PAGE 229: SARLAT-LA-CANÉDA, REINE DU PÉRIGORD NOIR ET DU CINÉMA MÉDIÉVAL
Pays du foie gras, de la truffe, et du cèpe, à la cuisine réputée - elle a donné son nom à un plat régional nommé « Pomme de Terre à la Sarladaise »-plus beau village médiéval de France, troisième centre de tournage en France (Jaquou le Croquant, Victor Hugo, le Pacte des Loups, Nicolas Le Floch, Capitaine Marleau, Camping 2, D’Artagnan….) mais aussi le prochain film de Ridley Scott avec Matt Damon et Adam Driver, « The Last Duel » et 800 figurants… Il y a donc tout pour séduire un vaste public, aussi Sarlat est connue dans le monde entier : les joyaux de la table, les châteaux les plus réputés, un art de vivre proverbial et une architecture préservée en font notre « Diamant Noir »….
A l’occasion de la journée du Patrimoine, j’ai voulu visiter plus longuement, une cité que tout le monde connait pour ses monuments immortalisés dans de nombreux films où l’action se déroule dans les temps anciens, du Moyen-âge à la fin de la Renaissance, Sarlat-la-Cadéna.
Sarlat, capitale du « Périgord Noir » est le symbole de la cité médiévale dans toute splendeur. Ici, on marche, on vit, on travaille et on circule dans l’Histoire. Tout est miraculeusement préservé à une époque se situant du 16ème au 17ème siècle. Seule exception, la « saignée » que fut « la Traverse », le percement de la rue de la « République », prolongement de la « D704 », qui permit au commerce de sortir de sa léthargie et à la ville de trouver un nouvel essor à partir de 1837.
Trajet de Sainte Livrade sur Lot à Sarlat.
Cette capitale de la partie la plus touristique de ce merveilleux département de la Dordogne où il fait bon vivre, accueille tous les jours de l’année des cars à foisons et des touristes venus du monde entier. Il n’y a qu’à voir le personnel qui officie à l’O.T., ainsi que les quantités de prospectus ou de produits régionaux proposés à la tentation des visiteurs. Des guides professionnels en plusieurs langues officient toute l’année pour offrir des circuits de visites commentées très suivies, et ces guides sont particulièrement compétents, les discours sont rodés, les visites millimétrées et le circuit très bien construit.
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Plan de Sarlat distribué par l'O.T. pour la bonne visite de la ville médiévale.
D’ABORD TROUVER LE BON PARKING
Seule ombre au tableau, ici, compte tenu du peu de place dans la cité, tous les stationnements sont payants, même le dimanche, pour certains ! Il est donc recommandé de téléphoner à l’OT pour s’assurer d’un endroit convenable pour stationner sur la journée, car, les tarifs changent en fonction des jours et des différentes zones, comme des époques, c’est le seul grief que peuvent reprocher les visiteurs à la capitale du Périgord Noir. Je me suis trouvé à l’OT derrière des personnes peu sûres de ne pas trouver un timbre-amende sur le pare-brise à leur retour de visite. Heureusement les permanentes de l’OT restent souriantes devant ces personnes stressées et inquiètes. Moi-même, plutôt que de risquer une mauvaise surprise, j’ai préféré me rendre à la gendarmerie car le plan de stationnement n’est pas toujours évident, et le fonctionnaire m’a été d’un grand secours en consultant son ordinateur, à un jour prêt, je risquais 45 euros…
Les armes de Sarlat-la-Canéda se blasonnent ainsi : « De gueules à un dragon couronnée d'or sur un brasier du même, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or. » La devise de la ville est : Fidelis deo et regi, ce qui signifie en latin : « Fidèle à Dieu et au Roi. ». La salamandre est l'emblème de la ville. (Par Wikipédia)
EN ROUTE VERS L’O.T. ET LA VISITE GUIDÉE DE LA VILLE HISTORIQUE
C’est une guide (visiblement) expérimentée qui nous accueille à 10h30 sur le palier de l’O.T. ; la dame munie d’un casque-micro relié à un haut parleur portatif permet à la cinquantaine, puis, au fil de la visite, à cent personnes ou plus, d’entendre ses commentaires affûtés et plein d’esprit à tous les niveaux.
Nous commençons par le Palais Épiscopal, situé près de l’O.T. et de la cathédrale :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Le Palais Episcopal. A gauche, l'entrée de la cathédrale St Sardos. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Le Palais Episcopal. Les fenêtres à meneaux, la balustrade et l'échauguette... (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Le Palais Episcopal. Détail des décorations, signes ou emblèmes des encadrements. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Le Palais Episcopal. Quelques-unes des sculptures ornant la façade. (Photos : Patrick Garcia)
1- LE PALAIS ÉPISCOPAL : (rue de Tourny et place du Peyrou, face à la maison de la Boëtie):
Au 16ème S., le palais de l’évêque remplace l’ancien logis de l’abbé. La façade nord située place du Peyrou, présente 4 niveaux. Les fenêtres à meneaux du 1er étage, de style de gothique flamboyant, datent du 15ème, tandis que celles du 2ème datent de la Renaissance. La galerie du dernier étage avec sa fausse échauguette et la façade rue Tourny, sont des créations du 20ème siècle. Après la Révolution, le palais devient successivement mairie, tribunal, puis théâtre et marché couvert. Il abrite aujourd’hui l’office de tourisme et des salles d’expositions, ce que nous confirme la guide, et qui me laisse un goût « d’inachevé » car au vue de l’ensemble, on a du mal à se dire que seules les fenêtres sont « d’époques », même si les rajouts modernes sont bien assimilés et peu visibles.
Puis la guide nous décrit l’extérieur de la cathédrale.
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Entrée latérale. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Le chevet vu depuis la "Lanterne des Morts". (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. La salamandre est arborée fièrement dans plusieurs lieux de la ville, dont ici sur le clocher de St Sardos. Ce fut l'emblème de François 1er et par voie de conséquence, celui de Sarlat, très fidèle aux rois. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Le clocher est la seule partie romane qui reste de l'église primitive, il est impressionnant. (Photo : Patrick Garcia)
2- LE CATHÉDRALE SAINT-SARDOS »:
L’église primitive trop vétuste, est détruite à la Renaissance pour élever une nouvelle cathédrale, celle que nous voyons aujourd’hui, qui sera elle aussi remaniée à de nombreuses fois du fait des Guerres de Religions (entre-autres). Curieux clocher que nous voyons, de la partie originelle romane, il ne reste que lui… et encore, jusqu’à la fin du second étage. Le troisième étage campanaire est tardif et est surmonté d’un gracile toit à bulbe terminé par un campanile dont la girouette est une « salamandre », bien dans le ton de cette ville royale et de son mentor, le roi François 1er dont cet animal était le symbole. A Sarlat, elle n’est pas représentée 300 fois comme à Chambord, mais on en trouve un peu partout, il y a les modernes, les plaques d’égouts, les devantures de magasins, mais aussi, les contemporaines de ce grand roi, comme sur « l’Hôtel de Grézel », où, à l’extérieur, à droite de la porte gothique, sa sculpture est presque effacée par le temps et le frottement des mains curieuses… Autre curiosité du clocher de « Saint Sacerdos », le grand porche d’entrée. La guide nous apprend que Sarlat est traversée par un ruisseau en partie souterrain « la Cuze », qui transformait la cuvette où est élevée la vieille ville en bourbier, régulièrement, lors des orages… L’évêque, qui n’avait qu’à traverser la rue, souvent en bourbier, venait donc à l’office en carrosse, et fit ouvrir ce grand portail qui défigure l’entrée de l’église, afin d’y entrer au sec !
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Nef et choeur parfaitement éclairés par les grandes verrières. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Notez la belle couleur blonde de la pierre calcaire utilisée. Comme pour Collonges la Rouge, et son grès carminé, ici, c'est la marque de fabrique des monuments sarladais!(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Puissant et superbe pilier à nervures hélicoïdales supportant une gerbe de toute beauté. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. La belle géométrie des voûtes.(Photo : Patrick Garcia)
J’entre dans la cathédrale, avec le flot des touristes. Faute de moyen, la reconstruction va s’étaler sur plusieurs siècles, ce qui nuit à l’unité du monument. Le grand chœur pentagonal remonte au début du 16ème, tandis que la nef sera achevée en 1685.
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. J'ai essyé de colorier ce plan de St Sacerdos pour le rendre plus lisible sans être sûr d'y arriver, car les hachures définissant les différentes périodes sont indéfinissables même à la loupe. Si j'ai commis une erreur, faites moi le savoir je rectifierai.
Cette nef se présente comme un grand vaisseau sans transept et à 4 travées encadrées de chapelle latérales sur les bas-côtés. Le chœur est formé de 5 grandes arcades qui s’ouvrent sur des chapelles rayonnantes et le chevet de l’ancienne cathédrale St Sauveur (du 14ème). Les voûtes, construites de 1682 à 1685, François 2 de Salignac de la Mothe Fénelon était alors titulaire de l’évêché, reposent sur d’énormes piliers cylindriques qui assurent aussi la séparation avec les collatéraux. L’ensemble est majestueux du fait de sa hauteur, de son unité et de son dépouillement allié à une grande luminosité.
Visitons un peu plus en détail cette église avec le plan et ses repères. Vous trouverez les descriptions du mobilier un peu plus bas au niveau des chapelles.
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: le grand Orgue .(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: Un des nombreux retables .(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: Un des nombreux retables .(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: Un des nombreux retables .(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: Un des nombreux retables .(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Sur le retable au-dessus, il y a un panneau, le voici en gros plan sur cette photo. Dans cette chapelle 5, cette sculpture montre le Christ donnant la communion aux apôtres . (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: Un des nombreux retables .(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: Un des nombreux retables .(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: Un des nombreux retables .(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: la belle chaire.(Photo : Patrick Garcia)
L’Orgue : sur nid d’hirondelle, figurant parmi les plus beaux du 18ème siècle, il est l’œuvre de Jean-François Lépine (1752). Restauré en 2005, il a servi à l’enregistrement de plusieurs disques par des organistes renommés.
Chapelle 1 : Nous y trouvons une Piéta de 1648, provenant de l’église Ste Marie (l’ancienne église, place de la mairie, aujourd’hui marché couvert). Les bas-reliefs représentent l’Espérance (avec l’ancre) et la Foi. Les 3 panneaux du devant d’autel ont été volés.
Chapelle 2 : Le Sacré-Cœur : La plupart des retables de la cathédrale, avec leurs colonnes torses, sont du 17 et 18ème, issus de l’atelier Tournier à Gourdon. Les 3 statues dorées sont du 19ème.
Chapelle 3 : St Sacerdos, titulaire de la cathédrale. Retable classique encadrant une peinture du saint, reliquaire mural en bois sculpté. Les reliques du saint ont disparu au cours des guerres de religions. Sa mère, Ste Mondane, a donné son nom au village voisin.
Chapelle 4 : St Pierre : boiseries latérales du 15ème. Dans l’autel-chasse du 19ème, un gisant en bois et en cire évoque St Martin de Brive, martyr en 407.
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: une petite Pieta du 15ème description ci-dessous. (Photo : Patrick Garcia)
Vierge de Pitié du 15/16ème siècle : Entre les chapelles 4 et 5, à droite dans une niche, une modeste Piéta dont la tête d’un Jésus famélique a disparu.
Chapelle 5 : Retable baroque encadrant une peinture d’Auguste Bauchy de 1863, « l’Ange Gardien ». Remarquables bas-reliefs de chaque côté du tabernacle et devant d’autel du 17ème, représentation rare du Christ donnant la communion aux apôtres.
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: les stalles .(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: les stalles .(Photo : Patrick Garcia)
Chapelle 6 : Chapelle du St Sacrement : Lieu d’adoration et de silence. Les stalles.
Chapelle 7 : St Antoine de Padoue, qui a résidé à Brive, plusieurs années.
Chapelle 8 : St François d’Assise : souvenir de 3 couvents d’obédience franciscaine à Sarlat.
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: j'ai conservé les plus beaux vitraux .(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: j'ai conservé les plus beaux vitraux .(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: "Marmotte" sonnait le tocsin en cas de danger ou d'incendie .(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La cathédrale St Sardos. Parmi le mobilier: jCette autre cloche est datée de 1634.(Photo : Patrick Garcia)
Je note encore que les vitraux sont particulièrement beaux et colorés, même s’ils sont « récents », il y a deux cloches visibles dans l’église, dont l’une se nomme « Marmotte » et sonnait le tocsin…
3- « LA CHAPELLE ST BENOÎT ET LA COUR DU CLOÎTRE » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Entrée de la chapelle St Benoît. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La sortie de la chapelle St Benoît débouche derrière St Sardos. A droite, la Lanterne des Morts. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Intérieur de la chapelle St Benoît. (Photo : Patrick Garcia)
Il faut sortir de la cathédrale par la porte sud, dans le bas côté droit, juste avant la sacristie, pour accéder aux restes de cloître et à la « Chapelle Romane » qui remonte au 12ème siècle. Elle a été restaurée au 17ème siècle par les « Pénitents Bleus », confrérie de laïcs placée sous le patronage de St Jérôme et chargé de raviver la foi des fidèles. Ils s’y installent en 1608, reconstruisent la façade avec son campanile et ouvrent de grandes baies dans la nef. A l’extérieur on distingue, murées, 3 galeries gothiques du cloître.
4- « JARDIN DES ENFEUS » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Le"Jardin des Enfeus": A gauche on voit la sortie de la chapelle St Benoît, les restes de l'ancien cimetière au niveau du cloître, et le passage qui longe le chevet de St Sardos pour aller visiter les Enfeux. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Le"Jardin des Enfeus": A gauche on voit la sortie de la chapelle St Benoît, les restes de l'ancien cimetière au niveau du cloître, et le passage qui longe le chevet de St Sardos pour aller visiter les Enfeux. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Le"Jardin des Enfeus": A gauche on voit la sortie de la chapelle St Benoît, les restes de l'ancien cimetière au niveau du cloître, et le passage qui longe le chevet de St Sardos pour aller visiter les Enfeux. (Photo : Patrick Garcia)
Derrière le chevet de la cathédrale, se situait le 1er cimetière, d’ailleurs on peut encore remarquer quelques pierres tombales disposées au sol. En continuant le « Passage des Enfeus » on contourne le chevet de la cathédrale, on aperçoit sur notre droite cet espèce de « suppositoire » qu’est la « Lanterne des Morts », que nous irons voir de plus près juste après. Au terme du passage, on retrouve les « Enfeus », dont un seul est encore complet.
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : les "Enfeux", (niches funéraires à fond plat et toit souvent en demi-cercle), placés contre la cathédrale. Celui de ce couple est le mieux préservé. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : les "Enfeux", (niches funéraires à fond plat et toit souvent en demi-cercle), placés contre la cathédrale. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : les "Enfeux", (niches funéraires à fond plat et toit souvent en demi-cercle), placés contre la cathédrale. Celui de ce couple est le mieux préservé. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : les "Enfeux", (niches funéraires à fond plat et toit souvent en demi-cercle), placés contre la cathédrale. Notez la date de 1597. (Photo : Patrick Garcia)
Un « Enfeu » est une niche à fond plat destinées à accueillir une tombe, témoins ces 3 ou 4 caveaux placés dans le mur de soutènement des terres de la colline qui borde le chevet de l’église. Celui qui est bien préservé, présente encore ses décors sculptés et date du 16ème. Il fut érigé pour « Dautrery » et son époux. Le texte, en latin, est malgré tout facilement lisible avec une date 1597.
5- « LA LANTERNE DES MORTS » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : "Lanterne des Morts": à cette époque on croyait que cette tour, en forme d'obus était nécessaire pour guider l'âme des morts. On laissait donc des feux allumés la nuit qui éclairaient un peu comme les phares guident les marins...(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Tout contre la Lanterne des morts, une très belle maison de style, avec son colombier , ses mansardes et sa jolie tuile plate nommée"galette".... (Photo : Patrick Garcia)
La guide nous fait ensuite tourner à droite et monter la rue Montaigne. A mi-chemin, une petite porte, nous l’empruntons et arrivons au fameux « suppositoire » ! Il est vrai que ce monument en possède tous les canons… Cette tour cylindrique de 6,5 mètres de diamètre à la base, est surmontée d’une coupole conique. Son architecture romane du 12ème, est liée à celle d’une chapelle. Depuis le 17ème siècle, elle est nommée « Lanterne des Morts « du fait de ses ouverture supposées laisser passer la lumière pour éclairer et guider les morts, la nuit. Date de construction, vers 1170. Depuis l’esplanade de la lanterne, belle vue sur le chevet de la cathédrale et le « passage des Enfeus » au niveau de l’ancien cimetière et de la « Chapelle St Benoit ».
En se retournant, vers la « Montaigne », par où nous sommes arrivés, belle vue sur une maison typique avec colombier à colombages….
La guide nous ramène vers la « rue Montaigne » que nous continuons à gravir jusqu’à emprunter la « rue Sylvain Cavaillez » à gauche, puis la « rue d’Albusse » puis la « rue Landry ».
A la rue « Sylvain Cavaillez », la guide nous fait remarquer que la vieille ville est éclairée comme à l’ancien temps, par des becs de gaz, même si un certain nombre sont actuellement en panne. Cet éclairage convient parfaitement pour donner une ambiance bien dans le ton de cette ville, restée dans le style des petites villes bourgeoises du 17 /18ème.
6 – « LE PRÉSIDIAL » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : "le Présidial": un es rates palais de justice médiéval encore en état. Notez la jolie charpente qui abrite la sorte de verrière de forme ronde, et sa jolie tourelle d'escalier. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : jolie entrée monumentale du Présidial, notez, en face, la fenêtre d'angle à double meneaux. (Photo : Patrick Garcia)
Nous sommes dans la « rue Landry », face à nous, un bâtiment émerge de la verdure, un bâtiment qui possède une étrange coupole sur une tour vitrée, posée directement sur son toit, cette coupole servant de toit bizarre et plutôt disgracieux… Pourtant c’est un bâtiment très officiel, à l’origine, puisque c’est l’instrument de la justice royale, une institution crée en 1552 et qui va fonctionner jusqu’à la Révolution. Le « Présidial » va permettre l’ascension sociale de nombreuses familles bourgeoises par le biais des offices. Quant à l’édifice, construit en 1620, il fut modifié au 18ème pour accueillir un escalier d’honneur éclairé par un lanternon, certainement cette excroissance ressemblant à une soucoupe volante… Le sous-sol renfermait des cellules où les prisonniers attendaient leur transfert vers une maison de détention. Ce « Présidial » est un des rares « palais de justice » royal encore en bon état dans notre pays. Depuis, il a changé de fonction, il est devenu un des restaurants les plus connus de la région.
La guide nous fait ensuite redescendre la « rue Landry », puis à gauche, la « rue du Présidial » puis à droite, la « rue de la Salamandre ».
7 « HÔTEL DE GRÉZEL » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : "l'hôtel de Grézel", notez la jolie porte gothique, et le cul-de-lampe droit décoré aux armes de la ville et de François1er, la salamandre, même si le temps à délité un peu la sculpture.(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : "hôtel de Grézel", magnifique escalier à vis dans la tour d'escalier. (Photo : Patrick Garcia)
Dans le dédale des rues romantiques de la cité médiévale, nous arrivons enfin devant un nouvel hôtel, orné, lui aussi, d’une tour, jamais défensive, mais simplement dans la volonté de « faire noble », de montrer sa puissance, c’est ainsi que Sarlat voit la quasi-totalité de ses maisons nobles, pourvues de ces appendices significatifs de puissance. Comme nous l’explique le guide, à Sarlat, la volonté de paraitre est telle, que certaines tours ne sont que le fruit d’un « trompe l’œil », un mur qui épouse une forme plus ou moins arrondie, sans qu’à l’intérieur la disposition de l’espace n’ait d’aucune manière été remise en cause. Et ce pendant, extérieurement, une tour a été adjointe qui en impose à la galerie…
Souventes fois, la disposition des étages est améliorée par la construction d’un escalier extérieur, disposé dans une tour, on allie ainsi le désir de parader, à la commodité. C’est ici le cas à l’ « Hôtel de Grézel ». Une jolie porte gothique dont la guide fait l’éloge, surtout du fait de la salamandre qui y est sculptée sur le cul-de-lampe droit de la porte, sauf, qu’avec le temps la sculpture est assez méconnaissable. La « salamandre », rappelons-le, est bien dans le ton de cette ville royale et de son mentor, le roi François 1er dont cet animal était le symbole. Cet hôtel est un des premiers à se parer d’une « tour de noblesse » au 15ème, juste après la Guerre de 100 ans. Sur un édifice antérieur, est greffée, au 15ème, une tour d’escalier polygonale dont le portail de style gothique flamboyant s’ouvre sur un arc en accolade, orné d’un fleuron central à « feuilles de chou ». J’entre et je peux admirer la belle vis qui dessert les étages, et qui, depuis 5 siècles, a vu passer bien des illustres et se dérouler bien des événements, tristes ou heureux…
Notre Cicérone nous incite à continuer la descente de cette venelle. A l’arrivée, nous sommes sur la « place de la Liberté », centrale à la cité, puisqu’on y trouve la mairie.
8 – « L’HÔTEL DE VILLE », « place de la Liberté » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Hôtel de Ville, du 17ème, construit à l'emplacement exact de l'ancienne maison des consuls, place de la Liberté. (Photo : Patrick Garcia)
Encore un hôtel, vous allez me dire, mais ici, il n’y a (presque) que çà. A l’angle de la « rue Fénelon » et de la « place de la Liberté », cet hôtel est implanté depuis le 17ème siècle, juste à l’emplacement de l’ancienne maison consulaire. Ce vaste pavillon rectangulaire, est l’œuvre de l’architecte saintongeais Bouyssou. Il présente, au rez-de-chaussée, un bel ensemble d’arcades en plein cintre. La construction est coiffée d’un toit à forte pente en ardoises, qui met en valeur la belle pierre blonde, à dorée, de la ville et de l’immeuble. La guide nous désigne, et nous invite à aller au nord, voir l’ancienne église Sainte Marie, place « Jacques Boissarie ».
9 – « ÉGLISE SAINTE MARIE »,
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : église Ste Marie: construite vers 1450, désaffectée à la Révolution, elle est réabilitée avec l'aide de l'architecte Jean Nouvel, en... marché couvert et belvédère avec ascenseur. Face au lourd vantail de droite, trône un des symboles de Sarlat, la statue en bronze nommée "le Badeau"...(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : église Ste Marie: construite vers 1450, désaffectée à la Révolution, elle est réabilitée avec l'aide de l'architecte Jean Nouvel, en... marché couvert et belvédère avec ascenseur. Face au lourd vantail de droite, trône un des symboles de Sarlat, la statue en bronze nommée "le Badeau"... Il domine la place de la liberté perdu dans ses méditations. C’est une œuvre en bronze de Gérard d'Auliac originaire de la commune voisine de Vitrac. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : église Ste Marie: construite vers 1450, désaffectée à la Révolution, elle est réabilitée avec l'aide de l'architecte Jean Nouvel, en... marché couvert. A l'arrière, le clocher sert de cage d'ascenseur et mène à un belvédère avec vue sur la ville.(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : église Ste Marie: construite vers 1450, désaffectée à la Révolution, elle est réabilitée avec l'aide de l'architecte Jean Nouvel, en... marché couvert dont on voit ici les belle voûtes d'arêtes. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : église Ste Marie: construite vers 1450, désaffectée à la Révolution, elle est réabilitée avec l'aide de l'architecte Jean Nouvel, en... marché couvert et belvédère avec ascenseur. Ici la belle tourelle d'escalier contre le clocher et ses gargouilles(?).(Photo : Patrick Garcia)
Place « Jacques Boissarie » : La première église « Ste Marie », du 12ème, est rasée en 1365, par décision des consuls en raison de sa vétusté. La reconstruction va durer du 14ème au 15ème, en plusieurs phases. Avec ses murs imposants et sa nef unique, elle est caractéristique du gothique méridional. A la Révolution, elle est désaffectée et sert de club, puis de manufacture d’armes. Ruinée, elle est parcellisée en 1815. Le chevet est alors démonté par le nouveau propriétaire et les pierres vendues en matériau de construction… Tronquée, cette église est classée en 1905 et transformée en ….. « Hôtel des Postes » (je n’ai pas pu résister). Tombée à l’abandon, la municipalité demande à l’architecte Jean Nouvel, de la réhabiliter et de la transformer en marché couvert. En 2000, ce grand amoureux de la ville et de la Dordogne, il est né tout à côté, en Lot et Garonne, à Fumel, va restituer l’ampleur du volume intérieur de la nef, rouvrir l’arc triomphal qui donnait autrefois sur le chœur disparu, et y installer deux immenses porte d’acier, monumentales au plus haut point. L’ancien clocher de l’église est modifié et abrite désormais un belvédère desservit par un ascenseur. Une fois au sommet, superbe vue à 360° sur la ville. Pour ma part, qui ne suis pas amateur d’architecture moderne, ce choix ne me convient pas et je ne trouve rien d’exceptionnel à ces « portes de coffre-fort » qui ferment le marché couvert…. Mais je dois bien être le seul qui pense ainsi, et au fond, c’est très bien.
A noter que face à l’entrée métallique de « Ste Marie », juste au-dessus de l’emplacement de l’ancien chevet, trône une sympathique statue : « le Badeau ». Il domine la place de la liberté perdu dans ses méditations. C’est une œuvre en bronze de Gérard d'Auliac originaire de la commune voisine de Vitrac.
Longeons les portes de Jean Nouvel puis accédons à la « place du Marché aux Oies ».
10 « HÔTEL DE GISSON » : place « du Marché aux Oies » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Hôtel de Magnanat, contre Ste Marie, et qui donne accés à la place aux Oies. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Hôtel de Gisson, contre Ste Marie, et qui donne accés à la place aux Oies. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Hôtel de Gisson, contre Ste Marie, et qui donne accés à la place aux Oies. (Photo : Patrick Garcia)
10 b- La place du marché aux oies:
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : "La place aux Oies": L'oie est la poule aux oeufs d'or de la région, elle méritait bien un groupe sculpté qui est l'autre symbole de Sarlat, avec le "Badeau". (Photo : Patrick Garcia)
Elle a été un lieu de foires jusqu'au 19ème siècle. Il y a moins de 30 ans, on vendait sur cette place ces animaux de basse-cour. De cette époque datent les trois oies en bronze du sculpteur animalier « François-Xavier Lalanne » qui ornent cette place, devenues aujourd’hui les figures emblématiques de Sarlat. Les« Gisson » qui deviennent propriétaire de cet hôtel particulier au 17ème, font carrière en tant que conseillers au « Présidial ». Leur hôtel figure parmi les plus anciens bâtiments de la ville. La tour hexagonale (encore !) abrite un escalier à vis qui relie 2 logis plus anciens situés de part et d’autre. Celui de droite remonterait au 13ème. La guide nous fait remarquer qu’avec sa forme hexagonale, cette tour possède un toit à sept côtés ! Fallait vraiment avoir envie de se triturer les neurones….
11 – HÔTEL DE VASSAL » : place « du Marché aux Oies » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : hôtel de Vassal, au charme évident est coincé entre l'hôtel de Plamon à gauche et l'hôtel de Gisson que nous venons d'admirer plus haut. (Photo : Patrick Garcia)
Toujours sur la même place, mais entre « l’hôtel de Plamon » reconnaissable à ses fenêtres géminées a gauche, et « l’hôtel de Gisson », se situe encore une maison noble qui émerge d’un océan de verdure. « L’hôtel de Vassal » tire son nom d’une grande famille de la noblesse d’épée, originaire du Quercy tout près. Ce manoir est constitué de 2 corps de bâtiments disposés en équerre. Outre l’imposante tour d’escalier carrée, on note ici, dans l’angle gauche avec le corps de logis, une double tourelle en surplomb, du plus bel effet, mais surtout destinée à frapper les esprits, car cet appendice n’aurait jamais pu soutenir un quelconque siège. Maintenant, regardons l’hôtel à gauche, avec ses belles fenêtres à meneaux.
12 - « HÔTEL PLAMON » : « rue des Consuls » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Une des 3 plus belles demeures de Sarlat, l'hôtel de Plamon, date de la "Guerre de 100 ans". Il n'y a qu'à admirer et distinguer les améliorations et modifications au fil du temps... (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Une des 3 plus belles demeures de Sarlat, l'hôtel de Plamon, date de la "Guerre de 100 ans". Il n'y a qu'à admirer et distinguer les améliorations et modifications au fil du temps... (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Une des 3 plus belles demeures de Sarlat, l'hôtel de Plamon, date de la "Guerre de 100 ans". Il n'y a qu'à admirer et distinguer les améliorations et modifications au fil du temps... Ces anneaux permettaient de tirer un"velum" sur la façade pour donner de l'ombre...(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Une des 3 plus belles demeures de Sarlat, l'hôtel de Plamon, date de la "Guerre de 100 ans". Il n'y a qu'à admirer et distinguer les améliorations et modifications au fil du temps... (Photo : Patrick Garcia)
Pendant la « guerre de 100 ans », l’hôtel appartient à la famille d’Albusson. En 1473, il est racheté par « Guillaume Plamon » qui fait partie d’une grande lignée de consuls remontant au 13ème. L’édifice, construit sur 3 niveaux, connaît des modifications au fil des siècles, du 13ème au 17ème siècle. La façade, sur la « rue des Consuls », présente deux parties distinctes. Celle de gauche, datée du 14ème, est la plus admirable avec ses belles fenêtres gothiques sous des arcs brisés, à lancettes trilobées surmontées d’une rose. La façade de cette noble maison est pourvue de consoles en fer permettant de tendre un auvent pour protéger la devanture du soleil. C’est le type même de la maison Renaissance que j’ai vu à plusieurs exemplaires dans la cité médiévale de Cordes.
La guide nous fait poursuivre la « rue des Consuls ». Elle traverse ensuite la « rue de la République », la fameuse « Traverse » où nous tournons à gauche sur 80 mètres jusqu’à atteindre à droite, la « rue JJ Rousseau » que nous allons monter.
13 – « CHAPELLE DES RÉCOLLETS » dite des « PÉNITENTS BLANCS » : rue « JJ Rousseau ».
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : la "Chapelle des Récollets", dite des "Pénitents Blancs": Un des lieux les plus romantiques et apprécié de la ville. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : la "Chapelle des Récollets", dite des "Pénitents Blancs": Un des lieux les plus romantiques et apprécié de la ville. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : la "Chapelle des Récollets", dite des "Pénitents Blancs": Un des lieux les plus romantiques et apprécié de la ville. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : la "Chapelle des Récollets", dite des "Pénitents Blancs": Un des lieux les plus romantiques et apprécié de la ville. (Photo : Patrick Garcia)
Issus de la branche réformée des frères mineurs (les Franciscains), les Récollets bâtissent leur église en 1618, puis leur monastère. L’église est achevée en 1626, mais son aménagent intérieur se poursuit jusqu’en 1651 avec la pose de la voûte lambrissée en planches de châtaignier. Orientée au sud en raison de l’étroitesse de la parcelle reçue par les frères, l’église s’ouvre à l’Est par un monumental portail encadré par deux paires de colonnes. C’est un fleuron de l’art baroque en Périgord avec son fronton brisé composé de 2 volutes reposant sur les fameuses colonnes cannelées aux chapiteaux doriques. En 1804, après leur expulsion lors de la Révolution, la confrérie récupérera son église qui sera classée monument historique en 1944. A l’intérieur de la chapelle a été aménagé un musée qui rassemble de remarquables objets religieux : statues, vêtements, reliquaires, livres…. Mais aussi des poteries anciennes, une collection de plaques de cheminées, des monnaies anciennes, des cartes, des documents et ouvrages sur le sarladais.
Cette « rue JJ Rousseau » est étroite et superbe, encadrée par des maisons à colombages et de style typique avec leurs toitures en « galettes » (tuiles plates) ou ardoises… Cette rue avec ses becs-de-gaz est parfaite pour tourner des films, ce qui est le cas, parait-il, du fait qu’il y a pas , ou peu de magasins, qui seraient lésés par un blocage de la rue pour y tourner. Continuons jusqu’à l’abbaye.
14 – « ABBAYE SAINTE CLAIRE », « rue JJ Rousseau et La Boétie » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : l'Abbaye Ste Claire et sa jolie tourelle. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : l'Abbaye Ste Claire, et la statue naïve de la sainte. (Photo : Patrick Garcia)
Les religieuses de Ste Claire (les Clarisses), venues de Tulle, s’installent à Sarlat vers 1621 afin de pourvoir à l’éducation des jeunes filles. L’abbaye est composée de deux bâtiments juxtaposés reliés par un grand escalier. L’aile méridionale, rue de la Boétie, est datée du 14ème siècle. La seconde aile, construite au 17ème, comporte 2 galeries superposées qui donnent sur le jardin intérieur. Prison après la Révolution, puis école, puis HLM, len 1992 ; l’abbaye est enfin réhabilitée, 26 logements sont créés en 1994 ! La guide nous fait continuer tout droit « rue du Siège », en longeant le vieux rempart, jusqu’à l’angle avec le passage « Ernest Baudel », puis elle nous fait admirer, derrière nous….
15 – « L’HÔTEL CERVAL » situé à l’angle de la « rue du Siège et des 3 Conils » (3 lapins) :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : l'hôtel Cerval: il est situé à l’angle de la « rue du Siège et des 3 Conils » (3 lapins) date du 16ème. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : l'hôtel Cerval: il est situé à l’angle de la « rue du Siège et des 3 Conils » (3 lapins) date du 16ème. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : l'hôtel Cerval est aussi situé contre l'ancien rempart dont on devine une des anciennes portes fortifiées. (Photo : Patrick Garcia)
Au terme de la « rue du Siège » qui termine la « rue JJ Rousseau », j’arrive devant les ruines du vieux rempart qui possède encore les restes d’une porte fortifiée, encore faut-il la deviner… Juste en face, un grand portail rouge sang, couronné de verdure, et encore au-dessus, deux grands corps de logis en équerre. Cet édifice fait partie des rares exemples d’hôtels particuliers situés de ce côté de la « Traverse ». Les plus belles demeures se concentrent plutôt du côté des lieux de pouvoir qui sont dans le secteur de la cathédrale et du Présidial. Il fut construit au 16éme siècle par les « Vernets de Marqueyssac » qui le vendent aux « Cerval » au 18ème. Daté essentiellement des 16ème et 17éme, il procède d’un plan en « U » qui ménage une cour fermée semi fermée. Un pontet au-dessus de la « rue du Siège » le relie au rempart et donne accès à une partie de l’ancien chemin de ronde.
Nous revenons vers la « rue des 3 Conils ».
16 – « HÔTEL CARBONNIER DE MARZAC » : « rue des 3 Conils » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : l'hôtel Carbonnier de Marzac. (Photo : Patrick Garcia)
Cet hôtel est édifié pendant la période de reconstruction qui suit la Guerre de 100 ans. Au 18ème, il appartient au « Carbonnier de Marzac », également propriétaires du château de « Puymartin », non loin (et son célèbre fantôme de la Dame Blanche). En 1746, cette famille se lance dans une longue série de procès au « Présidial » de Sarlat, pour remettre en ordre les titres de seigneurie de « Puymartin ». Il a servi de caserne de gendarmerie peu après la Révolution.
Nous continuons à descendre la « rue des 3 conils » jusqu’à la « place Beauvau » où nous tournons à gauche, « rue de Cordil » jusqu’à l’angle avec la « rue Rousset » pour admirer un nouvel hôtel.
17 - « HÔTEL ST CLAR » : « rue Rousset » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : l'Hôtel St Clar et sa tour du Guet. (Photo : Patrick Garcia)
Cet hôte l particulier, du 15ème est celui qui veut paraitre le plus belliqueux de toute la série avec des mâchicoulis véritables, alors que situé au milieu des pâtés de maisons, il ne pouvait être opérationnel…. Son allure guerrière, là-aussi, n’est qu’une manière de clamer la puissance de son propriétaire, un peut comme la devise « qui s’y frotte, s’y pique ».
« Saint Clar » est doté d’une belle tour d’escalier couronnée de mâchicoulis adjointe d’une demi-tourelle en surplomb. C’est pour cette raison que le surnom de « tour de Guet » lui a été donné dans le « pays », mais au milieu de ces étroites ruelles, pas plus hautes que les autres tous d’hôtel particulier, elle ne guettait rien, si ce n’est, le respect des sarladais. La famille St Clar joua un rôle militaire important lors des guerres de religions, ce qui la poussa certainement à vouloir montrer un peu plus que les autres sa martiale attitude au travers de cette construction.
De là, nous tournons à droite, « rue de la Boétie », traversons la « rue de la République », nous continuons la « rue de la Boétie », puis tournons à gauche « rue Alberic Cahuet* » jusqu’au croisement avec la « rue Minage ». Là, tournez à droite sous la passage voûté pour déboucher sur la petite « place Lucien Maleville ». Retournez-vous et admirez l’hôtel.
* Sous cette rue «Alberic Cahuet », circule un petit ruisseau, « la Cuze », qui est enfoui sous Sarlat, qui avait la propension, et encore de nos jours, lors des violents et soudains orages, de transformer la belle cité en marécage et parfois en lac !
18 – « L’HÔTEL DE VIENNE » : « Place Lucien Maleville » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : l'hôtel de Vienne et son entrée.(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : l'hôtel de Vienne et ses beaux meneaux. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : la jolie place Lucien Maleville près de l'hôtel de Vienne.(Photo : Patrick Garcia)
Cet hôtel particulier doit son nom à « Jean de Vienne » qui, d’origine modeste (palefrenier), devient surintendant des finances et président de la Cour des comptes sous Henri IV, à la toute fin du XVIème. Belle promotion pour ce jeune homme né en 1557 d’une famille très modeste. De par ses origines, il n’aurait pu suivre la voie normale d’une personne de sa condition, « torche-cul-de-mules » ! Mais l’évêque remarque l’esprit éveillé et l’intelligence du jeune homme et décide de l’envoyer faire à ses frais, ses études de droit à Bordeaux. Commence alors pour lui une carrière brillante ; il devient rapidement secrétaire du roi près de la chancellerie, puis contrôleur des finances et conseiller d’État ; enfin, Monsieur de Vienne est nommé en avril 1601, président de la Cour des Comptes sous le règne d’Henri 4, qu’il précèdera dans la mort, puisqu’il décèdera en 1608, à l’âge de 51 ans.
Ce véritable palais urbain concrétise l’ascension sociale de son propriétaire.
L’édifice complexe est constitué de trois bâtiments préexistants et de différentes époques, reliés par un pavillon central qui surmonte le passage voûté, l’ensemble forme grossièrement un « U » et délimite la petite place. Le pavillon central consiste, pour l’essentiel, en une imposante tour rectangulaire, très haute, qui loge un large escalier à vis et est flanquée d’une tourelle ronde engagée, en léger
encorbellement. L’entrée monumentale se présente comme un porche largement saillant et supportant une terrasse, autre trait d’union entre les édifices. Le portail lui-même, de style classique, possède un entablement
orné de trois médaillons sculptés qui représenteraient, â gauche le profil du roi Henri 4, à droite celui de la reine Marie de Médicis ou de la favorite Gabrielle d’Estrées. Au centre, la lettre « M » désigne la famille des
Maleville, propriétaire de la demeure depuis le 19ème.
Nous rejoignons la place du « Peyrou » par la « rue de la Liberté » ou par le passage « Henry de Ségogne » et la « place André Malraux ».
19 – « MAISON DE LA BOÉTIE » : « Place du Peyrou » :
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La plus belle maison de la ville, celle de La Boétie. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La plus belle maison de la ville, celle de La Boétie. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : La plus belle maison de la ville, celle de La Boétie. (Photo : Patrick Garcia)
Nous sommes revenus au départ de notre balade, contre le « Palais Épiscopal ».Face à nous, la plus belle demeure de la ville. Cette demeure célèbre est la maison natale « d’Etienne de La Boétie ». C’est son père, issu d’une grande famille de propriétaires fonciers, les « Boyt », qui fait construire l’édifice entre 1520 et 1525, influencé par le style de la Renaissance italienne. Si le décor est novateur avec chapiteaux et pilastres sculptés de médaillons, arabesques, putti et autres angelots, l’architecture se réfère encore à celle traditionnelle médiévale des demeures patriciennes urbaines façade-pignon étroite sur rue, rez-de-chaussée semi-public souvent destiné à loger une échoppe, premier étage noble. Ici, la nouvelle noblesse de la famille n’est pas symbolisée par une tour mais par le décor foisonnant de la façade principale.
« Etienne de La Boétie » (1530- 1563)baigne, enfant, dans l’effervescence intellectuelle déclenchée par l’arrivée du nouvel évêque de Sarlat, le Florentin Nicolas Gaddi, qui apporte l’influence culturelle et artistique des idées humanistes. Il fait ensuite de brillantes études à l’université d’Orléans, où il rencontre Dorat et Baïf. Il rédige alors des traductions, des poésies et surtout son « Discours de la servitude volontaire" », profession de foi d’un « honnête homme », épris de tolérance et de liberté. Àvingt-trois ans, bénéficiant d’une dispense d’âge, il entre comme conseiller au parlement de Bordeaux. En 1558, il rencontre Montaigne qui l’admirait déjà et le considèrera toujours comme son maître à penser. Leur amitié reste célèbre, on connait la fameuse phrase de l’auteur des « Essais » :
« Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne peut s’exprimer qu’en répondant : parce que c’était lui, parce que c’était moi ».
Mais cette amitié sera de courte durée, car La Boétie meurt prématurément à même pas 33 ans, le 18 août 1563. Monaigne écrira de son ami : « La Boétie ? M. de Mesnes, était le plus grand homme de son siècle, à mon avis…. »
Les dernières années de sa vie sont consacrées au maintien de la paix dans le royaume il tente d’appliquer dans la province, d’abord en Agenais, la politique de conciliation entre catholiques et protestants voulue par le roi. Il publie en 1562 le « Mémoire sur l’édit de janvier » unification religieuse et réforme catholique sans violence en sont les maîtres-mots. Cependant, après sa mort en 1563, les guerres de Religion reprendront avec force...
De la splendeur de cette maison, il ne reste qu’une coquille vide, une façade extraordinaire mais un intérieur tout à fait banal, le visiteur n’a même pas un meuble d’époque pour se remémorer l’ambiance qui présidait dans ce magnifique foyer où séjourna et vécu le grand homme…
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : l'hôtel de Goudin, place de Boissarie.(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : l'hôtel Mirandol. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : hôtel Monméja rue JJ Rousseau. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : hôtel Fénelon. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : superbe passage voûté. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : maisons médiévales autour de la place A. Malraux. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : maisons médiévales autour de la place A. Malraux. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : maisons médiévales autour de la place A. Malraux. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : le coeur de la ville médiévale: la place de la Liberté. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Départ du circuit, la rue d'Albusse, encore éclairée par des becs de gaz....(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Départ du circuit, la rue d'Albusse, encore éclairée par des becs de gaz....(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : parmi les TRÈS vieilles portes de la ville. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : parmi les TRÈS vieilles portes de la ville. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : parmi les TRES vieilles portes de la ville. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : 2 petites Vierges dans leurs niches. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : parmi les trésors d'architecture sarladais. (Photo : Patrick Garcia)
arlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : le joli clocher de la cathédrale. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Un endroit bucolique près de la terrasse des Récollets.(Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : à nouveau le plan pour mieux situer ces trésors... (Photo : Patrick Garcia)
Et voila, notre visite est terminée, il reste une pléiade d’autres hôtels, moins renommés, de fontaines glougloutantes*, de maisons toutes anciennes, souvent belles, à vous de les découvrir au gré de votre déambulation… Mais je ne peux décrire ici le charme de chaque demeure, de chaque niche avec ou sans sculpture de saint, etc.
* « FONTAINE SAINTE MARIE » : « Rue des Consuls »
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Un bel endroit rafraichissant et historique, la fontaine Ste Marie. (Photo : Patrick Garcia)
Sarlat-la-Canéda(24) capitale du Périgord Noir : Un bel endroit rafraichissant et historique, la fontaine Ste Marie. (Photo : Patrick Garcia)
Dans un recoin de la « rue des Consuls » et derrière « l’Hôtel de Chassaing ou Gisson », sous une large voûte gothique, se trouve un grand bassin d’une eau cristalline, ou déambulent mollement, 3 ou 4 poissons rouges. Tout baigne dans une belle et agréable fraîcheur, sous un socle où trône une vénérable Vierge, les mains jointes. Ambiance garantie et moyen de se désaltérer à bon compte !
Merci à l'O.T., Wikipédia, Gallica, et le site de la ville de Sarlat pour leurs infos, mais surtout, merci aux guides qui nous font visiter longuement les beaux quartiers de cette ville médiévale et pleine de charme!
PATRICK GARCIA