PAGE 258 : LE TRÉPORT : STATION BALNÉAIRE DE NORMANDIE AUX FALAISES PERCÉES D'UN FUNICULAIRE
Le Tréport est situé dans la Seine-Maritime en région Normandie. Avec Eu et Mers-les-Bains, elle est l'une des trois principales villes de l'unité urbaine d'Eu qui fait entièrement partie de l'intercommunalité dénommée « communauté de communes des Villes Sœurs ». Située dans le nord du département et au bord de la Manche, la ville du Tréport possède une plage de galets au pied des falaises de craie et un port. La commune a pour origine l'estuaire de la Bresle, petit fleuve côtier, long de 72 kilomètres. Cette station balnéaire dispose d'un port, d'un casino, de restaurants, de brasseries....et d'un funiculaire.
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : les fameuses falaises de craie et la plage de galets. (Photo : Wikipédia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : Bâti aux couleurs vives tons briques et architecture régionale typique. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le fleurissement de la ville, en tout point et fort bien entretenu, est un atout essentiel avec la propreté pour accueillir le touriste et...le garder! (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le fleurissement de la ville, en tout point et fort bien entretenu, est un atout essentiel avec la propreté pour accueillir le touriste et...le garder! (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : Elle a servi d'ex-voto lors de l'épidémie de peste survenue en 1618. Restaurée par les soins de Louis Philippe, elle est ornée des emblèmes de la Maison de France. Plusieurs fois détériorée par des véhicules, elle fût tantôt placée en bas du musoir, tantôt en haut de la rue de la Commune de Paris. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : Bâti aux couleurs vives tons briques et architecture régionale typique. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : Bâti aux couleurs vives tons briques et architecture régionale typique. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : Bâti aux couleurs vives tons briques et architecture régionale typique. (Photo : Patrick Garcia)
Blasonnement : « d’azur aux deux navires de sable, équipés d’argent, pavillonnés de gueules, voguant sur une mer de sinople mouvant de la pointe, quittant la jetée du port d’argent, maçonnée de sable, sur laquelle un guetteur, aussi de sable, tient haut un pavillon de gueules, le tout accompagné au canton senestre du chef d’un croissant contourné d’or adextré d’une étoile du même ».(Chatsam, Wikipédia)
La ville fut desservie par un tramway électrique dès 1902. L'exploitation du Tramway d'Eu-Le Tréport-Mers cessa en 1934.
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : 14 janvier 1912, le tram, le port, et le quai François 1er. (Photo : Wiki )
La vocation de station balnéaire du Tréport a débuté sous le règne de Louis-Philippe, quand la famille de ce souverain, résidant régulièrement à Eu, inaugura la mode des bains de mer. La grande bourgeoisie parisienne ne tarda pas à faire construire des villas sur le front de mer et à y mener une vie mondaine jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Le tramway a été installé à cette époque en corollaire..
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : Évariste Carpentier, L'heure du bain en 1882, au Tréport. (Photo : Annick Lemoine )
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : Arrivée d'un Train de Plaisir en gare du Tréport avant 1914. (Photo : )
La gare du Tréport - Mers, ouverte le 12 mai 1872, permit l'accès des Parisiens à la station balnéaire et favorisa son développement.
On voit ici les voyageurs descendus d'un train de plaisir, avant la Première Guerre mondiale.
La plupart des villas ont été détruites lors des opérations militaires de 1944, ce qui explique la présence d'une architecture typique de la Reconstruction, particulièrement en bord de mer. Un collège du Tréport porte le nom de Rachel-Salmona, en mémoire d'une fillette de 10 ans déportée en février 1943, subissant le sort de son père Vitali quelques mois après lui, au camp d'Auschwitz avec sa sœur, sa mère et sa grand-mère, après avoir été internée à Dieppe et au camp de Drancy.
L'armée allemande craignant pendant l'ensemble de la Seconde Guerre mondiale un débarquement en Normandie, a fait percer la falaise de plusieurs galeries pour y bâtir des défenses dirigées vers la mer. Ces galeries, dont l'ensemble porte le nom de « Kahl-Burg », sont accessibles et visitables aujourd'hui.
La paix et la reconstruction ont ramené un retour du tourisme populaire et de la vie balnéaire.
Une huîtrière, où l'on dégustait les produits de la mer à la sortie même des bassins, se situait tout au bout de la jetée, juste au-dessous des falaises, après le funiculaire. Lieu pittoresque et populaire, l'huîtrière ferma ses portes dans les années soixante-dix.
Église Saint-Jacques du Tréport
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : l'église St Jacques: vue depuis le port. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : entrée 16ème de l'église St Jacques, notez que le trumeau est composé à la base d'un bénitier. (Photo : Seudo -Wikipédia )
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : l'église St Jacques: la nef et ses clefs de voûtes en pendentifs. (Photo :Jazzy Photograpies)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : l'église St Jacques: vue latérale.(Photo: le Routard)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : l'église St Jacques: vue latérale.(Photo: du Net)
L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1840. Au début du XIe siècle, le comte d'Eu détourne la Bresle de son lit pour étendre le port et fragilise ainsi l'église de la ville, qui ne résista pas aux intempéries et s'effondra en 1360.
Le bâtiment fut reconstruit, mais cette fois ce furent les Anglais et les Huguenots qui rasèrent l'édifice.
La troisième fois fut la bonne : dans la deuxième moitié du XVIe siècle, l'église Saint-Jacques s'installait définitivement sur le coteau.
Le monument est typique de la région avec ses façades en damiers de grès sombre et de silex qui lui donnent une apparence un peu particulière. L'intérieur est remarquable pour ses clés de voûte pendantes du XVIe siècle. À noter également un superbe chemin de croix en terre de Sienne.
Du côté du port, un escalier de 73 marches conduit à l'église. Le portail, caché par un porche en grès, offre un beau travail.
Le pilastre qui sépare les deux portes (bénitier très-ancien) supporte une statue de la Vierge. Au Sud du portail s'élève une tour du XVIe siècle, dont le sommet inachevé est surmonté des statues d'un évêque et de saint Jean l'Évangéliste.
À l'intérieur, l'édifice, long de 44 mètres, large de 19 mètres 60 centimètre, et haut de 15 mètres environ, possède des clefs de voûte remarquables.
Le chœur est fermé depuis 1857 par une balustrade dans le style du XVIe siècle. Toutes les fenêtres, récemment restaurées, sont décorées de vitraux sortant des ateliers de M. Lusson, à Paris.
On remarque surtout ceux du sanctuaire et de la chapelle de la Vierge. Cette même chapelle (à droite du chœur) contient aussi un ancien maître autel et un retable en bois sculpté.
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : l'église St Jacques: Pieta du 16ème. ( wikipédia par Seudo)
La petite chapelle de la Vierge, à gauche de la nef, contient notamment un bas-relief représentant la Vierge portant sur ses genoux le Christ mort (pietà) et d'autres personnages liés à la Passion
Le funiculaire du Tréport
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : station d'arrivée du funiculaire. (Photo : Patrick Garcia)
Je vous propose d'admirer la vue lors de la descente des "Terrasses", le plateau en haut de la falaise qui domine le port en suivant le lien ci-dessous, clic droit, ouvrir le lien dans une autre fenêtre, et voilà!.
https://www.facebook.com/100010713937556/videos/pcb.1575708046129645/914108789245560
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : vue des"Terrasses" le plateau sur les falaises, vue sur le port, la vielle et la plage. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : Le funiculaire du Tréport est inauguré le 29 juin 1908. Ici vers 1924. (Wikipédia)
Le funiculaire du Tréport (parfois dénommé funiculaire des Terrasses) est aujourd'hui une ligne de quatre ascenseurs mise en service en 2006, l'installation actuelle permet de relier les quartiers haut et bas de la ville en reprenant une partie des infrastructures de l'ancien funiculaire exploité entre 1908 et 1941 dont le tracé traverse la falaise sur une longueur de 55 mètres
Naissance du projet
Le principe d'un funiculaire permettant de relier le bas et le haut du Tréport est suggéré vers 1880. À cette époque, le tourisme balnéaire est en plein essor, auquel a d'ailleurs fortement contribué le développement du chemin de fer. Le Tréport - comme sa voisine Mers-les-Bains - est alors une des dernières ville de la Côte d'Albâtre à ne pas avoir encore pleinement développé son potentiel touristique malgré l'ouverture en 1872 de la ligne ferroviaire qui la relie à Paris, alors même que d'autres villes comme le Havre (en 1847), Dieppe (en 1848) ou Fécamp (en 1856) ont su tirer profit du réseau ferré.
Avec les hautes falaises au Sud et le port au Nord, les 400 mètres du front de mer du Tréport offre un espace trop restreint pour satisfaire toute la demande d'une nouvelle population en quête d'embruns marins.
Les hauteurs de la ville, en plus d'être un lieu prisé de promenade - voire de randonnée - deviennent aussi un potentiel autre axe de développement immobilier mais pour y accéder, l'ascension des 365 marches, longue et assez physique pour une population plutôt citadine, refrène l'installation de nouveaux arrivants cherchant à être au plus près de l'animation du front de mer.
Lancement d'une étude de faisabilité
Il faudra attendre le début du XXe siècle et l'avènement du tramway électrique dont Mers-les-Bains, Eu et le Tréport se dotent dès 1902, pour que, en 1904, à la faveur des élections municipales, une étude de faisabilité soit lancée par les autorités locales en vue de créer une liaison vers la petite station voisine de Mesnil-Val (commune de Criel-sur-Mer) avec une desserte sur les hauteurs de la ville, dénommées les Terrasses, où les premières villas sont construites.
Le projet ne verra finalement pas le jour. Sa réalisation, particulièrement onéreuse, nécessitait en effet un tracé en pente douce passant par la ville qui soit suffisamment long pour surmonter la forte dénivellation jusqu'au sommet de la falaise. Par ailleurs, certains élus locaux craignaient que cette ligne nouvelle favorise Mesnil-Val au détriment du Tréport.
Déterminés, les propriétaires des Terrasses réaffirment pourtant que ce tramway sera bien construit, dût-il passer par la falaise. L'idée du funiculaire est née.
La presse locale se montre assez dubitative sur le sujet, voire particulièrement critique vis-à-vis de ces habitants vus comme des jusqu'au-boutistes et des spéculateurs dont le projet n'est destiné qu'à servir leurs propres intérêts. En 1905, peut-être à la faveur du pouvoir d'influence de certains de ces propriétaires, ledit projet d'un funiculaire traversant la falaise est pourtant officiellement lancé par le conseil général de la Seine-Inférieure dont le président, Paul Bignon, n'est autre que le maire de la ville d'Eu.
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : croisement de 2 des 4 cabines. (Photo : Tréport )
Réalisation
Confiés à la société Massiou, les travaux sont engagés en janvier 1907 et dureront 17 mois dont deux pour le percement des tunnels.
La gare haute, avec ses briques colorées et son armature métallique, n'est pas sans rappeler le style de certaines gares et stations aériennes du réseau de transport de la capitale, telles que la gare de Javel ou la station Grenelle (aujourd'hui Bir-Hakeim), si familières aux nombreux Parisiens de passage. La gare basse, plus massive, est de style néo-byzantin. Les voitures du funiculaire pèsent alors six tonnes. Elles sont constituées d'une caisse en bois verni à quatre compartiments disposés en gradins et fermés par des portes coulissantes.
Considéré comme une réussite technique et architecturale, le funiculaire est inauguré en grande pompe le 1er juillet 1908. De nombreuses personnalités locales et nationales font partie des premiers passagers, parmi lesquelles Gaston d'Orléans et son épouse Isabelle, en leur qualité de comte et comtesse d'Eu, ainsi que leur fils Pierre.
Le succès du funiculaire se confirme dès le premier jour et, deux ans après son ouverture, les travaux de construction de l'Hôtel Trianon et de son golf sont lancés à proximité immédiate de la gare d'arrivée, confirmant ainsi l'attrait des hauteurs qui sont dès lors rapprochées du front de mer. Cet immense et luxueux complexe hôtelier contribuera à faire du Tréport une station balnéaire particulièrement en vue.
Déclin
Le déclenchement de la Première Guerre mondiale marque le début du déclin du funiculaire qui est de moins en moins rentable. En 1941, en installant un canon à longue portée à la station supérieure, les forces d'occupation allemandes mettent de fait un terme à son exploitation qui, même à la Libération, n'est pas relancée.
Entre 1958 et 1982, la ligne est à nouveau exploitée sous la forme d'une télécabine équipée de véhicules biplaces empruntant le tunnel du funiculaire. Malgré son originalité pour la région, le système se révéla un échec tant technique que commercial et fut donc démonté.
Renaissance
La renaissance du funiculaire est envisagée dès 1990 afin d'apporter une solution à la saturation automobile dans le centre-ville. En 1992, les terrains sur lesquels sont installées les infrastructures sont rachetés par la commune. Les travaux de réhabilitation du site ne seront engagés qu'en septembre 2005 avec la construction de nouvelles stations haute et basse autour desquelles d'autres aménagements sont réalisés. En août 2006, le funiculaire est rétabli sous la forme d'ascenseurs inclinés dont le fonctionnement est automatisé. Depuis, il assure à nouveau une fonction de transport urbain qui a permis de déplacer le stationnement non-résidentiel du centre-ville vers un parking de délestage situé sur les Terrasses et ainsi restreindre l'accès aux ruelles du Tréport - le quartier des Cordiers - à ses seuls habitants et ayants droit. Dans un premier temps, deux cabines étroites et légères évoluent sur deux rampes distinctes en empruntant uniquement le tunnel Ouest.
En 2009, le tunnel Est est à son tour aménagé selon le même principe avec la mise en service de deux nouvelles cabines de tailles similaires. Dès lors, quatre cabines indépendantes assurent le transport des passagers.
Aujourd'hui, librement accessible, le funiculaire du Tréport constitue une attraction touristique à part entière, faisant du site le monument majeur, sinon emblématique, de la ville du Tréport.
Le Kahl-Burg
L’étonnante forteresse nazie dans la falaise du Tréport – Avant d’entrer dans le Kahl-Burg, une vieille réclame de l’après-guerre accueille le visiteur
Le Kahl-Burg, « château chauve » en allemand est un ouvrage militaire de la Seconde Guerre mondiale, centre de commandement de l'armée allemande, situé en Normandie au Tréport, construit en 1942 par l'Organisation Todt - code Wn Tre06 - en réaction immédiate à l'opération « Jubilee » menée à Dieppe par les Alliés le 19 août de la même année. Dominant l'embouchure de la Bresle, la ville du Tréport et la Manche, cette fortification du « mur de l'Atlantique » a été creusée et maçonnée à même la roche crayeuse de la falaise, avec cinq ouvertures sur l'extérieur servant de postes d'observation et de combat. Cette particularité souterraine est d'ailleurs à l'origine de son nom.
Contexte
Depuis le 22 juin 1940, l'Allemagne occupe officiellement et administre les zones Nord et Ouest de la France en vertu des termes de l'Armistice signé à Rethondes, conséquence directe de la défaite française lors de Bataille de France. La ville du Tréport, au vu de sa situation géographique, vit donc sous occupation allemande, d'autant plus que, distante de moins de 110 km, elle est l'un des ports français le plus proche des côtes britanniques.
L'entrée en guerre des États-Unis contre les forces de l'Axe le 8 décembre 1941, au lendemain de l'attaque japonaise de Pearl Harbor, marque un tournant dans les hostilités car un débarquement allié devient pour l'Allemagne une certitude à plus ou moins long terme. Restent toutefois deux données inconnues qui constitueront dès lors la préoccupation majeure du haut commandement de Berlin : la date et le lieu de cette opération.
L'opération avortée menée à Dieppe par les Canadiens le 19 août 1942 - l'opération Jubilee - a d'abord conforté les autorités allemandes dans leur idée que le contrôle d'un port, tel une tête de pont, était un objectif de leurs ennemis pour assurer le succès d'un débarquement.
Jubilee a ensuite et surtout conduit ces mêmes autorités à étudier plus attentivement la probabilité que ce débarquement puisse avoir lieu sur les côtes du Nord de la France. Il a donc rapidement été décidé un renforcement des structures défensives le long de la Manche et notamment dans les principales villes portuaires, comme le Tréport.
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : dans les dédales de la fortification .(Photo : Andy- Wikipédia)
La zone côtière du Tréport et de Mers-les-Bains présente, en effet, une géographie similaire à celle de Dieppe, lieu que les alliés avaient choisi pour mener leur raid. Par ailleurs, le Tréport dispose, comme sa voisine Dieppe, d'infrastructures ferroviaires à proximité immédiate de ses installations portuaires, ce qui lui confère une importance militaire grâce notamment à la voie ferrée lui assurant une liaison directe avec la capitale. Cet axe de communication qui favorise tout acheminement rapide en cas d'un éventuel débarquement, revêt alors un intérêt stratégique majeur tant pour l'occupant allemand que pour les forces alliées si elles étaient amenées à s'en emparer.
Le renforcement de la protection du front de mer et de cette voie ferrée devait alors être assuré par un ouvrage qui domine et couvre une large zone s'étendant de la ville, sa plage et son port jusqu'à la vallée de la Bresle et sa ligne de chemin de fer, tout en demeurant le plus discret possible. La falaise, tant par son orientation vers la Manche et vers les terres que par la facilité de travail de sa roche, présentait alors toutes les qualités requises pour l'édification du fort.
Réalisation
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : l'entrée de la fortification .(Photo : Nicolas Montard)
Chaque jour, dix à quatorze heures durant, quelque 200 ouvriers, parmi lesquels des requis locaux mais surtout des prisonnières ukrainiennes, œuvraient sur le chantier. Les conditions de travail particulièrement difficiles causèrent la mort d'une vingtaine de ces captives dont les corps reposent, pour la plupart, dans la fosse commune du cimetière de la ville voisine d'Eu où elles étaient cantonnées.
La maçonnerie intérieure a été en partie réalisée avec les briques provenant du luxueux hôtel le Trianon. Certaines d'entre elles, mal positionnées, laissent apparaître leur surface émaillée en de très rares endroits du fort. Situé sur les hauteurs de la ville à proximité immédiate de la station haute du funiculaire, le Trianon, important complexe de 200 chambres inauguré en 1912, représentait alors, aux yeux de l'occupant, un repère potentiel pour l'aviation et fût donc à ce titre dynamité en janvier 1943.
Le débarquement allié du 6 juin 1944 mettra un coup d'arrêt aux travaux à la fin du mois d'août, juste avant la libération de la ville le 1er septembre, laissant ainsi l'ouvrage inachevé.
Capacités
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : une des fenêtres de tir des canons de 75, de la fortification .(Photo : Mathieu D.)
Composé de 32 pièces, dont 3 postes d'observation et 2 postes de combat, l'édifice s'étend sur 270 mètres de long avec 225 marches pour desservir les quatre niveaux. Il était en mesure d'accueillir une soixantaine d'hommes qui pouvaient y vivre en totale autonomie grâce, notamment, à un groupe électrogène à fioul et une réserve d’eau potable. Lors de sa construction, le Kahl-Burg était alors à la pointe de la technologie de son époque.
Le site aujourd'hui
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le même poste de tir vu par l'extérieur de la fortification .(Photo : Nicolas Montard)
Laissé à l'abandon pendant près de soixante ans au cours desquels les lieux furent successivement pillés, dégradés et encombrés, le fort a suscité l'intérêt d'une dizaine de bénévoles passionnés qui, regroupés au sein de l'association "Le Mur de la Manche", décident dès 2001 de restaurer l'ouvrage.
Aujourd'hui ouvert au public avec des visites guidées et commentées, le Kahl-Burg n'est toutefois accessible qu'aux dates commémoratives du 8 mai et 11 novembre, à l'occasion des journées européennes du patrimoine ainsi que toute l'année sur rendez-vous.
L’Économie du Tréport
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et ses écluses : arrivée d'un chalutier saluée par mouettes et goélands. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et ses écluses : arrivée d'un chalutier saluée par mouettes et goélands. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et ses écluses : arrivée d'un chalutier saluée par mouettes et goélands. Il se dirige vers le port et la porte de l'écluse qui est ouverte.(Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et son écluse : arrivée du chalutier "Keriolet 2" qui vient d'entrer dans l'écluse, la porte grande ouverte se referme.. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et son écluse : arrivée du chalutier "Keriolet 2" qui vient d'entrer dans l'écluse, la porte grande ouverte s'est refermée. L'eau commence à monter. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et son écluse : arrivée du chalutier "Keriolet 2" qui vient d'entrer dans l'écluse, les 2 portes sont fermées et l'eau monte assez vite au niveau de celle du port. Le feu est au rouge. Tout est guidé depuis l'écluserie et son technicien. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et son écluse : le chalutier "Keriolet 2" va entrer dans le port maintenant que l'écluse est est à niveau du port et que le feu sera vert. Tout est guidé depuis l'écluserie et son technicien. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et son écluse : un des énormes verins qui manoeuvrent les portes de l'écluse. (Photo : Patrick Garcia)
Le port « départemental » du Tréport a été construit sur l'embouchure de la Bresle, fleuve qui marque historiquement la limite entre la Normandie et la Picardie. Mers-les-Bains est donc sur la partie picarde de ce petit estuaire dont la partie sud fait fonction de port de pêche, de port de plaisance et de port de commerce (bois, argiles et phosphates essentiellement). Il fut géré par la chambre de commerce et d'industrie du Littoral normand-picard.
L'activité de pêche au Tréport est ancienne, partagée avec d'autres ports dont celui de Dieppe
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et sa flotte, parmi les chalutiers présents ce jour là. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et sa flotte, parmi les chalutiers présents ce jour là. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et sa flotte, parmi les chalutiers présents ce jour là. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et sa flotte, parmi les chalutiers présents ce jour là. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port et sa flotte, ici un des bâteaux de promenade en mer. (Photo : Patrick Garcia)
Un projet d'éolien offshore qui était à l'étude depuis plusieurs années, porté par EMDT, filiale du groupe Engie, et appuyé par le conseil régional de Normandie, a reçu le feu vert du gouvernement le 6 novembre 2018 : il s'agit d'un parc éolien de 62 éoliennes (de 8 mégawatts (MW) chacune) qui sera implanté, entre 14 et 24 m de fond, à 17 km au large de Dieppe et à 15,5 km du Tréport. Le 23 novembre, après deux enquêtes publiques ouvertes en octobre, le conseil départemental de la Seine-Maritime a également émis (à l'unanimité) un avis favorable au projet. La production attendue est de 2 000 gigawatt heures (GWh) d'électricité par an, de quoi alimenter environ 850 000 personnes (environ les deux tiers de la population de Seine-Maritime, selon EMDT).
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port : autre attraction pour les touristes, comme dans tous les ports, les oiseaux qui viennent quémander quelques croutons et en profitent pour faire le spectacle. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port : autre attraction pour les touristes, comme dans tous les ports, les oiseaux qui viennent quémander quelques croutons et en profitent pour faire le spectacle. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port : autre attraction pour les touristes, comme dans tous les ports, les oiseaux qui viennent quémander quelques croutons et en profitent pour faire le spectacle. Ici un jeune et en dessous un goéland adulte. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port : autre attraction pour les touristes, comme dans tous les ports, les oiseaux qui viennent quémander quelques croutons et en profitent pour faire le spectacle. Ici une mouette rieuse assiste au ballet aquatique des cols verts, "cul en l'air". (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le Port : autre attraction pour les touristes, comme dans tous les ports, les oiseaux qui viennent quémander quelques croutons et en profitent pour faire le spectacle. En haut une mouette rieuse en bas un goéland non adulte. (Photo : Patrick Garcia)
Ce projet a reçu de vives critiques des pêcheurs locaux (relayés par leurs municipalités de Dieppe et du Tréport), qui craignent que ce parc fasse fuir les poissons ou les rende plus difficiles à approcher.
Lieux et monuments
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : plan de l'abbaye St Michel détruite à la Révolution, dans Monasticon Gallicanum.
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : derniers vestige l'abbaye St Michel. (Photo : Gino Appert )
- Vestiges de l'abbaye Saint-Michel du Tréport : l'abbaye Saint-Michel du Tréport, fondée en 1053 par les bénédictins, a disparu à la Révolution.
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : Pieta 16ème de l'église St Jacques. (Photo : Seudo -Wikipédia )
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : entrée 16ème de l'église St Jacques, notez que le trumeau est composé à la base d'un bénitier. (Photo : Seudo -Wikipédia )
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : l'église St Jacques. (Photo : Routard )
- L'église Saint-Jacques du Tréport, des XIVe et XVIe siècles, restaurée en 1699, est classée au titre des monuments historiques.
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le presbytère du 16ème siècle. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le presbytère du 16ème siècle. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : le presbytère du 16ème siècle. (Photo : Patrick Garcia)
- Ancien presbytère, du XVIe siècle, classé au titre des monuments historiques depuis 1910.
- Ateliers du verre à la flamme.
- Chapelle Saint-Julien.
- Musée du vieux Tréport : ancien hôtel de ville, ancienne prison, porte voûtée du XVIe siècle ; musée d'histoire locale.
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : c'est un des lieux emblématiques du Tréport le phare. (Photo : Patrick Garcia)
Le Tréport (Seine-Maritime) station balnéaire en Normandie : l'estacade qui fait face au phare du Tréport. (Photo : Patrick Garcia)
- Le phare du Tréport, en bout de jetée.
- Le funiculaire (1908, réhabilité en 2006) reliant les quartiers bas de la ville au sommet des falaises.
- La halle aux poissons est accessible toute l'année aux particuliers.
- Monument aux morts dû à Maxime Real del Sarte (1921).
- Kahl-Burg : réseau défensif de galeries creusées dans les falaises pendant l'occupation.
- Musée contemporain de la poupée d'artiste, inauguré en 1989.
- Verreries d'Henri Scobart et de M. Desjonquères
Merci à l'OT, à Wikipédia, et aux divers sites consultés et signalés au fil des lignes et merci à cette cité balnéaire pour accueillir aussi bien les visiteurs.
PATRICK GARCIA