PAGE 209: ARLES LA ROMAINE (3/3): LE FABULEUX MUSÉE DE L'ARLES ANTIQUE...
Après « ARLES ET SES MONUMENTS ROMAINS » (page 207) « LA CATHÉDRALE ST TROPHIME ET SON CLOÎTRE » (page 208), pour finir, visite complète du somptueux «MUSÉE DÉPARTEMENTAL DE L’ARLES ANTIQUE » où est rassemblé tout ce qui a été trouvé lors des fouilles de sauvetages et prospections, mais aussi, et surtout, ce que des dizaines de municipalités arlésiennes ont tenté de préserver en les collectant, depuis au moins le 17ème siècle. Pour ma part, j’en suis revenu ébloui, avec en vedette, un bateau de plus de 30 mètres échoué dans le Rhône, avec chargement, objets privés et outillages conservés comme neufs….
MUSÉE DÉPARTEMENTAL DE L’ARLES ANTIQUE
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Le musée départemental Arles antique, est un musée construit 1995, dans un bâtiment moderne conçu par l'architecte Henri Ciriani, sur la presqu'île où se trouvait l'ancien cirque romain pour abriter les collections archéologiques particulièrement riches de la ville. Il dépend du conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Il bénéficie d'une extension en 2012.
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
HISTORIQUE
Dès le XVIIe siècle les autorités locales ont sensibilisé les Arlésiens à la préservation de leur patrimoine. En effet, elles organisèrent, en 1614, dans la « Maison commune », la première présentation d'une collection publique d'antiquités. À la suite de cela, un arrêté décide que le produit de toute découverte archéologique sur le territoire de la commune devra être déposé dans les collections de la ville.
Au XVIIIe siècle le hall d'entrée du nouvel hôtel de ville offrit un espace d'exposition privilégié pour ces collections, permettant la préservation d'œuvres majeures, aujourd'hui présentées au musée. À cette même époque, des « jardins d'Antiquité », véritables petits musées en plein air, présentent au public des pièces issues de trouvailles faites lors de travaux d'aménagement de la ville. En 1784, le père Étienne Dumont aménage un petit museum sur le célèbre site des Alyscamps.
Au XIXe siècle, l'enrichissement important des collections au gré des découvertes et travaux de réhabilitation nécessita le transfert de l’ensemble des antiquités dans un espace plus vaste. C'est l’église Sainte-Anne qui fut choisie et aménagée en 1826 en musée archéologique dit « musée Lapidaire ».
Au XXe siècle, le manque d'espace conduit à l'annexion - en 1936 - de la chapelle des Jésuites, obligeant à dissocier arbitrairement les collections païennes et chrétiennes, qui ne seront à nouveau réunies que dans le nouveau musée de l'Arles et de la Provence antiques, en 1995.
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
LE PROJET
C'est en 1968, que le conservateur des musées d'Arles, l'historien Jean-Maurice Rouquette, élabore le projet d'un nouveau musée destiné à réunir l'ensemble des collections archéologiques arlésiennes en un seul lieu. La création d'un atelier de restauration de mosaïques ainsi qu'un laboratoire d'archéologie est prévue.
Le besoin d'espace sera donc le premier critère du choix du site d'implantation du nouveau musée. Le choix s'est porté sur un site déjà retenu dans l'Antiquité pour l'édification du cirque, bâtiment de spectacles ordinairement situé extra-muros en raison de ses vastes dimensions, sur une presqu'île au bord du Rhône, à la périphérie sud-ouest de la ville. Ce lieu présentait en outre l'avantage de ne pas être trop éloigné du centre historique et de rester à proximité immédiate des vestiges des monuments antiques.
Arles la romaine (3ème partie) : Parmi les bijoux exposés,épingles à cheveux, bracelets d'or... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Objets du quotidien, cuillers à fards,épingles à vêtements, jetons de jeux, pôts à onguents.... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Les bijoux, de toute beauté. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Armes, pointes de flèches... du néolithique. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Bijoux et armes du néolithique. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Fémur ressoudé, on imagine la souffrance de l'humain qui a vécu cette blessure! (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
LA REALISATION
Construit sur la base d'un plan triangulaire, le bâtiment est organisé autour d'un patio, permettant de séparer dans trois ailes distinctes les trois activités essentielles du musée :
- l’aile des collections permanentes ;
- l’aile de la culture, dédiée au savoir et à l’échange, abrite une bibliothèque, la conservation, le service des publics et les structures d’accueil des visiteurs ;
- l’aile scientifique, identifiée par la couleur rouge des murs, synonyme de la force vive, rassemble les services photographique, archéologique, l’atelier de restauration et les réserves.
L’EXTENSION
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Objets usuels, charnières, clés, épingles à nourrices (fibules), pointes, verrou.... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Jetons de jeux, osselets, dès de jeu, encrier, statuettes... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Statuettes diverses. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Epingles à cheveux, dès à coudre, charnières en os... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) :Plan de l'Arles antique superposé à l'Arles moderne. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Maquette de l'Arles antique au musée. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Construction des arènes, maquette du musée. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Les arènes à leur apogée. Maquette du musée. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Les arènes au Moyen-Âge, gravure représentant le quartier regroupé en forteresse dans les anciennes arènes. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Basilique à droite et thermes de Constantin, maquettes du musée. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Les thermes de Constantin et la Basilique, au fond, maquettes du musée. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Le pont de bateaux, maquette du musée. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : maquette du musée. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Maquette du musée. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Maquette du musée. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Maquette du musée. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Le splendide forum, maquette du musée. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Maquette du musée. (Photo : Patrick Garcia)
LE CHALAND ANTIQUE SUCCINTEMENT
Arles la romaine (3ème partie) : La proue du fameux chaland. (Photo : Patrick Garcia)
Pour abriter le chaland antique Arles Rhône 3 de 31 mètres découvert enfoui dans le Rhône, en 2004, le musée bénéficie d'une extension en 2011-2013 de sa face nord-ouest de 800 m2. Entre temps, la barge, dont les bois étaient gorgés d'eau, a bénéficié de soins techniques délicats, à Grenoble, pour lui permettre de supporter une exposition à l'air libre. Le bateau est positionné au-dessus d’une fosse, dissimulant son support, donnant ainsi l’impression de sa flottaison. Une grande partie des objets prélevés lors de l’opération de fouilles de l’épave Arles-Rhône 3 est exposée autour du chaland.
LA MAGNIFIQUE HISTOIRE DU CHALAND ANTIQUE
« ARLES-RHÔNE 3 » EN DÉTAIL
Une opération exceptionnelle réalisée en trois ans ... un pari réussi !
Arles la romaine (3ème partie) : Le gouvernail du chaland a été remise en place. (Photo : Patrick Garcia)
En 2004, l'équipe du musée était loin de penser que l'élément de bois qui affleurait des sédiments dans les fonds du Rhône, dissimulait un bateau long de 31 mètres, presque entièrement conservé, et qu'il trouverait sa place au sein du musée départemental Arles Antique en 2013.
C'est la manifestation Marseille Provence 2013 qui a incité le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône à prendre la décision d'une opération de renflouage et d'extension du musée avec, pour objectif : l’inauguration en octobre 2013 d'une nouvelle aile dédiée au port fluviomaritime d'Arles à l'époque romaine.
Sortir de l'eau 10 tonnes d'un bois fragile comme du verre sans en briser la moindre partie, restaurer l'ensemble dans des délais défiant toutes les normes, installer ce chaland, mais également plus de 450 objets permettant d'en comprendre le contexte, dans une aile de 800 m² spécialement construite pour l'occasion… et tout cela en moins de trois ans alors que des opérations du même type, réalisées de par le monde (Suède, Royaume-Uni, Norvège…), avaient duré plusieurs décennies ... relevait pourtant d'un pari insensé !
Avec cette opération exceptionnelle, le chaland gallo-romain « Arles-Rhône 3 » rejoint le club très fermé des bateaux trouvés complets (ou presque) en fouille, renfloués et présentés au sein d'un musée (le Vasa de Stockholm, la Mary Rose de Portsmouth, la jonque Nanhai 1 de Canton, les bateaux vikings d'Oslo).
Arles la romaine (3ème partie) : Explications sur la partie avant du chaland. (Photo : Patrick Garcia)
De la découverte à la fouille
En 2004, une découverte qui s'avèrera exceptionnelle est faite sur la rive droite du Rhône lors d'une mission de carte archéologique conduite par le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (Drassm/ministère de la Culture) : l'épave d'un chaland (bateau à fond plat) gallo-romain.
Baptisée « Arles-Rhône 3 », cette épave était située à proximité de la berge, par 4 à 9 mètres de profondeur. Au moment de sa découverte, seule une petite partie de l'arrière de l'épave émergeait des sédiments. Le reste du bateau était profondément enfoui sous une couche de limons mêlée à des vestiges archéologiques accumulés jusqu'au milieu du IIe s. de notre ère. Plusieurs missions d'expertises, de sondage et de fouilles ont permis de révéler un chaland exceptionnellement bien conservé, englouti dans les eaux du Rhône. Il contenait encore son dernier chargement, le mobilier de bord des bateliers ainsi que ses équipements de navigation.
Le caractère exceptionnel de la découverte et l'intérêt scientifique de l'épave étaient tels qu'ils justifiaient l'entreprise de relevage afin de présenter le chaland au public. Un rythme effréné fut imposé à près de trois cent personnes (archéologues, scaphandriers, restaurateurs, conservateurs, architecte, muséographe, métiers du bâtiment) afin de tenir les délais du chantier.
Arles la romaine (3ème partie) : Détail de chargement du chaland. (Photo : Patrick Garcia)
2011 : Le renflouage du chaland
L'année 2011 fut consacrée à la fouille et au relevage de l'épave ainsi qu'à la collecte des milliers d' objets archéologiques accumulés au-dessus du chaland après le naufrage de celui-ci. La fouille a été portée par le musée, en collaboration avec le bureau d'étude en archéologie subaquatique Ipso Facto et la société de scaphandriers O'Can sous la direction scientifique du musée.
Durant sept mois, les plongées se sont succédé pour fouiller l'importante couche de sédiments qui recouvrait l'épave puis préparer cette dernière à sa découpe et son relevage.
Dès le départ, le choix a été fait de la sortir en dix tronçons de 3 mètres chacun. Ce choix a été motivé essentiellement pour des raisons de conservation (il est impossible de sortir un tel bateau sans risquer sa destruction) et techniques (liées aux dimensions contraintes des infrastructures de l'atelier de restauration).
L'opération s'est déroulée entre le 12 juillet et le 12 octobre 2011. Les dix tronçons de l'épave ont été remontés un à un des fonds du Rhône et acheminés sur des chariots dans un hangar où ils ont été nettoyés, puis documentés par les archéologues avant d'être redécoupés en quatre sous-ensembles par les restaurateurs pour leur acheminement à l'atelier ARC-Nucléart de Grenoble.
Parmi les 900 m3 de sédiments qui entouraient l'épave, plus de 4 000 objets ont également été prélevés lors de la fouille. La diversité et la qualité de ces objets (amphores, vaisselle en céramique et verre, lampes à huile, monnaies, bijoux, mais également déchets variés, se rapportent à la vie portuaire et à ce quartier d'Arles entre les années 60 et 140-150 de notre ère.
Arles la romaine (3ème partie) : Une rareté en Europe, et avec tout son chargement autour, comme ces amphores, par exemple... (Photo : Patrick Garcia)
2012 : la restauration du chaland
Réalisé à l'atelier ARC-Nucléart de Grenoble, le traitement des bois gorgés d'eau a d'abord consisté en l'immersion des bois dans un mélange d'eau et d'une résine synthétique soluble : le polyéthylène glycol (PEG) afin de le consolider.
Le reliquat d'eau encore présent a ensuite été éliminé par lyophilisation. Cela s'obtient en abaissant la température à -30°C dans une enceinte, le lyophilisateur, où est placé le bois. Son eau se transforme en glace. Une mise sous vide provoque ensuite le phénomène physique de « sublimation » de la glace, qui se caractérise par son évaporation. En moins de deux mois, toute la glace disparait et le bois devient sec.
La proue et le mât du bateau, présentant de nombreux renforts en fer, ont bénéficié d'un traitement complémentaire qui a consisté à imprégner le bois au moyen d'une résine liquide polyester durcie ensuite par irradiation au rayonnement gamma. Les analyses chimiques ayant par ailleurs révélé le développement de sulfure de fer (la pyrite) dans le bois à proximité des clous, il a été décidé, afin d'éviter la dégradation du bois, d'extraire la quasi-totalité des 1 700 clous de fer qui assemblent le chaland et de procéder à un curettage préventif du bois.
Arles la romaine (3ème partie) : Le" chaland à nouveau "à quai", il est une des grandes vedettes de ce musée. (Photo : Patrick Garcia)
2012 : L'extension du musée
Les travaux d'extension du musée étaient destinés à recevoir le chaland Arles-Rhône 3, et plus de 450 objets en lien avec la navigation, le commerce et le port romain d'Arles. Garder le contact visuel avec le fleuve et les vestiges, ouvrir les collections sur la cité, offrir par transparence ce patrimoine aux promeneurs, ont été les éléments essentiels du projet qui présente le chaland gallo-romain de nouveau amarré au quai de chargement qu'il avait perdu.
Il a été choisi de l'exposer comme s'il était à flot, dans une fosse de 35 m de long destinée à suggérer l'onde du fleuve et à dissimuler la structure sur laquelle il repose.
Arles la romaine (3ème partie) : Moyen de transporter les amphores ou aussi les dolium, grosses jarres de 1000 litres ou plus... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Stockage des amphores, toujours verticales. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Ce sont des flacons, qui servaient parfois de bouchons aux amphores, et dans ce cas, cela permettait de faire goûter le contenu de l'amphore, sans l'ouvrir, à un éventuel client. (Photo : Patrick Garcia)
Le remontage du chaland
Afin de présenter le chaland, un socle de 31 m de long et de huit tonnes d'acier a été réalisé. Il consiste en une puissante poutre centrale en acier, relevée à ses deux extrémités, supportant des plateaux métalliques destinés à recevoir les éléments du fond plat de l'embarcation. Des bracelets métalliques reçoivent, sur les côtés, les lourds flancs du chaland.
Le chaland a d'abord été remonté par moitié en 2013 dans un atelier de Grenoble avant de revenir, en pièces détachées, au musée afin d'y être installée dans la fosse. La partie disparue du flan bâbord arrière du chaland a été restituée par un fac-similé afin de donner une meilleure lecture de la poupe du bateau.
Le caisson et les cloisons destinés à recevoir le chargement de pierres ont été en partie remontés et des fac-similés d'une partie des pierres de chargement ont été disposés à l'intérieur.
La vaisselle de bord a été remise en place autour du fond de dolium (grande céramique) disposé sur un discret support fixé à la structure de base.
Le mât de halage découvert en plusieurs fragments a été consolidé, redressé et maintenu en position verticale à l'aide d'un axe en inox stabilisé par trois câbles fins tendus en partie haute.
Enfin, la pelle de gouverne, malgré sa longueur de plus de 7 mètres et ses deux fragments, a été mise en balance sur son point d'équilibre à l'arrière du chaland.
Arles la romaine (3ème partie) : Lingots (5 à 15kgs) de cuivre, d'étain et de plomb trouvés dans le chaland. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
LE CHALAND "ARLES-RHÔNE 3"
C'est autour du chaland, pièce maîtresse de cette nouvelle aile du musée, qu'a été dessiné un parcours qui se veut souple : la boucle peut être abordée dans les deux sens, la circulation reste fluide, laissant au visiteur le temps et la liberté de la découverte. Tout au long du parcours, plus de 450 objets illustrent trois thèmes : la navigation, le commerce fluviomaritime, le port romain et ses activités.
Le mobilier et les vitrines qui abritent ces objets ont été conçus et réalisés dans la continuité de la muséographie, afin de rester fidèle à l'esprit des lieux et de proposer aux visiteurs une unité de présentation. Dominant le bateau, la superbe statue de Neptune accueille les visiteurs et veille sur ce trésor.
Une diversité d'objets exposés dans la vitrine de la navigation
En plus du chaland, divers équipements de navigation viennent compléter l'exposition. Des ancres en pierre, une en fer composées de bois, fer ou plomb, issues des fouilles du Rhône et des Saintes-Maries-de-la-Mer sont ainsi présentées et nous montrent la diversité des ancres utilisées dans l'Antiquité.
Des éléments d'accastillage sont également présentés dans la vitrine de la navigation : chaumards à tête de canard, plomb de sonde, taquets, cabillots ou quinçonneaux utilisés pour raidir les cordages. Ainsi qu'une exceptionnelle poulie en bois qui a conservé un fragment de corde au sein de sa gorge. Divers éléments du chaland, trop fragiles ou trop petits pour être replacés sur le bateau, ont pris place également dans cette vitrine : quelques-uns des 1 700 clous en fer, un amalgame de chiffons de laine poissés ayant servi à l'étanchéité de la coque et la monnaie votive du bateau.
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Accastillage, clous, poulies etc, du chaland. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Ancre métallique du chaland. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Objets trouvés dans le chaland. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Amphorettes, amphores et divers pots trouvés dans le chaland. (Photo : Patrick Garcia)
Le commerce fluviomaritime
Le commerce fluviomaritime est primordial puisqu'il rend compte du rôle essentiel joué par la cité, carrefour de voies romaines et première étape pour les navires remontant le Rhône.
Les amphores, récipients les plus communément transportés sur le fleuve, sont exposées chronologiquement le long du chaland, depuis le Haut-Empire jusqu'à l'Antiquité tardive.
Cinq sections permettent de découvrir les principaux vases de transport et la vaisselle de table provenant de Gaule, d'Italie, d'Espagne, d'Afrique du nord et de Méditerranée orientale.
Les minerais sont représentés par des lingots de cuivre, d'étain, de plomb et de fer.
Avec pas moins d'une douzaine d'épaves chargées de barres de fer, l'importation de ce minerai dans l'axe rhodanien constituait un trafic important.
Des pierres issues du chaland Arles-Rhône 3 et un sarcophage dégrossi en calcaire de Beaucaire, transporté par bateau, montrent l'importance des carrières locales.
Le port antique et ses métiers
La section consacrée au port est dominée par la statue de Neptune, dédiée au nom d'une corporation de bateliers, les lenunclarii, comme l'atteste une dédicace inscrite sur le socle. Cette section permet d'aborder les métiers liés au port et ses infrastructures : les chantiers navals, les entrepôts, les ateliers, les bureaux pour l'administration, etc. Deux mille ans plus tard, Arles est toujours un port et le Rhône continue à jouer un rôle essentiel dans la vie de la cité.
Arles la romaine (3ème partie) : Les différents types d'amphores trouvées dans, ou autour du navire. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Et voila, la cargaison est prête à repartir pour son dernier voyage, 2000 ans après... (Photo : Patrick Garcia)
L'entretien du chaland "Arles-Rhône 3"
Depuis son installation au musée en 2013, les équipes du musée développent un protocole de surveillance et d'entretien du chaland. Ce bateau est sensible aux variations climatiques, à l'empoussièrement et à la bio-altération. Il doit faire l'objet d'une surveillance constante. Après un premier constat de son état en 2014, les équipes de spécialistes réalisent chaque année un état des lieux afin d'en contrôler l'état : conservation des matériaux, déformations et pertes de matière éventuelles, possibles reprises de corrosion...
Parallèlement à ces constats d'état, le protocole de suivi comprend aussi un examen régulier (contrôle visuel et mesures) ainsi qu'un dépoussiérage partiel. Ces opérations sont réalisées par les équipes du musée. »
(Texte édité en ligne par le Musée de l’Arles Antique :
http://www.arles-antique.cg13.fr/mdaa_cg13/root/actualitesexpositions_chaland.html )
LES COLLECTIONS DU MUSEE
Une présentation de type chronologique a été appliquée essentiellement aux périodes pré et post-romaines, en début et fin de parcours. Entre les deux, différents thèmes sont développés dans des espaces individualisés grâce, notamment, à la variété des dispositifs muséographiques. Le musée a par ailleurs conservé une copie dans son état initial de la fameuse Vénus d'Arles, dont l'original restauré par François Girardon est conservé à Paris au musée du Louvre. Cette statue est l'emblème du musée, et une copie de celle du Louvre ornait la façade avant l'extension. Elle est désormais visible dans l'auditorium. Depuis que les fouilles subaquatiques du Rhône ont fait émerger, en 2007, une tête représentant supposément César, ce fragment de statue constitue sans doute aujourd'hui le fleuron du musée.
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Les collections sont divisées en différentes périodes :
- la Préhistoire ;
- la Protohistoire : période comprise entre la fondation de Marseille par des marins grecs venus de Phocée en Asie mineure vers 600 av. J.-C. à celle d'Arles par Jules César ;
- le Haut et le Bas-Empire : de la fondation de la ville en 46 av. J.-C. à la chute de l'empire romain en 476 ;
- l'Antiquité tardive : période comprise entre le ive et le vie siècle, avec une remarquable collection de sarcophages paléochrétiens.
Arles la romaine (3ème partie) : Vases, ustensiles de cuisine, pichets et plats gallo-romains.... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Vases, ustensiles de cuisine, pichets et plats gallo-romains.... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Vases, ustensiles de cuisine, pichets et plats gallo-romains.... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Vases, ustensiles de cuisine, pichets et plats gallo-romains.... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Vases, ustensiles de cuisine, pichets et plats gallo-romains.... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Vases, ustensiles de cuisine, pichets et plats gallo-romains.... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Vases, ustensiles de cuisine, pichets et plats gallo-romains.... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Porcelaine rouge romaine, communément nommée"sigillée". (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Vases, ustensiles de cuisine, pichets et plats gallo-romains.... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Vases, ustensiles de cuisine, pichets et plats gallo-romains.... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Vases, ustensiles de cuisine, pichets et plats gallo-romains.... (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Vases, pichets et flacons en verre.... (Photo : Patrick Garcia)
LE THÉÂTRE (Voir maquette en tête d'article ou la première partie des articles sur Arles, la page 207, qui montre les restes de tous ces monuments, tels qu'ils sont aujourd'hui)
- la Statue colossale d'Auguste en marbre de 3.10 m de hauteur : le torse a été découvert en 1750 tandis que la tête s'y rapportant parfaitement a été exhumée en 1834. Cette statue ornait le mur central de la scène ;
- l'Autel d'Apollon en marbre de Carrare de la fin du Ier siècle av. J.-C.. Il décorait la base de la scène (pulpitum) du théâtre. Le dieu, le coude appuyé sur une lyre, est assis sur un trône aux pieds ouvragés. Les avant-corps en forme de pilastre sont décorés d'oiseaux et de feuilles de laurier. Sur les faces latérales est figuré le martyre de Marsyas ;
- l'Autel des cygnes en marbre de Carrare de la fin du 1er siècle : l'iconographie de cet autel fait référence à la naissance d'Apollon car des cygnes survolèrent l'île de Délos au moment de la naissance du dieu ;
- la Vénus d'Arles : l'original en marbre, représentant Aphrodite, est exposé au musée du Louvre, tandis qu'une copie en plâtre datant du XVIIIe siècle est présentée ici ;
- un buste en marbre d'un jeune prince ;
- un Buste d'Aphrodite, dit Tête d'Arles, en marbre représentant la déesse de l'amour, coiffée de tresses séparées par un bandeau et réunies en un chignon bas.
L’AMPHITHÉÂTRE (Voir maquette en tête d'article ou la première partie des articles sur Arles, la page 207, qui montre les restes de tous ces monuments, tels qu'ils sont aujourd'hui)
L'amphithéâtre a été édifié sur le flanc nord de la colline de l'Hauture au cours de la dernière décennie du 1er siècle. Avec ses 136 m de long et 107 m de large, il occupe le vingtième rang parmi les arènes du monde romain. Il doit son relatif bon état de conservation au fait d'avoir été transformé durant les Haut Moyen Âge en poste militaire avant d'être occupé par des habitations détruites au XIXe siècle. Une maquette au 1/100 montre l'ensemble de l'amphithéâtre avec notamment l'emplacement des mâts qui permettaient de tendre une bâche destinée à protéger les spectateurs du soleil. Quelques objets illustrent les diverses activités qui pouvaient avoir lieu : statuettes en bronze de gladiateurs, lampe à huile décorée de deux gladiateurs en train de lutter, etc.
Le cirque d'Arles était situé à proximité immédiate de l'actuel musée. Il devait mesurer environ 450 m de long sur 100 m de large et pouvait accueillir environ vingt mille spectateurs. La nature marécageuse du sol a nécessité pour sa stabilisation le fonçage d'environ vingt cinq mille pieux en bois de pin ou de chêne. L'analyse dendrochronologique de ces pieux a permis de déterminer une date assez précise de la construction de cet ouvrage à savoir l'an 148 ou 149 de notre ère. Quelques pieux parfaitement conservés sont exposés. Le cirque servait essentiellement aux courses de chars qui sont évoquées par l'exposition de trois bas-reliefs trouvés en remploi dans le rempart tardif de la ville.
Le musée expose un ensemble de mosaïques provenant en grande majorité du quartier de « Trinquetaille » sur la rive droite du Rhône où étaient implantées de riches villas romaines. Les mosaïques exposées ont été réalisées suivant deux techniques :
- l'opus tessalum : des tesselles - petits éléments colorés de forme cubique - sont assemblées au moyen de mortier sur une surface plane à couvrir en réalisant des dessins géométriques et des figures variées.
- l'opus sectile : pavement réalisé à l'aide de plaques de marbre ou de pierres dures diverses pour réaliser des formes géométriques variées : carré, losange, hexagone etc.
Les mosaïques exposées sont les suivantes :
Arles la romaine (3ème partie) : Mosaïque de l'enlèvement d'Europe. (Photo : Patrick Garcia)
- La mosaïque de l'Enlèvement d'Europe: À l'intérieur d'un panneau bordé d'une tresse à deux brins, figure l'enlèvement d'Europe, princesse phénicienne, fille d'Agénor (roi de Tyr), par Zeus métamorphosé en taureau blanc.
- La mosaïque du Canthare : Seule une partie de cette mosaïque datant de la fin du iie siècle a été déposée et exposée. Elle représente un canthare à panse godronnée avec des anses en S d'où jaillit un double rinceau végétal.
- La mosaïque du Zodiaque ou du Génie de l'Année et des Saisons : découverte en 1914, elle est décorée en son centre d'un octogone à l’intérieur duquel est représenté un jeune homme imberbe, le bras droit passé dans le cercle du zodiaque et tenant un sceptre rouge de la main gauche. Adjacents alternativement à cet octogone central sont figurés quatre autres octogones et quatre carrés. Les quatre octogones sont occupés par des bustes représentant les saisons : l'Hiver, femme voilée ; le Printemps, jeune femme portant une couronne de fleurs ; l'Été, jeune homme couronné d'épis de blé et de fleurs ; l'Automne, très dégradé, tête portant une couronne de feuillage. Les carrés sont décorés de nœuds de Salomon ou de fleurons.
-
Arles la romaine (3ème partie) : Mosaïque à motifs géométriques. (Photo : Patrick Garcia).
-
La mosaïque géométrique : découvert en 1987, elle est datée des années 170-180. Cette mosaïque présente une composition de losanges et de carrés. Deux grands carrés sont décorés de fleurons et sept petits de nœuds de Salomon. Des losanges assemblés par quatre forment des demi-étoiles. L'ensemble est bordé par une tresse à deux torons.
-
Arles la romaine (3ème partie) : La mosaïque d'Orphée, découverte à Trinquetaille. (Photo : Patrick Garcia)
- La mosaïque d'Orphée : découverte en 1934, elle représente, à l'intérieur d'un octogone, Orphée vêtu à l'orientale et coiffé d'un bonnet phrygien. Il joue d'une lyre à neuf cordes, nombre identique à celui des muses. Des animaux sauvages pacifiés par la musique l'entourent : panthère, lion, taureau, cerf, renard, gazelle, perdrix, etc. Tout autour des carrés et des rectangles sont décorés de motifs variés : tresse à deux brins formant un cercle, peltes affrontés etc.
- La mosaïque de la Méduse
-
Arles la romaine (3ème partie) : 4 vues représentant la magnifique mosaïque de « l'Annus-Aiôn ». (Photo : Patrick Garcia)
-
Arles la romaine (3ème partie) : 4 vues représentant la magnifique mosaïque de « l'Annus-Aiôn ». (Photo : Patrick Garcia)
-
Arles la romaine (3ème partie) : 4 vues représentant la magnifique mosaïque de « l'Annus-Aiôn ». (Photo : Patrick Garcia)
-
Arles la romaine (3ème partie) : 4 vues représentant la magnifique mosaïque de « l'Annus-Aiôn ». (Photo : Patrick Garcia)
LES RITES FUNÉRAIRES
Cinq nécropoles sont connues à Arles sous l'Empire romain : une est située au nord au quartier du Trébon ; la seconde, la plus célèbre, est celle des Alyscamps au sud-est ; la troisième qui était située à proximité du cirque, a été détruite pour le creusement d'un bassin pour les péniches ; enfin les deux dernières sont situées rive droite du Rhône au quartier de Trinquetaille. Ces sites ont fourni différents vestiges qui sont exposés.
- Mausolée : des éléments d'un mausolée ont été trouvés lors des fouilles du bassin des péniches. Une restitution du mausolée est exposée.
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
- Stèle à portrait : datant de la première moitié du Ier siècle elle représente deux bustes, celui de Chia servante affranchie et celui de sa patronne Philematio qui tient une pomme dans sa main droite.
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
- Cippe à portrait du 1er siècle représentant un couple et ses deux enfants, un garçon et une fille. Le centre est occupé par les deux femmes : à gauche la mère avec des boucles d'oreilles et à droite la fille voilée.
- Couvercle d'une tombe en forme de toit à double pente avec des acrotères en forme de masque. Découverte en 1985 dans la nécropole du cirque, cette tombe date du IIIe siècle. Les visages des masques sont grimaçants, à la bouche grande ouverte et aux lèvres ourlées.
Dans ce domaine des rites funéraires, le musée présente une exceptionnelle collection de sarcophages païens et chrétiens qui reflète la richesse de la société arlésienne de cette époque. Sur les murs sont accrochés des inscriptions funéraires et des fragments de sarcophages.
Arles la romaine (3ème partie) : Sarcophage de Phèdre et Hippolyte. (Photo : Patrick Garcia)
Sarcophage de Phèdre et Hippolyte : ce sarcophage en marbre trouvé en 1891 provient du quartier de « Trinquetaille » et date du milieu du IIIe siècle. Il se compose d'une cuve et d'un couvercle en forme de lit où le défunt est représenté allongé. Sur la cuve est représentée l'histoire d'Hippolyte, fils de Thésée, et de Phèdre.
Sarcophage de Marcia Romania Celsa : découvert en 1974 dans le fossé de la route des Saintes-Maries-de-la-Mer, ce sarcophage date du deuxième quart du 4e siècle. Au centre du couvercle se trouve un médaillon circulaire sur lequel est gravée l'épitaphe de la défunte Marcia Romania Celsa. À gauche du cartouche sont représentés des jeunes Hébreux jetés dans la fournaise et à droite l'adoration des mages. Sur la cuve est représentée au centre une Orante ; à gauche trois scènes sont consacrées à saint Pierre : la source miraculeuse et le baptême du centurion, l'arrestation de Pierre et l'annonce du reniement avec le coq ; à droite sont figurées la multiplication des pains, la guérison de l'aveugle et la résurrection de Lazare.
Arles la romaine (3ème partie) : Sarcophage de la Trinité ou des époux (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Sarcophage de la Trinité ou des époux (Photo : Patrick Garcia)
Sarcophage de la Trinité ou des époux : ce sarcophage en marbre blanc a également été découvert en 1974 dans le fossé de la route des Saintes-Maries-de-la-Mer et date du deuxième quart du ive siècle. Le couvercle est décoré de scènes du Nouveau Testament avec de gauche à droite les jeunes hébreux devant Nabuchodonosor, le sacrifice d'Abraham, Adam et Ève chassés du paradis, la remise de la Loi à Moïse, et les offrandes de Caïn et Abel. La cuve est à double registre dont la frise supérieure est décorée en son centre par un médaillon en coquille à l'intérieur de laquelle est représenté un couple d'époux. Après une scène difficile à interpréter, on trouve de gauche à droite la guérison du paralytique, celle de l'aveugle et celle de la Cananéenne ; enfin l'annonce du reniement de Pierre avec le coq au pied de l'apôtre. Le registre inférieur débute par l'adoration des rois mages, suivie par la Source miraculeuse et l'enseignement de Pierre.
Arles la romaine (3ème partie) : Sarcophage de La chasse. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Sarcophage de La chasse. (Photo : Patrick Garcia)
Sarcophage de La chasse : ce sarcophage en marbre blanc a également été découvert en 1974 dans le fossé de la route des Saintes-Maries-de-la-Mer et date du deuxième quart du ive siècle. Sur le couvercle, de part et d'autre d'une tessère anépigraphe soutenue par deux Amours, est représenté le retour de la chasse : à gauche deux chasseurs ramènent un cerf entravé tandis qu'un troisième porte sur ses épaules un gibier ; à droite, cinq chasseurs tenant leurs chiens en laisse emportent sur leurs épaules du gibier enfermé dans un filet. Sur la cuve sont représentées deux scènes de chasse : à gauche un chasseur à pied et un cavalier attaquent à l'épieu un énorme sanglier, puis à droite trois cavaliers forcent trois cerfs vers un filet tendu depuis le haut d'un arbre.
Sarcophage de l'Orante : ce sarcophage à strigiles en marbre de Carrare date de la fin du ive siècle. Au centre l'Orante voilée est représentée devant une draperie nouée aux angles supérieurs. Aux deux extrémités deux apôtres tournés vers la figure centrale font le geste d'acclamation. Le relief porte des traces de dorure, ce qui montre que ce sarcophage était sans doute peint et rehaussé d'or.
Arles la romaine (3ème partie) : Sarcophage de Concordius. (Photo : Patrick Garcia)
- Sarcophage de Concordius : ce sarcophage en marbre de Carrare date des années 380-390. Au centre du couvercle est placée une tessère avec, de part et d'autre, les douze apôtres en train de lire la Loi. La cuve, décorée de griffons sur les petits côtés, représente au centre le Christ Docteur, assis sous un portique et tenant dans sa main gauche un livre ouvert. Il est entouré de ses douze apôtres, six de chaque côté. Aux deux extrémités, deux groupes de fidèles : les hommes à gauche et les femmes à droite.
- Sarcophage de la remise de la Loi à saint Pierre : ce sarcophage en marbre de carrare date de la fin du 4e siècle. Divisé en cinq niches il représente en son centre le Christ barbu debout sur la montagne d'où sortent les quatre fleuves du Paradis ; il tend le livre déroulé de la Loi à Pierre qui s'avance vers lui, à droite, portant la croix et assisté d'un apôtre. À la gauche du Christ se tiennent Paul, reconnaissable à sa calvitie, et un apôtre séparés par un palmier portant le phénix, symbole de la résurrection. Aux deux extrémités on reconnait à gauche le lavement des pieds et à droite la comparution du Christ devant Ponce Pilate avec la scène du lavement des mains.
Arles la romaine (3ème partie) : Sarcophage du passage de la mer rouge . (Photo : Patrick Garcia)
- Sarcophage du passage de la mer rouge : ce thème revient fréquemment sur les sarcophages d'Arles dont deux portent cette appellation :Sarcophage Eucharistique : datant du milieu du 4e siècle ce sarcophage en marbre de Carrare est compartimenté en sept niches séparées par des pilastres cannelés à chapiteaux composites. Au centre figure le Christ imberbe tenant le rouleau de la Loi. Les autres personnages sont de gauche à droite : Abraham tenant un glaive au-dessus d'un autel, saint Pierre, un apôtre présentant une corbeille de pains au Christ, puis à droite de celui-ci un autre apôtre offrant les poissons, saint Jacques le Mineur et enfin Daniel avec l'autel au pied duquel git le dragon empoisonné des babyloniens.
- le premier est un élément de sarcophage : la scène représente les Israélites en tête desquels marche Marie la prophétesse, sœur de Moïse, et l'engloutissement de l'armée du pharaon dans la mer rouge qui se referme sous la baguette de Moïse,
- le deuxième est un sarcophage complet dont les petits côtés sont décorés de motifs d'écaille. La scène de la façade principale de la cuve est très similaire à la précédente.
Arles la romaine (3ème partie) : Sarcophage aux arbres. (Photo : Patrick Garcia)
- Sarcophage aux arbres : réalisé en marbre de la Proconnèse,ce sarcophage comporte sept niches formées par des oliviers dans lesquels sont logés des colombes ; autour du dernier tronc d'arbre de droite s'enroule un serpent montant vers un nid rempli d'œufs. Au centre se trouve l'Orante légèrement déhanchée, les deux mains dans un geste de prière. De part et d'autre sont figurés des miracles du Christ : à gauche résurrection du fils de la veuve de Naïm, guérison de la fille d'une Cananéenne et multiplication des pains, et à droite miracle des noces de Cana, guérison de l'aveugle et guérison d'un paralytique.
Sarcophage de la Chaste Suzanne : ce sarcophage en marbre de Carrare est à double registre et présente en son centre le médaillon des deux époux. Les scènes du registre supérieur ne sont pas réalisées dans un ordre chronologique ; à droite du médaillon est représentée Suzanne lisant le livre de la Loi, entre deux arbres derrière lesquels se cachent les vieillards. À l’extrême gauche ceux-ci sont amenés devant Daniel assis sur un rocher auprès duquel se tient Suzanne tandis que les accusateurs sont roués de coups. À l’extrême droite figure le jugement de Pilate avec à proximité l'aiguière posée sur un trépied. Sur le registre inférieur on reconnait de gauche à droite : le refus des jeunes Hébreux d'adorer l'idole de Nabuchodonosor, Daniel enfermé dans la fosse aux lions et enfin le passage de la mer rouge avec l'engloutissement du char du pharaon et le cortège des israélites soutenant les vieillards avec Marie en tête et, fermant la marche, Moïse touchant les flots de sa baguette.
Sarcophage du Christ nimbé : ce sarcophage à strigiles de la fin du ive siècle représente en son centre le Christ avec deux apôtres aux extrémités.
Arles la romaine (3ème partie) : Sarcophage de la Nativité. (Photo : Patrick Garcia)
Sarcophage de la Nativité : ce sarcophage à strigiles et en marbre de Saint-Béat date de la fin du ive siècle. Le médaillon central est sur deux registres ; en haut la Vierge est assise en tête d'un berceau au-dessus duquel apparaissent le bœuf et l'âne ; un berger portant le pedum se trouve à l'opposé de la Vierge. Sur le registre inférieur est figurée la venue des Rois mages guidés par l'étoile apparaissant au-dessus de la tête de la Vierge du registre supérieur ; ils sont vêtus d'un justaucorps et coiffés d'un bonnet phrygien. Les deux extrémités de la cuve sont décorées de scènes de l'ancien testament : à gauche Moïse recevant les tables de la Loi et à droite le sacrifice d'Abraham avec un bélier suspendu par les cornes dans un buisson destiné à remplacer Isaac.
Arles la romaine (3ème partie) : Sarcophage de L'Anastasis. (Photo : Patrick Garcia)
Sarcophage de L'Anastasis : ce sarcophage en marbre date de la fin du ive siècle. Le couvercle porte en son centre la tessère anépigraphe soutenue par deux génies ailés ; il est terminé à ses extrémités par deux acrotères en forme de tête. Entre chaque acrotère et le médaillon central figure un médaillon à encadrement perlé soutenu par deux génies ailés : celui de gauche représente une femme et celui de droite un jeune homme vu de profil. Le centre de la cuve est occupé par la croix de l'Anastasis surmontée d'une couronne ; De chaque côté deux groupes de six apôtres se dirigent vers la croix, les uns de face, les autres de profil ou même de dos. Au-dessus de la tête de chaque apôtre une couronne est tenue par une main sortant d'un ciel étoilé.
Sarcophage des apôtres : Trouvé en 1949 en remploi, ce sarcophage à strigiles datant de la fin du 4e siècle représente en son centre le Christ imberbe, les cheveux bouclés, tenant de la main droite une croix gemmée. À ses pieds deux adorants : à gauche un enfant debout soutient le pied de la croix avec sa chlamyde et à droite une femme agenouillée, la tête voilée, fait le geste d'adoration. Aux extrémités, deux apôtres, saint Pierre, à gauche, barbu et les cheveux crépus, et à droite, saint Paul, le front chauve portant une couronne à lemnisques (rubans attachés aux couronnes).
Arles la romaine (3ème partie) : Sarcophage de l'histoire de Jonas. (Photo : Patrick Garcia)
Sarcophage de l'histoire de Jonas : ce devant de sarcophage en marbre provient des Alyscamps. Il est composé de deux registres avec au centre un médaillon en forme de coquille dans lequel sont représentés les époux. Sur le registre supérieur sont figurés de gauche à droite : le sacrifice offert par Caïn et Abel, la guérison de l'aveugle et la remise de la Loi à Moïse ; au-delà de la coquille le sacrifice d'Abraham, la multiplication des pains, la chaire de saint Pierre et son arrestation. Sur le registre inférieur on reconnait l'Orante voilée entre deux arbres, les noces de Cana, Daniel empoisonnant le dragon des Babyloniens, entouré autour d'un arbre ; sous le médaillon central, se développe trois scènes de l'histoire de Jonas englouti par le monstre marin, rejeté sur le rivage et reposant au séjour des Bienheureux à l'ombre de la courge. On reconnait ensuite Adam et Ève autour de l'arbre du mal, puis Daniel dans la fosse aux lions.
Sarcophage des adieux du Christ : ce sarcophage est en marbre de Proconnèse. Au centre le Christ imberbe, les pieds posés sur un escabeau, tient le volumen à demi déroulé. Il fait ses adieux à ses apôtres dont deux sont prosternés à ses pieds et deux autres en pleur se voilent la face. À gauche sont figurés la Source miraculeuse et les trois Hébreux refusant d'adorer l'idole de Nabuchodonosor et à droite la résurrection de la fille de Zaïre que le Christ soulève de sa couche en lui prenant le bras de la main.
Arles la romaine (3ème partie) : Sarcophage de la chaire de saint Pierre. (Photo : Patrick Garcia)
Sarcophage de la chaire de saint Pierre : ce sarcophage en marbre de Carrare est daté des environs de l'an 330 et provient des Alyscamps. L'Orante au centre, voilée, est entourée des deux saints qui la soutiennent. De gauche à droite sont figurées les scènes suivantes : multiplication des pains et des poissons, le sacrifice d'Abraham, et la guérison du paralytique. De l'autre côté de l'Orante, la guérison de la Cananéenne agenouillée, puis la chaire de saint Pierre ; le Christ encourage par sa présence l'apôtre assis, lisant un livre sur lequel est gravé le monogramme de Constantin, tandis qu'un soldat est prosterné à ses pieds et que deux autres l'entourent pour l'arrêter.
Arles la romaine (3ème partie) : Frise des Amours auriges. (Photo : Patrick Garcia)
Arles la romaine (3ème partie) : Frise des Amours auriges. (Photo : Patrick Garcia)
Sarcophage de la Samaritaine : partie d'un sarcophage à strigiles en marbre de Carrare. La scène centrale représente la Samaritaine avec le Christ auprès du puits et en dessous l'épisode de Zachée perché dans un sycomore, à qui le Christ annonce sa prochaine visite.
Sarcophage du bon pasteur : fragment de sarcophage de le première moitié du ive siècle montrant au centre le bon pasteur portant un mouton sur ses épaules à côté d'une Orante voilée. À gauche arrestation de Pierre et à droite miracles du Christ.
Arles la romaine (3ème partie) : (Photo : Patrick Garcia)
PATRICK GARCIA
Et l’aide précieuse de l’O.T., du Net, en particulier Wukipédia, mais aussi Gallica et Mérimée….