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Mémoire des Hommes de Sainte Livrade sur Lot
29 mai 2014

PAGE 110 : RÉVOLUTION CONFISCATION ET VENTE DES BIENS NATIONAUX, AUJOURD'HUI, LE COUVENT DES URSULINES

   

ST URSULE

Sainte Ursulle

 Avant une nouvelle série, un « Inventaire de tous les plus beaux Pigeonniers du Lot et Garonne » avec leur localisation exacte et leurs photos accompagnées d’une carte, voici, l’avant dernier épisode sur l’Eglise et la Révolution à Ste Livrade sur Lot : « Naissance, Vie et Mort du couvent des Ursulines »

AVERTISSEMENT

     Sur les écrits que je publie, dans cette série sur la vente des « Biens Nationaux » de l’Eglise sous la Révolution, j’ai tenu à conserver les tournures de phrases et de français de l’époque, même si parfois j’ai dû modifier légèrement pour rendre compréhensible ces parchemins dont les écritures sont souvent illisibles même si très belles… Le même nom, de la même personne ou du même lieu peut être orthographié différemment au fil des paragraphes, c’était comme ça…

  Le français moderne venait de se généraliser, surtout de manière phonétique, mais le matériel est là… Il vous permettra de vérifier sur place à qui appartenait, qui a acheté quoi et où, répercuté en mesure et monnaie moderne. De quoi meubler bien des curiosités. Vous verrez, par exemple, que lors de la vente des biens des religieux, on a vendu de tout, à tous les prix et à de très nombreux citoyens originaires du secteur.

   Vous, qui vous demandez peut être, comment est arrivé chez vous, ce tableau, ce meuble, ce prie dieu ou autre objet ancien, peut être qu’en consultant la liste que je publie, vous retrouverez un de vos aïeux venu participer, lui aussi, à l’aubaine…

  

VENTE DES BIENS COQ IMMIGRE FIN DU DOC 26 avril 1799 7 floreal an 7

C'est un plaisir de lire ces vénérables parchemins aux écritures si belles... (Photo: Patrick Garcia)

  Malgré mes imprécisions, mes doutes quant à telle ou telle signature, j’espère que ce travail vous conviendra, il va compléter les séries que j’ai mises en ligne sur la religion à STE LIVRADE. J’avais surtout parlé des origines et de la vie des religieux, des monuments et de leur emplacement. Je continue par la dispersion de leur mobilier et la vente de leurs biens, du moins, des édifices religieux.

   Avec les unités de surfaces, de longueurs, et monétaires, pas facile à préciser, car d’une ville à une autre, le pied variait de plusieurs centimètres, la livre aussi, le franc, n’en parlons pas, mais cette synthèse, malgré les fluctuations dues aux dévaluations monétaires, aux imperfections des rédacteurs, notaires ou adjudicateurs, est assez réaliste.

  Et raffinement, pour chaque catégorie, il y a une carte très précise où je colorise les emplacements des possessions du Prieuré (en orange), du couvent des Ursulines (en bleu), de ceux de la congrégation de la Mission de la Rose (en vert) et des biens propres aux immigrés (en rouge). Une carte très édifiante où l’on voit les quartiers convoités par les nobles et les religieux, bien sûr …. Les bonnes terres….

   Vous avez le matériel, à vous de vous en servir au mieux….

PATRICK GARCIA

     Petit rappel pour les unités d’argent ou de mesure de l’époque, les conversions sont assez avoisinantes sans être fiables à 100% compte tenu des fluctuations des monnaies et des unités de mesures qui était parfois légèrement différentes d’une ville à l’autre.

Les unités de base étaient la livre (11,5 euros), le sol ou sou  ( 0,575 euros)  et le denier (0,05 euros, ces deux dernières étant des subdivisions de la livre :

20 sols équivalent à une livre, 12 deniers font un sol (donc 1 livre = 20 sols = 240 deniers).

 (Cartonnat ou quartonnat = 1/6è du carterée= 6 picotins= 72 escats= 10 368 pieds carrés d’Agen= 12,15 ARES= 0,121HA)

1 concade devrait faire (ellee varie du simple au double selon les lieux) 1,94 HA

(Carterée ou quaterée= 8 cartonnats= 64 picotins= 432 lattes carrées= 62 208 pieds carrés d’Agen= 72,9 ARES+ 0,729 HA)

Pied d’Agen= 343mm ou 0,343m

1 livre de 1786 = 11,5 EUR de 2007

1 franc de 1790 = 9,81 EUR de 2007

1 franc de 1790= 1 livre

1 livre de 1786 = 20 sous ou sols

1 pipe d’Agen ou Castelmoron est une mesure de grains de 546 litres

1 sac d’Agen vaut 88 litres de grains

1 quarton est une mesure de capacité de 2,2 litres

 

PLAN NAPOLEON URSULINES 1 copie copie

Sur ce plan, dit de"Napoléon1er", on voit bien en jaune l'emprise du couvent. (Plan: Patrick Garcia)

 

 

 

24 février 1790

ETAT DES BIENS DU COUVENT DES RELIGIEUSES DE SAINTE URSULE (LES URSULINES) DE SAINTE LIVRADE

 

Déclaration et état des biens mobiliers et immobiliers, droits, revenus et charges du couvent des Religieuses de St URSULE de SAINTE LIVRADE, de mêle que du chartrier et sacristie que fournit Dame Marianne Descure, supérieure du dit couvent, devant messieurs les officiers municipaux de la dite ville, en conformité du décret de l’Assemblée Nationale du 13 octobre dernier, sanctionné par le Roi et publié à Sainte Livrade le 26 suivant.

 

    Le couvent de Ste Ursule est divisé en deux parties, et situé dans la ville de Sainte Livrade, et au midi d’icelle, dans le diocèze d’Agen, la communauté le composen de 21 dames de cœur et de 6 sœurs.

   La principale porte est au nord dans la rue de « Vignole », en entrant et (est) un petit vestibule, a droite, un petit parloir avec une petite grille en bois éclairée par une petite croisée, a gauche, une petite grille en fer et  un(e) tour plus a coté un grand parloir avec deux grilles en bois, une cheminée, et éclairé par 2 demi croisées, meublé de 2 bancs et d’une table.

   Entrent dans le dit couvent, et (est) un vestibule, à droite le grand escalier en bois et une petite porte qui conduit dans l’intérieur du petit parloir, a gauche , l’intérieur du  tour, et une porte qui conduit à celui du grand parloir.

   Du vestibule on entre dans le cœur, exposé au midi, adofsé (adossé) au mur de la ville, éclairé par 4 demi croisées ayant un arceau fermé d’une grille en bois qui fait fasse (fasse) , à la gauche, du côté du couchant, au maitre autel , boisé tout le tour en menuiseries, avec des stales, il y a différents tableaux tout au tour , a gauche de la grille, il y a un petit passage qui conduit à la sacristie et au cloitre ou il y a un petit degré en bois qui conduit au dortoir du premier étage.

D   du coté du levant, il y a deux petits chais, une petite cour, un puit et un escalier en pierre pour monter a la cuisine.

   A droite de la principale porte d’entrée et (est) celle de l’église qui et fort petite, a droite en entrent il y a un grand tableau, 2 confessionaux, une chaire, ou precheur en bois de noyer, et la porte de la sacristie. A gauche, un autre tableau, une petite chapelle avec un sanctuaire dédié a la Vierge, orné d’un petit rétable doré, un grand tableau, à droite et a gauche, 2 petits « credenser » (buffets) fort simples, une balustrade en bois ferme le sanctuaire, la dite église et plafonnée en bois.

    La sacristie a 2 petites croisées exposées au couchant, garnie d’une table avec son tapis, 3 fauteuils, quelques chaises, 2 pries dieu, une fontaine d’étain, un tour pour faire passer les ornements, et une petite grille en fer.

  A coté de la sacristie, il y a un salon qui donne sur la rue, meublé d’une table , un prie dieu et quelques chaises…

   A droite de la porte de l’église, et un grand portail qui conduit dans le jardin qui est muré. A gauche en entren (dans l’église ?) il y a une petite chambre avec une cheminée, pour donner le repas à la manœuvre, au midi, le mur de la ville ou et (est) le cloitre. Au couchant une grange et un apan (appentis ?) pour tenir la paille, foin, et bois, plus un petit cimetiere  muré. Au nord une chambre pour la lessive avec un cuvié en massonerie et une mauvaise chaudiere (grande marmite de fer à bouillir l’eau), plus un pigeonnier.

   Le 1er étage est occupe au levant par la cuisine, au midi par une chambre de récréation et le dortoir. Au couchant par une chambre commune pour le travail et au nord, les chambres des religieuses, 2 infirmeries, et le réfectoire meublé de 9 tables, 8 bancs, une petite chaire, un grand tableau et une pendule pour régler l’heure de l’office.

  Le 2ème étage  et occupé au midi par les chambres et une galerie qui conduit au couchant, au bout de laquelle, il a un petit degré en bois qui monte à la tour. Le nord est occupé par les chambres des religieuses. Le nord et occupé par une petite chambre qui sert de procure et a coté, les greniers. La 2ème partie et au nord, prenent la communication par un arceau, le rez de chaussée sers de classe.

   Les religieuses se pretent gratis , pour l’éducation des filles de la paroisse et autres, ce qui est un grand avantage pour les habitants, plus les fours et autres décharges, un petit jardin , une cour et un puit entouré d’un mur.

    Le 1er étage est occupé par le pensionat et chambre pour les sœurs, de plus, il y a un grenier. Elles possedent aussi une petite chambre séparée, servant de logement pour les domestiques.

 

   Les chambres des religieuses sont honnêtement meublées, la maison et convenablement pourvue, sois en linge, soit en vaisselle detain, soit en baterie de cuisine et quelques demi cabinets (placards) placés dans les vestibules et dortoirs.

    Il n’y a point de bibliothèque, chaque religieuse a ses livres dans sa chambre, elles nont aucun manuscrit.

   Le chartieu et un cabinet, forment avec deux portes et plassé a deuxième étage, dans le dortoir, a droite du grand escalier, dans lequel sont enfermés les titres ou papiers esfentiels (essentiels) de la communauté. Il y a, dans le couvent, deux cuviés pour le vin, 2 charrétes et un tombereau.

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URSULINES 8

En haut de la photo, le couvent des Ursulines, appuyé sur la muraille, avec ses deux jardins potager et d'agrément. (Photo: Patrick Garcia)

ETATS DES REVENUS ET POSFESIONS (Possessions) :

   En premier lieu, les Religieuses jouissent dans la paroisfe de Saint Etienne, de 2 météries joignantes contenent ensemble environ 520 quartonnats (63HA).

La première au lieu de « BORNES », consiste en une maison pour le metayer, chai, granges pour enfermer les bestiaux et fourrages, champs, vignes et pred. La dite méterie et donnée a moitiée fruit a JEAN AURIERE sous la réserve d’une reve (loyer) de 4 quartonnats par « pipe » ( ?) sur toute espèce de grain qui se recuilliront dans le bien, par bail, renouvelé le 12 mai 1784, pour 9 ans, devant M° Vignes, notaire.

    Les capitaux de cette méterie ont été estimés à la somme de 880 livres 13 sols, a moitié perte, moitié profit. Volaille : 12 poules, 1 coq, 3 poules d’Inde, 2 oies et 1 male qu’il est tenu de laisser à la fin du bail. Semences : 20 sacs bled froment, 5 sacs seigle et autres menus grains.

    Le métayer et obligé de donner annuellement une reve (loyer ou contribution) de :

- 44 paires de volailles, poules, poulets, chapons et 350 œufs, le tout évalué, année commune à la somme de 48 livres ;

- Oie ou piot estimés à 24 livres ;

- Profit des bestiaux s’élevent année commune à 106 livres ;

- 48 sacs (88 litres)  de bled 720 livres (2euros le kg)

- 16 sacs de méture  a 12L.   font 192 livres

- 22 sacs de seigle a 10 L. font 220 livres.

- 1 quarton de féves à 10 L. font 9L 6s 8 d.

- 1 quarton de pois à 12 L. font 4 L.

- 1 quarton haricot a 12    font 4 L.

- 2 quarton graine de lin a 12 L. font 8 Livres ;

Plus 150 livres de lin ou chanvres estimés annuellement à 48 Livres.

TRANSPORTE EN L’AUTRE SONT 1 377 LIVRES 6 SOLS 8 DENIERS

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La seconde meterie au lieu de « BARDES » consiste en maison pour le metayer, chai, granges, champs, vignes et pred. La dite méterie et (est) donnée a moitié fruit a ANTOINE LAFAIGE sous la réserve d’une reve (location) de 7 poignerés (apparemment, un volume de 7 poignées) par pipe (546 l de grains) sur le bled, meture et seigle et sur tout les autres grains un sac par pipe, par bail, renouvelé le 12 mai 1784 pour 9 ans par M° VIGNES  notaire.

   Les capitaux de cette meterie sons évalués a la somme de 619 Livres à moitié perte à moitié profit, volailles :

12 poules, 1 coq, 2 poules d’Inde, 2 oies et un male qu’il est tenu de laifser  (laisser) a la fin du bail ainsi que la semense, 20 sacs et demi bled froment, 9 sacs de seigle et autres menus grains.

- Le metayer est obligé de donner actuellement un reve (loyer) de 42 paires de volailles, poules, poulets, chapons, et 300 œufs, le tout évalué , année commune a 49 livres ;

- Oies ou piots a 36 livres ;

- Les profits des bestiaux montent année commune à 94 livres ;

- Plus 48 sacs bled froment 720 livres ;

- Plus 8 sacs meture à 12 livres donne 96 livres.

- Plus 35 sacs seigles à 10 livres donne 350 Livres ;

- Plus 2 quartons de féves a 10 Livres donne 6L13s4d ;

- Plus 1 quarton graine de lin a 12 Livres donne 4 L. ;

- Plus 170 livres de chanvre ou lin estimé à 60 Livres ;

TRANSPORTE EN L’AUTRE PARS  DONNE   2 793 LIVRES

 Il y a dans un chai 2 cuviés pour le vin.

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Plus une 3ème meterie appellée Ste URSULE, dans la paroifse de Ste Livrade, consiste en maison pour le métayer, pigeonnier, granges , jardin, champs, pred et vignes, de la contenense de 293 quartonnats (35,5HA).

  La dite meterie et donnée à moitié fruit a LOUIS CELIEREN, sous la reserve d’une reve (location ou prix)  de 4 quartons (8,8 litres) par pipe (546 litres soit 1/62ème), par bail renouvellé le 12 mai 1784 pour 9 ans devant M° VIGNES, notaire.

  Les capitaux de cette méterie sont évalués à la somme de 735 L. a motié perte-moitié profit.

- Volailles : 12 poules, 1 coq, 2 oies et 1 oison , qu’il est tenu de laifser à la fin du bail, ainsi que :

- 18 sacs de 2 quartons bled froment, 3 sacs de 2 cartons seigles et autres menus grains.

MONTE EN L’AUTRE PART A 2 793 LIVRES

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Plus une 4ème meterie  au lieu de Saint AUGUSTINde lacontenense de d’environ 118 quartonnats (14,2HA), dans la juridiction de Dolmairac. Plus 7 quartonats pred, attaché à ladite méterie.

La dite meterie et donnée a moitié fruits a MARTIN PECHAN, sous la réserve d’1 reve d’1 sac par pipe par bail du 23 juillet 1775, devant VISTORTE, et renouvellé le 2 janvier 1789 devant M° Vignes  qui porte l’estimation des capitaux à la somme de 712 livres, a moitié perte, moitié profits, volailles 12 poules, 1 coq qu’il est tenue de laifser à la fin du bail. Semenses 14 sacs bled froment, 2 sacs seigle et autres menus grains.

MONTE EN L’AUTRE PART A 3 917 LIVRES

Les religieuses recueillent année commune, pour leur part :

- 30 barriques vin d’une mediocre calité a 15 Livres donne 450 livres.

- Elles ont 2 rentes constituées au capital de 3 000 livres, savoir la 1ere par acte du 12 janvier 1720 , retenue par VISTORTE notaire, et renouvellée par sentense de l’Ordinaire de Monastruc, au capital de 1 000 Livres pour la rente annuelle de  livres, payable par…….( ?) habitant de Sainte Livrade. Ces deux rentes font un ensemble de 150 Livres.

- La 2éme par acte du 5 mars 1757 retenu par VISTORTE notaire au capital de 2 000 Livres pour la rente annuelle de 100 Livres, payable par….. ? habitant de Sainte Livrade, ces 2 rentes forment un ensemble de la somme de 150 Livres.

- Plus les religieuses recoive une rente sur les tailles par acte du 24 janvier 1765 retenu par TRUTAL (ou TRUSAL) et BARON notaires à PARIS au capital de 1738 livres, la rente réduite a 76 livres 2 sols, payable par le receveur des impositions a Agen.

TOTAL REVENU 5 171 LIVRES 2 SOLS

VILLE DEPUIS BD DU MIDI 71

Le même endroit, vu de l'autre côté, depuis la muraille, la route actuelle est sur les douves représentées en bleu. (Photo: Patrick Garcia)

ETAT DES CHARGES

 

1 – Elles doivent 2 rentes constitues au capital de 4 000 Livres, pour la rente de 200 Livres. Savoir la 1ére par acte du 18 août 1774 retenu par FONTAINE, notaire au capital de 2000 Livres pour la rente annuelle de 100 livres pour payer à …( ?) habitant Agen. La seconde  par acte du 3 septembre 1788, retenu par MOUILLE, notaire au capital de 2 000 livres pour la rente annuelle de 100 livres à …( ?) habitant à Agen. Total 200 L.

2 – Pour la taille des biens de la communauté……….513 L.

3 – Pour les décimes au bureau d’Agen ………………..151 L2s.

4 – A l’aumonerie de la communauté …………………….500 L.

5 – A leur procureur………………………………………………… 100 L.

6 – Pour la rente aux seigneurs……………………………….200 L.

7 – Pour l’entretien des batimens et couvert du

      Couvent chaque année………………………………………400 L.

8 - Pour l’entretien des batimens et couvert des

      4 meteries chaque année…………………………………. 400 L.

9 – Pour l’entretien de la sacristie et les fournitures

      De cire et huile pour la lampe…………………………….250 L.

10 – Pour les aumones vololontaires pour les

        Pauvres dde la paroifs et autres………………………300 L.

11 – Pour l’entretien de la charrette et outils

        Aratoires pour les 4 meteries……………………………150 L.

TOTAL DES CHARGES …………………………3 164 LIVRES 2 SOLS

Comparaison de la recette et de la depense ;

IL RESTE NET ………………………….2 007 LIVRES.

Il est du aux religieuses, pour être payé en août prochain par contrats, billets et intérets……………………………………………………..……  2400 Livres

Elles doivent au marchands, en outre………………….  2 300 Livres

 

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ETAT DE L’ARGENTERIE

 

1 Ciboire, 1 petit Porte Dieu, 2 Calices avec chacun leur patène, 1 Ostensoire, 1 plaque pour mettre sur la grille pour la communion, 1 petite clé pour le tabernacle, 1 paire de burette avec la secoupe, 1 encensoir avec sa navette, 1 lampe, le tout en argent.

2 Crucifix, 6 chandelliers en bois d’orés, pour le maitre autel , 10 de blanchis pour le même, 1 pour le petit autel , 16 petits vazes pour les bouquets, 3 missels et 2 antiphonaires.

ORNEMENTS

 

2 devant d’autel brodés en or ou en soy, 1 dés de satin fleury, 2 dits de Samas rouges , 1 dit d’une moire, 1 violet, 1 vert, 1 noir, 1 de satin blanc à bouquets pour le petit autel, 1 drap mortuaire en laine.

6 chasubles rouges garnies en or, en argent et en soy, 2 verte de satin, 2 de plusieurs couleurs, 3 de Damas blanc dont 1 brodée en or, 2 violettes, 2 noires, chaque chasuble a son assortiment avec la bourse et son corporal, 1 devant de chaire en satin roze et blanc, 1 chape en couleur trés usée, 1 écharpe de Damas blanc garnie en or.

 

LINGE DE LA SACRISTIE

 

16 Aubes ( une longue tunique blanche allant jusqu’aux pieds) bonnes ou mauvaises, 7 cordons, 40 amit…( ?), 10 surplis, 126 purificatéres, 21 lavabos (récipient en forme de vasque ou le religieux se lave les mains), 18 napes d’autel.

Tels sont les effects qui se trouvent dans la sacristie dont le resensement a été fait avec soin.

« Nous, soussigné MARIANNE DESCURE, supérieure du couvent de Sainte Ursulle dans la ville de Sainte Livrade, en Agenois, certifions les déclarations et etats cy dessus veritables et qu’il n’est pas venu a notre connoissance qu’il ai été fait directement ou indirectement aucune soustraction des papiers et effets apartenent au dit couvent, déclarons en outre, nous rendre gardienne des papiers du couvent et effets de la sacristie, et avons signés à Sainte Livrade le 24 février 1790.

Sr d’escures religieuse

Superieure

(contresigné par

Sarrazy                                                        Vignes Frere

 

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P7252167

Façade du couvent des Ursulines à Ste Livrade sur Lot. (Photo: Patrick Garcia) 

ACTES DES URSULINES

(On ne plaint pas les actes à cette époque puisque plusieurs descriptifs de biens sont recommencés par d’autres notaires ! PG)

Métairie de « ST AUGUSTIN » (au lieu de « LATUQUETTE ») au 6 décembre 1790, paroisse de Ste Livrade.

1 – Une piece de terre labourable, pred, bois, taillis, jardin et sol : 60 quartonnats, avec à l’est un chemin public, au sud aux terres de Coq, ouest à un chemin de service, au nord, a autre chemin public.

  Avec une maison (1 chambre et 1 décharge) four et fournil, chambre pile, 2 parcs a cochon, 1 huche a volailles… Batie 3 faces en briques, 1 a pans de bois (la maison). Dans la grange il y a :

1 paire de bœufs de labour pour 300 Livres.

1 vache : 90 Livres

1 veau 50 Livres.

2 Truies et 10 petits cochons : 60 Livres.

Martin Péjan, métayer, séme 14 sacs bled et 1 sac seigle. VALEUR ESTIMEE   7 200 LIVRES ;

2 – 1 piece de terre labourable face aux terres de François Lalaurie etc… VALEUR ESTIMEE  300 LIVRES ;

3 – 1 piece de terre face aux terres de Lalaurie de 8 quartonnats et 6 picotins, VALEUR ESTIMEE   800 LIVRES ;

4 – 1 piece de terre au « Payrié » avec à l’est et sud un chemin public, ouest terres de M. Dauriére. VALEUR ESTIMEE  1 200 LIVRES ;

5 –Une piece de terre avec sur 3 cotés chemin et ouest terres de Gruelle et  Escande contenant 13 quartonnats et 3 picotins ; VALEUR ESTIMEE   650 LIVRES ;

6 – Une piece de terre « Al Pairié » avec a l’est terres d’Auriére et de M. Coq et de Segui du midi et ouest a deux chemins public et a terre de Marcelin et au nord a terres de M. Auriére et Coq contenant 7 quartonnats et 4 picotins, VALEUR ESTIMEE  300 LIVRES ;

7 – 1 piece de terre au « Pont de la Peïre » a ruisseau de « l’Automne », au sud, terre de Marcellin, a l’ouest de M. Forestier et nord terre de M. Gazaud contenance 1 quartonnat et 6 picotin, VALEUR ESTIMEE 120 LIVRES ;

8 – 1 piece de terre a « Chaubard ». A l’est, terres de M. Cassas, sud et nord à terres de M. Coq et ouest a chemin de service. Quartonnats et 6 picotins. VALEUR ESTIMEE  400 LIVRES ;

9 – Piece de pred a « l’Automne » a l’est, le ruisseau Automne, au sud pred de Laurie, ouest chemin de service et nord a pred ci-devant pretres de la Mission de la Rose, de 6 quartonnats. VALEUR ESTIMEE 720 LIVRES ;

10 – 1 Piece de pred a la « Gravade », a l’est, pred de M. Gary, sud, chemin public, ouest a pred de réserve aux Dames Religieuses, et nord a terres dépendantes de la métairie de « Gardette » de 8 quartonnats. VALEUR ESTIMEE 1 200 LIVRES ;

11 – 1 Piece de vigne au « Faurat », avec a l’est vignes de Vistorte, sud, vignes de Brossard, ouest, vignes de Dantin et nord a vignes de MM Mazieres et Vistorte, de 5 quartonnats. VALEUR ESTIMEE 400 LIVRES ;

        Qui sont toutes les pieces que Martin Pejean, metayer, nous a dit composer la dite métairie.

TOTAL     133 QUARTONNATS 4 PICOTINS

VALEUR ESTIMEE   13 290 LIVRES 

Signé :                 Sarrazy Jeune

                                                         Jauzenque  Ainé.

          Petit rappel pour les unités d’argent ou de mesure de l’époque, les conversions sont assez avoisinantes sans être fiables à 100% compte tenu des fluctuations des monnaies et des unités de mesures qui était parfois légèrement différentes d’une ville à l’autre.

Les unités de base étaient la livre (11,5 euros), le sol ou sou  ( 0,575 euros)  et le denier (0,05 euros, ces deux dernières étant des subdivisions de la livre :

20 sols équivalent à une livre, 12 deniers font un sol (donc 1 livre = 20 sols = 240 deniers).

 (Cartonnat ou quartonnat = 1/6è du carterée= 6 picotins= 72 escats= 10 368 pieds carrés d’Agen= 12,15 ARES= 0,121HA)

1 concade devrait faire (ellee varie du simple au double selon les lieux) 1,94 HA

(Carterée ou quaterée= 8 cartonnats= 64 picotins= 432 lattes carrées= 62 208 pieds carrés d’Agen= 72,9 ARES+ 0,729 HA)

Pied d’Agen= 343mm ou 0,343m

1 livre de 1786 = 11,5 EUR de 2007

1 franc de 1790 = 9,81 EUR de 2007

1 franc de 1790= 1 livre

1 livre de 1786 = 20 sous ou sols

1 pipe d’Agen ou Castelmoron est une mesure de grains de 546 litres

1 sac d’Agen vaut 88 litres de grains

1 quarton est une mesure de capacité de 2,2 litres

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PONT RUE DES RELIGIEUSES

Dans la rue Barran, ex rue desReligieuses, un pont permettait aux Ursulines de passer du couvent aux jardins incognito. (Photo: Patrick Garcia)

LECTOURE 32 845

 

 l'image de ces ponts à Lectoure. (Photo: Patrick Garcia)

LECTOURE 32 846

 

Idem. (Photo: Patrick Garcia)

ADJUDICATION DES BIENS DES CI-DEVANT RELIGIEUSES DU COUVENT DE SAINTE URSULE

24 Pluviôse de l’An IIème

(2 décembre 1794)

1 – Une portion de maison des ci-devant Ursulines, du côté de l’Est, joignant de JEAN CONSTANTIN, composée de 2 piéces de 21 pieds de largeur sur 52 de profondeur. Estimation 1 500 Livres ; adjugé 3 260 Livres  à LACOSTE de Sainte Livrade.

2 – Une portion de maison attenante à celle de LACOSTE, adjudicataire du 1er lot, avec à l’ouest, et jusqu’au gros mur de séparation,  de 22 pieds de largeur sur 12 de profondeur. Estimé 1 200 Livres, adjugé 3 220 livres à NOMBEL de Sainte Livrade .

3 –Une portion de maison des ci-devant Ursulines, attenante à celle de NOMBEL, adjudicateur du 2ème lot, allant jusqu’au gros mur de séparation  de 22 pieds sur 12 pieds en profondeur. Estimé 1 200 Livres. Adjugé 3 220 Livres à BRIFFAUT-BORDENEUVE de Sainte Livrade .

4 – 4ème lot attenant au 3ème  lot vers ouest jusqu’à un gros mur de séparation de 23 pieds de largeur composé de la ci-devant église des Ursulines, attenant à celui de BRIFFAUT- BORDENEUVE. Estimé 1 200 Livres, adjugé  2 400 Livres à JEAN DEÏS deSainte Livrade .

5 – Un lot attenant au 4ème jusqu’à l’alignement de la rue à ouvrir où il y a un gros mur vers celui de la ville et s’étendra jusqu’à 15 pieds du mur du 4ème lot vers le mur de la ville et d’un autre à 7 pieds, vers la rue, de manière que cette pièce pourra s’agrandir d’environ 6 pieds du coté du midi et de 8 côté du nord, et un morceau de jardin de la même largeur. Estimé 1 000 Livres, adjugé 1 280 Livres à Auriére Ainé de Sainte Livrade .

6 – La partie de l’habitation qui se trouvera après l’alignement de la nouvelle rue et du grand portail est composée d’une bâtisse de 13 pieds de largeur, adossée au mur de la ville, sur 120 pieds de longueur, jusqu’à la tour, qui forme l’encoignure du midi et ouest. Cette bâtisse est un hangar en arceau au rez-de-chaussée, un corridor et de petites chambres qui ont le jour sur le jardin ; au 1er  étage et (est) un grenier ou étendoir. Au 2ème étage, un TOUR FORT ELEVEE, de forme triangulaire de 12 pieds de chaque face, au haut de laquelle est une galerie et chapiteau (toit) couvert en ardoises. Attenant à la tour, et vers le nord, est une bâtisse servant de grange et autres décharge. Le bas est grenier à foin ou paille, le haut de cette bâtisse est adossé au mur de la ville et a 27 pieds de largeur, sur 28 de profondeur. Attenant a cette bâtisse, et sous un hangar fort élevé sur piliers maçonnés de 58 pieds de longueur et 21 de large, sont 4 parcs à cochons au nord, et une pièce de 27 pieds de profondeur sur 23 de large, dans laquelle sont un fourneau et un cuvier maçonné pour faire la lessive, plus, attenant à cette pièce, vers l’est, est un pigeonnier de 11 pieds de large sur 12 de profondeur, couvert en flèche. Plus, sur la même ligne, vers l’est, est une serre votée de 11 pieds de large  sur 4,5 de profondeur. Plus à l’est et à côté du portail est une pièce de 15 pieds de longueur sur 10 de largeur, ce qui forme une enceinte dans laquelle est un jardin de 138 pieds de longueur sur 123 de largeur, avec un puit au milieu ;

Laquelle partie est, avec le jardin qui la borde du dehors dans toute son étendue, forme le 6ème lot. Estimé 4 500 livres. Vendu 10 050 livres aux citoyens :

ROQUES, Pierre DELFOUR, Pierre GRASSIONNET, Pierre DELBREIL, François CHAMBANAU, Joseph CASTAGNE, Pierre MOULIERE, Joseph REDON, Etienne BRUNET, et Jacques TORAN.

 

7 – La partie de la dite maison nationale de l’autre coté de la rue, allant à l’est jusqu’à la maison BOUZERAN, au sud jusqu’à la rue, au sud à un mur de séparation, et au nord à une autre rue, lot composé de 2 chambres au rez-de-chaussée et autant au 1er. La 1ère de 19 pieds de profondeur, la 2ème de pieds, et jardin qui se prolonge jusqu’à l’autre rue, à 45 pieds de profondeur et comme les chambres, de 15 pieds de large. Estimé 1 500 Livres, adjugé 2 660 livres à Jean JULLIA demeurant à Lacenne.

8 – La partie attenante au 7ème lot vers l’ouest, jusqu’à 15 pieds du 7ème lot. Composée de la moitié d’une grande pièce au sud, d’une pièce et d’un four au nord, au rez-de-chaussée, et de 2 pièces au 1er étage de la profondeur  ensemble de 34 pieds, avec une partie de la basse-cour de 15 pieds de large, jusqu’à la 2ème rue. Estimé 1 000 Livres. Adjugé 1 960 Livres à Joseph MASSON de Sainte Livrade .

9 – Lot immédiatement après le 8ème jusqu’à un gros mur de séparation. Composé de la moitié d’une grande pièce au sud, d’une pièce et de 2 pièces au 1er étage. Ensemble de la profondeur : 34 pieds, avec une partie de la basse-cour de 15 pieds de largeur jusqu’à la 2ème rue. Estimé 1 000 Livres. Adjugé 1 560 livres à Guillaume DUGUA, Jacques FRAYSSENGUES Aîné et Jean AURIERE, demeurant à Sainte Livrade .

10 – Lot attenant au 9ème, composé de 2 pièces au rez-de-chaussée, de 15 pieds de largeur et de 19 de profondeur ensemble 34 pieds au total. Et d’une suite au 1er étage et sa portion  de basse-cour de même largeur ; plus, toujours à l’ouest, et sur la rue, la cage d’escalier entre 2 gros murs à 5 pieds de distance l’un de l’autre. Plus, toujours à l’ouest, un jardin de 54 pieds sur 76, qui est bordé par 3 rues entre lequel jardin et la basse-cour sont bâties 3 pièces et un appentis au rez-de-chaussée. Estimé 2 560 Livres. Adjugé 4 050 Livres à Jacques FRAYSSENGUES Aîné, Guillaume DUGUA et Jean AURIERE de Sainte Livrade .

11 – 1 petite maison isolée regardant à l’est, et au nord à jardin et du sud à ouest à 2 rues. En face du dernier jardin, la dite maison est composée d’une seule chambre de 22,5 pieds de large sur 9 de profondeur. Au rez-de-chaussée et lambrissée. Estimée à 600 Livres, adjugée 610 Livres à DUGUA  de Sainte Livrade .

12 – Matériaux à démolir. Les bâtisses qui sont à démolir pour l’ouverture de la nouvelle rue, et ceux du Pont de communication (qui joignait la partie habitée aux jardins en enjambant la rue des « Religieuses ») au commencement de la route. Estimé 150 Livres. Adjugé à 300 Livres à Guillaume DUGUA cultivateur à Sainte Livrade .

13 – Métairie appelée « GARDETTE » consistant en une maison pour le métayer, grange, four, étables, pigeonnier, pred, terres et vignes de la contenance d’environ 22 concades 3 quartonnats 6 picotins.

Estimée 27 400 livres. Adjugée 52 000 livres au Sr MAYDIEU Aîné, négociant à Villeneuve.

14 – Un pred de réserve de 3 quartonnats situé à « LA GRAVADE ». Estimé 360 Livres. Adjugé 1 475 Livres à Bernard CAZET négociant à Sainte Livrade .

15 – Une métairie à « ST AUGUSTIN » consistant en terre labourable, pred, vignes, d’environ 133 quartonnats 4 picotins. Estimé 13 290 Livres, adjugé 19 900 Livres au Sr COUPE de Villeneuve.

oooooOOooooo

URSULINES PLAN FINAL COMPLET - Copie

Ma carte représentant en bleu les possessions des Ursulines. (Plan et Photo Patrick Garcia)

MAIS QUI ETAIENT CES SŒURS URSULINES

 

Le couvent des Ursulines n’est autre qu’un couvent pour femme de la noblesse. Ce couvent se trouvait appuyé sur la muraille Sud, le long du Bd du Midi.

 

   Son histoire fut brève, puisqu’il fut érigé le 18 avril 1654 et que la Révolution le dispersa, s’en appropria les biens et même ouvrit une rue au travers de ses jardins et de ses bâtiments. Dans cette quête aux infos, on se rend compte qu’internet est un véritable bijou. Si j’avais en possession, depuis une trentaine d’années, la description de ce couvent lors de l’inventaire des biens nationaux à la Révolution, la liste de ses biens, et qui les acheta, même jusqu’au moindre banc ou table ; il me manquait la genèse de cet ordre et qui avait décidé la construction à Ste Livrade, de ce couvent.

 

C’est ici qu’apparait la « fée Internet » qui m’a permit de retrouver en ligne des grimoires antiques mais….numérisés par divers moyens, Archives Nationales, Google, Vente de livres en ligne, Amazone ou autres… J’ai donc eu accès à ces renseignements nécessaires pour comprendre ce qui avait poussé des seigneurs du XVIIème siècle, à venir établir à Ste Livrade, un tel couvent…

COUVERTURE LIVRE

Le fameux livre où sont résumés la philosophie des Ursulines et leur histoire. (Photo: Patrick Garcia)

 

Mais qui étaient les Ursulines? Là, il faut saluer le travail énorme de Marie de Pommereuse, qui publia en 1673,

 

«  CHRONIQUES DE L’ORDRE DES URSULINES,  Recueillies pour l’usage des religieuses du même ordre… »

 

Cette docte personne a dressé l’histoire de l’ordre crée en «novembre 1535 à Brescia en Lombardie (Italie) par sainte Angèle Merici (1474-1540) » et a fait l’inventaire des différents couvents de l’ordre, dont celui de Ste Livrade, crée par essaimage de celui de St Sever dans les Landes. Je retranscris les passages les plus importants en rectifiant un peu l’orthographe de l’époque mais en le laissant un peu dans « son jus », afin de ne point trop trahir cette merveilleuse prose d’il y a près de quatre siècles. Marie fut l’inspiration d’autres chercheurs, car on retrouve un autre texte inspiré de son œuvre, avec quelques précisions supplémentaires, mais les tournures de phrases sont identiques… Par contre « L'Univers des gens de bien » (culture et comportements des élites urbaines en ...) - Gregory Hanlon – Chez Google Livres, nous apporte un éclairage particulier sur cet ordre qui prône l’épanouissement de la culture générale chez ses pensionnaires. Mais d’autres écrits nous signalent :

 

« Contrairement aux congrégations catholiques de cette époque, la compagnie  de Sainte-Ursule fondée par Angèle Merici est une nouvelle famille de religieuses non cloitrées et n'ayant pas prononcé de vœu public. Ces sœurs sont donc, en fait, des laïques qui se rencontrent souvent pour des congrès et des actes de dévotion, mais ne vivent pas en communauté … »

 

Cet ordre fut près de cinquante ans « laïc » !

 

Pour compléter cette recherche, je glisse des photos de la maquette de Ste Livrade au 17ème siècle, qui se trouve dans la tour, photos qui sont du secteur qui nous intéresse, puisqu’il s’agit des différents éléments du couvent, ses jardins, le pont qui enjambait la rue « des Religieuses » , aujourd'hui renommée "Jean Barrand", afin que les moniales ne puissent voir le monde extérieur et vice-versa. Outre les photos de la maquette, je joins celle du plan cadastral « dit de Napoléon », du secteur, il permet de  juger à la fin de la Révolution, l’état et la disposition des bâtiments qui englobaient le couvent. Cette compilation permettra à de nombreux livradais, mais aussi à des amateurs d’histoire où qu’ils soient, je tiens à saluer ici ses lecteurs étrangers qui m’ont fait l’honneur de me livrer leurs sentiments positifs au sujet de ce blog (aux USA, Canada, Afrique et Europe) de comprendre un peu mieux comment est né, a vécu, et a disparu, ce couvent dont quelques rues attestent encore de la brève existence…

 

 

 

 

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Il y a même un Hymne, dont voici une des pages... (Photo: Patrick Garcia)

 

 Marie de Pommereuse nous conte l’événement

 

«  L'an 1654.

 

SAINTE L IVRADE.

 

 

 Il  ne s'est fait aucun Etablissement de l'Ordre de Sainte Ursule dans l'année 1653. C'est pourquoy nous venons à celle-cy (Ste Livrade) , où la piété de Mr Jean Donzon de Bourran, Conseiller du Roy Président en la Cour des Aydes de Guienne , Seigneur de Rogé & de Marsac : & de Madame Anne de Montelambert son Epouse , fut cause de la fondation des Ursulines dans la ville de Sainte Livrade en Agenois : Car eux deux voyans qu'ils avoient (un grand ) nombre d'enfants , ils eurent dessein de faire un Monastere, & pour ce sujet ils envoyèrent trois de leurs filles en pension aux Ursulines de St. Sever, ville de Gascogne , pour y prendre les principes du Christianisme , & de la vie Religieuse , si Dieu les y appellait , pendant que l'on traiterait les affaires de la fondation ; laquelle étant conclue l'an 1653.

 

Dans le mois de Septembre, Madame la Présidente de Bourran retira ses trois filles, de S. Sever, & en obtint trois Professes, qui sortirent du Couvent, nonobstant les oppositions de la ville de S. Sever, & prirent leur route vers Agen. A la premiére journée de leur départ, le chemin se trouva plein de gens-d'armes & de con­tagion: ce qui effraya fort les Religieuses, et les obligea de faire un vœu à accomplir dans l'Eglise de Nostre Dame de Bon-rencontre (Bon Encontre). Ce vœu ne fut pas plutot prononcé, qu'un Capitaine Hérétique, les tira du péril, & les conduisit jusqu’a la rivière de Garonne, qui bornait les courses de l'armée. Apres elles furent arretées par la Présidente leur Fondatrice en fon Château de Rogerenviron quatre mois, puis le 21 de janvier de cette année 1654. elles entrèrent dans la ville (de Ste Livrade) , munies de l'Obédience de Monseigneur d’Elbene, Evesque & Comte d'Agen, & du consentement des Magistrats & du Contrat de fondation, qui portait obligation d'un bâtiment & clôture régulière , avec mille livres de rente perpétuelle ; mais qui depuis ont cité payez en biens ruraux , évaluez à cette somme.

 

La Mère de Lamouroux Superieure, & Les Religieuses prirent possession de la maison & des places acquises le 18 d'Avril ensuivant, du­quel jour on compte l'établissement de ce Monastère. Les trois Demoiselles Melchiore, Françoise, & Marie de Bourran, s'y sont rendues Religieuses; & Madame la Duchesse d'Aiguillon Dame de Sain­te Livrade , y a fait plusieurs grâces. Monseigneur Claude Joly, le présent Évêque d'Agen , dont le mérite est connu par toute la France , après avoir fait deux fois la visite dans ce Convent , en est demeuré si satisfait , s'en est expliqué à beaucoup de personnes de vertue…. »

 

Autre texte similaire :

 

 « Histoire de l'Ordre de Sainte Ursule: depuis sa fondation jusqu'à nos jours »

 

 Par Bacelet

 

 « Du Monastère de sainte-Livrade,

 

Second de Saint-Sever. »

 

« Les Ursulines de Saint-Sever, après les quinze ans qui ans s'étaient écoulés depuis la Fondation de leur Monastère de Marsan, ne pensaient certainement plus à s’étendre ailleurs, lorsque l'an 1653, Jean Donzon de Bourran, Président en la Cour des Aides de Guienne &Anne de Montélambert , son épouse , vinrent leur proposer un nouvel Établissement pour la petite Ville de Sainte-Livrade , au Diocèse d'Agen.

 

Leur Château de Rogé n'en était pas fort éloigné ; & comme ils se voyaient un bon nombre d'enfants, ils avaient concerté ensemble de fonder à Sainte-Livrade un Monastère d'Ursulines, afin d'y placer trois de leurs filles, qui montraient d'ailleurs quelque inclination pour la Vie Religieuse.

 

La Mère, Anne de Lamouroux, dont nous avons parlé ci-dessus, était alors Prieure du Monastère de Saint -Sever.

 

Elle reçut la proposition des Fondateurs avec autant de surprise que de reconnaissance, mais elle ne s'engagea avec eux qu'autant qu'ils obtiendraient, avant toutes choses, l'agrément de M. d’Ebène, Evêque d'Agen, & de M. le Duc d’Aiguillon, Seigneur de Sainte-Livrade.

 

M. & Madame de Bourran, qui ne doutaient nullement du succès, le lui promirent volontiers; & comme ils ne voulaient point perdre de temps, ils envoyèrent sur le champ leurs trois Demoiselles au Pensionnat de Saint-Sever, afin de les former d'avance à la Vie Monastique, tandis que ce leur côté ils négocieraient l'affaire de la Fondation.

 

Tout fut conclu au mois de Septembre 1653 ; & la Présidente de Bourran vint elle-même en apporter la nouvelle à la Mère de Lamouroux, qui lui promit aussitôt trois de ses Professes pour le nouvel Établissement.

 

Cependant les parents des Religieuses, & la Ville même de Saint-Sever paraissaient vouloir s'opposer a leur départ. Il fallut que Madame de Bourran, fit ici tout l'usage de fort éloquence. Elle vint enfin à bout de lever tous les obstacles, & sur la parole expresse qu'on lui avait donné, elle prit les devants avec ses filles qu'elle ramena au Château de Rogé en attendant l'arrivée des Ursulines.

 

La Mere de Lamouroux n'avait garde de manquer à ses engagements. Elle arriva peu de temps après à Rogé avec les trois Religieuses Institutrices ; & après y être restées jusqu'au 21 Janvier 1654, elles se rendirent à Sainte-Livrade ; où elles entrèrent au milieu des acclamations publiques.

 

Mais la Ville n'applaudit pas moins à la pieuse générosité de M. & Madame de Bourran. Ils s’obligeaient, par acte de Fondation, d'acheter une maison au profit des Ursulines, de lui faire donner la forme convenable à leurs exercices , & de leur payer une rente annuelle de 1000 liv. à perpétuité.

 

La maison fut achetée peu de jours après. On se mit aussitôt  à y faire les réparations & dispositions  nécessaires; & les Religieuses, qu'on n'avait pu loger d'abord que dans un bâtiment d’emprunt, firent tellement presser les ouvriers , Qu’elle allèrent en prendre possession le 18 suivant.

 

C’est là la véritable époque de cet Etablissement. Cependant, la Mere de Lamouroux ne put y mettre entièrement la clôture Monastique qu'à la fin du mois ; & on commença, dès le jour même, à y ouvrir les Classes pour les filles externes. Déjà le Pensionnat était garni de quelques Pensionnaires ; & les trois Demoiselles de Bourran, qui étaient encore jeunes, y avoient été introduites les premières. Elles demandèrent l'année suivante, à entrer au Noviciat; & elles se sont depuis rendu Religieuses avec toutes les marques de la plus solide vocation.

 

Ce Monastère était tellement régulier & si bien composé, qu'il conserva toujours l'estime & la considération publique. Madame la Duchesse d'Aiguillon en particulier donnait souvent aux Ursulines des marques de sa bienveillance ; & M. Claude Joly, qui fut depuis Evêque d’Agen, ne parlait des Professes de fon temps, que dans les termes les plus respectueux & les plus honorables. On sait que ce pieux Prélat, natif du Diocèse de Verdun, avait été auparavant Curé de St. Nicolas des Champs à Paris, & ensuite Evêque de St. Pol-de-Léon. M. Joly passa pour un des plus célèbre Prédicateur de son siècle ; & ses Prônes & Sermons font encore estimé ; mais ils ne font point tels qu'il les prononçait. Il mourut en 1678, âgé de 68 ans. »

 

 PATRICK GARCIA

 

 

 

 

 

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