PAGE 230 : FORTERESSE DE VITRÉ, MAILLON ESSENTIEL DE LA PUISSANCE DES DUCS DE BRETAGNE

14 février 2020

C’est une petite ville trépidante, charmante, jeune, active, bourrée de monuments de grand intérêt, de tous ordres et d’un centre ville actif et chamarré, dont les commerces sont souvent installés dans de vénérables et magnifiques maisons à pans de bois à encorbellement…

Et tout au sommet d’une colline au centre de la cité, « LE Trésor » de Vitré, un château comme on en voit peu, d’une unité incomparable, un volume impressionnant, et un châtelet d’entrée, forteresse dans la forteresse.

Trajet de Sainte Livrade sur Lot (47) à Vitré (35)

Blasonnement de Vitré :

Le blason d'André IV de Vitré, baron de Vitré entre 1250 et 1251. De gueules au lion d'argent, couronné d'or et armé de sable. Armes enregistrées par d'Hozier, garde de l'Armorial Général, en exécution de l'Édit de 1696, voir le blason sur l'Armorial Général de France. (Wikipédia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Le château et son châtelet en vue de face. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Le châtelet d'entrée, châteaux dans le château. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Autre vue, la courtine gauche. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : La tour St Laurent, un Puissant donjon. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Plan du château. (Photo : Patrick Garcia)

LA VISITE DU CHÂTEAU

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Le château de Vitré par Rochebrune vers 1873 . (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : La tour-donjon St Laurent par Rochebrune en 1894 . (Photo : Patrick Garcia)

La visite (6 euros) de ce mastodonte est agréable et instructive de plus, elle est couplée avec le superbe château de la « marquise de Sévigné », à quelques kms, qui ne vous en coûtera que 4 euros.

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : En rentrant dans la citadelle, immédiatement à droite, reste d'une magnifique porte romane qui amenait au grand logis seigneurial détruit (4 sur le plan). (Photo : Patrick Garcia

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Gros plan sur la magnifique porte du logis seigneurial (4) détruit). (Photo : Patrick Garcia

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : La belle architecture, avec ses meneaux et sa tour d'escaliers, du châtelet d'entrée (5 sur le plan) . (Photo : Patrick Garcia

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Nous sommes dans la cour, le puits, et au fond le tour de la Madeleine (3) et en face, l'aile qui abrite l'Hôtel de Ville (2) et son superbe porche d'entrée. (Photo : Patrick Garcia

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Au fond, la grande tour St Laurent (8) puis la tour de l'Argenterie (9) et à droite, coupée, la tour de l'Oratoire (10 sur le plan) . (Photo : Patrick Garcia

Une fois franchi le pont-levis statique, la cour permet de beaux points de vue gratuits, car, et c’est bon à savoir, seuls les intérieurs de certaines parties du monument sont payants. Par exemple, l’aile droite du château, occupée par la mairie est ouverte à la visite gracieusement, et c’est tant mieux, car il y a une magnifique exposition de tableaux sur le thème des femmes. Des dizaines de portraits de femme du 16^ème au 20^ème siècle, dont certains émouvants. Notez que cette aile est en visite libre, alors ne vous en privez pas !

De cette visite, il faut signaler, dans la cour :

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Le magnifique oratoire de la tour-chapelle seigneuriale, d'où le maître des lieux pouvait communier ou haranguer son monde...Cette oeuvre se trouve à l'arrière de la tour de l'Oratoire (10 sur le plan ci-dessus) . (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Le magnifique oratoire de la tour chapelle seigneuriale, d'où le maître des lieux pouvait communier ou haranguer son monde...Cette oeuvre se trouve à l'arrière de la tour de l'Oratoire (10 sur le plan ci-dessus) . (Photo : Patrick Garcia)

- La très belle « guérite-oratoire » magnifiquement ouvragée où le seigneur s’adressait aux habitants des lieux et de la ville.

- L’impressionnant puits taillé dans la pierre, dont on dit qu’il est aussi profond que la plus haute tour du château est haute !

- L’entrée romane d’un corps de logis aujourd’hui en parti détruit ;

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Parmi les très nombreuses embrasures de tirs qui ponctuent les courtines. (Photo : Patrick Garcia

- Les nombreuses embrasures de tir avec coussièges disséminées tout le long des courtines ;

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Le très beau portique ouvragé qui domine la volée d'escaliers qui mène à la base du triangle formé par l'enceinte et qui abrite l'actuel hôtel de ville (2 sur le plan). . (Photo : Patrick Garcia)

- Le beau portique ouvragé et la galerie couvrant le grand escalier menant à l’aile droite, qui abrite la mairie.

VISITE DES INTÉRIEURS A PARTIR DE LA TOUR ST LAURENT (8 SUR LE PLAN)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : La tour-donjon St Laurent (8 sur plan), par où commence la visite, côté extérieur . (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : La même tour-donjon St Laurent (8) , vue de la cour . (Photo : Patrick Garcia)

En ce qui concerne les intérieurs, ils sont parfaitement bien entretenus, et la grande tour, tour Saint Laurent (8 sur le plan), par où commence la visite, et ses 5 étages, est agréable à gravir. Elle est couronnée par des coursives crénelées du plus bel effet.

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Au rez-de-chaussée, un ensemble monumental en plâtre en l'honneur de la Bretagne, voir description si dessous. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Autre vue. (Photo : Patrick Garcia)

Le premier étage est réservé à un ensemble de sculptures en plâtre nommé « Monument de l’Union de la Bretagne à la France » par Emmanuel Dolivet (1854-1910), une proposition de monument réalisée par l’artiste, mais qui ne fut pas concrétisée par la ville de Rennes, commanditaire du monument. Elle occupe donc le rez-de-chaussée de cette tour, cela surprend dans ce milieu guerrier mais il en faut pour tous les goûts.

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 1er étage: Consacrée aux "Marchands d'Outre-Mer" et aux outils qui leurs permettaient de s'enrichir, le tissage. Ici un métier à tisser en parfait état. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 1er étage: Consacrée aux "Marchands d'Outre-Mer" et aux outils qui leurs permettaient de s'enrichir, le tissage. Un joli rouet à filer la laine ou le chanvre . (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 1er étage: Consacrée aux "Marchands d'Outre-Mer" et aux outils qui leurs permettaient de s'enrichir, le tissage. Atres outils, exemples de productions. (Photo : Patrick Garcia)

Puis j’entreprends la longue montée vers le sommet. Au premier étage, nommé « Salle des Marchands d’Outre-mer » pour honorer la « Confrérie de marchands de toiles de chanvre fondée en 1473 » sont exposés les outils qui ont permis la richesse et la réputation de la région. Métiers à tisser des Flandres du 18^ème siècle, dont la plupart des paroisses de Bretagne étaient pourvues, ils sont toujours en état de fonctionner. Ce type de métier est à 2 ordres et 2 pédales, typiques pour le tissage au point de toile. Celui utilisé pour la fabrication des voiles et pour l’emballage des marchandises. Parmi les autres pièces de collection, un « rouet », il est à pied et à main avec quenouille et était utilisé autant pour le filage du fil lin que du fil chanvre. Dans des vitrines, l’éventail des outils du travail du chanvre ; cardes, fuseaux, peignes, canettes, bobines… et des tresses de chanvre brut.

Il est à noter qu’aux deux premiers étages de cette tour, chaque grande pièce était pourvue d’un « Cabinet de Retrait ». Cette pièce, plus petite est chauffée et pouvait servir de garde-robe ou de lieu plus intime que la grande pièce attenante, plus difficile à chauffer et plus passante.

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 2ème étage: Consacrée aux "Marchands d'Outre-Mer" et à leur richesse. Ici des portes datées de 1500 et des éléments scuptés de maisons de la même époque... (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 2ème étage: Consacrée aux "Marchands d'Outre-Mer" et à leur richesse. Ici une armoirie. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 2ème étage: Consacrée aux "Marchands d'Outre-Mer" et à leur richesse. La description est située à coté des objets exposés. (Photo : Patrick Garcia)

Au second étage, une exposition de meubles anciens. Des paires de portes sculptées des 15 et 16^ème siècles en chêne ; une autre de 1500, cette porte d’entrée en grès sculpté en haut relief et mouluré porte l’inscription peinte « Adam, la tentation ». Provenant de la maison d’un marchand de toile, elle démontre que les marchands vitréens étaient souvent commanditaires pour leur habitation d’un décor sculpté témoignant de leur réussite financière et de leur ascension sociale. On trouve aussi dans cette pièce des parties sculptées en bois, par exemple, un profil de marchand d’Outre-mer du 16^ème, mais aussi, de la même époque et de la même veine, le profil de son épouse. Plus loin, un devant de coffre mouluré en bois, du 15^ème et même un autre du 16^ème….

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 3ème étage: Salle Henri de la Trémouille. (Photo : Patrick Garcia)

Au 3éme étage, je découvre avec bonheur la salle « Henri de la Trémouille », baron de Vitré, parfaitement meublée et possédant une cheminée monumentale armoriée. L’ameublement de cette salle évoque celui des appartements du baron et de ses officiers au 17^ème siècle. Henri de la Trémouïlle, duc de Thouars, fut baron de Vitré à partir de 1605. Il est le premier baron de Vitré appartenant à la Maison de la Trémouïlle, succédant ainsi aux Maisons de Vitré, de Laval-Montmorency, de Lavai-Monfort, de Rieux et Coligny.

Cette pièce est la plus haute et la plus confortable de toute la tour, c’était l’appartement du Gouverneur du Château. Le mobilier d’un intérieur aristocratique du 17ème siècle y est désormais présenté.
Cet ameublement s’inspire de l’inventaire du Château de Vitré réalisé en 1658. La Tapisserie des Flandres, l’armoire à la Pie Royale ou le cabinet à abattant illustrent la façon dont l’ancienne forteresse pouvait être meublée sous Henri de la Trémouille et son épouse, Marie de la Tour d’Auvergne.

Une collection de dinanderie vitréenne 17^ème siècle évoque la vie quotidienne. La dinanderie est la forme noble ou artistique du métier de chaudronnier. Le dinandier met en forme des feuilles de cuivre ou de laiton et les transforme, par martelage, en objets décoratifs ou utilitaires.
Deux éléments nous relient encore aux Marchands d’Outre-Mer : le portrait de Julien Geffrard, Sieur de la Motte d’Yné (1580-1637), l’un des plus anciens portraits d’un Marchand vitréen, et la cheminée Renaissance (1583) à l’effigie de ses commanditaires : Lucas Royer et son épouse Françoise Gouverneur. Cette cheminée monumentale en grès ornait leur logis situé Rue de la Poterie à Vitré, et symbolise leur ascension sociale.

Le cabinet est un meuble spécifique qui apparaît au 17ème siècle et sert à ranger des documents ou des objets précieux dans de ombreux tiroirs ou compartiments.
C‘est un meuble d’ébénisterie, très prestigieux, généralement en bois d’ébène. A partir des années 1690 deux meubles plus fonctionnels, mais toujours avec des tiroirs,remplacent peu à peu le cabinet : le bureau etla commode.
Ce cabinet est fait en noyer et chêne plaqué d’ébène, bois noirci et ivoire, avec une serrure en fer forgé. Doté de quatorze tiroirs de dimensions différentes et de deux compartiments latéraux clos de portes, ce cabinet à abattant est orné de plaques d’ivoire gravées de personnages religieux.

Dans cette salle on trouve :

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 3ème étage: Salle Henri de la Trémouille. Une belle tapisserie des Flandres. (Photo : Patrick Garcia)

- Une grande tapisserie des Flandres représentant une scène de la vie d’Alexandre et datée du 16^ème siècle.

- Une malle de voyage, en bois, gainé de cuir avec décor aux clous, de 1638 ;

- Un cabinet à abattant, à décor d’ivoire et d’ébène du 17^ème siècle ;

- Une paire de fauteuils dans le goût du 17^ème;

- Un profil d’homme en schiste gréseux de 1500 ;

- Une table 17^ème;

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 3ème étage: Salle Henri de la Trémouille. La belle cheminée renaissance de 1583, en détail, ci-dessous. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 3ème étage: Salle Henri de la Trémouille. Détail du manteau de la cheminée avec les armoiries du propriétaire et les bustes du baron et de son épouse. (Photo : Patrick Garcia)

- Une cheminée renaissance de 1583, avec bustes de Lucas Royer et de Françoise Gouverneur, marchands d’Outre-Mer (1894) ;

- Une armoire à la Pie Royale, copie du 19^ème siècle semblable à celles du 17^ème;

- Des chenets en fer forgé 17^ème siècle ;

- Un buffet d’époque Louis 13 ;

- Un « chaise à bras » d’époque Louis 13.

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 4ème étage: cette vis dessert les 5 niveaux du donjon. (Photo : Patrick Garcia)

Encore un petit effort et j’arrive au 4^ème étage, une immense salle nommée « Aimée Taffin de Givenchy, marquise des Nétumières » (1827-1914). L’ameublement de cette salle évoque celui d’une chambre aristocratique sous le Second Empire. Cet étage de la Tour St Laurent, totalement restitué par l’architecte Denis Darcy vers 1870, est propice à recevoir ce type de décor. Palmier Kentia et bouquet de plumes de paon sont caractéristiques de cette époque.

Les meubles sont de qualité avec des tableaux très réalistes. On y trouve :

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 4ème étage: Tableaux de famille . (Photo : Patrick Garcia)

- Un miroir 1870 ;

- Une commode 1870 ;

- Un buste du roi Charles 10 ;

- Une armoire à glace 1870 ;

- Un superbe tableau d’Aimée des Nétumières de R. de Léon, 1870 ;

- Le lit, 1870 ;

- Un tableau très réaliste de Léonie Marie Constance Louis de La Grange, par C. Giron, 1893 ;

- Le tableau de Raoul Pierre Arthur Hay, C. Giron, 1893 ;

- Une table de chevet 1870 ;

- Un fauteuil armorié vers 1870 ;

- Un berceau 1890 ;

- Une table de milieu 1900 ;

- Un secrétaire 1870 ;

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 4ème étage: Superbe tableau de Bahieu (voir ci-dessous) . (Photo : Patrick Garcia)

- Le tableau paysager du « Petit Rapchat », par jules Bahieu, 1887 ;

- Une table travailleuse 1870 ;

- Une voiture à poupée 1850.

D’autres objets de qualité sont présents sur les différents meubles, des vases en cristal violet, mais une autre paire en porcelaine de Paris, mais aussi un vase-rafraichissoir en porcelaine de Paris, de superbes bougeoirs en laiton, un triptyque de la Descente de Croix de Rubens et autres encore…

L’étage du dessus, possède un magnifique plafond en coupole de bois précieux et curieusement, dans cet environnement boisé, une grande cheminée, qui, fort heureusement, ne fonctionne pas…. Ce serait dommage de noircir ce travail superbe, et pire, d’y mettre le feu…

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 4ème étage: La curieuse salle Raoul David et son magnifique habillement de bois précieux . (Photo : Patrick Garcia)

Un dernier effort, je suis sur la partie sommitale de la tour, dans le chemin de ronde qui offre une superbe vue sur le reste du monument et sur la ville.

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 4ème étage: Toit d'une des tours du chemin de ronde. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 4ème étage: Vue du chemin de ronde sur la partie sommitale. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Tour St Laurent (8) 4ème étage: Vue du châtelet d'entrée (5) depuis le chemin de ronde du donjon (8). (Photo : Patrick Garcia)

CHÂTEAU: LE RESTE DE LA VISITE …

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Plan général de l'édifice, au cour de la visite, je précise les numéro des parties visitées et décrites afin de les resituer. (Photo : Patrick Garcia)

De là, je redescends sur la courtine desservant les tours de « l’Argenterie », de « l’Oratoire », et de « Montafiland » puis à droite, l’aile abritant « l’Hôtel de Ville ».

Après quelques mètres, j’arrive à la tour de l’Argenterie et j’entre dans la salle « Claude-Etienne Savary ».

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : La tour de l'Argenterie (9) abrite la salle C-E. Savary. (Photo : Patrick Garcia)

Au-dessus de la modeste cheminée, trône le blason de François de Laval, évêque de Dol. Il fut le fils naturel du baron Guy 16 de Vitré et d’Anne d’Espinay. Dans la salle, une superbe « Armoire à la Pie Royale ou, Oiseau de Rennes 18^ème siècle ». Les armoires commencent à remplacer les coffres au début du 17^ème siècle, mais elles furent d’abord très rares.

On en trouve beaucoup de style Louis 13, car la vogue dura plus d’un siècle. Sous Louis 14, les armoires devinrent plus majestueuses et les panneaux furent entourés de moulures profondes, souvent cintrées. Sur le milieu des panneaux apparurent les « gâteaux » aux cercles concentriques ou les motifs à l’oiseau, dit « aigle royal » ou « pie royale ». Ce décor, finement ciselé est exécuté de manière à rappeler le travail d’orfèvre.

Plus loin, à la « tour de l’Oratoire », j’entre dans la chapelle seigneuriale qui comporte, sur le mur donnant sur la cour, le fameux oratoire où le maître de céans pouvait s’adresser à son monde.

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : La tour de l'Oratoire (10), la chapelle seigneuriale. L'abside accoléee à cette salle et qui donne le bel appendice que nous avons vu depuis l'extérieur au début de cet article. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : La tour de l'Oratoire (10), la chapelle seigneuriale. Mobilier religieux. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : La tour de l'Oratoire (10), la chapelle seigneuriale. Autre mobilier. (Photo : Patrick Garcia)

La tour de l'Oratoire, appelée aussi tour de la Chapelle, tire son nom de l'absidiole Renaissance qui orne sa façade. Cet édicule de tuffeau est l'œuvre de Guy XVI et est une des premières manifestations de l'art de la Renaissance en Bretagne. Les armoiries du comte de Laval entourées du collier de l'Ordre de Saint-Michel apparaissent entrelacées avec celles de ses épouses, Charlotte d'Aragon, Anne de Montmorency et Antoinette de Daillon. Cette tour fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques en 1898, puis en 1901. Depuis les années 2010, cette tour fait l'objet d'une restauration.

Plusieurs vitrines offrent toute une série d’objets liturgiques de belle facture.

CHÂTEAU: LE RETABLE D’ÉMAUX, UN TRÉSOR DE 1544

Mais la pièce maitresse est un « Retable d’émaux présentant la vie du Christ et de la Vierge » bois et émail sur cuivre de 1544.

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : La tour de l'Oratoire (10), la chapelle seigneuriale. Le joyau de la pièce: "Le Retable d'émaux". (Photo : Patrick Garcia)

Le retable d’émaux :

Ces trente-deux plaques d’émail peint furent achetées à Limoges, par Dom Jehan Bricier, pour la somme de cinquante francs, à la Noël 1544. Ce dernier en fit cadeau à la paroisse Notre-Dame de Vitré. L’Eglise catholique tentait alors de rassembler ses fidèles pour contrer la Réforme Luthérienne qui scindait la religion chrétienne en deux. C’est dans ce but qu’est initiée la Contre Réforme qui mettra souvent en avant l’image de la Vie de la Vierge, symbole de vertu, de fidélité et de réflexion. C’estce thème, associé àcelui de la Vie du Christ, que nous retrouvons sur ces trente-deux scènes,

La Boiserie par Robert Sarcel:
Ces émaux sont mis en valeur dans un écrin de bois formant un retable en triptyque. Le fait de conserver ces plaques dans leur boiserie, de chêne d’origine est très rare. Cette boiserie est contemporaine des plaques d’émail. Elle date du milieu du XVI° siècle et le montage en coupe d’onglet est fixé àl’aide de tenons et mortaises chevillées. La structure de bois est construite sur une base simple qui assure une grande solidité et garantit la protection des plaques d’émail, En effet, cette ossature de bois a été conçue dans un but de présentation et de mise en valeur des plaques, mais aussi pour assurer leur protection.
Les Ferrures par Jean Benard Ragottière
Autrement appelées pentures, ces éléments sont indispensables à la confection d’un triptyque. En effet, le retable était fréquemment ouvert puis fermé, en fonction des fêtes religieuses. Il était généralement fermé et ne présentait que les revers des volets. Les jours de fête, il était ouvert de manière à révéler à tous la polychromie de ses plaques d’émail peint.

Il fallait donc le pourvoir de ferrures robustes. Le système de fermeture se fait par une serrure àmoraillon, peu ornée. Seul un motif trilobé apparaît au sommet de la serrure. Ce motif évoque la représentation stylisée d’une hermine, symbole du duché de Bretagne, rallié depuis peu (1532) au royaume de France.

Le sens de lecture et les scènes :

La lecture du retable se fait de bas en haut et de gauche à droite, en commençant par le vantail de gauche, puis celui de droite et en terminant pas la partie centrale, de l’Annonce à saint Joachim jusqu’à l’Ascension

(Texte: Benoit Lécrivain)

UNE SUPERBE EXPOSITION DANS L'AILE DE LA MAIRIE

Après la « tour de l’Oratoire » et ses trésors, je continue l’aile jusqu’à la « tour Montafilant » qui permet de tourner à droite vers la galerie qui abrite l’hôtel de ville. Le couloir qui dessert cette aile et les bureaux de la mairie sont décorés de 20 ou peut-être 30 magnifiques œuvres picturales sur le thème des femmes, du 16ème au 20ème siècle. Parmi toutes ces œuvres, celles qui me touchent le plus, sont deux tableaux côtes à côtes :

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Dans la galerie (2), une très belle exposition picturale. Ici "Le choix d'un Ruban" . (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Dans la galerie (2), une très belle exposition picturale. Ici "La Grande Soeur" . (Photo : Patrick Garcia)

« La Grande sœur ou Départ des bateaux de pêche le soir à Concarneau » de Théophile Louis Deyrolle de 1897, ainsi que « Le Choix d’un Ruban » d’Emma Herland vers 1880. Pour le 1^er, il évoque avec délicatesse et sensibilité la vie des femmes dans le port de Concarneau, épouses, mères ou sœurs, restées seules pour gérer le quotidien de la famille en l’absence des hommes… La jeune fille, vêtue sobrement d’une longue jupe écarlate et d’une chemise blanche arbore une coiffe typique ; le bébé qu’elle lance dans les airs porte un bonnet orné de passementerie. Les enfants vont pieds nus et la petite fille aux cheveux dorés semble triste. Le regard des 3 personnages converge vers un point qui nous est caché. Est-ce vers le père partant affronter le danger en mer ? Est-ce pour lui que le bébé est hissé en l’air pour qu’il emporte une dernière image de sa famille réunie sur le port pour lui dire au revoir ?

Quand au second tableau que je trouve fort touchant, il nous dévoile l’intimité d’une maison, une jeune femme et sa servante examinent avec soin des rubans de soie tissés, à la lumière du jour qui pénètre largement par la fenêtre donnant sur le port. L’artiste dépeint ici parfaitement l’atmosphère intimiste des activités féminines, loin des dures réalités de la vie des pêcheurs. Les costumes sont précis ainsi que la grande variété des décors et textures des rubans posés sur la table…

On retrouve aussi énormément de beaux portraits de grande classe de femmes plus ou moins illustres, mais toutes au regard puissant ou parfois empreint de pudeur…

Je sors de cette belle visite et je comprends mieux l’aura de cette forteresse dans le monde de l’art militaire.

LA VILLE MÉDIÉVALE DE VITRÉ : LES VIEUX QUARTIERS ET L’ÉGLISE ND

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : Parmi les vieilles maisons, souvent médiévales de Vitré. Notez la prédominance des ardoises, même en façade. (Photo : Patrick Garcia)

Je descends vers les vieux quartiers qui jouxtent le château. Il faut savoir que l’essentiel des vieilles maisons à pans de bois se situe rue de la Baudraine, rue d’Embas et celle qui la prolonge, la rue de la Porterie et enfin la rue Notre-Dame. Toutes ces maisons médiévales sont superbes, souvent très hautes avec 3, 4, parfois 5 étages en encorbellement ! Décorées de frises, de dates, de mascarons, de sculptures, elles méritent du temps pour les admirer, les étudier et les « croquer »…. Je descends la rue Basse où devait se trouver une des portes de la cité et où trône une tour énorme. De là, vue imprenable sur la forteresse et son alignement de tours…

L'église Notre Dame:

Puis je remonte les différentes ruelles encombrées de nombreux touristes pour me rendre vers Notre Dame, qui fut construite au 16^ème et 17^ème siècle. La partie la plus curieuse est sans doute la façade sud avec ses 7 pignons décorés de pinacles et sa chaire extérieure, ce qui est assez rare !

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : L'église Notre Dame. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : L'église Notre Dame. La flamboyante façade sud avec son oratoire extérieur. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : L'église Notre Dame. Son (assez rare) oratoire extérieur. (Photo : Patrick Garcia)

La façade sud de Notre Dame...

Elevée entre 1480 et 1540 dans le style gothique flamboyant, la façade sud est un bel exemple des églises à pignons multiples, modèle très en vogue en Haute-Bretagne du XVe au XVIIe siècle, Ce type de plan permet de percer de larges et hautes baies éclairant les chapelles latérales et la nef.

   A Vitré, sept pignons surmontés de gargouilles sont séparés les uns des autres par de puissants contreforts qui, sommés de pinacles, participent à la verticalité et à l’élancement de l’ensemble.
    Edifiée entre 1440 et 1442, la tour de la croisée du transept, surmontée d’un clocher de bois, a été foudroyée en 1704. Elle est aujourd’hui surmontée d’une flèche néogothique, œuvre de l’architecte Raffray, datant de 1858, et inspirée des églises de Basse-Bretagne.
   Assemblés à l’intérieur d’un espace clos d’un mur entourant l’église, les fidèles écoutaient le prédicateur monté dans la chaire à prêcher extérieure, dont peu d’exemples ont été conservés. Accrochée à l’un des huit contreforts, la chaire dispose d’un abat-voix en forme de pinacle que soutiennent les représentations de deux des sept péchés capitaux, la luxure, à droite et la gourmandise, à gauche.
   Un petit escalier de bois amovible desservait une porte permettant au prédicateur d’accéder à la chaire. Ornée des quatre symboles des évangélistes ou Tétramorphe, la cuve présente, en son centre, la sainte Trinité sous la forme allégorique d’un visage à trois faces.
Les pilastres de pierre encadrant la Porte du Milieu présentent un décor sculpté de motifs géométriques caractéristiques de la première Renaissance.
Dans la partie supérieure, une Annonciation. En dessous, quatre cartouches portent les représentations en buste de quatre apôtres. Au sud-est, le portail dit Porte d’En-Haut est surmonté du blason du baron Guy XV (1486-1501).

Décor intérieur:

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : L'église Notre Dame. Le choeur et les stalles, du moins les boiseries.Notez les belles voûtes boisées en berceau. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : L'église Notre Dame. Le chevet plat et l'autel. (Photo : Patrick Garcia)

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : L'église Notre Dame. La nef en carène de bateau et l'orgue. (Photo : Patrick Garcia)

L’allure digne d’une cathédrale prise par l’église Notre-Dame n’est pas démentie par son décor intérieur des plus soignés. La richesse et la délicatesse du mobilier et de l’ornementation témoignent de la spiritualité des Vitréens, mais aussi de l’aisance financière de la paroisse. De siècle en siècle, la patine du temps a donné une cohérence certaine à des éléments de décor de styles différents.
1 - Six paires de puissantes colonnes polygonales, formant des arcades en arc brisé, scandent la nef et la séparent des collatéraux. Ces colonnes supportent une voûte, également en arc brisé, dont le lambris a reçu un remarquable décor peint par le rennais Lelay-Dupré, dans les années 1860-1870. De part et d’autre de la nef, s’ouvrent au nord, six chapelles et au sud, cinq chapelles ainsi qu’une ancienne sacristie surmontée de la tribune seigneuriale. Dans le prolongement de la nef, le Chœur-aux-Moines, à l’est, est le seul vestige de l’église romane primitive.

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : L'église Notre Dame. Le collatéral nord et ses voûtes en croisées d'ogives. (Photo : Patrick Garcia)

Le collatéral nord
2 - Fontaine d’époque Renaissance transformée en bénitier, marbre blanc sculpté de mufles de lion, seconde moitié du XVle siècle.
3 - Tableau dit du Couronnement de sainte Cécile, huile sur toile, Fournier, 1646.
4 - Chapelle Saint-Hubert ou Notre-Dame de Pitié, Tombeau en en feu de Pierre Hubert (+ 1498), chanoine de la Collégiale de la Magdeleine. Le gisant, autrefois polychrome porte une chape brodée d’orfrois (galons brodés). Autel, fonts baptismaux et grille de style néogothique, XIXe siècle.
5 - Chapelle Saint-Michel-Saint-Roch. Retable néo 17^ème siècle, seconde moitié du XIXe siècle.
6 - Chapelle Saint-Sébastien, fondée par Jeanne de Lavai, épouse du Roi René d’Anjou. Retable du XVIIe, restauré au XIXe siècle. Tableau dit de La Sagittation de saint Sébastien, huile surtoile, Picard, 1640.
7 - Chapelle Saint-Jean-Baptiste, fondée en 1469 par Pierre Landais, trésorier et garde-robier du duc de Bretagne, François 2. Anobli en 1460, Pierre Landais fit sculpter ses armes à la clef de voûte : de gueules à trois glaives d’argent.

8 - Chapelle de l’Annonciation, fondée par la Confrérie des Marchands d’Outre-Mer, elle-même fondée en 1473 et regroupant les riches marchands de toile de Vitré.

9 - Chapelle Saint-Mathurin, dédiée au Sacré-Cœur. Monument funéraire de l’abbé Aubrée qui, avec Arthur Lemoyne de la Borderie, fut à l’origine de la restauration de l’église Notre- Dame, dans les années 1850. Ce monument est l’œuvre du sculpteur rennais Valentin.
10 - Bras nord du transept. Boiseries des confessionnaux et tribune néo gothiques, seconde moitié du XIXe siècle. Œuvre du verrier vitréen Chauvel, le vitrail date de 1870 et représente Les Mystères du Rosaire.
11— Chapelle latérale nord, dédiée à Notre-Dame. En 2007, un cycle de quinze exceptionnelles scènes peintes consacrées
à la dévotion du Rosaire a été découvert, A l’entrée de la chapelle est mentionnée la date de 1619.
12—Croisée du transept, observez la vue sur la tribune et le grand orgue. La tribune date de 1639 et présente un décor à petits caissons et toupies. Elle a été allongée en arrondi pour recevoir le grand orgue de Ducroquet créé pour l’Exposition Universelle de Londres en 1851, où l’instrumenta obtenu la Grande Médaille d’Or.
13 - Le Chœur-aux-Moines, cette chapelle absidiale est un vestige de l’église primitive romane construite au 12ème siècle. Elle était destinée aux moines du prieuré voisin avec lequel elle communiquait, d’où son nom, Elle a reçu au XIXe s un décor néogothique de qualité : voûte lambrissée, lambris, autel, retable en bois sculpté par Hérauit en 1852, grille de communion, vitrail de L’Assomption de la Vierge. A gauche de l’autel, se trouve le Tombeau de Marie de Retz (+ 1457), fille de Giles de Rais, dit “Barbe-Bleue”, épouse d’André de Laval, Maréchal de France, frère du baron de Vitré. Sur le mur nord,

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : L'église Notre Dame. "La Descente de croix" datée de 1626 par Mathurin Bonnecamp. (Photo : Patrick Garcia)

La descente de Croix, datée de 1626, est l’œuvre de Mathurin Bonnecamp. Tableau ex-voto Sainte Barbe protégeant l’église Notre-Dame de la foudre. Datée de 1769, cette peinture est l’œuvre du morbihannais Philippe qui choisit pour thème l’incendie du clocher le 1er février 1704. Cette œuvre présente l’église dans son état ancien avec son pourpris et sa flèche- beffroi.

Aux Marches de Bretagne, la citadelle de Vitré (35500) : L'église Notre Dame. Quelques-uns des plus beaux vitraux. (Photo : Patrick Garcia)

14 — La chapelle latérale sud a retrouvé son décor polychrome.

La ville recèle bien d’autres surprises, des hôtels particuliers de marchands de voiles illustres, des tours, des remparts, des musées…. Tout cela vous pourrez le découvrir par l’intermédiaire de l’O.T. qui diffuse de nombreuses publications, de fascicules vendus au château ou offerts dans les différents monuments. Pour ma part j’ai mis aussi à contribution ma source d’inspiration particulière, la bibliothèque virtuelle « Gallica » et la bibliothèque internet, Wikipédia et Commons

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PATRICK GARCIA