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Mémoire des Hommes de Sainte Livrade sur Lot
13 avril 2019

PAGE 218: LA CANOURGUE (48), LA PETITE VENISE LOZÉRIENNE...

 

Blason_ville_fr_La_Canourgue

 

Le blason de La Canourgue (Wikipédia) 

CANOURGUE MAISON COLOMBAGES 681 copie

    Après une courte visite à Roquefort sur Soulzon, célèbre pour son fromage de brebis Lacaune, je remonte vers Mende, capitale de Lozère, avant de redescendre plus tard, visiter les Cévennes et le Pays des Grands Causses.

 TRAJET LA CANOURGUE

 Trajet entre La Canourgue et Ste Livrade sur Lot(47110) , un trajet rectiligne.

     Chemin faisant, je fais une halte de 2 jours dans une petite ville de moyenne montagne (560m), souvent surnommée : « La Petite Venise de la Lozère », je parle de La Canourgue, dont voici une très rapide présentation :

La Canourgue

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : La belle collégiale St Martin. (Photo : Patrick Garcia)

       La Canourgue (en occitan ou catalan La Canorga) de la Lozère. Ses habitants sont appelés les Canourguais. La commune de La Canourgue est labellisée « Village étape » depuis 2006. Elle est située dans le Gévaudan, sur l'Urugne (petit affluent du Lot) au pied du « causse de Sauveterre » que la commune absorbe en grande partie.

     Le bourg de « La Capelle », sur le causse de Sauveterre, est associée à La Canourgue, tout comme ceux « d'Auxillac » et « Montjézieu », depuis 1972, ce qui fait de La Canourgue une commune dont la superficie est importante (10 429 hectares, soit pratiquement la superficie de la ville de Paris).

Historique

    Autrefois les eaux de « l'Urugne » empruntaient l'actuel tour de ville et ne manquant pas d'inonder la cité à chaque crue. Il fallut percer un tunnel pour détourner son cours principal, aménager des digues et des canaux pour utiliser l'eau et sa force motrice. Meuniers, tisserands et tanneurs se succédèrent au cours des siècles aménageant les ramifications du canal, bâtissant ainsi la « petite Venise Lozérienne ».

Au moyen âge, les moulins.
     Il existait déjà plusieurs moulins à roues verticales mais surtout horizontales assurant 3 productions : la farine panifiable et la farine destinée à l'alimentation des animaux, l'orge perlée et l'huile de noix. 
Comment repérer un ancien moulin ? En retrouvant les rainures profondes laissées par les meuniers aiguisant leurs outils sur les linteaux en grès rouge de certaines maisons. 

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Dans le dédale de la cité médièvale, le "Moulin de la Ville", un des nombreux moulins qui éxistaient dans la ville... (Photo : O.T.)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Le bief du "Moulin de la Ville". (Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Au cour des siècles, les meuniers venaient affuter leurs couteaux sur les pierres en grès rouge  de l'encadrement des portes....(Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Jolie porte près du moulin. (Photo : Patrick Garcia)

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Vue de la ville médiévale depuis le pech où est située la Vierge. (Photo : Patrick Garcia)

XIVème-XVIIIème siècle, l'activité lainière :

    Les canaux permettaient de laver la laine en provenance des moutons du causse et d'Espagne. Les moulins foulaient les draps pour en assurer la trame. Chaque foyer possédait son propre métier à tisser.

Particularité canourguaise : fabrication de cadis refoulés ou « abioux » (pièces d'étoffe grossières tissées très serrées pour les rendre imperméables, servant de doublures aux habits militaires). Concurrencée par le Rouergue et Albi, affaiblie par l'apparition du coton, cette industrie décline sur fond de peste noire.

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Curieuse et belle maison à cheval sur la rue Callongue, notez un personnage, un mannequin, à la fenêtre, qui observe les passants.  (Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : La rue Callongue, vue depuis la maison en surplomb, précédente. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Reste d'une échoppe dans la rue Callongue. (Photo : Patrick Garcia)

Fin XIXème - début XXème siècle, industrie du cuir 

Les "peaux vertes" des animaux séjournaient 40 jours dans les eaux de « l'Urugne » avant d'être tannées. Les hommes sont alors mégissiers, tanneurs, gantiers, négociants. Cette industrie s'éteint vers la moitié du XXème siècle. Les moulins sont désaffectés et remplacés par des minoteries sauf un qui servira à la création d'une centrale hydraulique fournissant l'électricité au village de 1900 aux années 30…

 VISITE DE LA CANOURGUE, LA « PETITE VENISE DE LA LOZERE »

     Ce surnom lui vient des nombreux ruisseaux qui traversent la ville et que l’on retrouve un peu dans toutes les rues… Des sources aux eaux pures donnent naissances  à ces petits gaves qui ont pour noms :

« Saint Frézal », « Malpas », et « Merdéric ».

    Dans le centre ville, sous la place du « Portal », tous ces canaux, parfois recouverts de voûtes (sous les places et les maisons, ou à l’air libre, se retrouvent à la « Jonction des Canaux » pour former « l’Urugne », qui va rejoindre le Lot à quelques kms de là.

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : "Jonction des eaux", ici, à l'entrée de la ville, où les canaux des différents ruisseaux se rejoignent dans une eau pure parcemée de faux oiseaux... (Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Parmis le dédale des canaux qui rythment la cité médiévale, à droite, un bief s'écoule vers un autre moulin... (Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Les canaux sont décorés de sculptures d'oiseaux... (Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : les belles couleurs des cerisiers du japon sur la place du "Pré Commun". (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Partout, l'eau est présente, avec des fontaines à chaque coin de rue.... (Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : La belle fontaine du "Pré Commun". (Photo : Patrick Garcia)

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   La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Autre jolie fontaine à l'entrée du bourg fortifié, celle du"Portal", la porte fortifiée de la ville.

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Parmi les canaux qui irriguent les moulins et les petites industries... (Photo : Patrick Garcia)

      Les eaux sont donc partout présentes, issues des monts alentours. Elles ont permis à de très nombreux moulins de fonctionner pour le bien de tous. Ne parle-t-on pas de 25 moulins sur les 3 kms de cours d’eau baignant La Canourgue ? Les amateurs de villages de caractère seront comblés. Les très nombreuses maisons anciennes à colombages ou en pierres, de couleurs rouges, aux toits de lauzes, possédant pour la plupart de nombreuses « Capucines » (lucarnes de toits) aux formes variées. Pour agrémenter le paysage, il y a de nombreux bras de rivières parsemant la ville, des fontaines à tous les coins de rues et quelques monuments qu’il faut absolument visiter, ou voir, tout cela vous permettra de passer un excellent séjour dans un cadre agréable et majestueux.

     Je gare mon « Pépère » à l’aire de stationnement à droite de « l’Avenue du Lot » en arrivant de l’A75, par le village « Bannassac » et la D998. L’endroit est bucolique, sous un piton où trône une grande Vierge blanche immaculée. A la sortie, de ce parking, un beau magasin de produits régionaux qui est appétissant à l’œil, j’y ferai de douces trouvailles…. Je file droit sur 200 mètres et entre dans le centre historique où se trouve l’O.T. Muni de mes plans de visite, et de la doc nécessaire, j’entame la visite de ce charmant village.

Je décide de commencer par la collégiale St Martin. Je lis les renseignements qui me permettront de mieux apprécier le charmant édifice :

« Collégiale Saint-Martin de La Canourgue »

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Le joli chevet de l'église. (Photo : Patrick Garcia)

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Une façade refaite après amputation de l'avant de l'église, on devine les collatéraux apparents sur le mur...(Photo : Patrick Garcia)

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Le joli chevet, dommage que la vue soit gâchée par des bâtiments gênants...(Photo : Patrick Garcia)

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Autre vue du chevet et des chapitaux historiés. (Photo : Patrick Garcia)

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Jolie croix de mission métallique contre le mur de l'église. (Photo : Patrick Garcia)

CANOURGUE CADRAN 552 copie Cadran solaire du clocher. 

 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne :" - C’est à l’heure où vous ne vous y attendez pas, que le fils de l’Homme viendra. Soyez prêts ! »(Photo : Patrick Garcia)

      La collégiale Saint-Martin était un monastère fondé certainement au vie siècle dans le village de La Canourgue, aujourd'hui dans le département français de la Lozère. Il a été actif comme monastère jusqu'à quelques années de la Révolution française. La collégiale est devenue ensuite église paroissiale. Elle est désormais rattachée à la paroisse Saint-Frézal, l'une des cinq paroisses du diocèse de Mende.

    Un monastère est sans doute fondé au vie siècle ou au VIIe siècle, si l'on en croit des monnaies frappées à cette période au village voisin de Banassac et portant la mention de Saint-Martin. Il assoit sa renommée au VIIIe siècle, et un collège de chanoines y est installé entre le ixe siècle et le Xe siècle. Ce collège a donné son nom au village de La Canourgue (transformation depuis chanoine).

   Au XIe siècle, pour éviter le relâchement dans le respect des règles monastiques, l'évêque Aldebert Ier de Peyre cède le monastère à l'administration de l'abbaye Saint-Victor de Marseille. L'acte de cession est daté du 4 juillet 1060, et précise la présence de quatre églises dans le village, dont l'église conventuelle Saint-Martin. Les moines de Saint-Victor ont donc sans doute dû construire l'édifice actuel à partir de cette église, au XIIe siècle.

      Remaniée au fil des ans, la collégiale subit un gros changement en 1670, lorsque le clocher au-dessus du porche s'effondre, entraînant dans sa chute les deux dernières travées de la nef. Ces travées n'ont jamais été reconstruites, donnant à l'église un aspect carré.

    Un peu avant la Révolution française, la vie consacrée au monastère est abandonnée. La collégiale devient alors église paroissiale. »

Une église et un cadran solaire explicite :

    Je vois vite comme dis précédemment, où la partie c’est écroulée, en 1670. Cette entrée est différente du reste de l’édifice. Sur le nouveau clocher un cadran solaire porte l’inscription : «  Qua hora non putatis filius hominis veniet estorte parati - C’est à l’heure où vous ne vous y attendez pas, que le fils de l’Homme viendra. Soyez prêts ! ». A l’intérieur, la nef est bordée de deux collatéraux et d’un déambulatoire permettant de découvrir les chapelles rayonnantes romanes et gothiques. Le tout est charmant, avec de solides arcs doubleaux reposant sur des colonnes en appliques, l’appareillage est bien visible, l’édifice a perdu son enduit où n’a jamais été peint. Des pierres à forte teneur de fer, donc, de couleur rouge, soulignent certaines colonnes ou arêtes afin d’égayer cette église bien entretenue et conservée, sauf, bien sûr, dans les parties disparues avec l’écroulement du clocher et de l’entrée d’origine, qui devait posséder, comme beaucoup d’édifices romans, un porche bien décoré….

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Intérieur de la collégiale St Martin: Les magnifiques voûtes.(Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Intérieur de la collégiale St Martin: La belle architecture romane, ses collatéraux...(Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Intérieur de la collégiale St Martin...(Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Intérieur de la collégiale St Martin: le déambulatoire. (Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Intérieur de la collégiale St Martin: verrières du choeur.  (Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Intérieur de la collégiale St Martin: Jeux de lumières... (Photo : Patrick Garcia)

      Je fais le tour de la collégiale, sous le soleil, l’alternance des couleurs est agréable à l’œil, mais l’église est dépourvue de ces grosses décorations que l’on trouve beaucoup en Auvergne, avec des modillons parfois coquins ou des têtes de monstres ou de personnages divers…  Heureusement elle a conservé un toit en fines lauzes et sur le côté, une belle fontaine charme le passant, alors qu’au cours des siècles, elle fut le centre de la vie du bourg.

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : La jolie et romantique tour de l'Horloge, décrite ci-dessus. (Photo : Patrick Garcia)

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Marteau fleurdelisé de la Porte de la tour, qui servait de maison commune et de prison...(Photo : Patrick Garcia)

Je continue ma visite, je vois sur mon plan :

« Maison à pans de bois ».

   En fait il y en a plusieurs d’assez jolies, mais il y en a une qui est magnifique ! Elle date du 14ème siècle et fut restaurée en 1996. Cette cure de jouvence l’a restitué dans le même état qu’à époque où les papes s’installaient en Avignon, où l’on brûlait les templiers etc.  En 30 générations qui s’y sont succédé depuis sa construction, que de drames, d’événements heureux, de chants et de pleurs, de palabres depuis les fenêtres qui se trouvaient en vis-à-vis, n’a-t-elle pas eu à vivre ?  Son encorbellement est d’environ 180 cm au sommet, c’est-à-dire qu’elle s’avance sur la rue un peu plus à chaque étage pour finir à près de 2 mètres au niveau du toit, ce que devait faire certainement la maison en face, et l’on pouvait donc certainement se serrer les mains d’une maison à l’autre… Cette manière de construire permettait de gagner de la place en élevant une sorte de tunnel artificiel au-dessus des rues, mais empêchait le soleil de pénétrer au sol.

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : la très belle et très ancienne maison à colombages du 14ème!  (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : la très belle et très ancienne maison à colombages du 14ème!  (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : la très belle et très ancienne maison à colombages du 14ème!  (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : la très belle et très ancienne maison à colombages du 14ème!  (Photo : Patrick Garcia)

    Ce système permettait donc aux microbes de se développer, puisque le soleil ne parvenait pas à se frayer un chemin jusqu’au niveau du sol, souvent humide et nauséabond, puisque chacun rejetait ses eaux usées dans le caniveau… Les édiles eurent fort à lutter contre ce type de constructions après avoir compris qu’il permettait le développement des épizooties, mais aussi des incendies, qui se communiquaient  très facilement par les toits des ces maisons très très combustibles… Construites avec des poutres de châtaigniers immergées plusieurs dizaines d’années dans des eaux calcaires, pour les rendre imputrescibles, avec un remplissage de tuff, une pierre calcaire assez légère locale, la maison à pans de bois abrite deux locaux commerciaux au rez-de-chaussée, et une salle d’exposition aux étages.

    Dans mon plan de visite, est spécifié : « Tour de l’Horloge ».  C’est une particularité du bourg. Sur l’emplacement d’un château détruit au moyen âge, fut élevée une tour de l’horloge qui servit aussi de prison et de tour de guet. Elle est coiffée de la cloche, mais aussi d’une girouette en forme de dauphin. Cet édifice daterait du 15ème siècle. Elle comporterait un sous-sol qui faisait office de prison, une affirmation confirmée par les énormes barreaux forgés  situés dans un fenestron situé sur le côté de l’édifice… Avec des grilles pareilles, pas besoin de rêver à l’évasion ! L’étage servait aussi de « Maison de Ville », c’est-à-dire de mairie à l’époque. L’horloge qui rythme avec sa cloche la vie de la cité, date du début du 18ème siècle. Dans les délibérations de la Jurade, on voit que les frais d’entretien de cette horloge greffaient d’un quart, le budget communal. La porte de ce joli édifice, comporte un joli heurtoir annulaire dont le support est orné de 4 fleurs de lys.

    Poursuivant la visite, je me présente devant un bel immeuble tout de pierre blonde vêtue.

La "Maison Renaissance"

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : la maison renaissance, du 15ème siècle!  (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : la maison renaissance, du 15ème siècle!  (Photo : Patrick Garcia)

 Elle nelaisse pas indifférent, avec ses magnifiques meneaux. Elle est bâtie au milieu du 15ème siècle, époque de la fin de la Guerre de 100 ans, un bail, sur les ruines d’une maison antérieure dont on voit encore 3 pierres cintrées à droite de la porte d’entrée. La position de ces pierres qui indiquent le positionnement du haut de l’ancienne porte, prouve que la rue, était, à l’époque médiévale, 1,5 mètre au-dessous de la rue actuelle, presque au niveau du ruisseau. La façade est très décorée, typique des maisons nobles de l’époque : fenêtres à meneaux, moulurations très travaillées les entourant, longue corniche soulignant le premier étage, avec un animal stylisé à chaque extrémité.

    Cette façade était très décorée, en particulier les meneaux avaient été supprimés pour cause d’impôt sur les portes et les fenêtres, les moulurations en partie arasées afin de pouvoir ouvrir les contrevents, la vitrine du magasin avait été démesurément agrandie, fragilisant la façade et l’édifice… Inscrite depuis 1929 aux M.H., elle a été complètement restaurée de 1997 à 2001, pour aboutir au très beau résultat que nous pouvons admirer aujourd’hui.

 La Jonction des canaux de la Venise Lozérienne :

    Le bourg est bâti sur des canaux que l’on voit partout, apparaître et disparaître. Depuis plus de 1000 ans, l’eau est ici la principale source d’activité et de richesse. Le ruisseau de l’ « Urugne », comme déjà dit, est le fruit de la rencontre de tous ces canaux- ou « béals », que l’on voit partout à l’air libre ou couverts par des maisons. Tous viennent se rejoindre dans le bassin de la « Place du Portal ». C’est la « Jonction des canaux ». La Canourgue a l’habitude de l’eau et de ses brusques furies. Aussi, ponts, canaux et tunnels ont été calibrés pour éviter les inondations. Il y en a, cependant de temps à autre : mineures tous les 20 ou 30 ans, majeures et même catastrophiques tous les 100 ans. Il y en eut sans doute une en 1410 qui détruisit toute la ville basse. Après, on ne se souvient plus que de celles de 1815 et 1911, la dernière…

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : la "Jonction des Canaux", réunion de tous les rieux qui ont fait le succès de cette cité reine de l'artisanat. (Photo : Patrick Garcia)

      Et ces canaux qui irriguent la ville, à l’image des veines d’un corps humain, sont décorés de sculptures hautes sur pieds en fers forgés pour les hautes pattes, et en  galets de gave pour les corps et les têtes de ces hérons ou cigognes plantés dans les eaux cristallines  des canaux…

LE PANORAMA SUR LA VILLE

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : le sentier qui mène au panorama de la Vierge. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : La "Vierge de St Amans" qui domine La Canourgue et offre un magnifique panorama.(Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : La Canourgue vue depuis la "Vierge de St Amans". (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Depuis ce point de vue, on distingue bien les grands causses.... (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne :  L'aire de camping-car (gratuite) est à l'aplomb du rocher de la Vierge.(Photo : Patrick Garcia)

      Face à la place du Portal, je prends l’escalier qui permet de se rendre sur la butte qui domine la ville et où trône la Vierge de « St Amans ». Le sentier est raide même s’il est court, 3 ou 400 mètres. Au fur et à mesure, la vue sur le village et les grands causses devient superbe. Puis le sentier se sépare, à gauche « le Sentier de Rome » qui file au sud et à droite, « La Vierge », poursuit vers la butte où se trouvait autrefois un castel. Après avoir craché mes poumons, vu la pente sévère, près de13 à 20% sur certains petits tronçons, j’arrive sur le plateau. Autrefois, s’élevait ici, le fort St Amans, et où trône de nos jours, la belle statue de la Vierge de St Amans. Depuis le belvédère, la vue est magnifique sur le village, d’abord, et sur les montagnes alentours. D’ici, le village apparait dans toute sa géographie. Au centre, le clocher de l’église et à droite, la jolie tour ronde de l’Horloge. Les boulevards qui entourent la ville sont les anciennes douves,  à présent comblées, qui bordaient le long rempart qui protégea la ville toute au cours de son histoire. Partout, de grands et hauts immeubles couverts d’ardoises ou de lauzes et parsemés de lucarnes pour gagner encore un peu de place au cœur de cette vallée encaissée qui mit ses habitants à l’abri, durant des siècles, au contraire de bien d’autres cités plus en plaine et moins facile à défendre. Au bord du vide, je me penche et j’ai sous moi, 30 mètres plus bas, mon vieux Pépère garé dans l’aire mis gracieusement à la disposition des voyageurs.

Dans la ville, quelques maisons anciennes....

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Maison typique. (Photo : Patrick Garcia)

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Maison typique à toit couvert de lauzes taillées en queue d'aronde.. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Maison typique avec magnifique toit de lauzes avec une belle série de "capucines". (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Maison typique avec tourelle d'escalier fort ancienne.(Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Maison ancienne assez curieuse, mais bien jolie. (Photo : Patrick Garcia)

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Maison à entrée renaissance. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : J'adore le bâti lozérien.... (Photo : Patrick Garcia)

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Harmonie des toits de lauzes. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Autre belle tour d'escalier ancienne aux couleurs superbes. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Fenêtre de cette même tour, avec une sculpture représentant un oiseau sur le linteau. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Une échoppe médiévale réaménagée.. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Maison typique et très belle, avec sur la porte d'entrée, le baromètre local, deux têtes de "Cardabelles", chardon qui a la propriété de s'ouvrir et de se refermer en fonction de l'humidité du temps. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Beaucoup de commerces possèdent de jolies enseignes. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Autre enseigne devant un commerce, et face au cadran solaire du clocher (voir la traduction du texte plus haut). (Photo : Patrick Garcia)

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Maison avec toit de lauzes er capucines. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Toit typique en belle lauze. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : Ici un toit avec des capucines, mais en ardoises. (Photo : Patrick Garcia)

  LA CHAPELLE ST FREZAL

    Pour terminer, je décide d’aller visiter la jolie chapelle « St Frézal », dans un vallon à un kilomètre du centre ville. Dans un cadre charmant, sous des versants boisés montagnards, se trouve la vénérable chapelle, bordée par un petit gave aux eaux claires. A mon arrivée, deux motards faisaient du trial tout autour du lieu de culte, troublant ainsi le calme qui sied à ce lieu. Malgré notre présence, les deux trouble-fêtes  n’ont cessé de circuler sur l’esplanade, leurs engins vrombissants et pétaradants jurant dans ce cadre superbe.

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  La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : L'antique chapelle "du Frézal", nichée dans un vallon encaissé. (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : L'antique chapelle "du Frézal", nichée dans un vallon encaissé. Ce petit édifice roman possède un charme icroyable, près d'un rieu qui passe à côté... (Photo : Patrick Garcia)

   Quant à la chapelle, c’est un bijou ! En voici la description et quelques éléments :

    Dans un petit vallon ombragé, bercé par les eaux claires d’une source aux vertus miraculeuses, se cache la chapelle Saint-Frézal. Le lieu est célèbre pour avoir été le théâtre de bien des coutumes et des évènements à travers les âges : d’abord lieu de culte païen, puis christianisé, c’est jusqu’ici que le célèbre évêque Frézal porta sa tête après que son neveu, poussé par le démon, le lui ait tranchée. Le saint homme fut donc inhumé en ce lieu, où l’on édifia une chapelle, restaurée et reconstruite au fil des âges.

Saint-Frézal et le druide Gallin

A l’emplacement de la chapelle se tenait un «Fanum», petite temple celtique, où le druide Galline officiait. Celui-ci tenait son nom des coqs et de poules, «Gals et Gallines», qu’il sacrifiait régulièrement sur l’autel. Le druide fut chassé par l’évêque Frézal qui s’était donné pour mission d’éradiquer les cultes païens. Abandonné de tous, il mourut seul et fut enterré au dolmen qui porte son nom sur la commune de Banassac. Vous pouvez toujours allez visiter ce «dolmen de la Galline».

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : L'antique chapelle "du Frézal", nichée dans un vallon encaissé et rafraichie par un jolie ruisseau à truites. (Photo : Patrick Garcia)

Architecture de la Chapelle

La Chapelle est une construction romane du Xème ou du XIème siècle. Complètement ruinée, elle fût rebâtie au fil des siècles et restaurée récemment. Ainsi, le chevet et la nef semblent dater du XIIIème siècle, alors que la façade ouest semble être plus tardive et pourrait dater du 16ème siècle. L’édifice est long de 20 mètres, large et 5,50 mètres et haute de 8,50 mètres. Il est d’une grande sobriété. Les murs sont percés de petites baies simples et renforcés par des contreforts très épais du côté Nord afin de protéger l’édifice des eaux torrentielles qui peuvent parfois battre ses parois. Son plan rectangulaire est composé de cinq travées de largueur inégales. La voûte en berceau brisé repose sur des doubleaux s’appuyant sur des pilastres. L’abside en cul de four est plus élevée que la couverture de la nef. On remarque des vestiges d’une ou plusieurs portes en plein cintre dans le mur sud, ce qui pourrait laisser envisager l’existence d’une construction attenante à la chapelle, sans doute un prieuré.

La source Saint-Frézal est réputée miraculeuse depuis la nuit des temps. Objet d’un culte païen à l’époque celtique, on continue de raconter qu’elle guérirait des maladies cutanées

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : L'antique chapelle "du Frézal", nichée dans un vallon encaissé, possède un joli toit de lauzes et une agréable forme toute en rondeurs.... (Photo : Patrick Garcia)

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 La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : L'antique chapelle "du Frézal", nichée dans un vallon encaissé. (Photo : Patrick Garcia)

Histoire de la Chapelle

L’église Saint-Frézal est cédée à l’abbaye Saint-Victor de Marseille en 1058 par Hugues Bonnafou et ses frères, fidèles du seigneur de Canilhac. Deux années plus tard le monastère Saint-Martin de La Canourgue sera lui aussi rattaché à l’abbaye, à la suite d’un accord signé dans le jardin attenant à la chapelle. A l’origine paroisse autonome, elle fut rattachée à la paroisse de La Canourgue lors de concordat en 1802. Tombée peu à peu dans l’oubli, au XIXème siècle un archiviste du département la décrit comme ruine et mentionne la perte de ces reliques. Cependant, des fidèles continuent à perpétuer le culte de Saint-Frézal avec dévotion : le curé Grousset fait entreprendre des rénovations, le chanoine Prosper Baffie érige un autel à la fin du XIXème. A cette époque, des pèlerinages diocésains sont régulièrement entrepris et de nombreuses croyances populaires vivent autour du saint : on le dit influent notamment sur la météo. A la fin de la seconde guerre mondiale, une certaine Madame Noal, habitante de La Canourgue, s’occupait seule de l’entretien du sanctuaire. Il sera laissé à l’abandon après son décès, jusqu’à ce que la Confrérie de la Pouteille et du Manouls (voir encart), créée en 1973, entreprenne de mettre en valeur le patrimoine du canton et fasse alors de la sauvegarde de la chapelle Saint-Frézal sa priorité. Le chantier de restauration qu’elle met en place récolte en 1983 le premier prix régional des chantiers bénévoles, décerné par le Ministère de la Culture. En 1984, la chapelle sera inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

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La Canourque (48), la « Petite Venise » lozérienne : L'antique chapelle "du Frézal", l'intérieur, dépouillé mais tellement charmant. (Photo : Patrick Garcia)

Les tapisseries

Quatre tapisseries dessinées par Lucien Linget et brodées par Mesdames Linget, Rillot, Annie et Raymonde Fabre décorent les murs latéraux de la chapelle. Celles-ci relatent la vie de Saint-Frézal.

Dans l’ordre :

- Saint-Frézal règne en Gévaudan

- Bucilinus le décapite

- Châtiment de l’assassin

- Le miracle des bœufs

Sur le mur au dessus de la porte se trouve une autre tapisserie dessinée par le même artiste, de 4m x 1,80 retraçant le chemin des pèlerins se rendant à Saint-Jacques, s’arrêtant sur leur chemin visiter Saint-Frézal. Cette tapisserie a nécessité plus de deux milles heures de travail ! Une vingtaine de scènes placées autour de la basilique, au centre de la toile, relatent de nombreuses aventures et représentent de nombreux lieux. On voit notamment la majesté de Sainte Foy à Conques, la Dômerie d’Aubrac, le Pont du diable ...

Saint-Frézal

Même si les faits historiques de la vie de Saint-Frézal restent flous, sa légende anime toujours le cœur des Lozériens.

Saint-Frézal serait né autour de 780 dans les environs de la haute vallée du Lot. Son origine reste inconnue : certains affirment qu’il ferait partie de la famille des Canilhac, l’une des 8 baronnies du Gévaudan, tandis que d’autres pensent qu’il serait issu d’une famille aveyronnaise et né aux environs de Saint-Laurent d’Olt. Il est fort probable qu’il soit dans tous les cas originaire d’une famille installée de longue date dans la région. Le pouvoir Franc établie en Gaule depuis le Vème siècle était en effet assuré par des alliances avec l’élite Gallo-Romaine, dont le Saint faisait probablement partie. Il apparait lors d’une période trouble, puisqu’il est le premier évêque du Gévaudan à exercer cette fonction inoccupée depuis 180 longues années. C’est le 12ème évêque de la région. Les temps sont rudes, les luttes entre les seigneurs incessantes et la région connait alors une situation religieuse et politique très instable. Sa plus grande tâche sera de la débarrasser de l’idolâtrie païenne, et il s’y attèlera toute sa vie. Arrivé déjà à un âge mur, Frézal était encore valeureux et robuste, au grand damne de son neveu Bucilinus qui convoitait alors sa place. Un jour de l’an 826, fatigué de devoir attendre, il aurait tranché la tête de son oncle. La légende affirme que c’est le diable lui-même qui aurait poussé le neveu à commettre cet acte barbare, et lui aurait indiqué la façon de procéder. Mais c’est alors que le saint aurait ramassé sa tête pour la porter à l’endroit où il désirait être enterré.

 

Désigné comme martyr, cet honneur lui fut ensuite retiré puisque seuls sont officiellement désignés comme tels les personnes mises à mort en haine de leur foi. L’église de Mende l’enlève ainsi du catalogue des martyrs au XVIIIème siècle alors qu’il y figurait depuis près de 8 siècles Son tombeau est toujours visible dans la chapelle. C’est un sarcophage d’origine romaine en forme de baignoire de grès blanc, élevé à la hauteur de l’autel par un support de maçonnerie, qui a été réemployé. Il fut visité à plusieurs reprises, pendant les guerres de religion, mais un squelette y repose bel et bien toujours. Il fut récemment daté au carbone 14 et autopsié. Le résultat concorde avec l’époque de la légende et plus étonnant encore, avec la raison de sa mort, même si il s’avère que l’homme ne serait pas mort décapité mais plutôt à la suite d’un coup violent sur la tête. Ainsi, il serait très probable que le tombeau soit bien celui du saint. Le sarcophage contenait également des coques de noix, des pièces de monnaie à l’effigie de Louis XI, de Louis XIV et de Louis XV et la mâchoire inférieure d’un enfant.

 

On raconte que Monseigneur de Marcillac, évêque de Mende, voulu en 1628 ramener les reliques du saint à l’évêché, mais que celui-ci ne voulut pas quitter ce lieu. En effet, malgré tous les efforts combinés de ses hommes, il fut impossible de franchir la porte de l’église avec le sarcophage. Dans l’ouvrage daté de la fin du XVIIème siècle Histoire de l’Albigeois par un Dominicain, il est écrit que « [...] le corps du saint évêque fut retrouvé entier [...] on le porta sans peine jusqu’à la porte mais il fut impossible de le faire sortir, quelques efforts que l’on pût faire, et cela à la vue d’un nombre infini de peuple ». On peut observer l’attachement que porte le saint à ce sanctuaire, où il a choisi de reposer pour l’éternité et qu’il désire ne jamais quitter.

   Au cour de votre séjour, vous découvrirez  bien d’autres curiosités lors de vos promenades et de vos randonnées, bien épaulé par les nombreux topoguides et balisages organisés et mis en œuvre par l’Office de Tourisme local et régional. En tout cas, le dépaysement est garanti et total.

 

PATRICK JOSÉ GARCIA

(Avec l’aide des docs de l’Office de tourisme local, Wikipédia, et du Net.)

 

 

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Commentaires
C
Tous ces reportages donnent une furieuse envie de voyage!! en particulier ce dernier mais bien d'autres aussi !!!!<br /> <br /> Claire ( Molières)
Répondre
Mémoire des Hommes de Sainte Livrade sur Lot
  • Blog de PATRICK GARCIA pour les amoureux de notre belle région : la GUYENNE, nommée quelques fois, MOYENNE GARONNE en particulier, mais aussi le récit de mes balades en France dans des lieux typiques et historiques. Me joindre? autostar47@outlook.fr
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