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Mémoire des Hommes de Sainte Livrade sur Lot
14 mai 2021

PAGE 251 : ST JULIEN DE BRIOUDE (43), UN DES FLEURONS DES ÉGLISES ROMANES D'AUVERGNE

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   La ville de Brioude est dotée d’un patrimoine architectural et culturel des plus passionnants. L’une des curiosités à découvrir est sa basilique romane St Julien du XIe et XIIe siècle, construite sur le tombeau de St Julien. Elle est considérée comme l’un des fleurons des églises romanes d’Auvergne. La basilique abrite des vestiges de peintures murales et des pierres polychromes. Brioude est un lieu de pèlerinage, notamment pour le Chemin de St Jacques de Compostelle, car situé sur l’axe Clermont Ferrand/Cahors. Son environnement offre une grande variété de paysages, notamment ceux de la Limagne et de l’Allier.

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : paysage de moyenne montagne aux alentours de Brioude. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : paysage de moyenne montagne aux alentours de Brioude. (Photo : Patrick Garcia)

TRAJET BRIOUDE

Trajet de Ste Livrade sur Lot (47110) à Brioude ( 43100).

La basilique Saint-Julien , de style « roman auvergnat », est située à Brioude, en Haute-Loire, en Auvergne. La basilique possède trois étoiles au guide vert Michelin depuis 2017. Dédiée à saint Julien de Brioude, qui y aurait été martyrisé en 304, l'ancienne collégiale est la plus vaste église "romane" d'Auvergne. Mais s'agit-il vraiment d'une église romane ? Anne Courtillé avait déjà soulevé le problème.

Pour connaître la légende du martyre de Julien de Brioude on peut lire les études des universitaires dans les publications des colloques de Brioude.

Blasonnement :

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- « De gueules à la ruche d'or accompagnée de six abeilles du même, au chef cousu de France. »

- Dans La France illustrée, 1882, de Malte-Brun on trouve : « D'or, à deux clefs adossées de sable, accompagnées en chef d'une fleur de lis du même. », ainsi dans d'Hozier (Auvergne, p. 330). Sources Wikipédia

Historique

Le premier sanctuaire dédié à saint Julien remonte à la fin du IVe siècle : il est construit sur l'emplacement du tombeau présumé du saint par une dame espagnole, en remerciement de l'accomplissement de son vœu. Grégoire de Tours rapporte que la renommée du saint se répand, attirant les pèlerins. Une première église est alors bâtie. Le duc Victorius, gouverneur wisigoth de l'Auvergne, l'orne de colonnes de marbre provenant de monuments antiques ; les restes de colonne cannelée qui se trouvent aujourd'hui dans la crypte en sont peut-être une partie. Un clergé se met en place pour célébrer le culte et accueillir les fidèles : Grégoire de Tours évoque dans ses écrits l'existence d'un monastère et des moines.

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : reliques de Julien de Brioude. Reliquaire du XIXe s.(Photo : Patrick Garcia)

Cette église mérovingienne est peut-être détruite par un incendie. Une église carolingienne bâtie aux VIIIe et ixe siècles lui succède dont témoigne aujourd'hui la mosaïque du chœur. En 825, un édit lui confère une large autonomie et l'« immunité », c'est-à-dire l'exemption de taxes. Un acte de 874 évoque un chapitre de chanoines, fort de 21 maisons, à qui est confiée la garde du tombeau du saint. Le pape Formose (891) aurait accordé à celui-ci, après une visite, de ne relever que du Saint-Siège. À la faveur du déclin de l'empire carolingien, les Guilhelmides prennent possession de Brioude, dont ils deviennent les abbés : le duc Guillaume Ier d'Aquitaine, mort en 918, est ainsi inhumé auprès du tombeau de saint Julien.

Brioude passe ensuite aux mains des comtes de Gévaudan, puis des comtes d'Auvergne. Le chapitre de Saint-Julien compte alors en son sein les rejetons des plus grandes familles d'Auvergne. Il accueille notamment Odilon de Mercœur et Robert de Turlande, qui lui préfèrent, néanmoins, l'un l'abbaye de Cluny, l'autre la vie d'ermite, puis la fondation de l'abbaye de la Chaise-Dieu. L'organisation vassalisée en Auvergne au milieu du XIIIe révèle le visage du comté de Brioude.

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : coupe longitudinale par Fabien Vivier. (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : (Photo : Patrick Garcia) Chronologie du chantier (légende sur le plan) -  Par Fabien Vivier

La construction de l'église romane remonte au premier quart du XIIe siècle. Elle est favorisée par le développement de la ville de Brioude devenue un lieu de pèlerinage et une étape sur le chemin de saint Jacques de Compostelle, de Rome et de Jérusalem. Le chapitre cherche alors à s'affranchir de la tutelle des comtes d'Auvergne. Le pape Urbain II, venu prêcher la première croisade à Clermont en 1095, place Saint-Julien sous sa responsabilité directe, et son successeur Pascal II confirme le droit du chapitre à nommer son abbé et son prévôt. Le roi Louis VII affirme de même que le chapitre dépend de lui. Parallèlement, des dissensions se font jour à l'intérieur même du chapitre, reflet de la rivalité entre les familles de Mercœur et d'Auvergne.

En 1223, après le rattachement de l'Auvergne au domaine royal, le chapitre rachète aux comtes d'Auvergne leurs droits féodaux sur Brioude. Le chapitre de Saint-Julien maintient sa mainmise sur Brioude jusqu'à la Révolution, qui voit sa suppression. L'église, réaffectée à l'usage de la paroisse en 1794, voit l'un de ses clochers abattus et l'autre décapité.

En 1837, Prosper Mérimée visite Saint-Julien et le décrit comme une « église byzantine d'un grand caractère, qui malgré tout ce qu'elle a souffert, peut être encore rangée parmi les édifices les plus remarquables que compte l'Auvergne. » Il obtient son classement au titre des monuments historiques dans la liste de 1840. La restauration de l'église est confiée à l'architecte diocésain Aymon Mallay, qui mène les travaux en s'inspirant des autres grands édifices romans auvergnats, gommant au passage les disparités originelles de style dues à une construction assez longue. L'architecte diocésain dirige notamment la restauration des peintures murales de la chapelle Saint-Michel (1851), celle des portes romanes (1857-1858), de la façade ouest (1862-1863) ou encore de la tour, avec la reconstruction des deux étages et la construction d'un clocher à tuiles plates vernissées (1862-1864).

Enfin, l'église est érigée en basilique mineure par Pie XII le 26 avril 1957.

Le Chapitre Saint-Julien-de-Brioude  

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : Autel majeur. (Photo : Patrick Garcia)

 Le chapitre de Brioude est aussi un révélateur des enjeux de pouvoirs en Brivadois et en Basse-Auvergne. Il faudrait également se demander à quel degré de centralisé Brioude pouvait prétendre. Brioude garde une place de choix en Auvergne : une véritable situation de marge de l'Auvergne.

Il y avait à Brioude un chapitre "noble" dont les membres, qui devaient prouver leur appartenance à la plus ancienne noblesse d'Auvergne, portaient comme ceux de Lyon, le titre de chanoine-comte. Le titre de comte était porté par le chapitre et non à titre individuel. Il a été donné au chapitre relativement tardivement.

Le chapitre était constitué de 40 chanoines et de 40 clercs de divers grades : chantres, clercs de choeur, enfants de choeur... La liste des dignitaires a été analysée récemment. Les chanoines de Brioude portaient des fourrures en lapin pour assurer les offices en hiver. Les coiffes des chanoines étaient faites sur le modèle des coiffes des églises parisiennes et sans queue. Les chanoines portent des coiffes noires. Ils portent également (au XIVe s.) la tonsure "en rond" avec seulement les oreilles couvertes. Comme au Puy, il existe à Brioude des chabiscots et des verges, c'est à dire des clercs portant un bâton en tête de cortège.

La basilique était également pourvue d'un grand jubé surmonté d'une croix comme à la Chaise-Dieu. Les murs du choeur étaient agrémentés de tapisseries représentant la vie et le martyre de Julien de Brioude. Les chanoines vivaient dans des hôtels particuliers. Les archives révèlent la vie des chanoines. Ils possédaient (au XVIIe s.) des jardins, des domestiques, des calèches et des ustensiles de cuisine en cuivre...

Plusieurs auteurs ont révélé les particularités du chapitre de Brioude. Les chanoines ont été touchés par la dite Réforme grégorienne : on peut en retracer la genèse.

Architecture

Manciulescu, Chevet de la collégiale

 Brioude (43100) et la basilique St Julien :  Manciulescu, Chevet de la collégiale. (Photo : Patrick Garcia)

Manciulescu, coupe de la lanterne et de la tour

Brioude (43100) et la basilique St Julien : Manciulescu, coupe de la lanterne et de la tour. (Photo : Patrick Garcia)

Architecture extérieure

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : Chevet extélieur de St Julien de Brioude. (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : Chevet extélieur de St Julien de Brioude. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : Chevet extélieur de St Julien de Brioude restauré avec des tuiles romaines. (Photo : Patrick Garcia) 
Saint-Julien de Brioude est le fruit du métissage des traditions architecturales  aquitaines,  "auvergnates" et "vellaves". Naturellement, le foisonnement sculpté peut rappeler la Bourgogne (comme le souligne l'ancienne historiographie) mais il évoque surtout l'attachement de la terre auvergnate à la grande aquitaine. Les solutions architecturales de Brioude montrent l'influence du Puy en Velay.

 Les phases de construction de la basilique sont nombreuses. Le chantier a duré du premier quart du XIIe siècle jusque dans les années 1200. Les dernières recherches dévoilent les étapes du chantier de construction. Les observations de David Morel montrent la diversité des matériaux utilisés. La tour lanterne du choeur a été construite en dernier. En effet, le choeur a été élevé au dessus du tombeau de Julien. L'édicule abritant la tombe du martyr aurait été contourné afin de l'englober dans le nouveau dispositif.

LE CHEVET :

La basilique Saint-Julien de Brioude présente un chœur orné d'une mosaïque de rosaces en pierres polychromes ainsi qu'un chevet à déambulatoire et à chapelles rayonnantes. Contrairement aux églises dites « majeures » de Basse-Auvergne, la basilique Saint-Julien ne possède pas le « massif barlong », ce massif allongé transversalement qui surmonte la croisée du transept et possède deux toits en appentis qui encadrent la naissance du clocher, massif responsable de la silhouette caractéristique de ces églises majeures. Par ailleurs, elle présente au niveau des fenêtres des ornementations qui ne se voient que rarement sur les églises auvergnates : les fenêtres du déambulatoire et de ses chapelles rayonnantes sont encadrées de colonnettes à chapiteaux alors que celles du chœur sont encadrées de baies aveugles, formant ainsi des triplets.

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : chapelles rayonnantes surmontées de décorations de différents types de laves pour donner un effet mosaïque. (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : Au-dessus des chapelles rayonnantes, la tour lanterne. (Photo : Patrick Garcia)

LE MASSIF OCCIDENTAL :  

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : massif occidental. (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : ferronneries romanes du porche sud. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : joli motif géométrique et bicolore sur ce beau portail roman. (Photo : Patrick Garcia)

La façade est constituée d'un massif occidental comme dans toute l'Auvergne. La collégiale possède un massif occidental â chapelles hautes et une large nef à collatéraux longue de 5 travées. L'ensemble l'ouest de la collégiale incluant l'avant-nef jusqu'à la seconde travée adopte un parti bien spécifique. Les trois portes de la façade n'existaient pas au Moyen Âge. La façade a été arrangée à la manière des grands édifices "français" au XIXe siècle. Ce grand massif occidental est exceptionnel pour l'Auvergne. Bruno Phalip rappelle les caractères de ce type d'architecture. Les deux porches forment un second transept à l'image des grands édifices d'Empire. Le porche Nord possédait un tympan en stuc.

   Les chapelles hautes avaient été masquées par des murs dès les années 1200. Agrémentées de peintures dans la chapelle Saint-Michel, on ne connait pas les décors des autres chapelles. La chapelle centrale accueillait l'orgue. La chapelle Nord accueillait, au XVII-XVIIIe siècle, une bibliothèque. Pour monter à la chapelle Saint-Michel de manière solennelle, on avait fabriqué un escalier montant depuis le collatéral sud. Cet escalier pouvait être en bois comme on le voit encore à Auzon. Il faut prendre conscience que la basilique médiévale était utilisée comme un lieu de prière régulier au Moyen Âge et que les espaces hauts étaient utilisés chaque jour. Pour monter aux chapelles hautes, des escaliers permettaient aux chapelains de célébrer des messes votives. On célébrait particulièrement des messes votives dans la chapelle Saint-Michel.

La chapelle Saint-Michel servait de chapelle votive, on pouvait réciter l'office des morts dans cette chapelle. Mais pendant la période moderne cet office était réalisé dans le chœur liturgique sur les stalles de bois du grand chœur.

LES CLOCHERS : 

Les deux clochers ont été reconstruits au XIXe siècle. Ils reprennent les dispositions anciennes. Le clocher de la façade occidentale possède aujourd'hui deux niveaux. Il semble que ce clocher possédait des éléments de fortifications et des escaliers de bois. Des gargouilles sculptées dans la pierre de Volvic avaient été intégrées à ce clocher gothique. Le clocher du chevet avait été agrémenté d'une grande flèche à la fin du Moyen Âge.

 ARCHITECTURE INTÉRIEURE :

LA NEF ET LES COLLATÉRAUX :

L'intérieur de l'église se caractérise par une belle polychromie de pierres grises, rouges, blanches et noires qui proviennent de carrières voisines : le grès rouge vient d'Allevier (Azérat), le grès calcaire de Beaumont, le basalte de La Vergueur (Saint-Just-près-Brioude) et le marbre de Lauriat (Enval). Ils s'harmonisent avec le pavement, en galets de l'Allier noirs et blancs, aux motifs géométriques d'arabesques.

  La nef, longue de 74 mètres, est composée de cinq travées. Elle est supportée par des colonnes à base carrée, surmontées de chapiteaux ornés de motifs divers : chimères, sirènes, palmettes stylisées, feuilles d'acanthe, génies ailés, un minotaure ou encore Hermès criophores.

   D'autres évoquent des scènes de la vie quotidienne : un dompteur de singes, un avare tenant son livre de comptes, un combat de cavaliers. Trois chapiteaux historiés représentent le Christ en majesté, un ange en prière et les Saintes femmes au tombeau. Certaines colonnes présentent encore des traces de fresques.

À l'entrée de la nef, l'avant-nef est surmontée d'une tribune qui accueille la chapelle Saint-Michel, accessible par un petit escalier en colimaçon. Il supporte le clocher carré. Sous la lanterne du chœur se trouve la « crypte » abritant les restes de saint Julien : les vestiges du martyrium initial se sont retrouvés en sous-sol par surélévation du sol à l'époque Ornementation moderne. Les vaisseaux latéraux débouchent sur un large déambulatoire flanqué de cinq chapelles rayonnantes. La construction est réalisée du sud vers le nord et de l'ouest vers l'est.

 

 

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : Colonnes bicolores bordant le collatéral droit. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : Collatéral gauche avec fresques et piliers-colonnes bicolores. En haut, la chapelle St Michel et ses magnifiques fresques. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : autre vue du collatéral gauche depuis le narthex. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : le collatéral droit vu depuis le narthex.  (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : la coupole sous la tour lanterne. (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : magnifique pilier-colonnes bicolore.  (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : vue impressionnante de l'élévation de la nef...  (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien :   la nef et ses colonnes polychromes. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : l'impressionnante nef vue depuis le narthex.  (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : Voûtes gothiques de la nef (après 1259). (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien :  Piliers et arcs polychromes. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien :  monstrueux piliers suportant la tour lanterne. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : sol en pisé polychrome. (Photo : Patrick Garcia)

LE CHŒUR ET LE DÉAMBULATOIRE :

C’est la partie la plus remarquable que l’on date de 1120-25. Les deux travées présentent un voûtement avec des croisées d’ogives parmi les plus anciennes connues.
Bâtie pour les moines du prieuré voisin, cette partie est à la jonction du roman et du gothique.
En effet sur ces travées a été fait l’essai d’un nouveau mode de voûte qui deviendra l’élément original du style gothique : l’ogive.

L’autel : 
L’autel, face à l’est, en pierre est celui qui existait en 1125. Il a été redécouvert lors des déblaiements du sol primitif du chœur, le socle à son emplacement d’origine, la table dressée verticalement contre le mur.

L’abside :

L’arc triomphal de l’abside est de plein cintre.
Sa voûte en cul de four est renforcée par deux ogives qui partent de la clef de l’arc et viennent s’appuyer sur des colonnes divisant en trois parties l’abside.
Celle-ci est éclairée par trois fenêtres en anse de panier. Ce type de fenêtre ne se retrouvera, couramment, qu’à la Renaissance.
Le vitrail central de l’abside, le Bon Pasteur, fut réalisé en 1944 par le maître-verrier Albert Martine, d’après un des derniers cartons de Maurice Denis (1870-1943).

 Les chapiteaux :

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : parmi les nombreux chapiteaux historiés:  feuilles d'acanthes (symbole du dépassement de soi) et tête cachée, soldats armés pour la croisade. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : parmi les nombreux chapiteaux historiés: personnages surnaturels.   (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : parmi les nombreux chapiteaux historiés: trions et griffons.   (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : parmi les nombreux chapiteaux historiés. (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : parmi les nombreux chapiteaux historiés: tritons, feuilles d'acanthes et oiseaux accolés.   (Photo : Patrick Garcia)

Les chapiteaux les plus intéressants sont ceux du chœur, dont les corbeilles comportent jusqu’à dix faces.
Ils présentent une quarantaine de motifs des plus variés : des scènes bibliques, des animaux, de très nombreuses figures ailées et des végétaux.
Les murs et les chapiteaux étaient polychromes et on peut encore retrouver les traces de ces peintures.

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : Chevet: Chapelle.  (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : Chevet: Chapelle.  (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : Chevet: fresques d'une Chapelle.  (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien :  maître autel. (Photo : Patrick Garcia)

Ornementation

Le mobilier

Plusieurs objets liturgiques ont disparu. Les archives mentionnent plusieurs reliquaires. Le trésor de la basilique a été pillé plusieurs fois.

Aujourd'hui, plusieurs statues datant du XIXe s. sont exposés. Un grand chemin de croix peint au XIXe siècle attend d'être restauré.

La basilique abrite un mobilier de grand intérêt. La Vierge dite du Chariol, du XIVe siècle, est en pierre volcanique. La Vierge à l'oiseau, statue en bois doré un peu plus tardive, montre la Vierge avec l'Enfant Jésus qui tient à la main un oiseau.

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien :   (Photo : Patrick Garcia)

La Vierge parturiente, statue en bois polychrome du XVe siècle, est une représentation rare de la Vierge Marie peu de temps avant la Nativité : allongée, la tête soutenue de la main droite, et la main gauche posée sur un ventre légèrement arrondi, la Vierge attend en souriant son accouchement. La statue provient sans doute d'une crèche grandeur nature.

   Le Christ lépreux, provenant de la léproserie de la Bageasse, est une statue en bois marouflé polychrome plus grand que nature et datant du début du XVe siècle ; selon la légende, un lépreux se serait allongé sur la statue en implorant la guérison : la maladie se serait alors transférée à la statue.  

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Brioude (43100) et la basilique St Julien :  Christ lépreux, rare. (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : Christ lépreux.  (Photo : Patrick Garcia) 

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien :  Vierge à l'Enfant gothique. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien :   (Photo : Patrick Garcia)

Une statue en marbre de saint Jacques de Compostelle 3351 copie

 Brioude (43100) et la basilique St Julien : St Jacques.  (Photo : Patrick Garcia)

Une statue en marbre de saint Jacques de Compostelle, de la même époque, orne désormais le porche nord.

Les fresques

La restauration de 1957 a débarrassé les murs de leur badigeon et redonné au grès sa couleur chaude. Elle a également permis de mettre au jour 140 m2 de décoration peinte. La chapelle Saint-Jean-Baptiste, dans le déambulatoire, montre les quatre cavaliers de l'Apocalypse menés par le Christ et se dirigeant vers un ciborium ; une figure du Christ glorieux les surplombe, et, à sa gauche, l'apôtre Jean écrit sous la dictée du Saint Esprit. Les piles supportant la tribune et quatre piles de la nef sont également ornées de peintures.

La chapelle Saint-Michel, dans la tribune sud de l'avant-nef, est également agrémenté de fresques du XIIIe siècle : sur la voûte, le Christ en gloire est entouré des quatre évangélistes, des anges et des saints, tandis que sur le mur de refend est montré, dans la partie basse, l'enfer, et, sur la partie haute, la victoire des archanges Michel et Gabriel sur Satan.

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : La chapelle St Michel: Christ en Majesté. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : La chapelle St Michel: Anges aux calices. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : La chapelle St Michel: Anges aux calices. (Photo : Patrick Garcia)

Le mur de la chapelle Saint-Michel montre la victoire du Christ sur Satan : le Christ a triomphé puisque Satan est dans les flammes de l'enfer. Plusieurs interprétations sont possibles. Dans les voûtes des anges proposent des calices et font des gestes précis. Plusieurs symboles montrent les anges en défenseur des croisades. Le thème de la quête du Saint-Sépulcre qu'on retrouve dans la partie du chœur est donc également figuré ici.

Les vitraux anciens de l'église ont disparu lors de la Révolution. Les vitraux contemporains sont l'œuvre de François Baron-Renouard en 1983 et du dominicain Kim En Joong en 2008.

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : La chapelle St Michel: Les vices, le saint Esprit et des anges (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : La chapelle St Michel: Anges aux calices. (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : La chapelle St Michel: Les démons prennent les âmes.  (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : La chapelle St Michel: Anges aux calices. (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : La chapelle St Michel: Le Christ a triomphé du mal et les anges appellent à la croisade. (Photo: Patrick garcia)

 Les chapiteaux sculptés

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : parmi les nombreux chapiteaux historiés:  à droite, le Bon Pasteur, ou porteur de mouton. (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : parmi les nombreux chapiteaux historiés:  le Bon Pasteur ou "Porteur de mouton". A droite, le "curieux" caché derriére un végétal. (Photo : Patrick Garcia)

Il faut distinguer deux grandes phases : les chapiteaux "romans" et les chapiteaux "gothiques". Plusieurs phases de campagnes ont été réalisées. Plusieurs cycles iconographiques sont perceptibles introduisant la question de la culture savante et de la culture non savante. Peut-on voir les vices du chapitre canonial lui-même ? D'après une récente étude, on peut découper la basilique en deux : un cycle est dédié à la Résurrection et un autre au monde antique et légendaire.

   Voici quelques chapiteaux de Saint-Julien. Le minotaure situé dans la nef fait partie d'un espace précis. Placé à proximité des sirènes jumelles, le minotaure de Brioude se tient les cornes. il est coincé entre deux hommes jouant de la lyre situés devant des animaux se mordant. La récente thèse de Saint-Julien permet de situer ce chapiteau dans les différents espaces iconographiques de l'édifice. Différentes lectures de l'espace ont été proposées récemment. On remarque que les cycles du chœur s'étendent largement dans la nef : espace du chœur des chanoines.

  Le chapiteau représentant un cavalier couronné marchant sur un homme représente un roi : un croisé triomphant. Ce chapiteau n'avait pas été étudié avant 2014. Il s'agit surement d'un chapiteau lié à celui des Saintes femmes au tombeau qui est lui-même situé en face dans le chœur de Saint-Julien de Brioude. Le cavalier du chapiteau désigne de la main droite le chemin à suivre. Le cheval avance et soulève une patte afin d'éviter un homme accroupi. Les trois protagonistes ont tous la tête tournée en direction des corbeilles voisines. Ce type d'image a été expliqué par Kingsley Porter. Aussi Paul Deschamps pense que ce type d'iconographie évoque les croisades et la Terre Sainte.

  À Saint-Julien de Brioude le thème du Saint-Sépulcre est utilisé notamment dans les détails iconographiques et dans la liturgie. Le cycle du chœur permet au visiteur de voyager dans un monde légendaire antique et biblique : un voyage qui éveille la conscience du monde. Le coq du matin de Pâques, les Paons de la Résurrection, les croisés et les attaques du Christ (figuré en aigle) illustrent le sujet de la passion et de la Résurrection du Christ. Ces chapiteaux amènent progressivement le visiteur vers l'entrée du tombeau de Julien de Brioude. L'entrée du tombeau est associée à l'image de la Résurrection du Christ. Le tombeau du saint pouvait peut-être lui-même rappeler le Saint-Sépulcre.

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : parmi les nombreux chapiteaux végétaux.   (Photo : Patrick Garcia)

   "Samson et le lion" est représenté plusieurs fois dans la basilique. Ici un modillon reprend le thème représenté à l'intérieur du choeur. Samson lutte contre le lion tandis qu'en arrière plan se trouve la représentation de Jésus en croix. Cette représentation inédite en Auvergne montre la magnificence du chantier de Brioude. Le cycle sculpté du choeur est extrêmement travaillé.

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : parmi les nombreux chapiteaux historiés: Les chevaliers (nef - cycle des légendes médiévales).  (Photo : wikipédia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : parmi les nombreux chapiteaux historiés:  soldats partant en croisade. (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : parmi les nombreux chapiteaux historiés: soldats triomphant des tenants de l'Islam.  (Photo : Patrick Garcia)

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 Brioude (43100) et la basilique St Julien : parmi les nombreux chapiteaux historiés:  Triton. (Photo : Patrick Garcia)

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Brioude (43100) et la basilique St Julien : Tête portant mitre de Brioude (XIIIe s.(Photo : wikipédia)

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Saint-Julien_de_Brioude#:~:text=La%20basilique%20Saint%2DJulien%20de,d%C3%A9ambulatoire%20et%20%C3%A0%20chapelles%20rayonnantes.

https://www.marollesenbrie.fr/2216-eglise-saint-julien-de-brioude.htm

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01466808/file/VIVIER_2014CLF20005_3_annexe.pdf

 PATRICK GARCIA

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