15 s.

1 Cabinet à D( .?)ALLES  SL pour  31L.

1 Cabinet à COQUARD    SL   pour 7L.

1 Cabinet pour JEAN DUPON  SL  pour 6L10s.

1 Cabinet pour Mme DELTOU   SL   pour 3L15s.

1 Mauvais Buffet Mme DELTOU SL pour 2L15s.

1 Cabinet à PARCHAUD   SL    pour 21L.

1 Table à MONTAIGN(ou U)E  SL  pour 3L.

1 Tournebroche LAVILLE de Bordeaux 54L.

1 Chauffe-panse ANTOINE GRENIER de Casseneuil pour 63L.

1 Cabinet MARIE MONTEIL   SL  pour 6L15s.

1 Cabinet à TAURIGNAC     SL   pour 4L10s.

1 Cabinet à SARRAZY de « Bergonnier » pour 8L.

1 Cabinet à ROCHEFONT    SL  pour 11L.

1 Cabinet à DUROU de « Compayrol »4L10 s.

1 Cabinet à Mme MALAUZET     SL   pour 9L.

1 Cabinet à Veuve FRESQUET     SL   pour 25L10.

1 Cabinet à ANTONNY     SL    pour 8L5s.

1 Prie dieu à MENIGANT     SL pour 10L.

1 Lingière à LAVILLE  de Bordeaux pour 60L.

1 Cabinet à Mme DESTIEU      SL   pour 30L10s.

1 Cabinet à me LAPEYSSONIE  SL  pour 35L10s.

1 Cabinet à Mme DELFOUR  de SL  pour 27 livres.

1 Cabinet à DELLER de « Fonfrède » pour 45 L.

1 Prie dieu à JACOBET de « Lasplanne » pour 18L10.

1 Cabinet à GARRIGUE de « Pérignac » pour 40 livres.

1 Prie dieu à DELTOUR     SL   pour 8L.

1 Buffet à DURAN de « Compayrol » pour 11L.

1 Prie dieu à Mme DAURADOU  SL  pour 5L.10s.

1 Prie dieu à LALAURIE de « Mazières » pour 16L10s.

1 Prie dieu à BERGE d’ Allez  pour 20 livres.
1 Prie dieu à Mme BENECH   de SL pour 13L.

7 Barriques à ANDRIEU    SL   pour 22L10s.

1 Baril à DALAUX    SL  pour 7 L.

1 Cuvier à MALAURE de « Fellies » pour 115L.

1 Cuvier à Mme DEïS   SL pour 32 L.

1 Cuve+1 cuvette à Mme DEïS    SL pour 2,5L

1 Cabinet Mme BENECH    SL  pour 20 L.

1 Table à BROUSSE     SL   pour 22L.

4 Tableaux  à LAVILLE  de Bordeaux  3L.

1 Table à SARRAZY    SL   pour 3L.

1 Table à MERLE       SL  pour 4L.

2 Rideaux + 1 barre de fer à ROCHEFONT SL  pour 40L10.

2 Rideaux + 2 pesons à PARCHAUT cordonnier SL  pour 40L.

1 Tablette à Mme DEïS de SL pour 3L10s.

1 Tablette+2 bancs Mme DEÏS   SL   pour 27L.

1 Confessionnal (illisible)   pour 8L15s.

1 Table à DURAN de « Compayrol » 2L.

1 Confessionnal  à DURAN de « Compayrol » 26L.10s.

1 Tamis à BROUSSE  de SL pour 81L.

2 Maies à pain à LAVILLE de Bordeaux 11L.

1 Pelle et couverts du four à LALAURIE de SL pour 13L.

11 Barriques+2 ½ barriques etc.,  à DUGUA     SL pour 92 L.

15 Barriques à VALLES    SL pour 125 L.

1 Cabinet à Mme DEÏS   SL pour 23L.

1 Buffet à ANGLARES     SL  pour 3L10s.

1 Cabinet à PARCHAND   SL  pour 5 L.

1 Cabinet à MENIGANT   SL  pour 5L.

1 Table à Mme DEÏS     SL   pour 9L10s.

95 Livres d’étain à MAURIE   de SL pour 161L10s.

1 Pot de fer à faire la soupe MASSON  SL 9L.

1 Pot de fer à faire la soupe DELFOUR  SL 3L.15.

1 Pot de fer à faire la soupe NOMBEL de Casseneuil 3L.

1 Pot de fer à faire la soupe BOQUES   SL pour 3L.

1 Poêle +poêlon S(ouZ)ICARD de SL pour 7L.

1 Paire de fer à lisser PARCHAND  SL pour 3L15s.

1 Paire de fer à lisser DESTANT de Casseneuil 3L.

1 Paire de fer à lisser RAMON de « Compayrol »ou « Compayzol »3L15.

1 Paire de fer à lisser Mme ROQUES   SL pour 4L.

1 Trois pieds PIERRE CARBEL Ste Colombe 10L.15s.

1 Paire de chenets+petite pelle de fer PARCHAND  SL 14L.

2 Broches à GAZAUD   SL pour 3L.

2 Passoires mauvaises DELAURES    SL pour 10L.

1 Garde mangé DELAURES    SL pour 11L.

1 Table+1 bougeoir+1cuiller de cuivre jaune à BERGONNIER SL 6L.

1 Table+1 Fauteuil BOUSQUET-LESPARRE pour 7,1L.

1 Cabinet à BARTHONET de « Jean Gay » pour 18L.

1 Cabinet à (illisible)            pour 5L.

1 Cabinet à VALLES  de SL  pour 30L.

5 Chandeliers (illisible) pour 10 L.

14 Livres d’étain à MAUREL de Pinel pour 23 L.

1 Plat d’étain à JAUZENQUE Aîné   de SL 13L.

1 Plat d’étain à DUGUA  de SL  pour 48L.

1 Charrette à DUGUA SL  pour 79L.

1 Charrue à MALAURE de « Filliol » pour 74L.

1 Tamis à farine à TREILLES de Montpezat 48L.

1 Châlit (encadrement de lit PG) Mme TARRIERE SL 6L.

1 Paire de chaise et 1 trois pieds à FABRE de « Commarque » 13L10s.

25 chaises,1 sofa, 3fauteuils à VALLES  SL 82L.

1 Fontaine en étain à FABRE de Casseneuil 33L26s.

1 Bénitier à Mme PEJAC   de SL 5L19s.

1 Table à veuve LANDES     SL   3 L.

1 Table à GAMEL  de SL pour 5,5L.

1 Table à COUYBA tuilier de SL pour10L.

2 Grils à LAROQUE de Hauterive pour 5L.

1 paire de chenets+1 pince+

1 pelle+1 pendant à feu au Métayer de NOMBEL pour 15L10s.

2 Cuillers à pot à DELLER de « Fonfrède » 2L10s.

11 Cuillères d’Etain à DUGUA   de SL 5L.

1 Faïence  à BOISSIE   de SL 36L.

1 Peu de Haricots et de fèves à LARROQUE  de Hauterive pour 13L10s.

1 Poêle MARIE REDON   SL pour 3L10s.

1 Poêle JEAN BAYLE    SL  6L10s.

1 Table à DELOSTAL    SL  pour 16L10s.

1 Table à ROCHEFONT  SL  pour 8L. 10s.

1 Table à BARRAUD    de Casseneuil  5L.

3 Tableaux à Mme DEÏS  de SL  pour 13L.

6 Tables à ALBANIAC  de SL  pour 8,5L.

1 Peu de Chanvre à ANGLARS   SL pour

1 Mauvaise table et 1 banc à LAVILLE de Bordeaux 2L1s.

1 Brochette et 1 Fourchette ALBANIAC de SL 2L1s.

1 Buffet  à ALBANIAC  de SL pour 17L10s.

1 Cabinet à ROUVIL  de SL pour 10L10s.

1 Secrétaire à VISTORTE  de SL  pour 23L

1 Echelle petite  DALLES   de SL  1,5L.

1 Table mauvaise ALBANIAC  de SL  pour 1L.

1 Mauvais fut Mme DEÏS  de SL 2,5L.

1 Chaise à JAUZENQUE de SL pour 2,2L.

1 Chandelier et 1 fontaine Mme DEÏS   SL pour 62L14s.

1 Chandelier SUZANNE ACHE de Castelmoron pour 3L12s.

 1 Chandelier  CAZES  SL  pour 1L12s.

1 Lit Mme BARRAUD de SL pour 39L.

1 Lit BOUSQUET-LESPARRE de SL pour 22L.

1 Buffet à JARRUS de « Petitous » 18L10s.

1 Buffet à BERGONNIER  de SL  pour 2L.

1 Lit à MARIE BENECH  de SL  17L.

1 Table à PARCHAUD cordonnier  de SL à 16L.

1 Barrique à SUZANNE ACHE  de Castelmoron pour 120L.

1 Lit à BROUSSE menuisier à SL 18L.

1 Parti de bois Mme DEÏS de SL pour 17L.

1 Table à Mme PAPON   de SL  pour 4L.

1 Table à JEANDE  de SL pour 4L.

1 Prie dieu à PARCHAND  de SL pour 4L.

3 Prie dieu à CONSTANTIN de SL pour 4L.

1 Table à BROUSSE  de SL pour 11L.

1 Table à BROUSSE  de SL pour 3L.

1 Cabinet à LABNY( ? pas sûrs) 14L10s.

1 Tourne broche à FABRE de Casseneuil pour 32L.

Les Broches à FABRE de Casseneuil pour 10L10s.

1 Lit à JEANDE   de SL  pour 42L.

1 Petit cabinet à LABNY( ? pas sûrs) pour 22L.

1 Crible à BARDET boulanger à SL  pour 97Livres.

 

TOTAL  3 737 LIVRES 6 SOUS (42 975,5 euros)

 

Signé : J. BUJAC

Commissaire.

 

     Petit rappel pour les unités d’argent ou de mesure de l’époque, les conversions sont assez avoisinantes sans être fiables à 100% compte tenu des fluctuations des monnaies et des unités de mesures qui était parfois légèrement différentes d’une ville à l’autre.

 

Les unités de base étaient la livre (11,5 euros), le sol ou sou  ( 0,575 euros)  et le denier (0,05 euros, ces deux dernières étant des subdivisions de la livre :

 

20 sols équivalent à une livre, 12 deniers font un sol (donc 1 livre = 20 sols = 240 deniers).

(NDLR) 

PATRICK GARCIA

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 « GAVAUDUN, LE FANTASTIQUE »

Aujourd’hui, je vais vous présenter par les lèvres de Philippe Lauzun, un historien du 19ème, qui a dressé un véritable Hymne au château de Gavaudun, et à son célèbre donjon. Appréciez, et surtout, allez visiter… Le lieu est extraordinaire ! Je ne vais pas faire de verbiage inutile, cet auteur amoureux des vieilles pierres est intarissable sur ce sujet. Laissons parler cet érudit, il présentera ce château mieux que quiconque…

 

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Plus qu'un château, c'est un....DONJON! (Photo: Patrick Garcia)

 

      « Le site de Gavaudun est un des plus pittoresques du département de Lot-et-Garonne. Un peu après le hameau de Salles, à la jonction des deux routes de Monflanquin et de Libos, la vallée de la Lède se rétrécit tout d'un coup et présente, en remontant son cours, une physionomie étrange. Dans la brèche ouverte pour laisser passer la route, la terre prend une couleur rouge sang. De grands blocs de rochers, aux formes fantastiques, surgissent des deux côtés de la rivière, profondément encaissée entre leurs parois à pic tapissées d'un sombre revêtement de verdure. Leurs assises gigantesques s'entrouvrent ça et là pour laisser apercevoir des cavités mystérieuses, des grottes préhistoriques, tandis que leurs couronnements se détachent comme d'immenses chapiteaux, qu'arrondirent autrefois les eaux torrentueuses, mais que l'on dirait taillés par des mains surhumaines…

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Impressionnant de nos jours, imaginons la terreur que devait inspirer ce nid d'aigle au temps de sa splendeur. (Photo: Patrick Garcia)

     Le chemin se rapproche de la rivière ; une grande muraille grise paraît un moment barrer le passage ; puis, subitement, à un dernier tournant, se dressent au milieu d'un cirque sauvage et au-dessus de quelques mai- sons couchées à leurs pieds, le roc et le donjon de Gavaudun. Repaire féodal, telle est la première idée qui vient à l'esprit à la vue de cette sombre construction. Nid de vautours, demeure redoutable, véritablement imprenable à l'époque où elle fut édifiée, et qui a dû voir se dérouler sous ses voûtes plus d'un drame sanglant aux émouvantes péripéties! Et, il faut bien le dire, l'histoire, cette fois, vient confirmer ces impressions premières et donner corps à ces images, évoquées tout d'abord par l'imagination.

     Ce bloc énorme, de 300 mètres environ de longueur, s'avance en effet, en forme de promontoire, au milieu de la vallée, qu'il coupe en deux fractions presque égales. Sa plus grande largeur ne dépasse pas 20 mètres. Sa hauteur, à sa pointe occidentale, là où des eaux diluviennes sont venues battre ses flancs et lui donner cette forme étroite et allongée que nous lui voyons aujourd'hui, atteint jusqu'à 40 mètres au-dessus du niveau de la vallée. Son orientation est celle du nord-est, sud-ouest.

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L'avant du château dressé tel un rostre...

   Inaccessible de toutes parts, sauf du seul côté nord-est, qui est le point faible et par suite le seul attaquable, deux tranchées ont été creusées en cet endroit dans le roc vif. L'une, au pied même du coteau de Laurenque, offre une largeur de 20 mètres à peine et sert de col entre les deux vallées. La seconde, plus profonde, plus étroite, constitue un véritable vallum au pied même du donjon, et isole le château d'une façon absolue. On comprend quelle importance stratégique pouvait offrir dans le haut moyen-âge, avant l'invention des armes à feu, celle position rendue ainsi inexpugnable, et avec quel empressement elle dût être choisie par ses premiers possesseurs, jaloux de s'y fortifier et de s'y mettre à l'abri de l'ennemi. Car, la vallée de la Lède fut toujours un chemin très fréquenté, ouvert aussi bien aux marchands qui se rendaient du Périgord dans l'Agenais qu'aux bandes armées qui s'échelonnaient de Biron à Monflanquin, soit au temps des guerres anglaises, soit, plus lard, aumoment des troubles religieux.

 

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Gavaudun, vue générale du village et du castel. (Image du Net)

ENTRÉE DU CHÂTEAU.

    Si escarpé que fut le château de Gavaudun, il fallait bien cependant pouvoir accéder à son sommet. Quelle était donc son entrée, et comment ses premiers constructeurs surent-ils tirer parti des défenses naturelles qui leur étaient offertes ? Ici nous nous trouvons en présence, sinon d'un problème encore imparfaitement résolu, du moins d'une disposition des plus originales, fort rare, pour ne pas dire unique, en fait de construction militaire. Passons sous une première porte en ogive, qui semble bien contemporaine du château et au-dessus de laquelle ont été ouvertes au XVe siècle deux fenêtres à meneau horizontal et à moulures prismatiques ; contournons la pointe occidentale du rocher…

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Sa seule entrée, un boyau creusé dans la falaise!  (Photo: Patrick Garcia)

      Passons derrière la mairie, montons les marches d'un petit escalier, et, après deux contours à angle droit, arrivons contre la paroi même du rocher, au point K, où s'ouvre devant nous un trou béant, en forme de grotte. Là se trouve, et a toujours été, l'unique entrée du château de Gavaudun. En « K », en effet, est une grotte naturelle, à peu près circulaire, dont l'extrémité supérieure arrondie comme un puits a été vraisemblablement creusée de main d'homme. Contre ses parois ont été appliquées des marches de pierre, fort grossières, en forme de colimaçon. Elles aboutissaient autrefois à une échelle mobile, qu'on a remplacée de nos jours par une vingtaine de degrés encastrés dans le roc, mais beau- coup trop étroits et très dangereux. Cette échelle débouchait à l'extérieur, à peu près à mi-coteau. Là, un étroit sentier à ciel ouvert, entrecoupé de marches, serpente le long du rocher et conduit, par une brèche ouverte dans la courtine, au sommet, c'est-à-dire dans l'intérieur du château proprement dit.

Plan de Gavaudun

CORPS DE LOGIS PRINCIPAL.

 Du château proprement dit, il ne reste que très peu de traces. Tout ou presque tout a été détruit au niveau du sol. Aussi est-il fort difficile de préciser la destination des différentes pièces. Le château de Gavaudun occupait toute la superficie du plateau, depuis le donjon au nord-est jusqu'à la plateforme qui le terminait à la pointe sud-ouest. Son plan était imposé par la configuration du rocher, dont ses murs suivaient les capricieux contours.

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Des bâtiments et habitations, il ne reste que des traces... (Photo: Patrick Garcia)

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Chaque année, Gavaudun attire les foules,avides de témoignages tangibles de la vie au Moyen-Âge. (Photo: Patrick Garcia)

   Relevé pour la première fois par nous, nous en donnons ci-après la reproduction. En H se trouvait le principal corps de logis. Il occupait une superficie de 30 mètres de long sur 10 de large, y compris les deux murs extérieurs. Sa hauteur, encore bien visible par la trace des combles qui venaient buter contre la face ouest du donjon, atteignait 9 mètres. Sur le dessin que l'abbé Barrère consacre au donjon de Gavaudun et qui a dû être fait vers le milieu de ce siècle, alors que cet écrivain amassait les matériaux de son Histoire monumentale du diocèse d'Agen, on voit encore le mur méridional de celte salle H atteindre la hauteur du premier étage du donjon, c'est-à-dire la ligne des meurtrières à double croisillon. Deux larges fenêtres y sont ouvertes en brèche. Ce corps de logis ne renfermait du reste qu'un rez-de- chaussée et un premier étage. Il était divisé, croyons-nous, en trois pièces à peu près égales, du moins si l'on en juge par les deux murs de refend f et f’, dont les bases à peine visibles sont cachées par les ronces et les herbes qui poussent hautes et drues en cet endroit. Là se trouvaient la grande salle, la salle à manger, les chambres principales. Le mur extérieur ne semble pas, de chaque côté, avoir dépassé une épaisseur de 0m 75 centimètres. Le passage « p », qui mène au donjon, d'une largeur actuelle de 2 mètres, est, croyons-nous moderne et formé par les matériaux provenant de la démolition du château, que l'on a amassés et alignés ainsi en cet endroit. Partout ailleurs, du reste, on ne constate au mur de la courtine qu'une largeur de 0m50 à 0m75 centimètres au plus.

    Ce peu d'épaisseur surprend tout d'abord. Il s'explique néanmoins si l'on se rend compte que, de tous côtés, sauf du côté nord-est où se dresse le donjon, le château était inexpugnable, et n'avait nul besoin par suite, pour sa défense contre une escalade impossible ou les traits bien amortis des assaillants, d'être protégé plus efficacement. Un mur d, e, crépi encore du côté est, nu à l'ouest, séparait le corps de logis principal, H, du compartiment G, dont la destination est plus problématique.

Le mur m', qui le clôture à l'ouest, est, en effet, comme le mur m crépi du côté du donjon et nu à l'ouest. Il existait donc en G plusieurs pièces différentes, aujourd'hui totalement démolies; d'abord, une cour à ciel ouvert contre le mur m, où aboutissait l'escalier extérieur s, puis quelque pièce couverte en m', la cuisine peut-être, non loin de la poulie qui permettait de puiser de l'eau dans le puits Q, au niveau de la vallée. Dans ce compartiment G, d'une longueur de 19 mètres, il est bon de signaler sur la courtine nord, d'abord l'éperon triangulaire g, puis la base d'une petite tour ronde h, à l'angle du mur m', aujourd'hui entièrement détruite. Qu'était également le compartiment suivant, compris entre ce mur m' et le mur n? Du côté nord, on remarque un avancement r, sorte de bastion à pic sur la vallée, au-dessus d'une grotte naturelle dont l'ouverture se voit de loin et qui très certainement a dû être utilisée autrefois comme cave ou comme magasin. Il serait curieux de chercher si cette grotte, malheureusement peu accessible, ne correspond pas par quelque orifice aujourd'hui bouché à cette espèce de piscine polygonale o, pointillée sur notre plan, que l'on pourrait prendre d'autant plus facilement pour une citerne à ciel ouvert, que tout à côté, en x, existe encore une petite salle voûtée en berceau, avec son sol dallé et une gargouille à gauche destinée à rejeter le trop plein de l'eau. Ce qui semble indiquer un autre réservoir, celte fois fermé; les deux d'ailleurs indispensables en cas de siège et d'interruption de communication avec le puits extérieur. Tout ce compartiment, de m’n, mesure 13 mètres de longueur. Le château se terminait par une plateforme T, de 22 mètres de long, qui n'a jamais été couverte et d'où la vue s'étend au loin sur l'entrée dé la vallée et les pentes des coteaux environnants. En cet endroit, le mur extérieur ne dépasse pas 0m50 centimètres d'épaisseur. La longueur totale du château, depuis la pointe de cette plateforme jusqu'à l'extrémité nord-est du donjon, en y comprenant l'épaisseur de tous les murs, atteint à peu près 100 mètres.

LE DONJON.

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Le "Féroce" Donjon de Gavaudun... (Photo: Patrick Garcia)

   Le donjon, encore intact comme au commencement du XIVe siècle, est sans contredit la partie la plus intéressante du château de Gavaudun. Chacun de ses six étages présente, ainsi qu'on peut le voir sur les quatre plans que nous en donnons, une disposition différente. Etudions-le d'abord à l'intérieur, puis à l'extérieur.

Rez-de-chaussée.

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L'entrée du rez de chaussée. (Photo: Patrick Garcia)

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Ces soubassements sont truffés de postes de tir.  (Photo: Patrick Garcia)

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 (Photo: Patrick Garcia)

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A noter qu'aux soubassements, la plupart des meurtrières sont simples. (Photo: Patrick Garcia)

Une seule porte c, de 1m 20 de large et de 2m50 de hauteur, en cintre surbaissé, donne accès au rez-de-chaussée du donjon. Elle est de niveau avec le rez-de-chaussée de l'ancien corps de logis et servait de communication entre eux. Cette porte vient d'être refaite. Mais elle existait primitivement, puisqu'elle s'ouvre sur l'étroit couloir c', de 1m 70 de large et de 5m de long, sur l'ancienneté duquel on ne saurait se méprendre. Ce couloir oblique conduit à une première salle M, voûtée en berceau, de 2m40 de largeur, parallèle à une seconde salle N, également voûtée en berceau, mais de 1m80 seulement de large, dans laquelle on pénètre par une porte p, ouverte dans un mur de refend, qui partage en deux parties presque égales tout le rez-de-chaussée du donjon.

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Montée à l'étage.  (Photo: Patrick Garcia)

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Ici, les meurtrières sont beaucoup plus abouties à double croix pattées!  (Photo: Patrick Garcia)

   Ces voûtes ne contiennent aucune trace de trappes. Contrairement aux usages adoptés, ce rez-de-chaussée n'était donc pas hermétiquement muré ; et c'est bien par la porte c et le couloir c', et non par des échelles mobiles qu'on y pénétrait. En cette première salle M, trois baies donnent sur l'extérieur. Premièrement, une grande fenêtre D, aujourd'hui entièrement refaite en arc brisé, mais qui devait être primitivement cintrée et surtout beaucoup moins large. En second lieu, deux meurtrières 1 et 2, chacune dans un pan différent, composées à l'intérieur d'abord d'une niche cintrée de 0m70 cent, de large sur 0m 50 de profondeur, pouvant abriter un défenseur, puis delà meurtrière proprement dite, ouverte en ébrasement dans l'épaisseur du mur réduite à 1m, et terminée par une rainure verticale simple, fort étroite, de 1m également de hauteur. Ces meurtrières, bien caractéristiques, datent du XIIe siècle. Elles faisaient donc partie du château primitif. Mêmes dispositions ou à peu près, dans la salle voisine N, ajourée, d'abord par deux meurtrières 3 et 4, de dimensions inégales, (la meurtrière 4 mesurant dans sa niche 1m 80 de large sur 1m 50 de profondeur), puis, par la porte fenêtre E, cintrée, de 1m 60 de haut sur 0m 65 de large, se reliant par un étroit couloir, également cintré, à une ouverture extérieure de 0m 80 de large. Tout ce côté constitue très certainement la partie la plus ancienne du donjon, et peut remonter au delà même du XIIe siècle. Une ceinture de hourds s'appliquait en cas de siège autour de ce rez-de-chaussée du donjon, déjà très élevé au-dessus du vallum précité. Les deux portes D et E y donnaient accès. Une série de trous de boulin, au nombre de 10, ménagés dans l'épaisseur du mur à distances égales pour le passage des poutrelles, communiquent encore en partie avec le sol de ce rez-de-chaussée. Ils existaient sûrement dès la première construction.

1er étage.

    Le premier étage offre un intérêt tout particulier. Pour y accéder, il faut sortir du rez-de-chaussée par la porte c, remonter sur le mur de courtine, longer l'étroit entablement tout moderne, accolé au mur extérieur, et arriver à la petite porte cintrée c, très ancienne, de 0m65 centimètres seulement de largeur. (Voir notre plan du 1er étage, N° 2). Cette porte, à 3 mètres seulement au-dessus du sol du rez-de-chaussée, correspondait autrefois avec le premier étage du corps de logis principal et se trouvait être la seule entrée des étages supérieurs du donjon. Elle était à couvert, protégée par la charpente qui venait s'adosser au-dessus d'elle contre la paroi du donjon. La porte c donne immédiatement sur un escalier droit, en pierres, D, de 0m65 centimètres seulement de largeur comme elle, qui, perçant une épaisseur de maçonnerie de 9 mètres et de 5m80 de hauteur, aboutit, par 21 marches, à la grande salle du 2e étage. Mais, à la hauteur de la 12e marche, cet escalier se bifurque à gauche et conduit par une rampe de 7 marches, EF, à une galerie demi-circulaire M, qui représente à elle seule le 1er étage du donjon. Cette galerie, de 14 mètres de circonférence et de forme très irrégulière, ainsi qu'on peut le voir sur le plan N° 2, demi-circulaire contre le mur extérieur, polygonale au con- traire sur les parois du mur intérieur, est voûtée, comme le rez-de-chaussée, en berceau et constitue une défense des plus sérieuses. Elle est percée de cinq meurtrières à distances inégales, munies, non plus d'une niche, comme celles d'au-dessous, avec lesquelles elles correspondent du reste exactement, mais d'un simple ébrasement de 1 mètre de large sur 0m75 de côté, terminées par une rainure à double croisillon, de 0m80 de hauteur, et entaillée à ses deux extrémités, afin que l'archer ou l'arbalétrier put étendre davantage le champ de son tir. A cet étage on voit onze trous de boulin, destinés égale- ment au passage des poutrelles chargées de supporter des hourds. Mais une fois dressés, ces hourds obstruaient entièrement les cinq meurtrières. Pour expliquer cette anomalie, faut-il croire qu'il se trouvait dans les hourds des ouvertures correspondantes? Ou plutôt, ne doit-on pas admettre que cette ceinture de hourds existant déjà dans le premier château, l'architecte du XIVe siècle ait tenu à la conserver, tout en adoptant au-dessus ce système nouveau d'archères doubles, beaucoup plus utiles que les hourds, et permettant aussi bien de lancer des traits que de surveiller les mouvements de l'ennemi ? Aucune ouverture ne se voyant de plein pied, comment du reste aurait-on pu accéder à cette ceinture de hourds ? Quoiqu'il en soit, celte galerie du 1er étage constitue une des singularités du donjon de Gavaudun ; refuge presque imprenable, en cas d'assaut ; cachette mystérieuse, d'où il était impossible de déloger les assiégés.

2ème étage.

     Une grande salle occupe à elle seule tout le second étage du donjon. On y arrive par les 21 marches de l'escalier CDE, creusé, à partir du 1er étage, dans l'épaisseur de la maçonnerie de 5m80 de hauteur, et qui débouche, au point K, par un trou en forme de trappe. (Voir le plan du 2e étage, N° 3.)

      Située à 8m80 au-dessus du sol du rez-de-chaussée, la grande salle du donjon de Gavaudun affecte la forme d'un trapèze de 6m20 de long sur 6m50 en moyenne de large, non comprise l'épaisseur des murs très variable. Sa hauteur est de 7 mètres. Elle est voûtée en arc de cloître ; mais les arêtes de sa voûte, qui est en bel appareil du XIVe siècle, sont interrompues et viennent s'amortir sur un compartiment central rectangulaire. Trois fenêtres l'éclairent. Celle du nord, D, partagée par un meneau vertical, a été tout nouvellement restaurée. Etait-elle primitivement aussi large et affectait-elle la forme actuelle ? Nous ne le croyons pas ; et bien que rien plus ne nous indique comment, de ce côté, celle salle était ajourée, nous préférons nous la représenter, ogivale, géminée, avec deux arcatures trilobées, soutenues par une élégante colonnette, semblable à toutes celles que nous voyons dans nos châteaux gascons de la fin du XIIIe siècle.

     La fenêtre E, au midi, rectangulaire, semble bien avoir été restaurée dans le style primitif. Les encadrements ont été conservés. La voûte seule en berceau a été refaite. Une troisième ouverture, c, éclairant encore la grande salle sur la façade ouest, n'était autre que la porte primitive extérieure du donjon. On y accédait par le chemin de ronde, qui devait aboutir à sa hauteur, ou peut-être plus anciennement au moyen d'une échelle mobile. De 0m70 centimètres de large seulement sur 1m80 de haut, elle se termine en tiers-point, conformément au modèle généralement adopté dans tous les châteaux de celte époque. Les deux fenêtres D et E donnaient sur la vallée. A l'abri de l'escalade, elles pouvaient, sans danger, offrir une certaine largeur. Il n'en était pas de même de celles qui regardaient le coteau rapproché de Laurenque. Aussi, de ce côté, la grande salle ne présentait-elle que deux ouvertures, M, N, larges meurtrières précédées de niches rectangulaires, sur les bancs desquelles pouvaient s'asseoir les archers. La meurtrière M, encore à peu près intacte, se termine après ébrasement oblique par une rainure verticale, sans ailerons. La meurtrière N, aujourd'hui transformée en couloir et en porte, ouverte de plain pied sur le vide, existait-elle ainsi primitivement ? Nous ne le pensons pas. Sur le dessin de l'abbé Barrère, cette baie se voit beaucoup plus étroite et présente plutôt l'aspect d'une meurtrière que d'une porte.

 

       Outre qu'une ouverture d'une dimension aussi considérable pouvait offrir en cet endroit un très grave danger et passer pour une témérité, nous n'en voyons nullement la nécessité. On remarque, il est vrai, à l'extérieur deux trous de boulin, ouverts de chaque côté, qui donnent lieu de supposer qu'il existait en cet endroit soit une console, soit un entablement pouvant supporter, par exemple, des lieux d'aisances. Jusqu'à preuve du contraire, nous croyons que primitivement la meurtrière N devait être semblable à la meurtrière M, sa voisine, et nous estimons que de cette façon seulement aurait dû être compris cet essai de restauration. Tout à côté en o, dans l'épaisseur du pan de mur méridional, est creusée la cage d'un petit escalier à vis permettant de monter aux étages supérieurs. Enfin, dans le coin opposé, F, une large cheminée avait été aménagée, à l'endroit où depuis un coup de foudre avait déterminé une lézarde partant d'un bout à l'autre du donjon, qui était devenue des plus dangereuses, et qu'en 1876 on a cru devoir fermer.

 

3e étage.

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La salle principale du donjon. (Photo: Patrick Garcia)

   Quatorze petites marches, fort usées, conduisent au 3e étage. Il ne consiste, comme le 1er, qu'en une galerie défensive, demi-circulaire, mais plus restreinte. Cette galerie ne mesure en effet sur sa paroi intérieure que 4m60 de longueur. Sur la face nord-est, deux meurtrières seulement, en croix pattée, de 0m 70 d'ébrasement, entaillées également à leurs deux extrémités et accusant bien le caractère des premières années du XIVème siècle. Pas de trous de boulin à cet étage. En revanche, à l'extrémité septentrionale et contre la grande arête du donjon, une porte rectangulaire de 0m55de large, aboutissant à un étroit balcon, aujourd’hui démoli, mais dont on voit les deux supports. Ces consoles, en encorbellement, nous paraissent cette fois avoir été destinées à soutenir soit un hourd mobile, soit un moucharabié, soit plutôt des lieux d'aisance, plus probables en cet endroit que partout ailleurs.

 

4e étage.

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La plus meurtrière des meurtrière... (Photo: Patrick Garcia)

    Remontant l'escalier à vis, o, nous arrivons après une ascension de 16 nouvelles marches au 4e étage, aujourd'hui à ciel ouvert et pour cela fraîchement cimenté. Il était jadis recouvert par le plancher du cinquième et dernier étage, soutenu par les corbeaux dont on distingue encore la trace. (Voir notre plan du 4e étage, N° 4). Quatre meurtrières, sans niches extérieures, consistant en un simple ébrasement dans le mur, et terminées, les deux premières, 1 et 2, sur la face nord par une rainure en croix pattée, les deux autres, 3 et 4, par une rainure verticale, défendaient cet étage, qui était ajouré en outre, au midi, par une jolie fenêtre c, à arcature trilobée, de 1m40 de haut sur 0m 60 de large, munie à sa base de deux meurtrières carrées et bien dans le style du temps. A l'ouest, aucune ouverture. On constate seulement, dans l'angle F, la trace du conduit supérieur de la cheminée de la grande salle.

5e étage :

Un cinquième et dernier étage couronnait, avec sa ceinture de créneaux, le donjon de Gavaudun. Cette plate- forme n'était pas à ciel ouvert, aucune trace n'existant pour l'écoulement des eaux. Elle était protégée par une charpente polygonale, au faîte de laquelle flottait l'étendard du seigneur. La cage d'escalier, o, s'arrêtant au 4e étage, on y accédait par des échelles mobiles qu'on appuyait contre le chemin de ronde. On a refait aujourd'hui les merlons. On compte 1 créneau à l'ouest, 2 au nord, 2 à l'est et 2 au midi. La hauteur totale du donjon de Gavaudun, de la base du plateau au sommet des nierions, est de 20m 80.

 

EXTÉRIEUR DU CHÂTEAU

 

19 GAVAUDUN VUE DU DONJON 2 copie

Vue de la cour du château et des environs depuis le donjon. (Photo: Patrick Garcia)

       Etudions maintenant l'extérieur du château et rendons-nous compte de son système défensif, principalement de celui du donjon. Le donjon de Gavaudun affecte, ainsi qu'on l'a vu déjà par l'étude des étages intérieurs successifs, une forme des plus singulières. Ses deux faces ouest et nord sont carrées, coupées presque à angle droit, tandis que sa façade Est s'arrondit en forme d'arc de cercle et que sa façade méridionale se brise en trois pans irréguliers. Maintenant, si l'on se place à 150 mètres environ à l'est, au point où a été prise notre première photographie, presque au bas du coteau de Laurenque, on est frappé de la différence de teintes qu'offrent les deux étages inférieurs d'avec ceux de dessus. L'appareil n'est pas le même. Dans le bas, semblable à celui de la courtine méridionale, il est grossier, presque cubique, présentant tous les caractères, des plus anciennes constructions du XIIe et même du XIe siècle. Les pierres sont rougies, soit par le temps, soit par l'incendie; le ciment fait défaut; les assises s'alignent, irrégulières ; tandis que, au dessus de celle ligne bien tranchée qui court à la hauteur des meurtrières à double aileron du premier étage, à 1 mètre environ au dessus de la dernière ceinture des trous de boulin, la teinte est plus grise, plus foncée ; l'appareil plus régulier, plus allongé ; le ciment est resté intact ; la construction en un mot est plus soignée, accusant d'une façon indubitable le mode, si connu, de la fin du XIIIe ou du commencement du XIVe siècle. Toute la façade nord-est, ainsi que les faces nord et ouest, datent également de cette dernière époque.

     La conclusion s'impose. Le donjon de Gavaudun a été construit en deux fois ; ou plutôt, sur l'ancienne tour du XIIe ou peut-être même du XIe siècle, détruite, ainsi que nous le verrons dans la partie historique, en 1169, par l’évêque de Périgueux, Jean d'Assida,s'éleva au commencement du XIVe siècle le nouveau donjon, les constructeurs se gardant bien de renverser ce qui restait de la première forteresse, et, sur ses fondements sans doute fort solides encore et ses deux premiers étages, se contentant de bâtir avec un appareil plus soigné et un nouveau système de défense les quatre étages supérieurs. D'où cette forme bizarre et irrégulière qui leur fut imposée par les assises primitives inférieures des faces sud et sud-est. L'étude des meurtrières vient confirmer cette manière de voir.

       Au rez-de-chaussée les quatre archères sont verticales, sans ailerons, offrant avec leurs niches intérieures cintrées tous les caractères du XIIe siècle, telles qu'on les voit aux tours de la vieille cité de Carcassonne. A partir du milieu du 1er étage au contraire, c'est-à- dire à l'endroit précis où apparaît le nouveau mur, les meurtrières ne sont plus les mêmes. Elles ne sont constituées à l'intérieur que par un large ébrasement, sans ressaut, terminé toujours par une rainure verticale, mais cette fois entaillée à ses deux extrémités supérieure et inférieure, et en outre au milieu par un double croisillon. Mêmes dispositions au 3e et 4e étages, où elles ne présentent il est vrai qu'un seul aileron, mais rentrent néanmoins comme les précédentes dans cette catégorie d'archères en croix pattée, si favorables au tir à la volée de l'arc ou de l'arbalète, et adoptées dans tous nos châteaux gascons dès le dernier quart du XIIIème siècle, beaucoup plus tôt par conséquent que ne semble le croire Viollet-le-Duc, qui ne les date que du milieu du XIVe siècle. Et, signe distinctif de cette époque, ces archères des 1er, 3e et 4e étages ne sont plus percées les unes au-dessus des autres, comme entre le rez-de-chaussée et le 1er étage ; mais elles chevauchent, c'est-à-dire qu'elles sont placées  « pleins sur vides, afin de découvrir tous les points de la circonférence. »

    Il ne semble pas que les meurtrières de Gavaudun aient été percées en vue des armes à feu. Leurs rainures, toujours fort étroites, accusent nettement l'époque où l'on ne songeait pas encore à utiliser la poudre comme moyen défensif. Entièrement rasées du côté nord, il est impossible de préciser la date des courtines. Les quelques fragments de murs qui subsistent encore du côté du midi, dont quelques-uns atteignent une hauteur de six mètres et qui, suivant tout le contour du rocher, sont percés çà et là de trous de boulin, comme le rez-de-chaussée du donjon auquel ils viennent se raccorder, nous paraissent, tant par leur teinte rougie par le feu que par leur appareil cubique, et les lignes irrégulières de leurs premières assises, remonter à la plus ancienne construction du château.

     En résumé, toute la courtine méridionale, le rez-de- chaussée et une partie du 1er étage du donjon du côté sud et sud-est datent, selon nous, soit du commencement du XIIe siècle, soit peut-être du siècle précédent. Le château à cette lointaine époque ne devait consister, comme celui de Bonaguil, de Madaillan et de bien d'autres encore, qu'en une simple tour, érigée à l'endroit le plus faible et entourée uniquement de courtines ou même de simples palissades de bois. Poste d'observation, plutôt que logis habitable ; simple refuge, avant de devenir une orgueilleuse construction. Tout le reste, courtines nord et ouest, étages supérieurs du donjon, corps de logis, etc., fut élevé plus tard sur les assises primitives, et aussi considérablement agrandi, sans doute à l'époque où les Baleinx le possédaient, c'est-à- dire dans les premières années du XIVe siècle, ou peut-être même seulement quelques années plus tard, au moment où il passa entre les mains de la puissante famille de Durfort. En tous cas, tel qu'il fut reconstruit alors et qu'il se voyait au moment de la Révolution, avec ses tours et ses murailles à peu près intactes, ainsi que le certifient les vieilles gens du pays, il offrait le plus imposant et le plus pittoresque effet…

      Toujours est-il qu'il existait un château de Gavaudun au milieu du XIIe siècle, que ce château fut assiégé en 1169, pour des motifs de religion, par l’évêque de Périgueux Jean d'Assida, que ce dernier, à la tête d'une troupe armée, s'en rendit maître et que, d'après le texte qui est formel, il le détruisit de fond en comble Toutefois le château de Gavaudun ne tarda pas à être rebâti, tel que nous en voyons encore les débris. »….

 

gavaudun

Autre vue d'avion, on voit bien comment le castel épouse le rocher. (Photo: Patrick Garcia)

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Les Ballens ou Vallens

 

En 1324 dans la liste des seigneurs soutenant le roi Edouard d’Angleterre, se lit le nom anglais de «Aumstang de Balenx, seignur de Gualvaldon  .»

Ce même Aumstang de Baleinx est qualifié seigneur de Cahuzac en 1347. Enfin, en 1341, nous voyons un Isarn de Balenx nommé, avec Pierre de Gontaud-Biron, coseigneur de Montpezat pour le roi de France.

Cette famille de Balleynx, Ballens ou Vallens était au XIVe siècle une des plus considérables du Languedoc et de l'Agenais. Parents des Montpezat, leur souvenir se retrouve encore autour du village qui porte ce nom. Enfin, on les voit également figurer comme seigneurs de Casseneuil dans les actes les plus importants du XIVe siècle. Le château berceau de la famille s’élevait dans la vallée du Tolzac, à peu de distance de Cancon, entre le château de Moulinet et le domaine de Mandet. Le château fut peut-être détruit par Simon de Montfort après le siège de Casseneuil, vaillamment défendu par Segui de Balencs en 1209 et 1214, époque à partir de laquelle les Balenx devinrent durant trois siècles seigneurs de Casseneuil, englobait toute la paroisse de Las Bordes, celle de Lentignac et une partie de la paroisse de Loupinat. Cette famille serait donc originaire de Cancon .

 

Les Durfort.

En 1363, « Seguin, seigneur de Gavaudon, baron, et Guailhard de Gavaudon, esquier » rendent, hommage au prince de Galles pour leur seigneurie de Gavaudun.

Le 11 décembre 1366, «Raymon Bernart, sire de Gavaudun, donne quittance à Jehan Chauvel, trésorier des guerres, pour la somme de cent livres tournois. »

Le 25 octobre 1398, « noble et puissant seigneur Bernard de Durfort, seigneur de Gavaudun et de Laroque-Timbaut souscrit à Bertrand Lustrac, une obligation de 300 livres  d'or.»

Le château de Gavaudun tenait donc en ces premières années du XVe siècle pour le roi de France, et ses seigneurs étaient un rameau de la grande famille de Durfort, une des plus puissantes de l'Agenais. De la branche de Duras, les Durfort de l'Agenais se font remarquer dans toutes les affaires du commencement de la guerre de Cent ans.

Les Durfort ne s'attardèrent pas longtemps cependant dans la vallée de la Lède. Moins de trente ans après, Gavaudun était déjà passé dans la famille de Lustrac.

Les Lustrac.

 

Nous avons vu précédemment un de ses descendants, Bertrand de Lustrac, devenir créancier pour 300 livres d'or, le 25 octobre 1398, de Bertrand de Durfort, seigneur de Gavaudun. Cette créance ne put-elle être remboursée? Et, pour se couvrir, le seigneur de Lustrac se saisit-il de Gavaudun, soit par la force, soit à l'amiable ? Toujours est-il que dès l'année 1430, son fils Arnaud de Lustrac, plus connu sous le nom de Naudonnet, se qualifie seigneur de Gavaudun, titre que prirent également ses descendants.

Ce vaillant soldat empêchait Penne, une des plus fortes places de l'Agenais, de tomber entre les mains des Anglais. Pour le récompenser de ce fait d'armes, le comte de Foix l'en nommait capitaine, nomination que sanctionnait peu à près le roi de France (12 avril 1434.)

Naudonnet de Lustrac était à ce moment un des plus puissants seigneurs de l'Agenais. Il commandait pour le roi de France cinq grandes places fortes: Penne d'Agenais, Lauzerte, Sauveterre, Monflanquin, Castelculier. En outre, il possédait en propre les seigneuries de Lustrac, Terrasson, Montmarey, Tersol, Pierre-Levade, La Bastide de Michemont, etc., sans compter celle de Gavaudun. En octobre 1435, il tient à Gavaudun une garnison de dix archers et de dix-neuf écuyers. Le 3 octobre 1437, Naudonnet de Lustrac tient à Villeneuve d'Agen une compagnie de 30 hommes d'armes et de 30 arbalétriers…..

Occupons-nous de Marguerite de Lustrac et de sa fille Anne de Caumont qu'en ce qui concerne exclusivement leur baronnie de Gavaudun. Marguerite de Lustrac naquit en 1527. « A mes yeux, écrit Ph. Tamizey de Larroque, elle est probablement née près de Monflanquin, dans ce château de Gavaudun, qui parait avoir été au XVIe siècle l'habitation préférée de la  famille de Lustrac ». Contrairement à cette hypothèse, nous ne croyons pas que la belle Françoise de Pompadour, ait jamais résidé longtemps dans la sombre forteresse de la vallée de la Lède, pas plus que dans son manoir de Lustrac, sur les bords du Lot. Son mari était, nous l'avons dit, un des favoris de François Ier.

"LE
CHÂTEAU DE GAVAUDUN
EN AGENAIS
Description et Histoire"
PHILLIPPE LAUZUN
Membre de la Société des Sciences, Lettres et Arts d'Agen, -le la Société Française d'Archéologie, de la Société Historique de Gascogne, etc.
AGEN 

1899

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LES CONTES AGENAIS ANCIENS

 

le-petit-poucet-8

L'image typique des contes à la veillée...

 

 

"Le Lait de Madame"

 

 

 

 

 

Madame demande du lait. Je vais trouver la vache qui me dit:

 

— Je te donnerai du lait; donne-moi du foin.

 

Je vais trouver le pré. Le pré me dit:

 

— Je te donnerai du foin ; donne-moi une faux.

 

Je vais trouver le forgeron. Le forgeron me dit:

 

— Je te donnerai une faux; donne-moi du lard.

 

Je vais trouver le porc. Le porc me dit:

 

— Je te donnerai du lard; donne-moi du gland.

 

Je vais trouver le chêne. Le chêne me dit:

 

— Je te donnerai du gland; donne-moi du vent.

 

Je vais trouver la mer pour avoir du vent.

 

La mer m'évente, j'évente le chêne; le chêne m'englande, j'englande le porc; le porc m'enlarde, j'enlarde le forgeron; le forgeron m'entaille, j'entaille (fauche) le pré; le pré m'enfoine, j'enfoine la vache; la vache m'enlaite, j'enlaite Madame.

 

 

 

 

 

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La Chèvre et le Loup

 

 

 

La chèvre et le loup voulurent devenir riches, et s’associèrent pour travailler une métairie.

 

— Loup, dit la chèvre, les bons comptes font les bons amis.

 

Avant de nous mettre au travail, il faut bien faire nos accords et convenir de la part que chacun doit prendre dans les récoltes. L'un de nous aura ce qui poussera sous la terre, et l'autre ce qui poussera dessus. Choisis; je me contente de ce que tu ne voudras pas.

 

— Je choisis ce qui poussera dessous.

 

La chèvre sema toute la métairie en aulx, oignons et raves; de sorte qu'elle eut les têtes de tous ces légumes, et que son pauvre associé n'en eut que les queues.

 

— Je me suis trompé l'année passée dit le loup, et je choisis pour celle-ci tout ce qui poussera sous la terre.

 

La chèvre sema toute la métairie en blé et en seigle; de sorte qu'elle eut tout le grain et toute la paille, et que son pauvre associé n'eut que les racines.

 

Alors le loup se promit de punir la chèvre de ses mauvais tours, et de profiler de la première occasion où il serait seul avec elle pour la manger. Mais celle-ci devina la pensée du loup et se tint sur ses gardes, en attendant le moment de se débarrasser de son ennemi.

 

Un jour le loup s'en alla trouver la chèvre.

 

— Bonjour, chèvre.

 

— Adieu, loup.

 

— Chèvre, j'ai de bien mauvaise soupe à la maison, et je viens goûter la tienne.

 

— Avec plaisir, loup.

 

La chèvre servit au loup une grande assiette de soupe, et ensuite ils allèrent se promener jusqu'à une église dont la porte était trouée.

 

— Chèvre, dit le loup, entrons dans cette église pour prier

 

Dieu.

 

— Avec plaisir, loup.

 

— A présent que nous sommes entrés, chèvre, il faut que je te mange. — Imbécile, je suis vieille et maigre; tu ferais un triste repas. Mange plutôt cette miche de pain de quinze livres que quelqu'un a mis pour le curé sur la marche de l'autel.

 

— Tu as raison, chèvre.

 

Le loup se jeta sur la miche, et la chèvre profita de ce moment pour sortir par le trou de la porte. Mais quand le loup voulut en faire autant, il se trouva que tout le pain qu'il avait avalé lui avait tellement enflé le ventre, qu'il ne pouvait pas passer.

 

— A mon secours, chèvre; le trou de la porte s'est rapetissé.

 

— Non, loup; c'est ton ventre qui s'est enflé. Tache de sortir de l'église en grimpant le long de la corde de la cloche.

 

Le loup se pendit à la corde et mit la cloche à la volée, de sorte que les gens de la paroisse accoururent à ce tapage. Quand ils virent à qui ils avaient affaire, ils s'armèrent de fourches et de bâtons, de sorte que la vilaine bête faillit y laisser le cuir, et s'échappa toute en sang. La chèvre qui regardait de loin riait comme une folle.

 

— Ah ! Chèvre, les gens de cette paroisse sont de bien mauvais chrétiens. Vois dans quel état ils m'ont mis devant l'autel même du Bon Dieu. Je n'en puis plus, et je donnerais dix ans de ma vie contre un peu d'eau pour laver mes blessures et me guérir de la soif que me donne tout le pain que j'ai mangé.

 

— Eh bien ! Loup, saute dans ce puits. Quand tu auras lavé les plaies et bu à ta soif, je t'aiderai à remonter.

 

Le loup sauta dans le puits, lava ses plaies et but à sa soif.

 

— Maintenant, chèvre, aide-moi à remonter.

 

— Loup, tu es dans le puits ; demeures-y.

 

Et cric, cric,

 

Mon comte est fini;

 

Et cric, crac,

 

Mon conte est achevé.

 

Je passe par mon pré,

 

Avec une cuillerée de fèves qu'on m'a donné.

 

 

 

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  PATRICK GARCIA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
F
Concernant le cimetière, savez-vous si les tombes ont été déplacés quand il a été vendu, ou juste recouvert?
Répondre
Mémoire des Hommes de Sainte Livrade sur Lot
  • Blog de PATRICK GARCIA pour les amoureux de notre belle région : la GUYENNE, nommée quelques fois, MOYENNE GARONNE en particulier, mais aussi le récit de mes balades en France dans des lieux typiques et historiques. Me joindre? autostar47@outlook.fr
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