PAGE 168 : NLLE AQUITAINE, LE CHÂTEAU DE LA ROCHEFOUCAULD (16) ET SES MULTIPLES TRÉSORS ARTISTIQUES
Dans ma longue visite de la Charente, La Rochefoucauld, à quelques kilomètres à l’est d’Angoulême, était une étape incontournable ! Les 21 000 volumes de la célèbre bibliothèque, les meubles étaient connus, tout comme la lignée d’hommes célèbres ayant porté haut le patronyme de La Rochefoucauld. Ils ont donné tant d’hommes célèbres à notre pays… Parmi eux, François 6, auteurs des sentences et maximes, ainsi que Louis-Alexandre, député des états généraux en 1789, et François 12, fondateur de l’école des »Arts et métiers », introducteur du vaccin en France et co-fondateur de la « Caisse d’Épargne »….
Ce château ressemble, en plus « féminin » à celui de « Bannes » (24), le fleuron du Périgord Pourpre, qui, lui, présente un aspect plus « guerrier » avec très peu de fenêtres, et un châtelet d’entrée avec un pont levis encore actif… Dès que l’on se rapproche du petit bourg qui s’est construit sous ses murs, on ne voit que lui, d’où qu’on se présente. Il domine « outrageusement » cette petite ville du même nom, une cité qui dut être fort active et certainement bourgeoise, quand on voit encore le nombre d’immeubles de style, anciens et en bel appareil. Pour ma part, quant à choisir, sans offenser personne, je préfèrerai toujours la belle pierre blonde de nos régions du « midi moins le quart »…. La particularité de cette pierre blanche, un calcaire crayeux, elle vient à la longue grise et se délite de manière pulvérulente.
La Rochefoucauld (16): La Rochefoucauld (16): 1ère vue du château. (Photo: Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16): A la fois guerrier, mais déjà bien Renaissance. (Photo: Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16): Vue depuis les jardins, avec son beau châtelet défendant l'entrée. (Photo: Patrick Garcia)
Mais si notre château est visible de partout à la ronde, il n’y a que peu d’endroits pour le saisir dans son ensemble. Partout, des immeubles, des gerbes de câbles électriques, des arbres, empêchent d’avoir une vue globale à l’horizontale qui ne fausse pas les perspectives. Ce n’est qu’à ses pieds, mais sans recul que cette opportunité se présente, mais il est moins majestueux, du fait de la déformation due à la contre-plongée…
Pour m’imprégner de cet ensemble « château-cité », j’entreprends la visite de la ville afin d’y dénicher quelques monuments qui feraient « tilt ». Le bourg est propre, mais on sent bien qu’il n’est pas au mieux de sa forme. Ici comme ailleurs, de nombreux magasins sont fermés.
Notre Dame de l’Assomption, l’église paroissiale, domine toute la ville de sa haute flèche, ne m’inspire pas. Elle eut tant à souffrir des protestants qui la détruisirent plusieurs fois, qu’elle est à présent sans âme du fait des nombreuses reconstructions. C’est pourtant ici qu’en 1453, en présence du roi de Franche Charles 7 et de toute sa cour, que fut chanté un « Te Deum », célébrant la victoire de Castillon qui chasse définitivement les Anglais de France et met ainsi un terme à cette longue et ruineuse guerre nommée « de Cents », bien qu’elle dura 30 de plus.
J’essaye de trouver un autre monument plus en harmonie avec mon goût prononcé pour l’Histoire.
La Rochefoucauld (16): Le cloître du Couvent des Carmes, du 14ème siècle. (Photo: Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16): Un bel ensemble bien entretenu. (Photo: Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16): Superbe escalier qui monte aux étages du cloître des Carmes. (Photo: Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16): Cloître, vue générale. (Photo: Patrick Garcia)
Mais de vraiment ancien et parfaitement entretenu, je ne trouve que le cloître du « Couvent des Carmes », du 14ème siècle. Si ses colonnes n’ont pas la richesse de celui de Cadouin ou de Moissac, leur régularité et leur grand nombre en arcatures trilobées, intégralement conservées, c’est assez rare, en font un régal pour les yeux et pour les effets photographiques. Les galeries couvertes encadrant le jardin permettent de se mettre dans la tête d’un moine de cet ordre mendiant favorisant la contemplation et le recueillement à l’ombre et au secret de ces murs autrefois impénétrables. Par contre, pas de chapiteau historié à déchiffrer, (oui, c’est un ordre mendiant !) ce qui limite vite ma présence et au bout d’un quart d’heure, je sors en quête de l’O.T.
Rue « des Halles », près du cloître est situé cet élément essentiel pour le visiteur : l’Office du Tourisme. Le professionnalisme de l’hôtesse est à signaler. Elle va au-devant des désidératas des visiteurs en leur proposant tous les docs et renseignements utiles à leur visite, et même en rectifiant des numéros de téléphones qui lui semblent erronés.
Malgré la profusion des patrimoines et des signalétiques installés, je préfère revenir vers le château bordé par la rivière « Tardoire » qu’enjambe un pont séculaire (15ème) à avants becs qui supporte allègrement une grosse partie de la circulation ! Une grande place longe château et rivière, c’est là que je me suis garé. Sous les arbres, des bornes sculptées du mot « Octroi » rappelle que les ponts étaient payants pour les marchandises, ce n’est pas si vieux…
La Rochefoucauld (16): Une belle promenade dans les bois du château en attendant la visite. (Photo: Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16): Des sentiers bien entretenus où il fait bon flaner... (Photo: Patrick Garcia)
Muni de mon plan de ville, j’apprends qu’en attendant d’aller visiter le château, je peux parcourir à pieds un beau sentier qui entoure le bois du castel. Effectivement, cette promenade matinale sous les frondaisons des chênes et châtaigniers séculaires, est bien agréable et me laisse apprécier de belles images et couleurs quand le soleil arrive à percer l’épais manteau végétal.
La Rochefoucauld (16): La conciergerie du château. (Photo: Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16): Très belle vasque renaissance au centre de la cour. (Photo: Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16): Contre le châtelet d'entrée, le donjon primitif, écroulé en partie. (Photo: Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16): Château-palais, il a fière allure! (Photo: Patrick Garcia)
Après cette balade forestière, je me présente sous le porche du pavillon d’entrée. Je rentre dans la cour intérieure, immense et tondue de frais. J’essaye de trouver quelques bons angles pour mettre en valeur cette altière construction. Par la gauche, je m’approche du fier donjon pour voir les dégâts occasionnés par un écroulement d’une de ses parties, il y a quelques dizaines d’années. Cette maîtresse tour carrée, unique survivance du château primitif, avait toujours été conservée par les propriétaires successifs, comme signe inamovible de leur éternelle puissance. Face aux bâtiments « modernes » , il détonnait (le donjon) , mais rappelait le temps où il pouvait tonner et se montrer menaçant. Aux alentours de 1960, le sous-sol du castel, miné par les nombreux souterrains et grottes naturelles ou artificielles, bouge et cette secousse est fatale (en partie) au donjon. Comme coupé par un terrible couteau, la partie donnant sur l’extérieur s’écroule, révélant ainsi un immense corps malade tel une coupe de plan d’architecte…
Ainsi, ce que l’homme, les guerres, la Révolution, la mode, n’avaient pu faire, fut mis bien à mal par une défaillance du sol. Enfin, je m’avance vers la billetterie. 11 euros, c’est un des prix les plus élevés que je connaisse. Mais le castel étant privé et habité en partie, les 22 000 entrées annuelles permettent-elles ainsi de faire face en partie à l’entretien courant d’une telle citadelle.
Dans une brochure, j’avais noté que les parties les plus remarquables de cette bâtisse étaient un grand escalier à vis, les 3 niveaux de ses galeries renaissance, ses salons meublés, mais surtout son « trésor », une collection de 21 000 volumes dont les plus anciens sont du 16ème siècle !!!
Je profite de la cour intérieure vide pour aller faire beaux clichés des GALERIES RENAISSANCES :
La Rochefoucauld (16110): Vue des célèbres galeries de façade renaissance. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Seigneurs et courtisans pouvaient admirer l'activité dans la cour privée, depuis ces galeries. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Même le puit est gracieux! (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Admirez les voûtes des geleries.... (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Toute la travée d'une galerie, vue de l'aile gauche. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Notez la taille des gens en rapport avec les colonnes! (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): L'admirable travail de sculpture. (Photo de Patrick Garcia)
Ayant fait le tour « propriétaire », je me précipite vers le :
GRAND ESCALIER
Le chef-d'œuvre du château est l'escalier : dans une tour carrée se trouvant dans l'aile sud, le maître d'œuvre a réalisé un escalier hélicoïdal continu, sans palier.
La Rochefoucauld (16110): Le chef d'oeuvre qu'est le Grand Escalier. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Admirez la vis centrale. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): De l'Art et des courbes... (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Dernier étage et sommet de l'escalier. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Plafond, nervures, clés de voûtes, et pilier central du Grand Escalier. (Photo de Patrick Garcia)
Autant dire que sa réputation n’est pas usurpée ! Il faut imaginer une grande cuve carrée d’au mois 4 mètres de côté, avec au centre une colonne, lisse et torsadée, supportant une multitude de marches très agréables à enjamber, sur sous-sol au sommet des étages ! Une œuvre d’art…
LES SALONS :
Ce monumental escalier permet de desservir les différents salons, galeries et bibliothèques…
Je visite en premier, les salons. J’ai le temps, la visite commentée ne commence que dans une demi-heure.
Ils sont meublés avec goût et sans ostentation. Je suis frappé par le très grand nombre de portraits anciens. Je pense qu’il est un devoir, chez les La Rochefoucauld de tirer le portrait de chaque membre de l’illustre famille et d’offrir ainsi aux invités, puis aux visiteurs, depuis sa construction, la généalogie de la lignée. Sous mes yeux défilent donc 19 générations de « François duc de L.R. ». C’est le patronyme officiel des La Rochefoucauld mâles depuis que l’aîné, fut parrain du roi de France François 1er du nom, qui en signe d’amitié, lui donna la permission de prendre ce patronyme, pour lui et ses successeurs. Bien sûr, le numéro 1 étant déjà pris par le jeune roi, la nouvelle lignée des François commence par François 2.
La Rochefoucauld (16110): Galerie de portraits. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Galerie de portraits. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Galerie de portraits. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Galerie de portraits. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Galerie de portraits. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Galerie de portraits. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Galerie de portraits. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Galerie de portraits. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Galerie de portraits. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Galerie de portraits. (Photo de Patrick Garcia)
Ces tableaux sont de belle facture, et malgré que je n’ai pas plus qu’un autre, d’accointance particulière pour cette noblesse qui saigna si généreusement ses dévoués sujets, ces pommettes rosissantes, ces regards profonds et fiers, ces airs juvéniles ou austères…. Ont quelque chose « d’attendrissant ». Tous nobles et argentés qu’ils aient été, c’est un catalogue de défunts disparus depuis des siècles, pour la plupart. Il y a bien sûr la dernière lignée bien vivante, mais pour les autres, ces portraits ont été « croqués » à leur demande. Montrant des attitudes soigneusement choisies, pour laisser une trace à la postérité et une image soigneusement contrôlée. Ces sourires, ces regards inquisiteurs ou pétillants de vie, ces longs cheveux bouclés, ces visages poudrés, ces corps cuirassés ou en soutanes, ces êtres, quel qu’aient été leurs destins, leurs qualités, leurs joies et leurs peines sont aujourd’hui poussière et terre…
La Rochefoucauld (16110): Boudoir à la tapisserie de tableaux. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Boudoir à la tapisserie de tableaux. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Boudoir à la tapisserie de tableaux, le plafond. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Boudoir à la tapisserie de tableaux. (Photo de Patrick Garcia)
Je traverse un à un les nombreux salons meublés avec goût. Un, en particulier attire mon attention, je dirai plutôt que ce boudoir, car il est de taille plus réduite et lové au cœur d’un salon. Il s’agit d’une pièce entièrement peinte de faux tableaux directement réalisés sur le mur. Il y en a de toutes sortes, mais l’ensemble, multicolore, donne une impression de fraicheur et de douceur remarquable. Il y en a bien une cinquantaine, tous différents, mais des thèmes reviennent : paysages et jardins de châteaux, bouquets de fleurs et natures mortes, entrelacs et arabesques. Chaque réalisation utilise des couleurs différentes de celles qui la jouxtent. L’ensemble est remarquable et grisant. De plus, les meubles sont assortis, légers en petits nombres, les broderies des fauteuils reprennent parfois des thèmes abordés dans les tableaux.
Une autre particularité de cette pièce : les plafonds peints de registres floraux carrés variés et multicolores, sur un fond bleu outremer du plus bel effet. Ces registres alternes paraphes entrelacés et bouquets floraux. Je sors avec peine de cette accumulation de richesses picturales et de visions bucoliques de demeures aujourd’hui disparues ou en piteux état, pour la plupart.
La Rochefoucauld (16110): Parmi les très nombreux salons meublés aux magnifiques parquets. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Parmi les très nombreux salons meublés aux magnifiques parquets ou carrelages. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Parmi les très nombreux salons meublés aux magnifiques parquets et carrelages. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Parmi les très nombreux salons meublés aux magnifiques parquets. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Parmi les très nombreux salons meublés aux magnifiques parquets ou carrelages. (Photo de Patrick Garcia)
Les salles se succèdent au rythme des lustres flammés et des tables délicates, mais toujours sous la surveillance des ancêtres qui ne nous quittent jamais des yeux. Il y a de grands tapis onctueux mais parfois « fanés » par le temps qui passe, compagnons des bons et mauvais jours, ils ont en mémoire bien des secrets, des drames, des joies grands et petits instants de vie et d’histoires. Parquets, tapis, meubles ont été foulés et occupés par tous ces corps souriants, accrochés sous forme de tableaux le long des salles hautes comme des jours sans pain…
La Rochefoucauld (16110): Parmi les très nombreux salons meublés aux magnifiques parquets ou carrelages. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Parmi les très nombreux salons meublés, le salon bleu. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Parmi les très nombreux salons meublés , le salon bleu. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Parmi les très nombreux salons meublés, le salon bleu. (Photo de Patrick Garcia)
Pour maîtriser peut-être la température que toutes ces cheminées n’arrivaient pas à rendre supportable, l’hiver, une grande partie des salles est plaquée de boiseries. Ce qui à l’avantage de pouvoir laisser accrocher des tableaux à la différence des tapisseries et tentures. Il y a malgré tout quelques belles cheminées monumentales et des sols de tommettes carrées de teints ocre à marron clair alternés, mais cirées assez souvent pour les rendre luisantes et donner d’agréables effluves de cire d’abeille dans chaque pièce traversée. Des porcelaines précieuses, des suspensions multiples et variées, des statues de femmes belles comme des vestales, et partout des vases et compositions florales, si bien imitées que même la main peut en être trompée !
Je sors tourneboulé de ces salons pleins de vie ! L’heure de la visite commentée arrive.
LA VISITE COMMENTEE :
La guide nous amène sur les galeries renaissances. Elle nous explique la profusion des motifs géométriques illustrant les deux lettres « A » et « F » sur les façades du castel comme dans la plupart des parties sculptées à l’intérieur. C’est l’épouse de François 2, Anne de Polignac, qui fit construire les galeries et le grand escalier dans le style renaissance, les dessins en étant attribué à Léonard de Vinci. Leurs deux visages sont même sculptés à l’angle de l’escalier et de la galerie au 1er étage. Levez la tête, ils sont là vous dominant, vous dévisageant, un léger sourire énigmatique aux lèvres, sous deux chapiteaux supportant les arcs des galeries. Comme toute la décoration architecturale, il y a beaucoup de romantisme dans ces portraits …
La Rochefoucauld (16110): Très amoureux l'un de l'autre, Anne et François de Polignac firent graver leurs initiales partout. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Des "A" et des "F" majestueux. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Anne attendait son époux de retour des chasses, ici!. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Ils firent même graver leurs portraits accolés afin de mieux nous surveiller, dans la galerie centrale. Unis pour l'éternité...(Photo de Patrick Garcia)
Après l’explication sur le pourquoi de ces galeries, la guide à la voix exotique (elle nous dit être Indonésienne), nous fait entrer dans le « saint des saints » : les bibliothèques, il y en a quatre. Originalité ? Ici, les tapisseries vont jusqu’aux plafonds, sauf que ces hauts murs sont décorés de plus de 21 000 ouvrages précieux.
La Rochefoucauld (16110): Le Trésor de La Rochefoucauld: une bibliothèque de 21 000 ouvrages! (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Du sol au plafond et du plafond au sol... (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Parmi ces ouvrages, les rapports de l'Assemblée Nationale durant la Grande Révolution. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Dans ces casiers, la généalogie et les titres de propriété de la famille. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Parmi les salons de lecture, des images émouvantes. (Photo de Patrick Garcia)
Des chercheurs du monde entier prennent rendez-vous pour étudier ces ouvrages pourtant tous microfilmés. Ils sont pour la science, une mine d’or sur le savoir au cours des derniers 500 ans. Des livres précieux comme par exemple ce « Rapport de l’Assemblée Nationale » d’une vingtaine d’ouvrages relié de cuir bleu. Il narre au jour le jour, les décisions et discussions à l’Assemblée Nationale sous la Révolution. Ailleurs, ce sont les parchemins des droits féodaux des propriétaires, les actes, les titres, les cartulaires, tout ce qui pouvait compter pour prouver possessions et droits, chartes et cartes anciennes… depuis le tout début.
D’ailleurs le nom de la famille La Rochefoucauld provient de « Fulcandus », jeune frère du vicomte de Limoges qui implanta son castrum sur cette éminence : « Fulcandus In Rupe » soit « La Roche à Foucauld ». L’état des livres reliés en beau cuir brillant, bien entretenus, l’ensemble fleurant la cire ; les meubles confortables aux couleurs vives, rouge ou bleu, mis à la disposition des lecteurs, les belles cheminées qui permettaient de réchauffer les pièces pour les garantir de l’humidité et de la moisissure… Font que ce sanctuaire est nommé « Trésor » de La Rochefoucauld, un titre de noblesse non usurpé.
La Rochefoucauld (16110): Depuis la Bibliothèque, vue sur l'aile gauche du château. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Le portrait de la duchesse en titre actuellement, dans la bibliothèque. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Elle même face à une ancêtre. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Dans cette bibliothèque, pour accéder à ce trésor, un escalier unique, autoporté, sans axe central. (Photo de Patrick Garcia)
Puis la guide referme le sanctuaire, laissant libre cours aux visiteurs de se promener à leur grès. J’en profite pour aller aux caves et aux « oubliettes ».
La Rochefoucauld (16110):Descente dans les caves et les oubliettes de ce monstre de pierres . (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Ce pilier énorme suporte la voûte des caves afin d'éviter les fissures et l'écroulement de l'édifice. Il fut "sponsorisé" par le Général de Gaule. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): La salle des Gardes ainsi que leurs logements, dans l'ôve des fenêtres. (Photo de Patrick Garcia)
Reprenant le magnifique escalier à vis, je descends jusqu’à une grande salle à manger voûtée, dallée de larges plaques rectangulaires blanches. Elle n’est éclairée que par quelques petites baies sur un seul côté et se trouve en partie enterrée. Une longue table recouverte de velours vert foncé, supporte un grand chandelier en fer forgé. Aux murs, de beaux et lourds support de lampes à cire ou à huile, alternent avec les inévitables tableaux des « Illustres » de la famille.
La Rochefoucauld (16110): Vers les cuisines, la salle des Illustres . (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Vers les cuisines, la salle des Illustres . (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Vers les cuisines, la salle des Illustres . (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Vers les cuisines, la salle des Illustres . (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Vers les cuisines, la salle des Illustres . (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Vers les cuisines, la salle des Illustres . (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Vers les cuisines, la salle des Illustres . (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Vers les cuisines, la salle des Illustres . (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Vers les cuisines, la salle des Illustres . (Photo de Patrick Garcia)
Contre la salle à manger, la grande cuisine et sa monumentale cheminée dont le manteau sépare en deux la dite cuisine. En fait un mur de refend du château encadré de chaque côté par un énorme manteau allant d’un mur à l’autre, oblige les fumées de la cheminée, d’un côté, et celles du four à pain, de l’autre, à monter dans les conduits qui mènent au toit. Cela permettait aux cuisiniers d’être aussi boulangers et pâtissiers sans sortir de leur atelier.
La Rochefoucauld (16110): Magnifique cuisine séparée en deux par une immense cheminée à doubles manteaux. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): . (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Vaisselle et ustensiles d'époque. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): La monumentale cheminée coupe la cuisine en deux parties. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Un buffet aux scènes érotiques. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Détail olé, olé... (Photo de Patrick Garcia)
Une batterie de cuisine en cuivre rutilant et aveuglant, est à elle seule un véritable musée culinaire avec une balance de précision, presque….chirurgicale ! Un long meuble « billot » à découper la viande, lustré comme vernis par la cire, complète la panoplie des cuisines.
J’en profite aussi pour visiter la salle des gardes dans une tour, un lit sous chaque fenêtre, une pièce sous voute, ronde, avec des murs de 2,50 mètres de large.
Enfin, je parcours les dédales humides des grottes ou « oubliettes » sous le château. Impressionnant de se dire qu’au-dessus de ces masses de rochers torturés, un énorme château est assis, et que je suis sous ses fondements. D’ailleurs, d’immenses piliers de pierres viennent consolider ce dédale, depuis l’écroulement du donjon, afin que cette catastrophe ne se renouvelle pas…
Voila, la visite est finie. Elle m’a comblé par la beauté du site et des objets. Elle m’a déçu par le peu de temps que passe le guide avec son groupe, uniquement que pour la bibliothèque et les galeries ; soit 20 mn.
La Rochefoucauld (16110): Vue de la face avant du donjon primitif, dont la face arrière est écroulée . (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Belle série de machicoulis. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Plafond à caissons du plus bel effet . (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): Dans la très grosse tour, une chapelle privée, notez les nombreuses clés de voûtes. (Photo de Patrick Garcia)
La Rochefoucauld (16110): La maquette du château. (Photo de Patrick Garcia)
J’aurai, et je pense ne pas être le seul, aimé en savoir plus sur l’histoire et la fonction des salons, la signification des couleurs, qui habitait où… Il ne s’agit nullement de regretter mes 11 euros, mais du désir d’être respecté en tant qu’amoureux du patrimoine. Je n’omets pas de signaler que chaque visiteur reçoit à sa disposition un topoguide format A4 qui « résume » chaque partie du château. Mais un format A4 ne répondra jamais à des questions. Inutile de dire qu’en sortant, je n’ai vu personne mettre une pièce dans la tirelire….
La Rochefoucauld (16110): Dernier regard vers La Rochefoucauld sur son rempart perché. (Photo de Patrick Garcia)
PATRICK GARCIA