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Mémoire des Hommes de Sainte Livrade sur Lot
8 décembre 2014

PAGE 131: ST AVIT-SENIEUR, LA BELLE MEDIEVALE BLONDE ET SON ABBAYE FORTIFIEE AU COEUR DU PERIGORD

          Aujourd'hui, je vous amène en Périgord, à une portée d'arquebuse du Lot et Garonne, à St Avit Sénieur, visiter une   superbe église fortifiée et son cloitre en restauration.

EGLISE ET CLOITRE DEFENDUS:

VOYAGE ENTRE PERIGORD POURPRE ET NOIR

 

 

     Je passe par la Jolie Bastide de Beaumont du Périgord et à la sortie du village, qui vient de se doter d’une magnifique halle en bois dans le style de celles de Monpazier, Laparade ou Allemans du Dropt, j’arrive à la sortie du village et découvre à un croisement : Saint Avit Sénieur 6km.

ST AVIT SENIEUR

St Avit-Sénieur (24) La route pour s'y rendre . (Photo: Patrick Garcia)

   Me voilà parti vers ce village connu pour posséder les restes d’une église défendue et d’un cloitre. Quand j’y arrive, quelques lacets plus loin, je suis charmé par le style des maisons en pierre jaune, avec des glycines accrochées aux façades, des toits pointus couverts en lauze mais surtout, à présent remplacée par de la belle « galette » à la patine séculaire.

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St Avit-Sénieur (24) . Visitez le village, avant de vous précipiter voir l'église. Ici, un beau cadran solaire. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Merveilleuse pierre couleur or, admirablement mise en valeur par des treilles et des glycines.(Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Fenêtre à meneaux toit pointu en"tuites galettes", une maison typique. (Photo: Patrick Garcia)

    Je suis frappé par les travaux d’embellissements réalisés dans le village qui vient de prendre un sacré coup de jeune, ça se sent, ça se voit, tout est goudronné, les murets grattés ou neufs,  des bancs modernes partout, des gazons récents et surtout…. Une armada de camions d’artisans qui entourent la place centrale, celle ou préside les restes du fameux cloitre.

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St Avit-Sénieur (24) . Cet escalier qui mène à l'étage, ne sert plus à rien, si ce n'est qu'aux plantes et fleurs.(Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Maison-manoir, au bas du bourg. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Autre manoir à quelques mètres, un bel ensemble! (Photo: Patrick Garcia)

    Une fois garé, je me dirige vers l’église. Quand je l’aperçois, je suis frappé par l’aspect militaire de l’édifice. C’est une sorte de long cube muni de deux tours clochers de défense, d’une grande échauguette de façade et de nombreux créneaux sur les côtés. Un édifice impressionnant par son volume ! Avant d’aller la visiter et profiter d’un peu de fraicheur bien méritée par cette journée orageuse, je décide d’aller voir le cloitre, ou se qu’il en reste, se faire un beau lifting. Je longe le trottoir occupé par de très nombreux véhicules d’entreprises  en notant que nombre d’entre elles sont spécialisées dans l’électricité et les illuminations. Je jette au passage un œil sur le panneau répertoriant les ambitions de cette rénovation, il y en a pour 600 000 euros, venus de divers intervenants. A ce tarif là, je me dis que la rénovation devrait être top-top !

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St Avit-Sénieur (24) . L'exemple même de l'église fortifiée sur son pourtour et l'entrée. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Une des tours fortifiée est en partie écroulée, l'autre abaissée. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . L'entrée, bien défendue. (Photo: Patrick Garcia)

    Je me faufile parmi les brouettes et les câbles et j’arrive dans le « chantier ». Oups ! Les restes de l’église, côté cloitre, sont superbes, avec de la pierre rubéfiée presque rouge, suite aux incendies. Cette  cour centrale est l’emplacement du cloitre qui vient d’être redessiné à l’aide d’allées bordées de murets de pierre ocre. 

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St Avit-Sénieur (24) . Vue de l'exterieur de l'ensemble, fortement fortifié! (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Des éclairages distribués généreusement pour mettre en valeur l'édifice. (Photo: Patrick Garcia)

 

        J’apprends que le cloitre a servit de cimetière depuis la renaissance jusqu’au début du 20ème siècle. Tout a été nettoyé, le large puits refait ou gratté est muni d’un système de leds qui court le long de sa paroi intérieure. Par dessus, une plaque métallique munie d’un dessin pour laisser passer l’éclairage a été posée dessus, elle-même protégée par une plaque de verre pour l’étanchéité. Le motif de cette plaque métallique est les chemins de St Jacques de Compostelle… Cela va t- être du plus bel effet !... Je comprends que l’on essaye de restituer l’ambiance de ce que fut l’abbaye par ces aménagements qui mettent en valeur les restes superbes des bâtiments conventuels.

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St Avit-Sénieur (24) . Dans ces enfeus , près de l'entrée, y avait-il des tombes? (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Les galeries et colonnades du cloitre ont disparues, mais on recrée le jardin. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Une des portes d'entrées, avec des suspensions éclairantes pour la mise en valeur du site. (Photo: Patrick Garcia)

Une galerie qui borde la route et le parking a été reconstruite avec de belles poutres de bois et un toit pentu à coyau. Dans cette  galerie des hommes s’affairent devant de nombreux ordinateurs d’où courent des fils qui partent vers des « boites à lumières ». Gentiment on me dit que je suis sur un chantier qui n’est pas ouvert au public, qu’il faut attendre encore 15 jours pour en voir la finalité… Je « pleure » comme quoi j’ai fais 200 km pour venir voir ce bijou et finalement on me laisse visiter en me priant de faire attention à ne pas déranger les ouvriers et à ne pas m’entraver dans les fils et les sols mal nivelés. J’apprends que la finalité de tous ces travaux, c’est de mettre en valeur les restes, oui, mais aussi d’installer des canons à lumières commandés par ordinateurs pour régler des spectacles nocturnes qui illumineront les bâtiments et mettront en valeur les stigmates des heurts qui s’y sont déroulés, comme les marques des tâcherons qui s’y sont succédés.

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St Avit-Sénieur (24) . Sarcophage avec emplacement céphalique dans la cour. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Détail du mur fortifié, meurtrière droite. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . On voit bien les traces de rubéfaction sur le mur du concierge, suite à un incendie. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Enceinte fortifiée du monastère. (Photo: Patrick Garcia)

       Et effectivement, je découvre de très nombreux projecteurs « planqués » comme des guerriers en armes attendant l’ennemi tapis dans les fourrés et dans les murs pour en mettre plein la « gu…le » aux visiteurs. Il y en a partout et les nocturnes qui s’annoncent seront certainement de toutes beautés ! Dans un passage vouté roman, peut-être une tour arasée, se trouvant près de la salle capitulaire, deux ouvriers s’affairent à la pose d’un cadre lumineux, une grande plaque métallique pendue au bout de quatre chaines. L’un d’eux me fait savoir que cette plaque est munie de multiples fentes créant des motifs. Au dos de cette plaque, des leds enverront un éclairage indirect et diffus qui éclairera sans dénaturer l’architecture de ce moyen appareil qui a 8 ou 9 siècles, tout en créant des jeux d’ombres sur les murs…

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St Avit-Sénieur (24) . La salle capitulaire en beau style roman. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Réfection des jardins du cloite, à droite le bassin . (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . La plaque de métal qui protège le bassin est une carte lumineuse des chemins de St Jacques. (Photo: Patrick Garcia)

Je fais le tour de ce qui devait être le déambulatoire. Devant la sacristie, une porte dans le coin Nord-est. Là, une superbe inscription latine de près d’un mètre, gravée dans cette pierre calcaire, est offerte à la curiosité des amateurs.

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St Avit-Sénieur (24) . La belle calligraphie de la plaque de 1118! (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Essayez de la lire....(Photo: Patrick Garcia)

Elle date de 1118 et fait état de la translation dans l’église, du corps de St Avit. Un peu « usée » par les intempéries sur une moitié, elle a dû être protégée de la pluie par un corbeau, mais je me demande qui, ou que faire pour la protéger des vandales qui ne manqueront pas d’essayer un jour de la détruire ou de la tagguer, car cet endroit est très accessible, et cette inscription date du 12ème siècle…

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St Avit-Sénieur (24) . Le magnifique presbytère lors de sa rénovation. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Vue de l'extérieur, notez les meurtrières du presbytère, puisqu'il était intégré dans les fortifications. (Photo: Patrick Garcia)

    Je continue ma visite, je sors de l’ancien cloitre pour aller voir le magnifique Presbytère. Là aussi, les travaux s’activent et les maçons ne chôment pas. Des sanitaires sont en cours d’installation à l’extérieur dans une ruine, ils sont masqués à s’y méprendre ! Ce grand bâtiment à étage est muni sur sa partie haute d’une longue véranda à colonnes cylindriques qui supporte la toiture. Je monte jeter un coup d’œil et je constate que toute la lourde charpente est fixée à l’aide de chevilles et de tenons-mortaises…

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St Avit-Sénieur (24) . La belle galerie qui dessert l'étage du presbytère. (Photo: Patrick Garcia)

 

 

      De la belle ouvrage ! De la galerie, j’ai une admirable vue sur l’église et les restes des bâtiments conventuels. Ils se trouvaient au dos du cloitre et les passages de forme romane, à présent murés, délimitent les différentes cloisons et zones qui desservaient l’abbaye.

   Autour de moi, tout s’active et je quitte ce bâtiment dont la finalité sera, si j’ai bien compris, d’être un lieu d’exposition archéologique, avec en regard, l’ensemble des restes de l’abbaye.

    Je quitte cette fourmilière et pars visiter l’église dont une belle croix de pierre de 182 ? garde l’angle sud de la façade.

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St Avit-Sénieur (24) . La très jolie croix décorée; (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Détail du pied. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . L'autre face. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) .  Vue de l'exterieur remis en valeur, du cloitre. (Photo: Patrick Garcia)

Je suis comme « assommé » par la puissance qui se dégage de cet édifice religieux. Des créneaux partout, au-dessus de la porte d’entrée une longue échauguette, la tour clocher de gauche à demi écroulée dans sa partie supérieure, a gardé la moitié de ses défenses, je pense sans trop risquer de me tromper, que la seconde qui a été abaissée, devait être identique à la première. Des grands castels ne sont, ou plutôt, n’étaient pas défendus comme l’était l’abbatiale de St Avit-Sénieur !

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St Avit-Sénieur (24) . Le beau spectacle des peintures de la nef, direction entrée. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . La nef vue vers le chevet. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Une belle croisée d'ogives. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . Puissance et élègance. (Photo: Patrick Garcia)

   J’entre. Après Moissac, c’est la seconde église de cette importance que je visite qui est totalement peinte sur toute sa superficie. Cette nef est extraordinairement longue, plus de 50 mètres et de 15 à 18 mètres de large selon les trois travées et 18 mètres de haut. Celles-ci n’ont aucune colonne sur toute la superficie, juste des grands piliers carrés qui supportent les arcs doubleaux et formerets et les gerbes des voutes en croisée d’ogive. Les trois clés de voutes sont identifiables : la première, la plus ancienne, près de la porte représente un bras et sa main qui semblent bénir, la seconde un saint, peut-être Avit, la dernière, dans la travée du chœur, refaite plus tard symbolise l’agneau Pascal.

 

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St Avit-Sénieur (24) . Clé de voute, représentant St Avit? (Photo: Patrick Garcia)

 

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St Avit-Sénieur (24) . Clé de voute, une main bénissant. (Photo: Patrick Garcia)

 

 

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St Avit-Sénieur (24) .  Denière clé de voute, l'Agneau Pascal. (Photo: Patrick Garcia)

 

 

Quant aux peintures, elles sont géométriques, imaginons un immense filet de pêche aux mailles oblongues. Dans la première et seconde travée, se trouve peint aussi des motifs géométriques ou de personnages. L’intérieur de l’église est peint de couleur ocre clair, les grands panneaux peints de motifs géométriques le sont dans des tons bleu, rouge, jaune et marron…

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St Avit-Sénieur (24) . Plaque de consécration de 1141. (Photo: Patrick Garcia)

     L’église, qui a eut beaucoup à souffrir n’a que peu de mobilier, mais à l’angle droit du chœur, une seconde plaque du 12ème siècle, relate en latin, la consécration d’autels en 1117 par Guillaume d’Auberoche, évêque de Périgueux et sur une autre, datant de 1141, par Geoffroy, évêque de Bordeaux.

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St Avit-Sénieur (24) . Le bénitier du 11ème siècle. (Photo: Patrick Garcia)

    Le bénitier à l'entrée est daté du XIème  siècle. Pour le reste, rien de vraiment ancien, mais une belle chère, et un autel qui, s’il est récent, est d’un bel effet. A l’entrée, et près de la statue de St Avit, des troncs d’arbres équarris sont couverts de milliers de clous, plantés par les pèlerins de St Jacques après avoir fait une offrande au saint. Signe que le pèlerinage ne se tarit pas…

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St Avit-Sénieur (24) . Motifs géométriques du Moyen-Âge. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . L'autel. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . La Chaire. (Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . St Avit et les clous des pèlerins.(Photo: Patrick Garcia)

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St Avit-Sénieur (24) . L'entrée de la tour-escaliers. (Photo: Patrick Garcia)

 

    Je sors de ce lieu saint, fait le tour de l’ensemble abbatial, ici, tout est refait à neuf et propre. Mais on a su préserver les témoignages du passé. Ici, des dizaines d’anneaux pour attacher les bêtes de sommes tout autour du rempart, là, des jardins floraux, ailleurs, une vieille bascule pour peser nos antiques camions à roues en rayons… Eclairage dans le style bec de gaz, des bancs offerts partout pour se relaxer sous ce chaud soleil… Sur une place, nommée « du Fort », car ici se tenait un castel, une magnifique maison ancienne a su profiter des reliquats de murs du castel pour nous offrir un paysage digne des peintres les plus difficiles. Elle possède un beau cadran solaire… Tout autour, les maisons sont constituées des débris du châteaux et si l’on sait apprécier et regarder, deviner, on aperçoit des gravures fort anciennes, des talutements aux pieds d’une maison où s’accroche une belle glycine, des meurtrières enchâssées dans un mur de clôture… Tout autour de moi, la couleur jaune ocre des maisons, la verdures des gazons, le bleu d’un ciel immaculé, et des maisons anciennes parfaitement entretenues, des « ballets » vénérables, des toits pentus et des pavages rigoureux…

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St Avit-Sénieur (24) . L'entrée muni d'un "balet" de cette maison à pièce de vie à l'étage. (Photo: Patrick Garcia)

 

 

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St Avit-Sénieur (24) . Sur la muraille, les anneaux pour accrocher les chevaux et les bêtes. (Photo: Patrick Garcia)

   St Avit-Sénieur est un havre de paix et de beauté, à voir et à revoir, je reviendrais prochainement profiter de ce nouvel éclairage, j’en ai déjà l’eau à la bouche…

PATRICK GARCIA

LE COIN DES SPECIALISTES

 

Saint-Avit-Sénieur

Le village se dresse sur une hauteur à proximité de la vallée de la Couze. Sa caractéristique la plus remarquable est la présence d'une église massive de la fin du XIe siècle et du XIIe siècle, partiellement fortifiée, jouxtant les vestiges d'une abbaye de chanoines réguliers de saint Augustin. Elle a été édifiée en l'honneur de saint Avit, un ermite mort en 570, qui a donné son nom au village (le mot sénieur vient du latin senior, l'ancien).

La taille de l'église (51 m x 23 m) s'explique essentiellement par la notoriété du saint et la situation du village sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle qui part de Vézelay. L'église a été classée à ce titre au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1998.

Situé à proximité de la vallée de la Couze, le village est situé à l'extrémité d'un plateau, limité par deux vallées sèches, sur un site offrant des facilités défensives à l'ouest et au sud.

Autrefois, l'endroit était appelé « mont Dauriac », avant d'être rebaptisé du nom du saint qui y vécut, « Avit » (ou « Avitus »).

Dans la vallée de la Couze, à la limite de la commune de Montferrand-du-Périgord, le site de Combe-Capelle a été occupé pendant une partie du Paléolithique supérieur.

Sur ce site ont été retrouvés en 1908 par O. Hauser les vestiges d'un sapiens sapiens avec des caractères archaïques, dit « homme de Combe-Capelle ». Sa nature exacte est discutée. Certains ont vu en lui le résultat d'une évolution sur place de l'homme de Neandertal.

Légende d'Avitus

Un récit hagiographique rédigé par une personne liée à l'abbaye Saint-Martial de Limoges au XIe siècle raconte la vie d'Avitus.

Ce jeune aristocrate de Lanquais est enrôlé contre son gré dans l’armée des Wisigoths pour affronter l’armée franque de Clovis, déterminé à conquérir le Sud Ouest.

À la bataille de Vouillé en 507, Avitus, prisonnier des Francs, se convertit au christianisme. Libéré, une vision lui aurait ordonné de se rendre en Périgord, au mont Dauriac, afin de détruire un temple païen où étaient vénérées, dit-on, des milliers d'idoles. Le temple se serait effondré d'une simple prière du saint.

Devenu par la suite thaumaturge et guérisseur, il mène une vie de réclusion, construit une chapelle ("Notre-Dame-du-Val") et meurt en 570.

« Notre-Dame-du-Val » a subsisté jusqu'au ixe ou Xe siècle, probablement détruite par les Normands. Le bénitier actuel de l'abbatiale, daté du ixe siècle, pourrait avoir été l'autel de cette église.

Les restes de saint Avit ont dû être transférés, à l'occasion des incursions normandes, dans une église (aujourd'hui disparue) située au hameau de Saint-Cernin (commune actuelle de Labouquerie) : une épitaphe lapidaire retrouvée dans les ruines de cette église au XIXe siècle mentionne le nom d' "Avit, confesseur du Christ".

Une inscription découverte en 1978 sur le pilier nord-est de l'avant-chœur de l'église actuelle relate le transfert du corps de saint Avit en 1118 : "L'an mille cent trois fois six sur ce mont a été transféré le corps de saint Avit».

Prospérité du prieuré (XI - XIVe siècles)

Une première église romane est édifiée au XIe siècle sur l'emplacement de l'église actuelle.

Une bulle pontificale de 1096 mentionne que Saint-Avit relève de Saint-Sernin de Toulouse qui est à la tête de la réforme grégorienne dans le Sud-ouest.

Le village connait une affluence de pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle en raison de sa situation sur le chemin qui part de Vézelay et de la notoriété de saint Avit. Le passage des pèlerins est attesté par des objets (coquilles Saint-Jacques par exemple) retrouvés lors des fouilles du cloître durant les années 1960. Une deuxième église romane, plus vaste, est donc construite fin XIe - début XIIe siècle : il s'agit de l'église actuelle.

En 1120, le cartulaire de l'abbaye cistercienne de Cadouin rapporte que sept chanoines vivaient à Saint-Avit.

Aux XIIe et XIIIe siècles, le village a probablement connu des destructions comme l'indiquent les traces d'incendie visibles sur une grande partie des murs (aspect rubéfié des murs du cloître et du mur sud de l'église). Cet incendie est antérieur à 1525, date de construction du renfort extérieur de la pile sud-ouest de l'avant-chœur : ce renfort date en effet de 1525 et est indemne de traces d'incendie.

En 1214, la tradition orale rapporte que les albigeois auraient saccagé l'abbaye. L'influence cathare a atteint la vallée de la Dordogne comme en atteste le passé du château de Castelnaud. Le ou les incendies seraient-ils plutôt dus au passage de troupes anglaises et françaises pendant le conflit franco-anglais ? La frontière fluctuait en Périgord et dans l'Agenais, selon que les seigneurs locaux étaient vassaux de l'un ou l'autre souverain, et les querelles ne devaient pas manquer pour récupérer tel ou tel fief. En 1277 et 1280, peut-être suite à l'incendie, le roi de France Philippe III le Hardi ordonne la fortification du bourg.

En 1295, un texte affirme que 27 personnes vivaient au monastère. D'après une bulle pontificale de 1312, le prieuré étendait ses propriétés et percevait des redevances sur au moins 13 paroisses.

Déclin (XIV - XVIIIe siècles)

En 1442, la traduction rapporte que les Anglais, au cours de la guerre de Cent Ans, auraient détruit le monastère et le village. Ceci est plausible : lors des fouilles du puits du cloître, on a en effet retrouvé des boulets de pierre similaires à celles utilisées pour les machines de siège. Ces boulets datent nécessairement d'avant 1450 puisqu'on utilisait des boulets en fonte par la suite.

En 1577, au cours des guerres de religion, le seigneur de Commarque pénètre dans le monastère et, avec l'aide des protestants, tue ou emprisonne les chanoines, démolit le clocher nord-ouest, le chevet, le fort, et les murs sud-est du monastère afin de mettre l'abbaye hors d'état de se défendre. Le seigneur de Commarque était connu des moines qui lui ont ouvert les portes sans méfiance. Il venait en fait pour se faire rembourser une dette sur le conseil du futur Henri IV.

Malgré des travaux de réfection (chevet), le prieuré ne se remettra jamais de ces destructions : en 1695, le chapitre des chanoines est supprimé.

Lieux et monuments :

Église

Sur le site de l'église actuelle, une première église, probablement construite par des moines bénédictins, a existé jusqu'au milieu du XIe siècle. Son seul vestige est une partie de son mur sud, qui a été intégrée dans le mur de l'église actuelle.

L'église actuelle a été élevée à l'époque romane, fin XIe - début XIIe siècle. Début XIIe siècle, le corps de saint Avit y a été transféré comme l'atteste une inscription lapidaire sur le pilier nord-est de l'avant-chœur.

La construction de cette deuxième église a été effectuée par des chanoines augustiniens.

Extérieur :

Façade ouest

L'entrée est surmontée d'un crénelage et de deux clochers datant du XIIIe siècle. Le clocher nord a été partiellement détruit au cours des guerres de religion.

Mur sud

Ce mur est accolé aux ruines du cloître. Il présente de façon nette des traces rouges d'un incendie. Deux traditions orales attribuent cet incendie soit aux albigeois en 1214, soit aux Anglais en 1442, pendant la guerre de Cent Ans.

Abside est :

Au pied de l'abside se trouvent quelques tombes vides de moines ou d'aristocrates.

Intérieur :

Il est formé de trois travées carrées délimitées par des piliers massifs qui étaient probablement prévus pour soutenir des coupoles.

À leur place se dresse une voûte sur croisée d'ogives de type angevin. Elle ne présente pas les marques rouges caractéristiques de l'incendie du XIIIe siècle qui a détruit la première voûte, au contraire des murs et des piliers de soutien.

Le bâtiment a donc pu être, à ses débuts et jusqu'à l'incendie du XIIIe siècle qui l'a partiellement détruit, recouvert de coupoles, à l'instar de l'église Saint-Étienne-de-la-Cité de Périgueux ou de la cathédrale Saint-Étienne de Cahors. À cause de l'utilisation du bois pour les échafaudages, ces coupoles étaient peut-être en cours de construction quand l'incendie s'est déclaré.

L'incendie a abîmé les sculptures en bas-relief romanes, visibles en particulier dans l'avant-chœur.

Les trois clés de voûte représentent, d'ouest en est, une main bénissant, un personnage debout et un agneau pascal.

Sur l'ensemble des murs et des voûtes a été peint au XIIIe ou au début du XIVe siècle un décor gothique (entrelacs rouges sur fond jaune). Sur le mur sud de la deuxième travée s'observent des peintures du XIVe siècle qui s'inspirent apparemment de motifs de tissus orientaux. Sur la pile entre la première et la deuxième travée est peint un Saint-Christophe portant le Christ sur ses épaules.

Le bénitier à l'entrée est daté du ixe siècle. Il peut s'agir d'un vestige de l'église Notre-Dame-du-Val. L'autel doré est contemporain (fin XXe siècle). Adossé à un chevet plat postérieur aux guerres de religion se dresse un retable baroque (XVIIIe siècle).

Ruines de l'abbaye :

Du cloître augustinien accolé au mur sud de l'église, il ne reste que les murs extérieurs (sur lesquels on remarque les emplacements pour les poutres de la charpente du cloître), la base d'un muret intérieur ainsi que le puits. Le cloître a servi de cimetière de 1659 à 1923.

La salle capitulaire subsiste. Dans celle-ci est installé un petit musée archéologique présentant des éléments du cloître découverts lors de fouilles effectuées dans les années 1960, notamment des bordures de piliers ou de chapiteaux, des blocs représentant les signes astrologiques, les cavaliers et les vieillards de l'Apocalypse. Le style de ces sculptures montre l'influence du Quercy (Moissac notamment) et du Toulousain.

Subsistent également le porche d'entrée est, la sacristie (à côté de l'église) et une partie du dortoir des moines (au-dessus de la sacristie). Celui-ci présente les collections d'un petit musée géologique (legs de Jean Capelle).

Au sud se dresse un ancien presbytère du XVIIe siècle servant de lieu d'expositions temporaires. L'étage supérieur s'élève sur un rez-de-chaussée probablement plus ancien.

Près du mur sud du cloître se trouvent les fondations des pièces qui ont pu être, si on se réfère au plan traditionnel des abbayes, les cuisines (restes d'un four à pain), le réfectoire, un scriptorium, le cellier (aujourd'hui couvert d'une halle). Des vestiges de murs de fortifications entourent le presbytère. À l'ouest du presbytère se trouvent encore d'autres fondations qui ont pu être celles d'habitations.

Place du fort

Située au nord de l'église, cette place présente des maisons anciennes à fenêtres gothiques ou Renaissance, un cadran solaire sur le mur d'une maison, ainsi qu'un fragment du mur d'enceinte du XIVe siècle. La maison située à gauche du rempart porte l'inscription « Chanoine Fadelpech 1628 ».

Hospice

À l'ouest de l'abbaye, à gauche de la mairie, se trouve un ancien hospice (XII ou XIIIe siècle) pour les pèlerins, dont ne subsistaient au début du XXe siècle que les murs ouest et nord (fenêtres à meneaux).

L'hospice donne sur une esplanade offrant une vue sur la vallée et sur la grotte (cachée derrière les feuillages à flanc de falaise, en face) où Avitus a peut-être vécu. On aperçoit également un lavoir alimenté par une source où l'ermite aurait pu, autrefois, s'abreuver.

À l'ouest et au sud de l'esplanade, des jardins en terrasse, soutenus par des murets régulièrement rénovés, ont pu être cultivés par les chanoines.

 Extrait de Wikipédia et des divers sites internet vantant le site.

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Commentaires
M
super reportage!
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