PAGE 255 : FÉCAMP (76), RÉSIDENCE DES DUCS DE NORMANDIE, GRAND PORT ET CHARGÉE D’HISTOIRE
Située sur la Côte d’Albâtre, dans le pays de Caux, Fécamp séduit par son côté authentique, son charme naturel. Son port s’est développé pour devenir, au cours des siècles, le premier port morutier français. Les pêcheurs de Fécamp pêchaient la morue dans les eaux de Terre-Neuve. Voyez les maisons des pêcheurs le long du port et leur chapelle sur la falaise, avec les bateaux votifs (qui expriment un vœu). L’abbatiale de la Sainte-Trinité, le palais des ducs de Normandie et le Musée des Pêcheries figurent parmi les lieux incontournables à visiter à Fécamp. Attiré par le parfum des plantes et des épices qui composent la célèbre liqueur, ne manquez pas l’impressionnant Palais Bénédictine, haut lieu du tourisme industriel. Un riche patrimoine qui vaut à Fécamp d’être classée « Ville d’Art et d’Histoire ».
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : dans le chenal d'entrée du port, un des concurtents de la"Solitaire du Figaro". (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : à droite du port, le"cap Fagnet", siège de ND du Salut et d'un jolie promenade le long des bunkers du "Mur de l'Atlantique". (Photo : Patrick Garcia)
«Je salue Fécamp, port de pêche et qui entend le rester.» En juillet 1960, le général de Gaulle rend ainsi hommage au port normand spécialisé dans la pêche à la morue sur les Grands Bancs de Terre-Neuve, au large du Canada, depuis le XVIe siècle. Il ne se doutait pas que, moins de trois décennies plus tard, en 1987, le dernier bateau partirait pour une ultime campagne en mer. Que reste-t-il dès lors dans la petite ville (26 000 habitants) de cette histoire glorieuse et héroïque, fierté de ses habitants ? Balade nostalgique sur les quais de la ville dans le fumet du poisson disparu.
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : un des vieux gréements en balade, la"Tante Fine", un dundee langoustier. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : un des vieux gréements en balade, la"Tante Fine", un dundee langoustier. (Photo : Patrick Garcia)
«Depuis qu'on la pêche, la morue a fait davantage de morts que la Grande Guerre.» Cette affirmation maintes fois répétée, mais que nulle statistique ne vient prouver (1), fait partie de la légende locale. A croire qu'elle est partie de ce petit muret, baptisé le «bout menteux», situé au bord du port. C'est là que, sur les quais, les marins se réunissent pour se raconter leurs histoires de pêches, les embellir, les tordre ou bien rétablir, à leur manière, la réalité. D'où le nom. «Menteux» signifierait «menteur», les canulars de la cité y naissent ou y grandissent.
De cet endroit, on sent bien le port. Cinq bassins, neuf quais, sept postes de déchargement, cinq grues ; véritable centre vivant de la ville, omniprésent et coloré, on y croise toujours de vieux hommes burinés. Ce qui s'est passé en 1987 résonne encore comme une tragédie. Derniers filets, dernière pêche, dernier bateau à s'en aller. Sale temps pour la morue. «C'était une vraie douleur», murmure Daniel Savoie, président de l'Association des Terre-Neuvas, et mémoire, avec ses amis, de cette épopée. Les bateaux revenaient remplis, entre 700 et 1 000 tonnes. Certaines morues ont la tête plus grosse que celle d'un veau… Mais trop de pêche tue la pêche : au fil des ans, les bancs ont été dévastés. D'aucuns comparent la fin des morutiers au destin des régions minières. La vie alors était dure. «Forçats» de la mer ou «bagnards» du chalut. Douze heures de travail, six de repos, et ainsi de suite pendant les six mois que durait la campagne dans les eaux glacées de l'Atlantique. La pêche est une école de dureté absolue. Certains marins ne supportent pas, se jettent par-dessus bord. On en parle peu.
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : en haut à droite, l'abbatiale de la Trinité, restes magnifiques d'un ensemble monastique romano-gothique primitif. A peine plus bas et bien visible du port, une autre église, St Étienne. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : dans le bassin Bérigny, de nombreux vieux gréements au milieu des bateaux particuliers. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : dans le port, un grondin jeté d'un chalutier, sert de repas à un goéland, sous le regard envieux de 2 autres plus jeunes. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : chenal d'entrée du port de Fécamp à marée basse. (Photo : Patrick Garcia)
La rue piétonne de Fécamp - qui ne l'a pas toujours été - concentre nombre de commerces. On y guette avec impatience le retour des pêcheurs, promesse de rentrées trébuchantes. C'était des cadors. Quand les gars reviennent de campagne, il ne fait pas bon les provoquer. Ils n'ont pas toujours bonne réputation, buveurs et bagarreurs. «D'autant qu'ils reprennent possession de leur territoire : on a travaillé, on est forts et on a de l'argent. On est allé à Terre-Neuve, c'est le laisser-passer pour le respect», explique Manuel Martin, responsable du service des archives de la ville. Pour eux, les magasins réalisent des vitrines spéciales.
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : (le bassin Bérigny de Fécamp en 1900
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : le Colbert en 1900 naufragé en Manche par collision avec un navire anglais, en 1919, faisant 12 victimes.
Pour rester dans l'ambiance, on se rendra aussi Chez Nounoute, un restaurant du port, porte d'entrée à trois mètres du quai, pour y trouver un peu l'âme du Fécamp d'antan. La patronne, femme de pêcheur, a la gouaille légère : elle brocarde, elle sarcasme, elle ricane en apportant les plats. Des marins y déjeunent toujours. En discutant avec l'un d'eux, on apprend que les anciens chalutiers ne possédaient pas de douche à bord. On se lavait au broc. Sommaire. Et d'évoquer le qualificatif de «morue» appliquée aux femmes de mauvaise vie. «Une femme qui travaille au poisson, ça pue», murmure-t-on dans le coin… »
(1) Il faudrait sans doute additionner tous les disparus en mer depuis le XVIe siècle et comparer ce chiffre à celui des Fécampois tombés en 14-18. Difficilement vérifiable…
Joli texte (ci-dessus) de présentation de Didier Arnaud, envoyé spécial de Libération, à Fécamp,publié le 14 juin 2019.
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : Trajet de fécamp àpartir de Ste Livrade sur Lot 47110
Les armes de Fécamp se blasonnent ainsi :
de sinople aux trois tentes d’argent ouvertes du champ, celle de la pointe plus haute, au chef cousu d’azur chargé d’un faucon essorant, tenant dans ses serres une corne d’abondance, d’où s’échappent des graines brochant sur le champ, le tout d’argent (Wikipédia)
Heureusement il y a l'O.T.-bien signalé, lui- il est à 10 mètres vis-à-vis du parking, un bon repère. Après m'être pourvu en docs et cartes, j'attaque l'inévitable visite du front de mer et du port. Il y a foule tout au long des bassins, car Fécamp, grand port de pêche, est ville étape de la course nautique : « La Solitaire du Figaro ». Il y a un monde fou et venu de partout en Europe, malgré la chaleur, les masques sanitaires et les gestes barrières contre le COVID, il y a des foules partout, en lignes, à la queue-le-leu, en grappes... Enfin l'escadre des voiliers du « Figaro » est là, agglutinée contre le quai, où a poussé une nuée de tentes de sponsors.
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : Fécamp en cet octobre 2021 a été ville étape de la course nautique "la Solitaire du Figaro". (Photo : Patrick Garcia)
Pour décrire un peu l'ambiance, au centre, les bassins du port. A gauche la ville étagée sur une colline, avec ses maisons colorées . A droite, une colline surmontée d'un sémaphore et de bunkers allemands, du mur de l'Atlantique. En face, à, l'équerre, le front de mer et ses falaises à droite et à gauche...
Justement, du côté cité, les maisons sont colorées, souvent carmin, construites de briques et d'ardoises pour les toits. Sur cette colline, dominent deux grands édifices religieux : l'abbatiale de la Trinité, restes magnifiques d'un ensemble monastique romano-gothique primitif.
ST ETIENNE
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : la jolie église St Etienne surveille le port de sa belle tour renaissance. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : le chevet de St Etienne. (Photo : Patrick Garcia)
A peine plus bas et bien visible du port, une autre église, St Étienne, agréable à l’œil, mais tellement remaniée et rebâtie qu'elle n'a plus de style et n'a pas une grande valeur historique et architecturale.
A VISITER
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : un beau bâtiment néo-renaissance, « Le Palais Bénédictine ». (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : un beau bâtiment néo-renaissance, « Le Palais Bénédictine » présente les collections de son musée. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : un beau bâtiment néo-renaissance, « Le Palais Bénédictine ». (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : un beau bâtiment néo-renaissance, « Le Palais Bénédictine ». (Photo : Patrick Garcia)
Outre ses musées, un beau bâtiment néo-renaissance, « Le Palais Bénédictine « attise l'intérêt », à la fois musée et exposition sur le thème de la célèbre liqueur.
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . (Photo : Patrick Garcia)
C'est le « Diamant de Fécamp », dont nous reparlerons très longuement un peu plus bas.
« LES PÊCHERIES»
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : le musée des « Pêcheries », sur les quais reconnaissable à sa verrière avec vue panoramique. (Photo : O.T. Fécamp)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : le musée des « Pêcheries », sur les quais reconnaissable à sa verrière avec vue panoramique. (Photo : O.T. Fécamp)
Autre musée, sur le quai droit, on ne peut le manquer car il est surmonté d'une haute galerie de verre avec un beau panorama sur les environs et la ville. C'est un musée qui regroupe l'ensemble des collections municipales de la ville de Fécamp. Ouvert depuis décembre 2017, il est situé au coeur du port de Fécamp, dans une ancienne sécherie de morue appartenant autrefois à l'armement morutier « Les Pêcheries de Fécamp ». Il regroupe les anciennes collections du musée des « Terre-Neuvas » et de la pêche et du musée des « Arts et de l'Enfance ».
LE PALAIS DUCAL OU VÎNT GUILLAUME LE CONQUÉRANT
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : panneaux explicatifs sur les ruines du palais ducal. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : restes attachants du château de Guillaume le Conquérant, face à l'abbatiale. (Photo : Patrick Garcia
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : restes attachants du château de Guillaume le Conquérant, face à l'abbatiale. (Photo : Patrick Garcia
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : restes attachants du château de Guillaume le Conquérant, face à l'abbatiale. (Photo : Patrick Garcia
Face à l'abbaye de « La Trinité », un témoignage du passé assez impressionnant par le symbole qu'il représente . C’est le château, du moins, ce qu'il en reste, de Guillaume le Conquérant. Il y vint fêter sa victoire d'« Hastings » qui lui rapporta la couronne d'Angleterre. Ici en ces lieux, dont il ne reste que quelques pans de murs, Guillaume revint avec ses chevaliers et rassembla la noblesse du pays pour banqueter et fêter son avènement.
UNE JOLIE PROMENADE : « ND DU SALUT »
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : chapelle « ND du Salut », chère aux marins, et sa promenade sur le « cap Fagnet ». (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : chapelle « ND du Salut », chère aux marins, et sa promenade sur le « cap Fagnet ». Plaque commémorative sur le monument. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : chapelle « ND du Salut », chère aux marins, et sa promenade sur le « cap Fagnet ». Plaque commémorative sur le monument. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : près de la chapelle « ND du Salut », chère aux marins, la promenade sur le « cap Fagnet ». Ici les falaises dans le brouillard. (Photo : Patrick Garcia
C'est une petite chapelle, souvent fermée, mais quel panorama ! Pour s'y rendre, prendre le long du quai droit « Guy de Maupassant ». Arrivé presque au bout, à droite, une petite route monte à l'équerre : « la Sente Bellet », qui grimpe dur à 15/20%, droit vers la chapelle « ND du Salut » au « cap Fagnet ». Au terme de 300 mètres ardus, voici la délivrance. La chapelle est malheureusement fermée. Plusieurs plaques commémorent les marins disparus en mer en pêchant la morue au large des côtes de Terre-Neuves, sur un monument ou plaquées aux murs de la chapelle.
Lieu de pèlerinage depuis le 13ème siècle, l'édifice actuel conserve des éléments romans et gothiques. La toiture de la nef est détruite lors d'une tempête à la fin du19 e siècle, et depuis cette époque cette partie de l'édifice est à ciel ouvert. La chapelle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 15 janvier 1929 et conserve une riche collection d’ex-voto de marine.
LE « CAP FAGNET » ET LE «MUR DE L'ATLANTIQUE» :
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : près de la chapelle « ND du Salut », chère aux marins, la promenade sur le « cap Fagnet ». Le sémaphore de l'armée. (Photo : Patrick Garcia
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : près de la chapelle « ND du Salut », chère aux marins, la promenade sur le « cap Fagnet ». Ici le poste d'observation qui a perdu ses antennes (voir photo au-dessus). (Photo : Patrick Garcia
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : près de la chapelle « ND du Salut », chère aux marins, la promenade sur le « cap Fagnet ». Ici le poste d'observation qui a perdu ses antennes (voir photo au-dessus). (Photo : Patrick Garcia
Le cap Fagnet est le point le plus haut de la côte d'Albâtre. Il offre un panorama saisissant sur la mer, les falaises, le port et la ville de Fécamp. Il culmine à 105 m et était autrefois dénommé le « Heurt de Fécamp ». Il est actuellement occupé par un sémaphore de la marine nationale. Du cap Fagnet, la vue s'étend jusqu'à Étretat.
Ce fut notamment un site stratégique à travers les âges avec, d'une part, son oppidum gaulois, dont le fossé est encore visible et, d'autre part, le fort Baudouin, pendant les guerres de religion, qui fut détruit au 16ème siècle.
D'imposants blockhaus de l'organisation Todt pour le mur de l'Atlantique sont toujours accessibles en visites guidées, dont l'embase de l'imposant radar allemand « Mammut FuMO51 » sur abri type « V 143 » de la « Kriegsmarine. »
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : près de la chapelle « ND du Salut », chère aux marins, la promenade sur le « cap Fagnet ». Ici le gros radar "Mammut" qui a perdu ses antennes (voir photo au-dessus). (Photo : Patrick Garcia
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : près de la chapelle « ND du Salut », chère aux marins, la promenade sur le « cap Fagnet ». Ici le gros radar "Mammut" qui a perdu ses antennes (voir photo au-dessus). (Photo : Patrick Garcia
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : près de la chapelle « ND du Salut », chère aux marins, la promenade sur le « cap Fagnet ». Ici le nid de mitrailleuse de type "Tobrouk" (voir photo au-dessus). (Photo : Patrick Garcia
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : près de la chapelle « ND du Salut », chère aux marins, la promenade sur le « cap Fagnet ». Ici le nid de mitrailleuse de type "Tobrouk" (voir photo au-dessus). (Photo : Patrick Garcia
La falaise est un site touristique majeur pour la ville de Fécamp, elle abrite également une réserve ornithologique et est traversée par le GR 21 qui surplombe les falaises.
Le sentier pédestre est balisé pour une balade le long des blockhaus du « Mur de l'Atlantique », si vous souhaitez une visite complète, s'adresser à l'O.T.. Je longe le sémaphore où les militaires scrutent et communiquent avec les navires de sécurité. Puis le circuit passe d'un bunker à l'autre avec panneaux explicatifs. Il y en a qui sont des batteries d'artillerie marine, d'autres des radars, ou encore, des nids de mitrailleuses « Tobrouk », d'autres des logements pour les servants.
La mer qui grignote la falaise les fera tous tomber à l'eau un jour ou l'autre, c'est déjà le cas pour certains... En attendant, d'ici, le panorama est magnifique.
« Située à Fécamp sur le littoral normand de la Côte d’Albâtre, l’Abbatiale de la Sainte-Trinité constitue un patrimoine religieux pour le moins insolite.
Son architecture révèle l’évolution des différents styles de construction des abbayes de Normandie. C'est parti pour un voyage dans le temps!
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . (Photo : Patrick Garcia)
Lorsque j’arrive aux pieds de l'édifice, sa silhouette étonnamment allongée, et ses volumes sont sobres, m'impressionnent. Je constaterai plus tard dans ma visite le contraste de cet extérieur avec la richesse de son décor intérieur : sculptures, art funéraire, vitraux, dont chaque siècle jusqu’au XVIII siècle est venu embellir cette majestueuse abbaye. Mais je vais ménager votre curiosité, car des panneaux proches du portail-sud par lequel je suis arrivée me narrent les grandes lignes de l’histoire de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Fécamp.
Cette abbaye a été fondée en 658 par le Duc Waninge sur une légende autour de la découverte d’une relique, miraculeusement échouée sur les rives du Pays de Caux : « un tronc de figuier contenant des gouttes du sang du Christ ». Ce « ficus » en latin donne son nom à la ville : Fécamp qui sera saccagée par les Vikings en 842. J’ai hâte d’en savoir plus et me dirige vers le portail central.
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . La sublime nef et au fond, le chevet à baldaquin. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . La sublime nef et au fond, le chevet à baldaquin. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . La sublime nef et au fond, le chevet à baldaquin. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Le chevet et le baldaquin qui domine l'autel. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Le chevet et le baldaquin qui domine l'autel. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Le chevet et le baldaquin qui domine l'autel. (Photo : Patrick Garcia)
Là, je suis totalement surpris de me trouver face à une façade d’architecture baroque du XVIIIe siècle : j’adore! Quel contraste pour un des plus beaux joyaux du gothique normand! Deux statues modernes encadrent l’entrée, celles des Ducs de Normandie : Richard Ier et Richard II, qui ont refondé l’abbaye sur les bases d’une église romane.
Mais passons vite à l'intérieur du lieu!
La grosse porte d’entrée franchie, c’est un émerveillement d’espace et de lumière. Mes yeux sont tout de suite attirés par la hauteur de la nef qui monte sur les croisées d’ogives à près de vingt-trois mètres. Avec ses 127mètres de long, cette nef en gothique tardif a les proportions de la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Quand j’arrive à la croisée du transept, une autre lumière tombe des 67 mètres de la tour lanterne. On est proche du vertige !
Je passe sur la droite et je tombe sur une oeuvre sculptée polychrome du XVe siècle : La Dormition de la Vierge, dont les expressions et les mouvements des personnages sont saisissants de réalisme.
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Le chevet et le baldaquin qui domine l'autel. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Le chevet et le déambulatoire et ses colonnes jaillissantes. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Le chevet et le déambulatoire et ses colonnes jaillissantes. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Le chevet et le déambulatoire qui comporte les chapelles rayonnantes précédées de belles clôtures lapidaires.. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité et sa chaire . (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité, l'orgue de 1746 . (Photo : Patrick Garcia)
Tout à côté, il y a un reliquaire sculpté en gothique. Trois personnages en gardent l’entrée. J‘aperçois dedans des petits papiers pliés en quatre : surprise pour moi, ce sont des demandes de vœux ! La légende populaire veut qu’on fasse un vœu en touchant le pas de l’ange. A mon tour je tente ma chance et passe ma main sur « le pas de l’ange », on ne sait jamais ! Mais je ne vous dirai rien de mon vœu… Cet ange serait un personnage mystérieux venu lors de la consécration de l’Abbaye, il aurait laissé son empreinte dans la pierre après avoir donné le nom de la Sainte-Trinité à la nouvelle église. C'est sur un mur tout proche qu'un panneau fournit les explications de cette légende datant du X ème siècle. Décidément, c’est une abbatiale construite avec des légendes !
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Sous la tour de la croisée du transept. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité. Voûtes du transept. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité. Voûtes du transept. (Photo : Patrick Garcia)
Je suis émerveillé par les magnifiques clôtures Renaissance qui ferment les chapelles du pourtour du coeur, dans lesquelles se trouvent les gisants et tombes des ducs de Normandie Richard I et son fils Richard II.
Dans le ch?ur un énorme baldaquin du XVIIIe siècle appuyé sur des piliers retravaillés dans le style baroque, est de toute beauté. Décidément j’en prend plein les yeux ! Juste derrière l’autel je découvre le tabernacle du sang précieux dite « Reliquaire du Précieux Sang » qui est à l’origine des pèlerinages très importants dès la fin du XIe siècle jusqu’à une époque récente.
Mes pas me guident maintenant vers la chapelle absidiale, taillée dans un gothique de la fin du XVe siècle. Je suis émerveillé par le kaléidoscope des couleurs des vitraux.
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité. Chapelle de la Vierge. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité. Chapelle du Sacré Coeur. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité. Chapelle du Sacré Coeur. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . La "Dormition de la Vierge", voir photo explications ci-dessus. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Chapelle St Joseph, les tombeaux. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Chapelle St Joseph. (Photo : Patrick Garcia)
Après ce moment proche du divin, je passe par les chapelles déambulatoires du nord datant du XIe siècle et contenant les vestiges de l’ancienne église romane. Quelle remontée dans le temps ! A chacun de mes pas j’entends un tic-tac et je me sens m’en rapprocher. Enfin la voilà, elle est impressionnante par la taille, la beauté de ses couleurs et sa spécificité ; il s’agit d’une horloge astronomique à marées. Cette splendide horloge a la particularité de lire la hauteur de la marée dans le port de Fécamp, j’en suis ébahi ! Ce panneau indicatif m’explique que c’est la Lune qui induit ces mouvements. L’oculus contient une sphère bicolore qui indique les quartiers et phase de la Lune, mer basse : noire, mer haute : verte. C’est un crescendo de merveilles cette abbaye !
Tout en me dirigeant vers le grand portail central, je remarque un surprenant chemin de croix moderne et un bénitier fait d’un coquillage venu des mers du Sud, étant donné sa taille ! Puis, j’ouvre la belle porte ouvragée du portail pour ressortir.
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Détail des sculptures des clôtures des chapelles. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité. L'horloge astronomique qui indique les phases de la lune et les marées. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Le pas de l'Ange, petit monument de 1420, où les croyants laissent leurs voeux écrits dans la petite urne. (Photo : Patrick Garcia)
Fécamp (76400) du « Port à la Trinité » : « Diamant de Fécamp » : l’abbaye de la Trinité . Le pas de l'Ange, petit monument de 1420, où les croyants laissent leurs voeux écrits dans la petite urne. (Photo : Patrick Garcia)
Je vois juste en face les vestiges du Palais ducal. Juste avant cette prochaine visite, je passe à droite pour terminer mon parcours vers les bâtiments monastiques des bénédictins, investis par la Mairie et où subsistent les restes du cloître. De quoi prolonger mon voyage dans le temps! »
Joli texte tiré du site :
https://www.seine-maritime-tourisme.com/diffusio/fr/je-choisis/une-visite/eglises/fecamp/abbatiale-de-la-sainte-trinite_TFOPCUNORM00FS000C7.php
J'ai aussi pris mes informations auprés des dépliants touristiques de la ville, des sites internets et O.T. de la Normandie, de wikipédia et du Net.
PATRICK GARCIA