PAGE 130: URVAL, 24, UN VILLAGE DE CARTE POSTALE, ET, LE "PALAIS DES GEMMES ET DES MINÉRAUX DU MONDE ENTIER", UNIQUE!
Urval est un petit village dans le sud de la Dordogne proche de Siorac-en-Périgord. Il est un peu à l’écart des grandes voies de circulation, et il y a quelques mois, lors d’un passage à proximité, j’ai décidé d’aller voir ses deux joyaux : l’Église Notre-Dame-de-la-Nativité et son Four Banal et Le four banal, du XIVe siècle.
Dans la foulée, je vous ferai visiter le top des expositions de minéraux et de pierres précieuses à Vézac, tout à côté....
Le site d'Urval et la route de Vézac, siège de" la Compagnie Générale de Minéraux et Bijouterie" et de son magnifique musée visitablegratuitement!
Église Notre-Dame-de-la-Nativité d’Urval
Quelle très belle vision quand on arrive dans ce petit village aux maisons de style périgourdin en pierres ocres et aux toits hauts et pointus. Ce hameau respire le calme, avec un petit ruisseau qui traverse le village où le bruit de la cascade et le son des cloches sont les seuls à me parvenir, tellement le silence est ici prégnant. Les monuments tout proches se cachent derrière une haie, mais je suis tout d’abord absorbé par la vision d’une demeure magnifique, aux multiples fenêtres et lucarnes d’aération dans les combles. Cette demeure en pierre jaune, parcourue par vigne grimpante, bordée par le ruisseau, appuyée à un pigeonnier, et à un four à pain, est superbe… Magnifique, même ! Et dire que parfois on préfère des sortes de blockhaus !!!!
Urval (Dordogne): l'église fortifiée dans son écrin de verdure. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): juste à côté, le bief d'un très joli moulin à eau. (Photo: Patrick Garcia)
Enfin, je me décide, et visite le village. A ma droite, un moulin à eau, dont le bief passe sous la route. J’en profite pour faire quelques belles photos car la vue est splendide sur le hameau, le coteau, le moulin, l’église et son four banal…
Urval (Dordogne): la façade et les meurtrières. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): l'entrée, assez simple d'Urval. (Photo: Patrick Garcia)
Je me rapproche, à gauche, je monte la volée d’escaliers, et me retourne pour admirer la façade. L'église est fortifiée. Le chœur et la nef portent des chambres de défense où les villageois pouvaient venir se protéger et tenter de repousser un éventuel ennemi ... L'extrémité du chœur supporte un mur défensif.
Au XIIIe siècle, Urval connait une période de guerres incessantes. Les seigneurs locaux entreprennent de fortifier l’église romane Notre-Dame-de-la-Nativité d’Urval qui se retrouve alors détournée de sa fonction liturgique. A cause des nombreux conflits entre Français et Anglais, le sanctuaire, ancien petit temple romain, est transformé en tour fortifiée.
Urval (Dordogne):les superbes chapiteaux romans. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): chapiteau à crochets avec décors de billettes. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): autre modèle. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): crochets et tores en zig zag. (Photo: Patrick Garcia)
« C’est donc à l’extérieur que la bâtisse connaît de véritables changements architecturaux : les murs sont rehaussés de deux mètres au-dessus du chœur et de la nef - cette dernière, voûtée en berceau pour recevoir des chambres de défense, date du XIIe siècle. On installe dans le même temps une haute muraille rectangulaire avec hourds de bois sur le chevet plat, qui accentue l’aspect défensif de l’église. La porte d’accès de l’église romane est supprimée et remplacée par une porte gothique en ogive que l’on renforce pour supporter la herse que l’on abaissait au moindre péril et servir de bouclier de protection contre les coups de béliers, boulets de pierre ou autre menace. »
Urval (Dordogne): arc doubleau au niveau du chevet. (Photo: Patrick Garcia)
J’entre et je suis étonné justement de la hauteur sous voûte de la nef. Je me remémore les explications d’un prospectus, la fameuse galerie de défense où se rassemblait le village en cas d’attaque est au-dessus et implique donc cette différence de hauteur entre l’extérieur et l’intérieur de l’édifice. Cette église est dépouillée et dégage une puissance sereine qui donne à réfléchir. J’admire les chapiteaux sculptés d’entrelacs et de rinceaux des arcs doubleaux.
Urval (Dordogne): le plafond est le plancher de la chambre de défense. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): sous l'église, le moulin à eau.(Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): une bien belle demeure. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): le coeur du village, arboré et fleuri. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): des "coins photos" dans tous les angles de vue. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): jolis toits et fermes anciennes du village. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): les jolis tons du calcaire, avec ici, des relicats de toit de lauze. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): parfois, la lauze et la tuile "galette" (plate) a laissé la place à la triste "tuile mécanique". Photo: Patrick Garcia)
Le chœur carré du XIe siècle est voûté en berceau en plein cintre retombant sur des colonnes, dont deux en marbre noir sont des réemplois (d'une villa gallo-romaine ?).
Je sors et monte l’escalier qui mène au four banal.
Le four banal, du XIVe siècle.
Urval (Dordogne): vue extérieure du four banal. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): autre vue, notez le bel appareillage des pierres. (Photo: Patrick Garcia)
L’édifice, classé Monument Historique, est « dans son jus », c’est-à-dire presque prêt à entamer une nouvelle vie. La toiture très pointue englobe une énorme souche de cheminée. Sur la façade, dans des claires-voies, sont rangées les pelles à pain, à droite, un petit pigeonnier de bois.
Urval (Dordogne): la façade de l'antique four banal du village. (Photo: Patrick Garcia)
Au-dessus du four se trouvait le logement du fournier, on y accède par une porte à droite. En 1853, la toiture en tuile a remplacé celle de pierre. Le four a été restauré en 1862. Il a encore servi pendant la première guerre mondiale. Il est encore utilisé chaque année pendant la fête du village.
Urval (Dordogne): les pelles à pain rangées sur la façade. (Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): la gueule du four.(Photo: Patrick Garcia)
Urval (Dordogne): le beau plafond du four banal, combien de pains et de fournées au cours des siècles. (Photo: Patrick Garcia)
Un panneau explique que « Banal vient du droit de Ban, le pouvoir de commandement dont dispose le seigneur. Par ce ban, le seigneur s’attribue dès le 11ème siècle le monopole d’installation (halle, four, moulin…) et les habitants ont l’obligation d’utiliser ces installations dites banales, contre une redevance : la Banalité, payée par prélèvement en nature. Les banalités étaient parmi les droits seigneuriaux les plus détestés, elles ont été abolies en 1789. »
QUELQUES RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES GLANÉS SUR LE NET
Au XIIIe siècle, Urval connait une période de guerres incessantes. Les seigneurs locaux entreprennent de fortifier l’église romane Notre-Dame-de-la-Nativité d’Urval qui se retrouve alors détournée de sa fonction liturgique.
L’église Notre-Dame de la Nativité d’Urval était à l’origine un temple romain. A partir du VIIIe siècle, au moment de la christianisation, le temple est transformé en sanctuaire. On peut encore voir les colonnes de marbre et les chapiteaux primitifs de l’édifice païen dans l’église romane actuelle. Au XIIIe siècle, à cause des nombreux conflits entre Français et Anglais, le sanctuaire, ancien petit temple romain, est transformé en tour fortifiée.
L’intérieur de l’édifice ne connaît pas alors de remaniements et conserve intact le chœur rectangulaire du XIe siècle agrémenté d’arcs. Ces derniers reposent sur des colonnettes à chapiteaux sculptés de crochets encadrant des dés, tandis que l’arc triomphal repose sur des colonnes engagées aux chapiteaux sculptés d’entrelacs et de rinceaux.
C’est donc à l’extérieur que la bâtisse connaît de véritables changements architecturaux : les murs sont rehaussés de deux mètres au-dessus du chœur et de la nef - cette dernière, voûtée en berceau pour recevoir des chambres de défense, date du XIIe siècle. On installe dans le même temps une haute muraille rectangulaire avec hourds de bois sur le chevet plat, qui accentue l’aspect défensif de l’église. La porte d’accès de l’église romane est supprimée et remplacée par une porte gothique en ogive que l’on renforce pour supporter la herse que l’on abaissait au moindre péril et servir de bouclier de protection contre les coups de béliers, boulets de pierre ou autre machine de guerre utilisés alors pour ébranler les portes et ainsi pratiquer une brèche.
L’église ainsi protégée fait dès lors office de château, et ce pendant plus de deux siècles et demi. Aujourd’hui, on peut encore voir deux meurtrières et à l’angle gauche de la façade, on peut observer des pierres calcinées qui attestent que la tour a été assaillie et que l’ennemi a tenté d’incendier l’édifice.
LES PLUS BELLES PIERRES ET MINERAUX DU MONDE ENTIER,
A LA TONNE!!!!!
Vézac(24220): les incroyables vitrines du musée des minéraux. (Photo: Patrick Garcia)
Je voulais signaler à l’attention de tous ceux qui aiment les beautés de la nature, et en particulier les minéraux, un atelier extraordinaire. Il s’agit de celui de « la Compagnie Générale de Minéraux et Bijouterie », sous le château de Castelnaud la Chapelle, à 24220 Vézac.
Cette société arbore fièrement une réclame vantant ses « 4 générations d’expérience et d’importation, sa collection mondiale avec expert diplômé de l’école de Gemmologie de Paris et bijoutier ». Et… tout est vrai !
Vézac(24220): les incroyables vitrines du musée des minéraux. (Photo: Patrick Garcia)
Il y en a des tonnes, d’ailleurs, ici, les prix sont affichés au kg. Des salles entières remplies d’améthystes, la plupart encore sous forme de géodes de plusieurs centaines de kgs…. Mais il y a mieux. On trouve à pleins quartons, ou même sous forme de tas posés à même le sol, des tas de jaspe, de citrine ou d’Azurite… C’est fou. Le plus extraordinaire, c’est que cet atelier propose la visite de son musée, gratuitement, alors que de nos jours, on va même payer l’air que nous respirons !
Ce musée se compose de scènes avec mannequins représentant les différentes phases de la récolte, puis de la mise en valeur des pierres avec en point d’orgue, la taille. Tout autour de la grande salle, des vitrines exposent toutes les pierres du monde, taillées puis brutes…
Vézac(24220): les incroyables vitrines du musée des minéraux. (Photo: Patrick Garcia)
Vézac(24220): les incroyables étagères du musée des minéraux. (Photo: Patrick Garcia)
Vézac(24220): les incroyables vitrines du musée des minéraux. (Photo: Patrick Garcia)
Vézac(24220): les incroyables vitrines du musée des minéraux. (Photo: Patrick Garcia)
Vézac(24220): les incroyables vitrines du musée des minéraux. (Photo: Patrick Garcia)
Fascinant. On ne sait où regarder et que dire, toute la beauté des pierres est concentrée sur ces quelques centaines de mètres carrés d’exposition et de stockage. Une jeune femme dynamique m’apprend que contrairement à ce que l’on croit, sur les 3 500 pierres différentes qui sont commercialisées, la France est en capacité d’en produire 3 400. Mais chez nous, les coûts sont supérieurs à ceux de ces pays qui alimentent la boutique expédiant dans le monde entier. Tout le monde a déjà vu ces magasins qui exposent leurs minéraux au milieu des souvenirs et cartes postales. Et bien il est presque sûr qu’ils viennent se fournir ici…
Pour ceux qui préfèrent des minéraux montés en pendentifs, ou polis, ou par petites quantités, pour compléter leur collection personnelle, on peut acheter au détail et au meilleur prix, car ici, il n’y a aucun intermédiaire entre le pays fournisseur et vous, si ce n’est cet atelier qui vous accueillera à bras ouvert.
Vézac(24220): les incroyables vitrines du musée des minéraux. (Photo: Patrick Garcia)
Vézac(24220): les incroyables vitrines du musée des minéraux. (Photo: Patrick Garcia)
Vous pouvez même visiter son site et commander par internet, je glisse l’adresse en fin d’article. Si je suis autant dithyrambique, ce n’est pas pour faire de la pub à mon petit niveau, non, c’est que je considère qu’aimer notre patrimoine, passe aussi par connaître le nom et l’aspect des pierres qui le composent. Elles vont enrichir les trésors de nos églises (objets religieux), de nos châteaux (statuettes) ou des bijoux appartenant à notre patrimoine. Savoir sous quelle forme se présente ces pierres avant qu’elles arrivent dans tout leur éclat est pour moi très important, presque primordial.
Nos colonnes ou statues antiques en marbre de Saint Béa, par exemple, j’ai toujours pensé qu’un amateur éclairé dans l’histoire de notre patrimoine, devait se rendre sur place pour savoir de quelle manière et où on extrayait le marbre à St Béa ou ailleurs.
Vézac(24220): les incroyables vitrines du musée des minéraux. Ici une"tranche" d'arbre fossile. (Photo: Patrick Garcia)
Voila, j’ai fait quelques kms supplémentaires après ma visite à URVAL, pour compléter mon voyage, qui plus est, sans bourse délier et avec des images plein les yeux. Cela valait le coup de vous en faire part. Et si la visite a été heureuse, faites-moi-le savoir, ce sera ma satisfaction personnelle !
CGMB- « Le Luc » 24220 Vézac, tel : 05 53 28 35 78.
Site internet : www.cgmbmineraux.com
Mail : societecgmb.nausicaa@orange.fr
PATRICK GARCIA