PAGE 166 : AINHOA (64) UN VILLAGE BASQUE DE CARTE POSTALE
Ancien relais commercial sur la route de Compostelle, Ainhoa se caractérise par l’originalité de son architecture, la beauté de son environnement naturel, sa tradition d’accueil, et sa réputation gastronomique.
Ainhoa (64): Superbe alignement des maisons basques. (Photo: Patrick Garcia)
Situé entre la vallée de la Nive et la frontière navarraise, Ainhoa est classé parmi les plus beaux villages de France. Cette bastide-rue du XIIIème siècle, créée pour accueillir les pèlerins sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, marie le vert de ses collines aux façades blanches et rouges de ses maisons anciennes. Aïnhoa diffuse une ambiance plaisante dans un cadre de grande beauté que l’on découvre en l’arpentant à pied. Ses larges demeures conservent encore de grands lorios (porches), des anneaux d’attache pour les mulets, des écuries et au premier étage une grande salle à vivre.
Ainhoa (64): Splendides maisons basques d'où est issue la maison landaise. (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): L'aspect similaire des maisons basques et landaises est ici flagrant. (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): La maison, dans cette région, se transmet à l'aîné de la famille. (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): Il n'y a pas de région aussi colorée que ce pays là.. . (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): Cette couleur de bleu est assez peu répandue. (Photo: Patrick Garcia)
Les secrets d’Ainhoa et du territoire frontalier de Xareta se dévoilent toute l’année sur écran panoramique à la Maison du Patrimoine et en pleine nature aussi ! En effet, de belles promenades vous offrent l’occasion de découvrir la Chapelle de l’Aubépine, la cabane forestière, les nombreux ruisseaux et sous-bois sans oublier les pottok et autre betizu (vache sauvage). Un plan des 5 randonnées balisées est vendu à l’office de tourisme.
Ainhoa fait partie de la province basque du Labourd.
Ainhoa (64): Et comme toujours, l'alternance des couleurs.... (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): Près de l'indispensable église, le non-moins indispensable fronton. (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): Et ce fronton est le lieu de rassemblement de la jeunesse locale. (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa et Sare, conjointement aux deux communes espagnoles de Zugarramurdi et Urdazubi, composent un territoire transfrontalier, appelé Xareta. À cheval sur la frontière avec l'Espagne, c'est un passage du chemin de Saint-Jacques (voie du Baztan), qui part de Bayonne à Pampelune. La commune est frontalière avec l'Espagne au quartier Dancharia accédant au quartier Dantxarinea d'Urdazubi.
Accès
La commune se situe de part et d'autre de la route départementale 20 qui relie Espelette à la frontière espagnole
HISTOIRE
La fondation du bourg
C’est dans la première moitié du 13e siècle que des moines Prémontés décidèrent de créer dans cette zone de pâturages, coupée de bois de chênes et peuplée de bergers transhumants, l’un de leurs cinq vicariats prévus sur la route de Compostelle.
Propriété de Juan Perez de Baztan, haut personnage de la cour de Navarre, il fut convenu que ce petit vicariat formerait enclave sur la propriété seigneuriale.
Ce serait le bourg d’Ainhoa, un village-bastide aux maisons parfaitement alignées de chaque côté d’une large avenue.
Ainhoa (64): (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): Dans ce village-rue, les maisons ont plusieurs siècles . (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): (Photo: Patrick Garcia)
Aux frontières du Labourd et de la Navarre
Le village connut de nombreux avatars sous la suzeraineté anglaise : disputé entre l’Angleterre et la Navarre au 13e siècle et 14e siècle puis terre indivise entre les deux royaumes, ce n’est qu’en 1451, sous Charles VII, qu’Ainhoa redevient une commune française.
Sous la Révolution
La tourmente révolutionnaire de 1789 atteignit profondément la vie religieuse du Pays Basque mais l’abolition des signes de foi chrétienne ne se fit pas sans une vive résistance. L’église d’Ainhoa, fermée au culte, fut transformée en magasin à fourrages mais les paroissiens, restés fidèles à leur foi, allaient clandestinement à l’abbaye d’Urdax.
La campagne d’Espagne
Après la Révolution, la paix fut un entracte de courte durée pour la frontière basque, la guerre réapparut sur les bords de la Nivelle à la fin de la campagne d’Espagne (1813-1814).
Depuis lors, le village d’Ainhoa s’est trouvé éloigné des batailles qui ont été livrées sur d’autres fronts, au cours de nombreuses guerres ; mais les jeunes Ainhoars ont participé à toutes ces guerres et fait souvent le sacrifice de leur vie.
Ainhoa (64): Un village de carte postale. (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): La couleur"sang de boeuf" est prépondérante en tout . (Photo: Patrick Garcia)
De nos jours
Le village compte aujourd’hui 680 habitants vivant dans le bourg et dans huit quartiers dont le plus important est le quartier frontalier de Dancharia.
LA BASTIDE-RUE :
Ainhoa (64): Vieille plaque sauvegardée. (Photo: Patrick Garcia)
C’est au 13ème siècle que Juan Perez de Baztan, propriétaire des lieux, et l’abbé prémontré d’Urdax, représentant l’autorité ecclésiastique, décident de créer le vicariat d’Ainhoa suivant le modèle des bastides, nombreuses à cette époque dans la région.
Le village a été pensé comme lieu d’accueil, d’hébergement et de ravitaillement pour le pèlerin sur le chemin de Compostelle. La rue principale est une large avenue bordée d’admirables maisons à colombages de style labourdin dont les façades s’agrémentent de belles pierres de taille apparentes.
Cette chapelle, dédiée à la Sainte Vierge apparue dans les buissons d’Aubépine à un jeune berger, est édifiée à 389 mètres d'altitude, sur le flanc de la montagne Atsulai.
Elle présente l'intérêt de proposer l'un des plus beaux panoramas du Labourd sur le cirque de Xareta et la vallée de la nivelle jusqu'à Saint-Jean de Luz et la côte Atlantique.
De plus, des reproductions des stèles les plus typiques du Pays basque sont exposées à côté du calvaire où l'on accède par un chemin jalonné de 14 croix
Le cimetière paysager situé autour de l'église offre un très bel exemple de l’art funéraire basque : les stèles discoïdales et les stèles tabulaires.
Les stèles discoïdales ou hilarri en basque (hil = mort et harri = pierre) comportent peu de dates mais sont ornées de symboles et de motifs géométriques riches en représentations.
Ainhoa (64): La superbe ND de l'Assomption . (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): Vue du chevet depuis l'entrée. (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): Les couleurs chatoyantes du splendide retable. (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): Le ciel étoilé de fleurs de lys, qui symbolise le Paradis. (Photo: Patrick Garcia)
Ainhoa (64): Entrée de l'église, mais surtout vue sur les galeries où se plaçaient les hommes. (Photo: Patrick Garcia)
L’édifice, devenu église au 13ème siècle, a été bâti sur une maison forte antérieure au 12ème siècle.
L’église a probablement été dédiée dès son origine à la Sainte Vierge par Juan Perez de Baztan, seigneur du château de Jaureguizar et d’Ainhoa.
Intérieurement, l’église Notre Dame de l'Assomption présente les caractéristiques de l’architecture religieuse labourdine : une seule nef, sans piliers, couverte en charpente, ainsi que des étages de tribunes, appelées galeries.
Ainhoa (64): Naïve mais jolie Vierge à l'Enfant . (Photo: Patrick Garcia)
L’église a été inscrite en 1996 sur la liste des Monuments Historiques.
Le Lavoir :
En 1858, Napoléon III et Eugénie Impératrice des français sont descendus de voiture à hauteur de la fontaine «Alaxurruta».
Ils ont ensuite continué leur excursion à pied, avec leur cortège, jusqu'au pont de Dancharia.
Ainhoa (64):" l'impérial" lavoir. (Photo: Patrick Garcia)
Au centre du village, non loin de la Mairie et de l’église se dresse le traditionnel fronton.
Témoin privilégié, il est aussi un des acteurs des fêtes et de la vie du bourg.
Le fronton d’Ainhoa a été construit en 1849.
Sa présence est intimement liée à l’importance des sports de balle (pelote) dans les villages basques.
(Inspiré du site officiel de la ville d’Ainhoa, avec mes remerciements.)
PATRICK GARCIA